Pressenti pour faire son entrée au gouvernement, François Bayrou a affirmé qu'il n'y "entrera pas", en raison de l'absence "d'accord profond sur la politique à suivre". Le président du MoDem évoque une "différence d'approche sur la méthode à suivre" qui lui paraît "rédhibitoire" sur l'Éducation et indique avoir également refusé le ministère des Armées
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00:00 Je ne l'imagine pas aller jusqu'à la rupture totale, c'est-à-dire faire sortir Marc Fesneau du gouvernement,
00:05 démodémiser complètement la majorité et rentrer dans une véritable opposition.
00:10 En revanche, prendre ses distances, marquer sa différence, oui.
00:12 Je voudrais rappeler trois souvenirs anciens.
00:14 François Fillon, qui n'est pas reconduit par Jacques Chirac dans un gouvernement,
00:17 au moment de Dominique de Villepin à Matignon, et qui déclare
00:20 "Jacques Chirac, en ne me gardant pas au gouvernement, a fait de moi le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy".
00:25 Et c'est ce qui s'est passé. Sarkozy et Fillon se sont entendus,
00:28 Sarkozy a gagné la présidentielle et Fillon est devenu son premier ministre.
00:31 Aura-t-on une sorte d'alliance contre nature ?
00:34 Édouard Philippe, François Bayrou contre Atal Macron.
00:38 Ça serait étonnant Christophe, on connaît les relations entre les deux hommes, vous le savez.
00:41 Mais Fillon et Sarkozy, ce n'était pas l'amour non plus,
00:43 ils ont fait quand même plus de cinq ans ensemble.
00:45 Ensuite, souvenir encore plus ancien, 86, François Léotard, l'homme du centre à l'époque,
00:50 qui dit "je ne suis pas un moine soldat", dénonçant les moines soldats du RPR.
00:55 Et là, Bayrou dit "moi je ne suis pas un moine soldat du macronisme,
00:58 je reste fidèle à des valeurs, à des idéaux,
01:00 je ne suis pas là simplement pour servir l'ambition de cet homme".
01:03 Troisième souvenir encore plus ancien,
01:05 quand Valéry Giscard d'Estaing a perdu le contact avec le peuple
01:08 et qu'il est devenu cette espèce d'aristocrate Louis Philippard,
01:11 coupé du peuple alors que lui, le jeune président de 74, avait le sens de la modernité.
01:16 Gouvernant et les gouvernés. Il est là le poids des mots de François Bayrou.
01:20 S'il considère que Macron et le peuple c'est définitivement terminé,
01:23 il prédit une fin de mandat cataclysmique.
01:26 En tout cas, chahuté. Chahuté par des tensions entre le bas et le haut.
01:30 Les agriculteurs cette fois-ci, les profs également, les gilets jaunes peut-être de nouveau.
01:34 Ça c'est une prophétie de Cassandre Bayrou qu'il faut écouter.