Marine Le Pen, de la dédiabolisation à la normalisation ?

  • il y a 6 mois
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse à Marine Le Pen qui est donnée largement en tête des intentions de vote en vue de la prochaine élection présidentielle.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Transcript
00:00 - Les hypnopolitiques sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezhev. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 - Alexis, selon un sondage IFOP publié hier par Valeurs Actuelles, Marine Le Pen serait en position de remporter le second tour de l'élection présidentielle.
00:13 Elle ferait jeu égal avec Edouard Philippe. Elle battrait Gabriel Attal d'une courte tête.
00:18 L'hebdomadaire parle d'un coup de tonnerre. Est-ce que vous reprendriez ce mot à votre compte Alexis ?
00:23 - Si c'est un coup de tonnerre, on peut en tout cas pas dire que c'est un coup de tonnerre dans un ciel calme.
00:29 Pas plus tard que la semaine dernière, rappelez-vous, Marine Le Pen prenait la tête devant Edouard Philippe de cette institution
00:36 qui est le baromètre ex-offresse désormais verillant du Figaro magazine. Et déjà on parlait de sondage choc.
00:42 Disons que le tonnerre ça fait un petit moment qu'on l'entend gronder.
00:46 Ce sondage IFOP Valeurs Actuelles dont vous parlez Dimitri est sans aucun doute intéressant et important,
00:52 mais peut-être pas pour les raisons qu'on dit. Vous savez, il faut être très très prudent vis-à-vis des intentions de vote de second tour.
00:59 Les médias les commandent, les gens adorent parce que c'est clair, c'est facile à interpréter,
01:04 mais en réalité tous les sondeurs vous le diront, demander aux électeurs leur avis sur un second tour
01:09 avant que le premier tour ait eu lieu et avant que ce premier tour ait produit ses effets dans l'opinion, ça n'a à peu près aucun sens.
01:17 Ce qu'il faut regarder, ce qui a du sens, c'est le score de Marine Le Pen au premier tour. Et franchement il est suffisamment éloquent.
01:25 36% c'est considérable. Souvenez-vous que Marine Le Pen, qui a déjà été trois fois candidate, a fait 18% en 2021,
01:32 21% en 2017 et 23% en 2022.
01:36 36% c'est une autre histoire. Pour mémoire,
01:39 Nicolas Sarkozy est élu largement en 2007 après avoir fait 31% au premier tour et Emmanuel Macron n'a jamais dépassé les 28%.
01:46 C'est dire si Marine Le Pen a quelques raisons d'espérer. - Comment expliquer cette dynamique qui semble porter Marine Le Pen ?
01:53 - Regardez ce qui se passe. C'est bien simple, c'est un site où tout lui profite. Fin mars 2023, après l'adoption
01:58 agitée de la réforme des retraites, elle était à 29% dans les sondages de premier tour, six points de plus donc que son score de 2022.
02:05 Fin octobre, après un été marqué par les émeutes urbaines, elle gagnait deux points supplémentaires, 31%.
02:11 Début janvier, après la mort du jeune Thomas Crepol et les débats sans fin autour de la loi immigration,
02:16 elle gagnait encore deux points, 33%. Et aujourd'hui, après la crise des agriculteurs et le grand
02:22 déshabillage de la même loi immigration, la voici à 36%.
02:26 Difficile de ne pas voir entre ceci et cela un lien de cause à effet.
02:30 Et parallèlement, et ça n'est pas moins important, on constate que le vote Le Pen s'homogénise.
02:35 Géographiquement, à l'exception de quelques centres urbains, il n'y a plus de zones d'où ils sont absents, et sociologiquement,
02:42 Marine Le Pen certes reste à la traîne chez les CSP+ et les diplômés du supérieur,
02:47 mais elle a refait une bonne partie de son retard parmi les professions intermédiaires et surtout les retraités.
02:53 Vous savez, on a beaucoup glosé sur la dédiabolisation du RN et sur le bénéfice qu'il pouvait tirer des excès de Mélenchon.
02:59 Mais désormais, en tout cas sur le plan électoral, on n'en est plus là. La dédiabolisation est faite, l'heure est désormais à la
03:07 normalisation. - Et de la normalisation à l'élection,
03:10 certains estiment, Alexis, qu'il n'y a qu'un pas, vous pensez que la présidente du RN a parti gagner ?
03:15 - Non, à trois ans d'échéance, ce sera absurde de le prétendre, d'abord parce qu'en trois années bien des choses peuvent se passer,
03:20 ensuite parce que la candidate Le Pen continue d'inquiéter. Sa généalogie politique, son programme économique notamment, son manque d'expérience, la faiblesse de
03:29 son équipe, continue de susciter de vives préventions dans de larges pans de l'opinion. Rien ne dit qu'elle parviendra à les surmonter.
03:36 Mais il est vrai, et ça c'est un changement très positif pour elle, que ses adversaires ne pourront plus, pour la combattre, se contenter de sonner le
03:44 toxin antifasciste.
03:46 L'idée que le candidat qui affronte Marine Le Pen au second tour a
03:50 l'absolue certitude de l'emporter, cette idée-là désormais appartient au passé. - L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brez.

Recommandée