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Court métrageTranscription
00:00 Bonjour Jean Reno.
00:01 Bonjour.
00:02 Vous avez dit oui, vous avez accepté de passer toute cette semaine avec nous dans le Monde
00:05 et le Dis sur France Info, l'occasion de faire un focus, un bilan à mi-chemin de ce
00:09 parcours aux multiples collaborations avec les plus grands.
00:12 Vous êtes d'ailleurs vous-même devenu l'un des plus grands acteurs français sans furiture.
00:17 Vous êtes l'un des rares à avoir réussi à développer une carrière qui a dépassé
00:20 les frontières.
00:21 Votre rencontre avec les Français a été marquée évidemment par le rôle d'Enzo
00:25 Majorca dans le Grand Bleu de Luc Besson, suivront Léon, Nikita, Les Rivières Pourpres,
00:30 l'opération Coeur Nadebif, Godzilla, La Panthère Rose, La Rafle.
00:34 Mercredi sort le film Maison de Retraite 2.
00:36 Ça vous évoque quoi déjà cet espèce de bilan à mi-parcours, à mi-chemin Jean Reno ?
00:43 Quand vous le dites, je me dis « waouh ! » Tout ça a été fait.
00:48 Elle dit que tu as marqué.
00:51 Elle dit des choses que je ne me dis pas tous les jours parce que ce n'est pas possible.
00:56 Moi, je préfère demain à hier parce que j'ai toujours peur de perdre de la fraîcheur
01:06 et de l'honnêteté.
01:07 Moi, j'aimerais m'intéresser aux petits garçons que vous étiez, qui est né à Casablanca
01:12 au Maroc, sous protecteur à Français, précisons-le, de parents d'Alou qui avaient fui le régime
01:18 de Franco.
01:19 Comment elle vous a été transmise, cette histoire très lourde, finalement, par vos
01:24 parents ? Est-ce qu'elle vous a été transmise, cette histoire ?
01:26 Sans doute par les silences de mon père et les mots de ma mère.
01:30 Parce que ma mère me parlait beaucoup des autres.
01:37 Elle me parlait du langage du corps.
01:41 Et sans doute que sa disparition à l'âge de 17 ans a été la plus grosse marque que
01:49 j'ai eue, évidemment, la blessure la plus importante.
01:52 Mon père m'a dit des choses un petit peu difficiles à l'époque, genre quand j'ai
01:59 quitté la maison pour aller au service sanitaire parce que je voulais aller au théâtre à
02:02 Paris, je voulais apprendre ça.
02:05 Il m'a dit ne va pas en prison.
02:07 Ça veut dire ne salis pas mon nom.
02:10 Attention, ça va plus loin que toi.
02:13 Et je comprends.
02:17 Je lui ai dit ne t'inquiète pas.
02:19 Il m'a dit aussi tu vas revenir parce que tu vas avoir faim.
02:22 Et là, j'ai dit non, je ne reviendrai pas.
02:25 Et là, vous êtes cet immigré, effectivement.
02:28 Et la première chose que vous vous dites à ce moment-là, c'est je ne vais pas m'imposer,
02:33 je vais d'abord commencer par m'intégrer.
02:34 Bien sûr.
02:37 Bien sûr, il fallait manger.
02:39 Il fallait payer le loyer.
02:40 Surtout ne pas retourner.
02:43 Tu reviendras parce que tu auras faim.
02:44 Va suivre le film Le Grand Bleu.
02:47 Vous êtes Enzo Majorca.
02:49 Ce film, au début, il n'est pas forcément bien reçu par la critique, mais le succès
02:54 va être monstrueux.
02:56 Comment vous vivez cette incarnation ? Il y a Jean-Marc Barre et il y a Jean Reynaud.
03:01 Le film est très mal reçu, mais moi, je suis déstabilisé totalement.
03:05 Je divorce.
03:06 J'ai passé neuf mois à tourner ce film.
03:09 Donc, je me suis éloigné avec ma femme de l'époque.
03:13 Pendant, je crois, 18 mois après le divorce, je n'ai pas travaillé.
03:18 C'est dur à digérer, quoi.
03:20 Et il faut un temps.
03:22 On se retrouve demain, Jean Reynaud.
03:25 Avec grand plaisir.
03:26 Pour passer la semaine avec nous dans le monde des leudis.
03:27 Le film Maisons de Retraite 2, je le précise, sort mercredi.
03:30 Donc, on en parlera mercredi.
03:31 C'est un film de Claude Zizigineur avec Kev Adams et Daniel Prévost, notamment.
03:35 Je ne peux pas tous les citer.
03:36 On regrette d'ailleurs, évidemment, profondément Mylène de Mongeau.
03:40 On se retrouve demain.
03:41 On va parler de Nikita et de Léon, justement, puisque là, on va...
03:43 Vous allez passer encore un autre cap et vous allez devenir le nettoyeur et ce tueur
03:47 à gage, mais finalement, avec un grand cœur.
03:49 À demain.