célèbre réalisateur Algérien de films
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00:00 Mohamed Zinad, 43 ans, avec deux films seulement, il est en train de se tailler une place de
00:06 choix dans le cinéma français.
00:08 En Algérie, il est également un réalisateur de talents.
00:10 Le Bounioul, c'est l'accumulation des déboires d'un Algérien à Paris qui prend l'autobus
00:14 pour rentrer chez lui après sa journée de travail.
00:17 Travailleur émigré, Zinad l'a été, puisqu'il a exercé différents métiers en France,
00:21 dont celui de marchand de journaux dans les rues de Paris.
00:23 Maintenant, bien sûr, il voudrait jouer autre chose, car au cinéma, les étiquettes sont
00:27 tenaces.
00:28 Ça ne gêne pas d'être l'arabe de service du cinéma français.
00:33 J'ai tellement aimé ce rôle.
00:38 Je ne voyais pas un autre à la place.
00:43 Je ne voulais pas que ce rôle soit raté, soit joué.
00:48 Il aurait fallu qu'il soit vécu.
00:52 Et comme j'étais moi-même ouvrier immigré, je ne voulais pas laisser passer cette occasion.
01:02 Je ne peux pas dire que les Français sont racistes, mais il y en a.
01:22 Il y a des Français qui sont racistes.
01:24 Quand vous vendiez des journaux dans les rues de Paris, comment ça se passait?
01:28 Naturellement, je vends le journal, je souris.
01:32 J'essaie d'être gentil.
01:36 S'il y a une catastrophe, alors si je souris, des fois, quelqu'un s'est levé et me dit
01:45 ça te fait rire, des nouvelles comme ça, parce que c'est pas chez vous, c'est chez
01:50 nous.
01:51 Naturellement, qu'est ce que vous voulez que je dise?
02:20 Quand les gens me traitent de bougnoule, je m'en fous.
02:30 Moi, je pense à une chose.
02:32 On m'aurait dit, on m'aurait traité de bougnoule à l'époque où nous étions colonisés.
02:39 Ça m'aurait fait beaucoup de mal.
02:42 Et aujourd'hui, je suis fier de mon pays.
02:45 Par contre, quand on parle d'un Algérien, d'un Arabe, de Bonvois, quand on le traite
02:54 de bougnoule, alors là, je sens un pincement au cœur.
02:58 Ça me fait mal.
02:59 [Bruit de moteur]