Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux élections européennes, est l'invitée de BFM politique ce dimanche.
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00:00 - Madame Aéchal, vous le citiez il y a un instant, votre colistier,
00:02 Guillaume Pelletier, a tenu cette semaine des propos qui ont beaucoup fait réagir
00:05 en mettant en avant parmi vos qualités le fait que vous étiez une mère de famille,
00:10 rajoutant, ouvrez les guillemets, "je suis assez gênée de voir tous nos politiciens
00:14 ne pas avoir d'enfants", Guillaume Pelletier qui a cité Emmanuel Macron,
00:18 Gabriel Attal, Jordane Bardella, François-Xavier Bellamy.
00:21 Est-ce que c'est vraiment digne de faire des choix privés des dirigeants
00:24 en argument de campagne ?
00:25 - Moi, je ne vous le cache pas que je n'ai pas du tout compris l'hystérie,
00:28 d'ailleurs pour le coup lancée par Pascal Praud sur ce sujet,
00:31 j'ai regardé son passage intégral, donc qu'est-ce qu'il dit ?
00:33 Il dit non pas que c'est un moins de ne pas avoir d'enfants,
00:36 il ne dit pas du tout d'ailleurs que ceux qui n'ont pas d'enfants
00:38 seraient illégitimes à faire de la politique ou forcément moins compétents.
00:40 - Pas illégitimes, il laisse entendre très clairement que...
00:43 - Moins compétents ce serait...
00:44 - Voilà, que celles et ceux qui ont des enfants sont plus à même
00:46 de comprendre la despération des Français que ceux qui n'en ont pas.
00:48 - Il dit que c'est un plus, je vais vous dire, moi quand j'ai eu 22 ans,
00:52 j'ai été élue députée, je n'avais pas d'enfants.
00:54 Aujourd'hui j'en ai deux, entre-temps j'ai d'ailleurs,
00:57 c'est un peu comme l'expérience dans le privé,
00:59 si vous voulez, entre-temps j'ai eu une expérience dans le privé pendant 5 ans,
01:01 je me considère, je vous le dis franchement aujourd'hui,
01:03 plus armée et plus enracinée que si je n'avais pas d'enfants et si...
01:06 - C'est du choix privé, vous faites la comparaison avec le fait d'avoir un parcours dans le privé,
01:09 décider d'avoir des enfants...
01:10 - Vous n'énervez pas Benjamin Ndiame, elle s'énerve.
01:11 - Attendez, je ne m'énerve pas, je suis très calme,
01:13 je suis vraiment d'un calme olympien,
01:15 ce n'est pas la même chose que de dire
01:17 on a un parcours dans le privé en entreprise que d'aller évoquer la vie privée des uns et des autres
01:22 et le choix d'avoir des enfants ou pas.
01:23 - Mais c'est moi à finir, c'est tout ce qu'il a voulu dire,
01:26 et ce que j'ai compris et ce que je partage,
01:27 c'est qu'évidemment, au même titre que quand on a une expérience dans le privé,
01:30 quand on a des enfants, me semble-t-il, et c'est ce qu'il dit,
01:32 on est mieux armé sur un certain nombre de sujets,
01:35 plus au fait d'un certain nombre de sujets, plus enraciné,
01:37 et c'est vrai que quand même, pardon, mais tous les parents le savent et le comprennent,
01:41 on n'aborde pas la vie, la transmission et l'avenir de la même manière
01:43 quand on a des enfants, ça m'apparaît absolument évident,
01:46 et maintenant il dit une autre évidence, excusez-moi,
01:48 alors je ne sais pas, maintenant c'est devenu politiquement ingorique de le dire,
01:50 je ne comprends pas, que oui, pardon, le sujet de la démographie, de la natalité,
01:55 - Mais ça c'est un filmé de fourche.
01:55 - Mais si, mais non, parce que c'est la même chose,
01:57 ce n'est pas un jugement personnel si vous voulez,
01:59 d'un tel ou un tel, et on connaît très bien en quoi,
02:01 et c'est ce qu'il nous dit, en quoi très concrètement,
02:03 Jordan Bardella ou Gabriel Attal, parce qu'ils n'ont pas d'enfants,
02:06 comprendraient moins bien la société qu'on veut.
02:08 Il n'a pas émis de jugement sur la compétence de ces personnes,
02:11 il dit qu'avoir des enfants est un plus,
02:13 il dit que ce n'est pas un mot, en revanche, il dit une chose,
02:16 il dit une chose, il n'y a pas de jugement personnel,
02:18 chacun fait ce qu'il veut de sa vie, c'est absolument évident,
02:20 et on sait tous par ailleurs que parfois il y a des drames personnels et intimes
02:22 sur des gens qui voudraient avoir des enfants, et qu'ils n'arrivent pas à en avoir.
02:25 - Raison de plus pour ne pas utiliser cet argument,
02:26 en quoi Jordan Bardella et Gabriel Attal seraient-ils de moins bons responsables politiques,
02:32 parce qu'ils n'ont pas d'enfants ?
02:33 - Il dit qu'avoir des enfants, pour lui et comme pour moi,
02:35 et comme pour d'autres, est un atout supplémentaire,
02:38 parce qu'on est plus au fait des problématiques de famille,
02:41 sur le pouvoir d'achat, sur la difficulté de concilier vie professionnelle avec personnelle,
02:47 l'accès au crèche, la question de la sécurité qui est plus prégnante aussi.
02:50 - Je suis assez gêné de voir tous nos politiciens ne pas avoir d'enfants, c'est-il.
02:54 Je suis gêné.
02:55 - Et là où il pose une question de fond,
02:56 alors je suis désolée, une fois de plus c'est devenu politiquement incorrect,
02:58 mais au-delà des cas, des personnes citées, et là ce n'est pas le sujet,
03:02 c'est plus la question du phénomène,
03:03 qu'il y ait des cas individuels, qu'il n'y ait pas d'enfants,
03:05 on ne sait pas les raisons, chacun a ses raisons, évidemment.
03:07 Mais par contre, le fait qu'aujourd'hui, au niveau même d'ailleurs européen,
03:10 ce n'est pas un sujet français,
03:11 il y ait de plus en plus de responsables politiques qui n'aient pas d'enfants,
03:14 envoie quand même un signal pour une raison simple,
03:16 c'est que, je vous le disais à l'instant,
03:17 on peut faire comme si ce n'était pas le cas,
03:18 et que ça ne relevait que de choix individuels,
03:20 mais la question de la démographie, de la politique familiale,
03:22 de la politique nataliste, est un sujet de société centrale.
03:26 - Mais non, mais c'est un sujet...
03:27 - Mais si, vous voulez dire que...
03:28 - Ce que je veux dire, c'est que c'est un sujet central,
03:30 et c'est un sujet essentiel.
03:32 Et je suis désolée si aujourd'hui, on parle du fait,
03:34 il y a eu beaucoup, vous-même, vous en avez parlé énormément,
03:36 le fait qu'aujourd'hui, il n'y ait jamais eu aussi peu d'enfants
03:38 qui naissent dans notre pays depuis la Seconde Guerre mondiale,
03:39 et qu'on dit que c'est un drame pour le financement des retraites,
03:42 que du coup, c'est un drame également pour le développement économique,
03:45 bien sûr qu'on ne peut pas dire que ce n'est pas un sujet politique.
03:47 Maintenant, il ne s'agit pas d'attaquer les uns et les autres.
03:49 - Mais pardon.
03:50 - C'est un raisonnement général.
03:52 Il ne s'agit pas d'attaquer un tel ou un tel, ou de juger un tel ou un tel.
03:56 On ne connaît pas leur vie personnelle.
03:57 - On se dit, Mariam Rechal, que si dans cette campagne,
03:58 le seul argument que vous avez pour discréditer vos adversaires,
04:00 c'est de dire qu'ils n'ont pas d'enfants,
04:02 franchement, c'est que vous êtes assez mal parti.
04:04 - Déjà, c'est extrêmement malhonnête d'expliquer quand même
04:05 que c'est notre argument de campagne, et que lui, il a voulu...
04:08 - J'ai écouté Guillaume Pelletier.
04:09 On lui demande quelle sont vos qualités, et quelle est votre valeur ajoutée.
04:11 Il dit que c'est une femme courageuse, il y a Eryx Hémaux, et elle a des enfants.
04:16 - Déjà, vous caricaturez, excusez-moi, parce que je doute quand même,
04:19 pour travailler avec Guillaume Pelletier au quotidien, qu'il arrête,
04:21 en tout cas, je l'espère, mes qualités au fait d'être maman.
04:23 Pas du tout.
04:24 - C'est lui qui le dit.
04:25 - Il a fait un raisonnement en expliquant que c'était évidemment un atout.
04:28 Mais il le précise, il dit, mais évidemment, quand on n'a pas d'enfants,
04:31 ce n'est pas un moyen.
04:31 Il y a de très bons gouvernants qui peuvent ne pas avoir d'enfants,
04:33 et ce n'est pas ça le critère.
04:34 Mais je suis désolée de vous le dire, moi, mon regard a changé,
04:38 ma façon de faire de la politique, et même à certains égards,
04:40 ma légitimité vis-à-vis des problématiques des parents n'est pas la même
04:43 à partir du moment où j'ai eu des enfants,
04:44 alors que je n'en avais pas quand j'étais élue à 22 ans.
04:45 Je ne vois pas pourquoi c'est un délire et un scandale de dire ça.