• il y a 9 mois

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00:00 [Musique]
00:26 Bonjour.
00:28 Bonjour à tous.
00:29 Nous sommes samedi matin, on va passer le week-end ensemble.
00:33 Ensemble aussi avec une artiste, une comédienne.
00:38 Alors il est vrai que dans Thé ou Café, on aime beaucoup avoir des artistes confirmés,
00:42 des comédiens très populaires, très connus, qui ont fait une longue carrière.
00:47 Et puis ceux et celles qui démarrent aussi dans la vie professionnelle,
00:53 ceux qui sont au printemps de leur vie professionnelle et de leurs talents.
00:56 Et c'est le cas d'Anoushka Delon.
00:58 Bonjour Anoushka.
00:59 Bonjour.
01:00 Alors c'est la première fois qu'on se rencontre sur ce plateau.
01:03 Exactement.
01:04 Enchantée et bienvenue.
01:06 Merci beaucoup.
01:07 Est-ce que vous êtes satisfaite de votre prénom, Anoushka ?
01:11 Je ne vous parlerai même pas de votre patronyme.
01:13 Oui, oui, vraiment.
01:15 Satisfaite, je trouve beau.
01:18 Vous l'auriez choisi ?
01:19 Oui, je le trouve particulier, à part, très joli.
01:24 Qui l'a choisi selon vous ?
01:26 Votre père, votre mère ?
01:28 Je crois que c'est les deux.
01:30 Mon père aime bien avoir les prénoms en A.
01:35 Donc il fallait absolument quelque chose en A.
01:37 Tous ses enfants d'ailleurs.
01:38 Voilà, exactement.
01:39 On est tous AD, les initiales.
01:41 Et ma mère voulait quelque chose d'original, donc du coup ça a été Anoushka.
01:45 Vous êtes née à Gien, dans le Loiret, c'est ça ?
01:47 Oui, exactement.
01:48 Donc dans une grande maison, avec des animaux, avec des chiens.
01:52 Oui.
01:53 Et vous, Alice, la Hollande, est-ce que vous avez souffert un petit peu de cette instabilité géographique ?
01:59 Oui, quand on est enfant, c'est perturbant.
02:03 Déjà, moi je suis quelqu'un de...
02:05 Enfin, à l'école, j'étais très timide, je mettais du temps avant de me faire des amis.
02:08 Le fait de déménager comme ça, souvent, c'est déchirant.
02:12 Je pense peut-être plus quand on est enfant qu'adulte, à chaque fois changer de copain.
02:16 Là, des fois, c'était changer de pays.
02:19 Donc c'était toujours un peu un déchirement.
02:22 Vous ressemblez à qui, physiquement ?
02:24 Je ne sais pas, parfois à ma mère, parfois à mon père, ça dépend.
02:28 Le sourire, ma mère, peut-être le nez, ça le nez en patate, c'est mon père.
02:32 Les deux, je pense.
02:35 Quel enfant vous étiez ?
02:36 Réservée, timide, dans mon coin.
02:40 Ah oui ?
02:41 Vous aimiez être isolée ?
02:43 Oui.
02:44 Vous n'étiez pas en bande ?
02:45 Ah non, non, non.
02:47 A l'école, j'étais à part. J'avais beaucoup d'amis garçons.
02:52 J'avais un côté très garçon manqué.
02:54 A la campagne, j'avais mon petit frère, on était très proches, en tant qu'enfant.
03:02 J'ai toujours grandi entourée de garçons.
03:05 A la campagne, mes copains avec qui on grimpait dans les arbres, c'était des garçons.
03:08 Mais j'ai toujours été un peu dans ma bulle.
03:10 Enfin, toujours d'ailleurs, encore aujourd'hui.
03:12 Des yeux vérons, je les regarde là.
03:14 Donc un vert et un marron.
03:17 Un bleu, un marron.
03:18 Un bleu, un marron.
03:19 Et vous dites avoir souffert de cette différence, pourquoi ?
03:24 Ah, les enfants sont méchants parfois.
03:26 On me mettait à l'écart à cause de mes yeux.
03:30 On ne voulait pas jouer avec moi parce que j'étais moche.
03:33 Enfin, voilà, c'était pas...
03:36 C'est la cruauté des enfants parfois, comme ça.
03:39 Ça m'a un peu mis à l'écart, par moments.
03:41 Après, j'avais des copains quand même.
03:44 Et aujourd'hui ?
03:46 Aujourd'hui, je commence à le voir comme un atout.
03:50 En grandissant, je me suis acceptée.
03:54 Je me rends compte que dans le métier, ça peut être intéressant.
03:57 Je commence gentiment à me dire que c'est plutôt un atout.
04:00 Est-ce que vous pensez avoir été désirée par vos deux parents ?
04:04 C'est drôle comme question, ça.
04:06 Oui, oui.
04:08 Je pense, j'espère en tout cas.
04:10 Quand vous voyez cette photo...
04:12 Elle est belle.
04:14 Vous n'avez évidemment pas de souvenirs, parce que là, vous êtes toute petite.
04:18 Oui, ça, c'était en Suisse, dans notre maison en Suisse, au bord de la piscine.
04:22 On était très... Non, je pense avoir été désirée.
04:27 On était très soudées quand même.
04:29 Même à 4, après l'arrivée de mon petit frère, on était une famille assez soudée.
04:33 Qu'est-ce que vous saviez de l'acteur ?
04:36 Pas grand-chose.
04:38 J'ai vu ses films très tard.
04:41 On n'avait pas trop le droit de les regarder d'ailleurs,
04:44 parce que c'est vrai que pour des enfants, ça peut paraître assez violent.
04:47 Mon père a tendance à beaucoup mourir dans ses films,
04:50 donc il ne voulait pas trop nous exposer à ça.
04:52 C'était très Zorro et la Tulipe Noire.
04:55 Pour moi, mon père, ça a longtemps été Zorro plutôt qu'un acteur.
04:58 Vous connaissiez à peine sa filmographie ?
05:01 Oui.
05:02 Vous l'avez découvert plus tard.
05:03 J'ai découvert 11 ans.
05:04 J'ai commencé à avoir le droit de regarder.
05:07 Je suis toujours en train de découvrir sa filmographie.
05:13 Il y en a fait tellement que je n'ai pas tout vu.
05:16 Je suis même assez surprise de redécouvrir des films que j'ai vus de lui étant jeune
05:22 et aujourd'hui de ne pas avoir le même regard dessus.
05:24 Je découvre des choses sur lui aussi.
05:26 Qu'est-ce que vous découvrez ?
05:27 L'acteur.
05:28 Pour moi, avant, je n'arrivais pas trop à faire la différence.
05:31 C'est pour ça que j'étais très choquée.
05:33 C'est bizarre, mais quand il mourait dans ses films, j'étais choquée.
05:35 J'avais l'impression que c'était lui, je le voyais à côté, je ne comprenais pas.
05:38 Aujourd'hui, je regarde l'acteur, je découvre sa façon de bouger.
05:44 J'ai peut-être un point de vue un peu plus professionnel.
05:48 Vous apprenez des choses en le regardant faire ?
05:51 Oui, il est très instinctif, je trouve.
05:53 Sa manière de bouger, d'aller mettre une cigarette à l'écran.
05:58 Comment il fait pour le faire aussi naturellement ?
06:03 Je trouve que c'est sa manière d'être.
06:04 Vous alliez sur les tournages ?
06:05 Oui.
06:06 J'ai eu la chance d'aller sur les tournages, de le suivre aussi en coulisses quand il jouait au théâtre.
06:13 J'aime bien ce côté famille très proche des gens de tournage.
06:18 Je découvrais les à côté aussi.
06:20 L'équipe.
06:21 Le caméraman, l'assistant réalisateur.
06:25 La technique.
06:26 Oui, tout.
06:27 C'est intéressant de voir qu'un film, ce n'était pas juste un acteur ou des acteurs ou un réalisateur,
06:32 mais c'était toute une équipe.
06:33 Et à la maison, il y avait des grandes figures du cinéma qui défilaient ?
06:36 Oui, mais pour moi, ce n'était pas vraiment des...
06:40 Des gens célèbres ?
06:41 Non, c'était...
06:42 Les copains de mon père ?
06:44 Oui, voilà, tonton Jean-Paul.
06:46 C'était juste des copains qui venaient passer un moment en bord de la piscine.
06:52 Qu'est-ce que ça a induit le fait qu'ils avaient 30 ans de différence, je crois, votre père et votre mère ?
06:59 31, exactement.
07:02 Et je pense qu'Alain Delon a eu...
07:05 Vous, vous avez eu à 55 ans ?
07:08 Oui, c'est ça.
07:10 Ça induit quoi ?
07:12 D'avoir un père déjà d'un certain âge ?
07:16 C'est...
07:18 C'est un peu compliqué quand on...
07:20 Enfin, je veux dire, quand on est petit, on ne comprend pas trop.
07:24 Surtout qu'il était très occupé.
07:28 Je voyais les pères de mes copines qui étaient un peu plus jeunes, forcément.
07:34 Du coup, je trouvais ça étrange.
07:36 J'ai toujours trouvé, du coup, par rapport à mon père, que ma mère faisait hyper jeune.
07:40 C'était très bizarre.
07:42 Et maintenant, à mon âge, ce n'est plus trop...
07:46 Ça ne me choque pas.
07:47 C'est pour ça le fait qu'ils aient peut-être eu 30 ans d'écart quand je vois des gens qui sont ensemble,
07:52 qui ont 30 ans d'écart, 20 ans d'écart.
07:54 Ce ne sont pas des choses qui me choquent, finalement.
07:56 J'ai été élevée comme ça, donc ça ne me dérange pas.
08:00 Surtout, mes deux meilleurs amis, chacune, ont un père qui a le même âge que le mien
08:05 et leur mère qui a le même âge que ma mère.
08:07 Donc, j'ai peut-être choisi des amis aussi un peu pareils que moi.
08:10 C'était juste un peu perturbant en étant enfant.
08:12 Je sais que ce sont des images qui vous apportent de l'émotion.
08:15 Alors, on y va quand même.
08:17 Tu es ma vie.
08:21 Tu es ma vie, tu sais.
08:23 Ma mère l'a dit.
08:29 Le ciel pourrait s'écrouler.
08:33 Je t'aime.
08:35 Je t'aime.
08:38 Je suis heureuse de te rencontrer.
08:41 Je suis heureuse de te rencontrer.
08:44 Je suis heureuse de te rencontrer.
08:47 Je suis heureuse de te rencontrer.
08:50 Je suis heureuse de te rencontrer.
08:53 Je ne sais pas si c'est un privilège.
08:55 Non, mais c'est un beau cadeau.
08:57 J'en garde un bon souvenir.
08:59 Je trouve ça attendrissant de faire ça pour ces enfants.
09:02 Quand ils se sont séparés, tous les deux, vous l'avez vécu durement ?
09:06 Oui. J'étais jeune, j'avais 10 ans.
09:09 Ça a été...
09:12 Oui, c'est toujours un choc.
09:15 Ça nous a beaucoup perturbés.
09:19 Surtout qu'en plus, quand on a 10 ans comme ça,
09:22 où mon frère avait 7 ans, on croit que c'est de notre faute.
09:26 Vous avez culpabilisé ?
09:28 Oui.
09:30 Je crois que peu avant leur séparation,
09:33 je ne voulais pas filer à mon assiette un truc comme ça.
09:37 Ils se sont disputés.
09:39 J'ai cru que c'était de ma faute.
09:42 J'ai souvent entendu les enfants qui culpabilisaient
09:45 de la séparation de leurs parents.
09:47 En grandissant, je me suis dit que ce n'était pas de ma faute.
09:50 Ils sont peut-être plus heureux comme ça.
09:53 Quand ça ne va plus, ça ne va plus.
09:56 Ça a été un peu un choc.
09:58 Vous avez vécu avec votre mère.
10:01 Vous regrettez de ne pas avoir été peut-être davantage avec votre père
10:07 durant toutes ces années durant lesquelles vous avez grandi ?
10:11 Non.
10:13 On a vécu chez ma mère, mais on a vécu avec lui...
10:17 Il bossait beaucoup.
10:19 Il bossait beaucoup.
10:21 Après, on a vécu un temps à Hollande,
10:24 puis on a emménagé à Paris.
10:26 On le voyait plus.
10:28 À un moment donné, on a vécu la moitié du temps
10:31 chez l'un et chez l'autre.
10:33 Après, c'était un peu trop compliqué.
10:35 C'était comme tous les enfants de divorcés.
10:38 La moitié des vacances, un week-end sur deux.
10:41 On a passé beaucoup plus de temps que quand il était en tournage.
10:45 Ça nous a rapprochés.
10:47 Vous avez été surprotégée par rapport à vos frères ?
10:51 Par rapport à quoi ? Surprotégée ? La vie en général ?
10:54 C'est ce que vous avez vécu.
10:56 C'est ce que vous avez vécu.
10:58 C'est ce que vous avez vécu.
11:00 C'est ce que vous avez vécu.
11:02 C'est ce que vous avez vécu.
11:04 C'est ce que vous avez vécu.
11:06 C'est ce que vous avez vécu.
11:08 C'est ce que vous avez vécu.
11:10 C'est ce que vous avez vécu.
11:12 C'est ce que vous avez vécu.
11:14 C'est ce que vous avez vécu.
11:16 C'est ce que vous avez vécu.
11:18 C'est ce que vous avez vécu.
11:20 C'est ce que vous avez vécu.
11:22 C'est ce que vous avez vécu.
11:24 C'est ce que vous avez vécu.
11:26 C'est ce que vous avez vécu.
11:28 C'est ce que vous avez vécu.
11:30 C'est ce que vous avez vécu.
11:32 C'est ce que vous avez vécu.
11:34 C'est ce que vous avez vécu.
11:36 C'est ce que vous avez vécu.
11:38 C'est ce que vous avez vécu.
11:40 C'est ce que vous avez vécu.
11:42 C'est ce que vous avez vécu.
11:44 C'est ce que vous avez vécu.
11:46 C'est ce que vous avez vécu.
11:48 C'est ce que vous avez vécu.
11:50 C'est ce que vous avez vécu.
11:52 C'est ce que vous avez vécu.
11:54 C'est ce que vous avez vécu.
11:56 C'est ce que vous avez vécu.
11:58 C'est ce que vous avez vécu.
12:00 C'est ce que vous avez vécu.
12:02 C'est ce que vous avez vécu.
12:04 C'est ce que vous avez vécu.
12:06 C'est ce que vous avez vécu.
12:08 C'est ce que vous avez vécu.
12:10 C'est ce que vous avez vécu.
12:12 C'est ce que vous avez vécu.
12:14 C'est ce que vous avez vécu.
12:16 C'est ce que vous avez vécu.
12:18 C'est ce que vous avez vécu.
12:20 C'est ce que vous avez vécu.
12:22 C'est ce que vous avez vécu.
12:24 C'est ce que vous avez vécu.
12:26 C'est ce que vous avez vécu.
12:28 C'est ce que vous avez vécu.
12:30 C'est ce que vous avez vécu.
12:32 C'est ce que vous avez vécu.
12:34 C'est ce que vous avez vécu.
12:36 C'est ce que vous avez vécu.
12:38 C'est ce que vous avez vécu.
12:40 C'est ce que vous avez vécu.
12:42 C'est ce que vous avez vécu.
12:44 C'est ce que vous avez vécu.
12:46 C'est ce que vous avez vécu.
12:48 C'est ce que vous avez vécu.
12:50 C'est ce que vous avez vécu.
12:52 C'est ce que vous avez vécu.
12:54 C'est ce que vous avez vécu.
12:56 C'est ce que vous avez vécu.
12:58 C'est ce que vous avez vécu.
13:00 C'est ce que vous avez vécu.
13:02 C'est ce que vous avez vécu.
13:04 C'est ce que vous avez vécu.
13:06 C'est ce que vous avez vécu.
13:08 C'est ce que vous avez vécu.
13:10 C'est ce que vous avez vécu.
13:12 C'est ce que vous avez vécu.
13:14 - Merci Alexandra.
13:16 L'ambition c'est un moteur chez vous ?
13:18 - Non.
13:20 Je ne pense pas être...
13:22 Enfin j'ai envie de réussir.
13:24 Mais ce n'est pas mon moteur.
13:26 J'ai envie d'être heureuse dans ma vie et dans mon travail.
13:28 - Vous épanouir.
13:30 - Oui, c'est ça qui me fait avancer.
13:32 - Où sont vos fragilités ?
13:34 - Ah elles sont bien enfouies.
13:36 - Vous les dissimulez ?
13:38 - Oui, beaucoup.
13:40 - Pourquoi ?
13:42 - Parce que ça ne regarde pas les gens.
13:44 Parce que...
13:46 Parce que...
13:48 Mon travail c'est un moyen de les faire sortir aussi.
13:52 Parce qu'il faut que ça sorte de temps en temps.
13:54 Mais je pense que ça ne regarde pas les gens.
13:56 - C'est comme une analyse de monter sur scène ?
13:58 - Un peu.
14:00 Je ne dirais pas que c'est comme aller chez le psy.
14:02 Mais ça permet de surmonter ses peurs aussi.
14:04 Le fait de les accepter sur scène et de les faire sortir.
14:06 C'est de les montrer aux gens.
14:08 C'est une façon de faire des choses.
14:10 Le fait de les faire sortir c'est de les montrer aux gens.
14:12 C'est une manière d'être moins pudique.
14:14 Tout en se cachant derrière un personnage.
14:16 Peut-être en disant que c'est pour mon travail.
14:18 Donc je peux sortir.
14:20 On ne me jugera pas.
14:22 Au début c'est difficile.
14:24 Il y a des moments où j'ai du mal à sortir des choses.
14:26 Parce que c'est vraiment nous.
14:28 - Surtout au théâtre ?
14:30 - Oui.
14:32 - Vous êtes confrontée aux a priori.
14:34 Est-ce qu'il est vrai que parfois on vous a même refusé un casting ?
14:36 Est-ce que vous portiez ce nom là ?
14:38 - Oui.
14:40 Ce n'est pas grave.
14:42 Un jour j'ai passé un essai.
14:44 Tout s'est super bien passé.
14:46 J'étais carrément à la fin du premier choix.
14:50 Finalement on m'a dit que comme c'est un premier film,
14:52 ton nom ça fait un peu peur.
14:54 Donc finalement ça ne va pas le faire.
14:56 - Qui vous craignez-vous de décevoir en premier ?
14:58 - Ma famille.
15:00 Les gens proches de moi.
15:02 Je n'ai pas envie de les décevoir.
15:04 Je n'aime pas décevoir.
15:06 Je n'aime pas décevoir en général.
15:08 Mais surtout ma famille.
15:10 Les gens proches de moi.
15:12 - Vous pensez que la crédibilité d'un comédien,
15:14 aujourd'hui, ça passe d'abord par la scène ?
15:16 Par le théâtre ?
15:18 - Non.
15:20 Je n'ai pas trop d'avis là-dessus.
15:22 C'est vrai que j'ai fait beaucoup de théâtre.
15:24 C'est l'avis qui m'a un peu mis dans cette direction-là.
15:26 - Mais au départ c'est le cinéma plutôt qui vous intéressait.
15:28 - Oui.
15:30 C'est vrai qu'étant enfant,
15:32 c'est ce qui m'intéressait.
15:34 C'est ce que je voulais faire.
15:36 C'est pour ça que j'ai pris des cours au cours Simon.
15:38 Ce n'était pas pour le théâtre.
15:40 C'était pour avoir une technique.
15:42 Apprendre les bases.
15:44 Pour moi, je pense que c'est un métier.
15:46 On ne peut pas y arriver en claquant des doigts.
15:48 - On va une fois faire sûr.
15:50 - Je vais y arriver.
15:52 Et surtout, étant donné que je suis la fille d'un monstre du cinéma,
15:54 je me suis dit que je ne peux pas arriver comme une fleur.
15:56 Je veux faire actrice.
15:58 Je prends des cours.
16:00 Je prends des cours.
16:02 Je ne peux pas être actrice.
16:04 Je dois prouver que je suis capable de le faire.
16:06 - Quelle est selon vous la comédienne actuelle
16:08 qui a le parcours le plus exemplaire ?
16:10 - Il y en a beaucoup.
16:12 Toutes.
16:18 Je suis très admirative
16:20 de beaucoup d'actrices.
16:22 - Mais qui notamment ?
16:24 - Il y en a une que j'aime beaucoup
16:26 qui n'est pas française.
16:28 Je suis très fan de Meryl Streep
16:30 ou de Julia Roberts.
16:32 - Ce n'est pas du tout de votre génération.
16:34 - Non.
16:36 Les choses que j'aime, ce n'est pas forcément de ma génération.
16:38 Il y a une actrice que j'aime énormément aussi
16:40 qui s'inscrit un peu dans le même style
16:42 que ces actrices-là.
16:44 C'est Goldie Hawn.
16:46 Ce sont des actrices qui sont très belles
16:48 mais qui ont une particularité.
16:50 Elles ont quelque chose.
16:52 Mais on ne se focalise pas forcément sur leur physique.
16:54 Elles ont un parcours très éclectique.
16:56 Elles font des choses très différentes.
16:58 Elles ont un rôle très important dans leur réellement.
17:00 Après, en actrice française,
17:02 il y en a une que j'aime énormément
17:04 depuis le départ.
17:06 C'est Charlotte Gainsbourg.
17:08 Je ne sais pas.
17:10 C'est peut-être parce que je viens
17:12 d'une famille,
17:14 d'un père qui a un nom très connu
17:16 comme le sien.
17:18 Je trouve qu'elle a toujours su faire les bons choix.
17:20 Elle est toujours restée très discrète.
17:22 En tout cas, pour moi,
17:26 je ne pense pas à Serge Gainsbourg le papa.
17:28 Je pense avant tout à l'actrice.
17:30 Elle s'est fait son nom,
17:32 son prénom.
17:34 C'est une personne à part entière,
17:36 toute seule, une actrice.
17:38 - Et ça, ça vous plaît ?
17:40 - Oui, parce qu'elle est très douce.
17:42 Je ne la connais pas personnellement
17:44 mais de ce qu'elle renvoie,
17:46 je la trouve très douce.
17:48 Elle reste à sa place.
17:50 Elle envoie du bois quand elle joue.
17:52 Je ne sais pas comment elle fait.
17:54 C'est très impressionnant.
17:56 C'est une actrice que je trouve magnifique
17:58 dans tous les sens du terme.
18:00 - On est allé avec vous
18:02 dans le 8e arrondissement.
18:04 - Oui.
18:06 - Parce qu'il y a un lieu que vous aimez.
18:08 C'est un lieu emblématique,
18:10 presque mythique pour la famille.
18:12 C'est un restaurant italien.
18:14 Avant, avec Alexandra Haggard
18:16 et Anne-Rousselet Blanc,
18:18 vous avez fait une petite balade.
18:20 Vous étiez à Venue Montagne.
18:22 - Oui.
18:24 ...
18:26 - Bonjour.
18:28 - Bonjour, Anne-Oscar.
18:30 - Ça fait 15 ans que j'habite à Paris.
18:32 Je suis arrivée, je devais avoir 10 ans.
18:34 J'aime Paris, mais je ne me sens pas
18:36 forcément hyper parisienne non plus.
18:38 Je garde mon côté un peu campagne.
18:40 Je me sens un peu touriste.
18:42 J'aime bien me balader, visiter des choses.
18:44 Ça, ça m'inspire.
18:46 J'aime bien les choses colorées.
18:48 La robe, je ne sais pas si j'oserais.
18:50 Je mettais des pantalons,
18:52 des jeans troués.
18:54 Je voyais toutes mes copines en jupe.
18:56 Je devais peut-être être complexée.
18:58 Je ne sais pas si les vêtements
19:00 me font me sentir bien dans mon corps.
19:02 J'essaie de me féminiser avec la jean.
19:04 Ça, c'est plus mon truc.
19:06 Les maillots de bain, déjà.
19:08 Tout ce qui est plage, été, lunettes de soleil.
19:10 Après, je n'ai jamais eu le moyen
19:12 de m'acheter un maillot là-dedans.
19:14 Je viens d'une famille qui a les moyens
19:16 et que je ne fais pas attention.
19:18 Je ne fais pas attention à la valeur.
19:20 L'argent ne pousse pas sur les arbres.
19:22 Il faut travailler pour gagner ses sous.
19:24 Parfois, pendant des mois, je n'ai pas travaillé.
19:26 Il faut que j'ai des sous de côté pour vivre.
19:28 Quand on a une angoisse avec l'argent
19:30 et qu'on a peur du lendemain,
19:32 il ne faut pas faire ce métier-là.
19:34 J'aime bien vivre au jour le jour.
19:36 Ça me colle bien comme mode de vie.
19:38 Le bleu est magnifique.
19:40 Vous m'offrez un sac ?
19:42 Une petite montre qui va avec le manteau.
19:44 Je ne saurais pas comment faire.
19:46 C'est un restaurant italien.
19:48 C'est un endroit où j'aime beaucoup aller.
19:50 C'est une part de ma famille.
19:52 Vous êtes très famille.
19:54 Oh, Valo !
19:56 Mon père venait ici dans les années 70.
19:58 Il venait là avec ma mère.
20:00 Apparemment, je devais être
20:02 dans le ventre de ma mère à ce moment-là.
20:04 On était tout petits, on mangeait ici.
20:06 C'était notre table où on mangeait
20:08 avec maman.
20:10 Ensuite, tous mes anniversaires,
20:12 c'est là.
20:14 Je vous donne mon menu.
20:16 On en profite.
20:18 Les trainettes à l'indonônce sont très bonnes.
20:20 Et surtout, beaucoup de desserts.
20:22 Je demande toujours une lichette de tiramisu,
20:24 une lichette de nougatine et des fraises des bois.
20:26 Il y a un petit sorbet quand il fait beau.
20:28 C'est pour ça que je suis bien en chair aussi
20:30 parce que je ne suis pas gros.
20:32 Je suis gourmande.
20:34 J'ai toujours été plus du côté "je déguste"
20:36 que "je fais".
20:38 Je suis un peu une catastrophe en cuisine.
20:40 Et ça a changé aujourd'hui.
20:42 - Bonjour, c'est toi qui cuisine ?
20:44 - Ça va ?
20:46 - On a un tablier pour toi aujourd'hui.
20:48 - C'est pas vrai !
20:50 C'est pas moi qui cuisine à la maison.
20:52 C'est une première.
20:54 J'ai toujours peur,
20:56 même dans la vie,
20:58 de rater quelque chose.
21:00 De mal faire les choses
21:02 ou de décevoir.
21:04 Je n'ai pas envie de décevoir
21:06 les gens qui vont manger ce que je fais.
21:08 J'ai envie de mettre la tête dedans.
21:10 - La cuisson va être rapide.
21:12 - C'est ça.
21:14 - Je ne fais pas parce que j'ai le sac
21:20 que c'est trop bon.
21:22 - Quelle note ?
21:24 - Je vais dire 9,5.
21:26 - Vous êtes très gai,
21:28 extérieurement et intérieurement.
21:30 - Je te regarde plus qu'intérieurment.
21:32 C'est un masque.
21:34 On avance plus avec un sourire.
21:36 Il faut garder le sourire.
21:38 - C'est important.
21:40 On s'est baladé sur l'avenue Montaigne.
21:42 Les mannequins anorexiques
21:44 vont faire leur shopping.
21:46 - On s'en fout.
21:48 - Vous êtes cash, naturelle.
21:50 - Un peu trop.
21:52 - Ah bon ?
21:54 - C'est plutôt sympathique.
21:56 Il y a beaucoup de mannequins
21:58 anorexiques autour.
22:00 Vous vous en piffrez.
22:02 C'est plutôt sympathique.
22:04 Livre sont les papillons.
22:06 - Vous êtes à l'affiche
22:08 avec Julien Derain,
22:10 Sonette,
22:12 et Guillaume Beyeler.
22:14 Vous êtes 4 sur scène.
22:16 C'est l'histoire de Quentin.
22:18 Il est aveugle.
22:20 Il a une vingtaine d'années.
22:22 C'est un jeune musicien
22:24 en quête d'indépendance.
22:26 Il a coupé le cordon ombilical
22:28 avec sa mère,
22:30 qui est un peu castratrice
22:32 et protectrice.
22:34 Vous avez envie du garçon.
22:36 Vous le trouvez beau.
22:38 Vous avez une petite aventure
22:40 avec lui.
22:42 Peut-être plus.
22:44 On ne vous dit pas la suite.
22:46 La mère déboule.
22:48 Elle veut que son fils
22:50 revienne dans son giron.
22:52 L'histoire ne se perpétue pas
22:54 avec cette jeune fille
22:56 tellement atypique.
22:58 Quelles sont les ressorts
23:00 de la pièce que vous avez aimée ?
23:02 C'est vous qui l'avez choisie.
23:04 - Oui.
23:06 C'est parti d'un choix commun
23:08 avec Julien.
23:10 - C'est votre compagnon.
23:12 - Exactement.
23:14 On a fait une journée ensemble
23:16 avec mon père.
23:18 On avait envie de retravailler ensemble.
23:20 Cette pièce nous a plu tout de suite.
23:22 C'est les personnages
23:24 qui nous ont touchés.
23:26 C'est l'histoire.
23:28 Ce qui m'a touchée personnellement,
23:30 c'est le choc
23:32 entre ces personnages.
23:34 La douceur de Quentin.
23:36 Julia qui est un peu plus
23:38 une tornade.
23:40 La mère qui peut paraître dure
23:42 mais qui a une tendresse
23:44 infinie pour son fils.
23:46 Elle est castratrice et protectrice
23:48 mais on comprend pourquoi.
23:50 - Elle a peur de lâcher son fils
23:52 dans la nature.
23:54 - C'est une pièce qui traite
23:56 de la différence.
23:58 On peut aimer quelqu'un
24:00 très fort mais ce n'est pas
24:02 parce qu'on l'aime très fort
24:04 qu'on l'aime comme il faudrait.
24:06 On peut aimer quelqu'un trop
24:08 et l'étouffer.
24:10 C'est ce que fait la mère.
24:12 Ce qui m'a plu dans ce personnage
24:14 de Julia,
24:16 c'est qu'elle est très colorée
24:18 dans sa manière
24:20 de s'habiller.
24:22 - Parfait.
24:24 - C'est une boule de feu.
24:26 On pense qu'elle est un peu
24:28 "je m'en foutis" des garçons
24:30 mais finalement,
24:32 elle se protège beaucoup.
24:34 - Elle a du caractère.
24:36 - Oui.
24:38 - Tu me resserres une tasse ?
24:40 - Tu as déplacé la tasse ?
24:42 - Oui, tu es aveugle ?
24:44 - Oui, je suis aveugle.
24:46 - Mais ça ?
24:48 - Maman, je te présente
24:50 Madame Boulanger.
24:52 - Je fais ça parce que j'en ai envie.
24:54 - J'avais un problème avec la fermeture éclair
24:56 de ma robe.
24:58 - Ah oui, c'est évident.
25:00 - Un gros problème.
25:02 - Maintenant, on ne pourra plus dire
25:06 que je suis prude.
25:08 - Pourquoi ?
25:10 - Avant, on le disait beaucoup.
25:12 - Avec un décor de Stéphanie Jarre.
25:14 - Oui, très beau décor.
25:16 - C'est incroyable,
25:18 cette performance de Julia.
25:20 - C'est beau.
25:22 - C'est vraiment pas facile.
25:24 - Ça a été très long.
25:26 - Tout le monde n'y est pas venu.
25:32 - Le magicien ne dévoile pas ses secrets.
25:34 - Ça a été très long.
25:36 - Son regard est figé en permanence.
25:38 - Oui.
25:40 - Il a trouvé d'un coup.
25:42 - Il a beaucoup cherché.
25:44 - Il a beaucoup travaillé ça
25:46 avec notre metteur en scène,
25:48 Jean-Luc Moreau.
25:50 - Il a travaillé sur la scène.
25:52 - C'est très impressionnant
25:54 de le voir jouer comme ça.
25:56 - C'est important le regard
25:58 chez un acteur.
26:00 - Son regard est assez fixe et figé.
26:02 - Mais finalement,
26:04 ses émotions passent par le regard.
26:06 - C'est ça qui m'impressionne
26:08 énormément dans son travail.
26:10 - Ce n'est pas facile
26:12 de véhiculer des choses
26:14 en ayant le regard vide.
26:16 - Une fois à la maison,
26:18 il y a un coup.
26:20 - Les aveugles ont un sixième sens
26:22 selon vous ?
26:24 - Non, on ne peut pas dévoiler
26:26 la réplique.
26:28 Il en manque un, forcément.
26:30 Il compense sur les autres.
26:32 - Vous avez beaucoup aimé
26:34 cette jolie histoire
26:36 qui se passe au Japon.
26:38 - Oui.
26:40 - Ce jardin magnifique.
26:42 On en voit des images.
26:44 Pourquoi vous avez eu de l'émotion
26:46 pour ce couple de Japonais ?
26:48 - Je trouvais ça très beau.
26:50 L'histoire de cet homme,
26:52 de ce couple,
26:54 cette femme qui devient malade,
26:56 qui devient aveugle
26:58 et qui se renferme sur elle-même.
27:00 Son mari, pour l'aider
27:02 ou la sauver...
27:04 - Pour qu'elle sorte de chez elle.
27:06 - Oui, mais pour qu'elle ne s'enferme
27:08 pas dans sa solitude,
27:10 décide de planter un jardin magnifique.
27:12 Finalement, ça devient
27:14 un jardin touristique.
27:16 Les gens viennent et elle se sent revivre.
27:18 Elle discute avec les gens.
27:20 Je trouvais ça très beau.
27:22 Cet homme m'a touchée.
27:24 Sa douleur de voir sa femme malheureuse.
27:26 Je trouvais ça très touchant.
27:28 - Vous vous intéressez
27:30 à ce qui se passe,
27:32 à l'actualité, aux événements,
27:34 même quand ils sont dramatiques
27:36 et tragiques.
27:38 Vous êtes dans la réalité.
27:40 - Quand j'entendais mon père
27:42 quand j'étais petite,
27:44 il disait que le monde n'allait pas bien
27:46 et qu'il n'allait plus le voir.
27:48 Je me disais comment on peut...
27:50 Je n'ai pas d'enfant.
27:52 J'ai envie d'en avoir un jour.
27:54 Comment je vais faire pour les élever
27:56 dans un monde aussi dangereux?
27:58 Comment on peut garder l'espoir
28:00 malgré tout? C'est difficile.
28:02 Mais ça me tue parfois.
28:04 - Vous débattez souvent de vos idées
28:06 avec votre père?
28:08 - Non.
28:10 Je ne débats pas trop.
28:12 - Quand il se déclare pour la peine de mort,
28:14 quand il dit que l'homosexualité
28:16 c'était contre nature,
28:18 quand il soutient
28:20 le Front National.
28:22 Est-ce que ça vous met dans l'embarras?
28:24 Ces déclarations.
28:26 - Dans l'embarras...
28:28 Je ne sais pas si c'est le mot.
28:32 Non.
28:34 Ces idées,
28:36 c'est comme ça qu'il voit la vie.
28:38 Des fois, ça peut me mettre
28:40 dans l'embarras.
28:42 Quand je me retrouve sur un plateau télé,
28:44 on lui pose une question.
28:46 Aujourd'hui, tout va tellement vite.
28:48 Il a toujours dit ce qu'il pensait.
28:50 On a toujours admiré
28:52 ou peut-être moins admiré
28:54 parce qu'il disait toujours ce qu'il pensait.
28:56 C'est quelqu'un qui dit toujours ce qu'il pense.
28:58 Parfois, je suis un peu déstabilisée
29:00 par certaines personnes
29:02 qui vont pousser
29:04 et chercher la petite bête.
29:06 C'est un peu difficile aussi.
29:08 Après, il est peut-être maladroit
29:10 dans ses propos parfois.
29:12 Voilà.
29:14 Je ne peux pas dire
29:16 que je suis embarrassée
29:18 de ce qu'il dit ou de mon père.
29:20 Ça reste mon père.
29:22 On n'a pas les mêmes idées.
29:24 Mais jamais je ne vais être embarrassée
29:26 de mon père, de ma mère ou de ma famille.
29:28 - Votre mère.
29:30 Votre mère était de passage
29:32 à Paris il y a quelques jours.
29:34 - Oui.
29:36 - On lui a demandé
29:38 de nous apporter son témoignage
29:40 sur sa fille.
29:42 On est allé voir Anthony.
29:44 - Je ne savais pas.
29:46 - Ils ont croisé leur regard
29:48 sur vous, Anoushka.
29:50 - Le tempérement d'Anoushka.
29:56 Têtue.
30:00 Déterminée.
30:02 - C'est quelqu'un de gentil.
30:04 - Gentil, ça ne veut pas dire idiot.
30:06 Quand on est gentil, on est bête.
30:08 Elle n'est pas bête du tout.
30:10 Elle est très intelligente.
30:12 - Elle est drôle.
30:14 - Elle aime bien rire et s'amuser.
30:16 - C'est une boule d'énergie.
30:18 - C'est comme si c'était mon petit frère.
30:20 Elle aime bien se bagarrer.
30:22 - C'est un pitbull.
30:24 Je suis contente, surtout en tant que femme.
30:26 - Elle n'a pas un côté pitbull.
30:28 Il faut dire un côté bélie.
30:30 - Elle fait sa décision, elle s'y tient.
30:32 Et elle fonce.
30:34 - Quand elle a voulu faire Coursimon
30:36 pendant qu'elle était au lycée,
30:38 on s'est battu avec son père
30:40 parce qu'il ne voulait pas du tout.
30:42 - Il était dans cette idée
30:44 qu'elle était déjà parfaite.
30:46 Il l'a dit lui-même.
30:48 "Ma fille est une star.
30:50 Elle est comme ci, comme ça."
30:52 Heureusement qu'Anoush a gardé la tête froide.
30:54 - Elle est fusionnelle avec son père
30:56 dans la vie publique et la vie privée.
30:58 - Il l'a beaucoup couvée.
31:00 C'était difficile pour elle
31:02 de se dégager de ce poids infectif.
31:04 Il a fallu qu'elle bataille pour ça.
31:06 Les adolescents ont besoin de tuer le père.
31:08 Mais ça a duré...
31:10 Ça a duré...
31:12 Plus longtemps.
31:14 Parce qu'il est coriace.
31:16 - Elle sait lui faire face.
31:18 Elle est très douée pour ça.
31:20 - Elle trace sa route, elle fait son truc.
31:22 Elle prend des coups.
31:24 Et en même temps, elle continue.
31:26 - Ce qui me touche le plus
31:28 dans sa personnalité
31:30 et ce qui me désole le plus
31:32 en même temps,
31:34 c'est ses silences.
31:36 - Elle a du mal à s'y vraire...
31:38 Parfois.
31:40 - Quand elle a un problème,
31:42 à la fin, elle arrive à partager.
31:44 Mais elle attend vraiment l'explosion
31:46 ou l'implosion pour pouvoir le faire.
31:48 Et je trouve ça très dommage
31:50 parce que ça lui fait beaucoup de mal.
31:52 Et moi, j'ai l'impression
31:54 que je peux pas lui l'aider.
31:56 - Des deux, de Rosalie et d'Anthony,
32:00 qu'est-ce que vous garderez en tête ?
32:02 Qu'est-ce qui vous a marquées sur le propos ?
32:04 - Ah, ils m'ont fait rire, là.
32:06 - Ils vous font rire ?
32:08 - Oui.
32:10 - Je vous ai sentie très concentrée.
32:12 - Ah oui, parce que c'est la première fois
32:14 que je vois...
32:16 Enfin, je...
32:18 On a souvent interviewé mon père
32:20 pour des choses, et moi,
32:22 pour la famille. Alors, du coup,
32:24 ça me touche. Et d'avoir leur ressenti
32:26 comme ça, un peu extérieur,
32:28 c'est drôle, quoi.
32:30 Enfin, c'est gentil, aussi.
32:32 Enfin, je...
32:34 C'est marrant.
32:36 - Vous vous retrouvez dans ce qu'ils viennent de dire ?
32:38 - Oui. Oui, c'est vrai qu'il a raison,
32:40 Anthony, de préciser que c'est pas parce qu'on est gentil
32:42 qu'on est idiot, parce qu'aujourd'hui,
32:44 ça peut paraître comme ça, mais je...
32:46 Enfin, je savais pas qu'ils me voyaient comme ça,
32:48 non plus, à ce point.
32:50 - À ce point, c'est-à-dire ?
32:52 - Bah, de...
32:54 Parfois, ma mère qui dit que je suis dans...
32:56 Très silencieuse, que j'ai pas forcément
32:58 tout déballé d'un coup,
33:00 et c'est vrai que je garde beaucoup de choses pour moi.
33:02 Euh...
33:04 C'est marrant de l'entendre d'un point de vue extérieur,
33:06 parce que c'est vrai que je sais,
33:08 mais qu'on en parle, c'est...
33:10 C'est que ça se voit, parfois.
33:12 Enfin, c'est ma mère, elle m'a faite.
33:14 - Anouchka, maintenant, je vous emmène
33:16 deux ados. On y va ? - Oui.
33:18 - Allez, on y va. - On y va.
33:20 - Anouchka Delos, sur un site de rencontre,
33:26 qu'est-ce que vous écririez pour vous présenter ?
33:28 - Oh ! Trois petits points.
33:30 - Hein ? Le cliché qui vous énerve,
33:32 sur vous. - Ah, bah...
33:34 C'est une fille, deux, c'est tout, quoi.
33:36 - Qu'est-ce qu'il y a de moins sexy en vous ?
33:38 - Mon ventre.
33:40 - As-tu l'amour rédhibitoire
33:42 chez un homme ?
33:44 - Ah, un...
33:46 Un spin-spido.
33:48 Un maillot de bain spido, ouais, c'est une horreur, ça.
33:50 - Le métier que vous n'auriez pas pu exercer ?
33:52 - Chirurgien.
33:54 Pour le sang. Je déteste la vue du sang.
33:56 - Vous venez d'assister à la pièce d'un proche,
33:58 vous avez détesté. Qu'est-ce que vous lui dites,
34:00 après la représentation ? - Euh...
34:02 Je me barre et je lui envoie un texto.
34:04 - Le défaut indispensable
34:06 lorsque l'on est comédien ?
34:08 - Être hyper émotionnel.
34:10 - Si votre compagnon vous avoue un crime,
34:12 vous le dénoncez ? - Bah, non.
34:14 C'est mon compagnon.
34:16 Mon père m'a toujours dit une chose, il m'a dit un vrai ami,
34:18 ou... Bon, alors, un vrai compagnon,
34:20 c'est quand on l'appelle à 4h du matin,
34:22 on lui dit qu'on a tué quelqu'un, il vous répond
34:24 où est le corps. Donc, non.
34:26 C'est mon compagnon. - Est-ce que vous avez
34:28 un rêve, Anoushka ?
34:30 - J'aimerais bien tourner dans un Bollywood un jour.
34:32 Ce serait mon rêve d'actrice.
34:34 - Maman. Votre fond d'écran
34:36 sur votre smartphone ? - Mon chien.
34:38 - À qui vous ne pourriez pas serrer la main ?
34:40 - Une personne qui a les mains moites.
34:42 - Le plus beau compliment
34:44 que votre père vous ait fait ?
34:46 - Quand il est venu
34:50 voir la pièce libre
34:52 sur les papillons, c'est la première fois qu'il me voyait
34:54 dans quelque chose...
34:56 Comment dire ? De sérieux,
34:58 qu'il me tienne à coeur
35:00 que j'étais une grande actrice, et il me l'a souvent dit,
35:02 mais là, pour le coup,
35:04 je l'ai vraiment crue, quoi.
35:06 - Et quelle est la...
35:08 la chanson
35:10 que vous aimeriez entendre, là, ce matin ?
35:12 - Euh...
35:14 "At 17" de Janis Ian.
35:16 - C'est celle qu'on a choisie.
35:18 (rires)
35:20 (musique)
35:22 ♪ At 17 ♪
35:24 ♪ Their love was meant for beauty queens ♪
35:28 ♪ And high school girls with clear-skinned smiles ♪
35:32 ♪ Who married young and then retired ♪
35:36 (sonnerie de téléphone)
35:38 ♪ The valentines I never knew ♪
35:42 - C'est touchant.
35:44 - C'est bon ?
35:46 - Ah, bah, ça parle à beaucoup de jeunes filles, hein.
35:48 Ça, euh...
35:50 - C'est pas nouveau-nouveau, hein.
35:52 - Non, pas du tout. Pas du tout.
35:54 Mais moi, mes goûts musicaux
35:56 sont très "vieux", hein, entre guillemets.
35:58 Et ça m'avait beaucoup parlé.
36:00 Je crois que je l'ai entendu par hasard à la radio un jour,
36:02 et ça m'a... J'aime bien les chansons qui me parlent.
36:04 - Il y a un livre qui vous parle aussi.
36:06 - Oui.
36:08 - Dites-moi, en quelques mots, pourquoi celui-là ?
36:10 "Un instant de grâce", c'est chez Flammarion,
36:12 qui a été écrit par Clémence Boulouk...
36:14 - Oui.
36:16 - Et qui raconte l'histoire d'Audrey Hepburn.
36:18 - C'est un aspect de la vie d'Audrey Hepburn
36:20 que je ne connaissais pas du tout.
36:22 C'est une actrice que j'aime énormément, et...
36:24 Et...
36:26 - Sur l'abandon du père.
36:28 - Oui, c'est ça.
36:30 Je veux dire, enfin, c'est fou
36:32 quand on la voit, en fait, cette actrice
36:34 qui paraît tellement...
36:36 tellement douce, tellement solaire,
36:38 parce que c'est une actrice qui est solaire,
36:40 et qu'on se rend compte
36:42 du passé qu'elle a eu.
36:44 On se demande comment elle a fait,
36:46 ou comment elle fait,
36:48 si c'est une façade,
36:50 ou je ne sais pas, enfin...
36:52 Ce livre m'a beaucoup touchée.
36:54 J'ai trouvé très, très, très intéressant.
36:56 En fait, elle est partie d'un événement
36:58 de la rencontre entre Audrey Hepburn et son père,
37:00 et après, elle a imaginé...
37:02 - Et romancé.
37:04 - Et romancé, comment dire,
37:06 le point de vue de chacun, enfin, surtout d'Audrey Hepburn.
37:08 Et c'est fou, parce que je n'ai même pas pensé
37:10 au côté romancé, en fait.
37:12 Je me suis dit, mais si ça se trouve,
37:14 c'est exactement ça qu'elle pensait, quoi.
37:16 Et du coup, ça m'a bluffée.
37:18 - Voilà.
37:20 Sachez-le, ça l'a bluffée.
37:22 Un instant de grâce.
37:24 Merci beaucoup au peintre
37:26 qui est exposé sur le plateau de Théo Café,
37:28 qui expose ce matin, essentiellement,
37:30 comme je vous le disais, Anoushka,
37:32 chaque émission est différente,
37:34 avec un décor différent,
37:36 avec un artiste différent.
37:38 Et Al Martin,
37:40 exposé chez la Galerie Pascal Gabert,
37:42 Rue du Perche apparaît dans le troisième.
37:44 Il travaille avec le temps et la matière.
37:46 Pour certaines oeuvres, il superpose
37:48 des couches de peinture chaque jour,
37:50 et ça pendant une année.
37:52 Puis après, il les taille,
37:54 il les polie, il les assemble.
37:56 Et voilà le résultat, Al Martin.
37:58 Et puis, Anoushka, si on veut vous voir,
38:00 en tant que comédienne,
38:02 c'est au Théâtre Rive-Gauche, évidemment,
38:04 c'est tous les soirs,
38:06 et ça jusqu'au 29 mai.
38:08 - Exactement.
38:10 - Pas mal, hein? Ça marche.
38:12 En tout cas, merci d'être passée
38:14 sur le plateau de Théo Café.
38:16 Cette émission qui vous est consacrée
38:18 à la rediffuser, bien sûr, cette nuit,
38:20 vous pouvez la revoir sur place.fr,
38:22 sur notre site et sur notre chaîne YouTube.
38:24 Passez une très, très bonne journée.
38:26 Portez-vous bien.
38:28 Embrassez Julien. - Oui, je ne m'en ferai pas.
38:30 - Embrassez votre mère. - Aussi.
38:32 - Et vous la remerciez aussi. - Je m'en ferai pas.
38:34 - Et puis Anthony. - Merci beaucoup.
38:36 - On se retrouve demain. Merci, Anoushka.
38:38 On fait un petit selfie? - Oui.
38:40 - C'est bon.
38:42 (musique)
38:44 (chant en arabe)
38:46 (chant en arabe)
38:48 (chant en arabe)
38:50 *Musique*

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