• il y a 10 mois
Le mélanome malin. Un cancer de la peau au pronostic fatal et à l'évolution généralement fulgurante. Aujourd'hui, pourtant, un espoir de guérison se fait jour.
Christian Gavet, pilote de ligne retraité après trente cinq ans chez Air France est un gaillard de 1,88 m, en pleine forme, massif. Nous sommes venus lui parler d'un tout petit grain de beauté qui a failli le tuer.

« Avant 2011, 100 % des patients atteints d'un mélanome avec métastases comme le sien mouraient», nous confirme la Pr Caroline Robert, star mondiale du mélanome, qui a intégré in extremis ce patient dans un essai clinique à l'institut Gustave-Roussy, ou, avec son équipe, elle teste les thérapies les plus à la pointe contre ce cancer redoutable.

S'il n'était pas arrivé jusqu'à elle, Christian Gavet serait mort. Il témoigne pour Le Point.

#cancer #cancerdelapeau #mélanome #CarolineRobert #immunothérapie #graindebeauté #InstitutGustaveRoussy

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Transcription
00:00 Le monde s'écroule lorsqu'on apprend qu'on est infecté par une maladie qui n'a aucun traitement.
00:06 En 2014, lorsque j'ai appris la mauvaise nouvelle,
00:18 j'étais en exercice, je suis pilote de ligne commandant en bord à Air France sur Boeing 777
00:25 et j'exerçais mon métier comme tous mes collègues sans savoir que quelque part à l'intérieur de moi
00:32 il y avait quelque chose de dramatique qui se préparait.
00:35 Je ne me suis jamais exposé volontairement au soleil
00:40 et pourtant j'ai développé la maladie tardant ma vie à 56 ans.
00:44 Le mélanome métastatique, on commence à en parler parce que c'est de plus en plus fréquent.
00:50 Ce grain de beauté muté sur l'épaule, de façon très fortuite,
00:56 en jardinant la sangle d'une des broussailleuses qui a arraché le grain de beauté,
01:03 ça s'est mis à saigner, mon épouse a vu que j'avais du sang dans le dos et m'a dit "il faut que tu consules".
01:07 La biopsie a montré que c'était muté, donc c'est arrivé très rapidement
01:13 et donc ça a permis au docteur Lordat de demander ma mise sous surveillance imagerie, dans le scanner,
01:22 pour suivre s'il n'y avait pas une évolution métastatique, bien que peu probable on m'avait dit.
01:26 Au bout de 14 mois, ce qui était improbable est devenu réalité.
01:31 Les métastases sont apparus dans les poumons et à partir de là, le compte à rebourrer était lancé.
01:38 Un vieil instructeur, quand je suis rentré à Air France, m'avait dit "tu sais, tant que l'avion vole encore, t'es pas mort".
01:46 J'y ai beaucoup pensé, j'ai dit "ben écoute, il reste 14 mois, on va les utiliser, on va faire tout ce qu'on peut".
01:53 Je voulais tout savoir, tous les symptômes, les conséquences, disons les choses comme elles sont, la déchéance.
02:01 Un médecin qui habitait à Espelette à l'époque, le docteur Pierre Hanoury,
02:06 qui avait des contacts auprès de l'Institut Gustave Roussy et donc de Caroline Robert,
02:11 m'a pu avoir très rapidement un rendez-vous.
02:14 Il y avait peu de lumière au bout du tunnel à l'époque, les traitements n'avaient pas porté leurs fruits,
02:19 les métastases grandissaient à une vitesse absolument incroyable,
02:25 les espoirs d'une thérapie miracle s'amenuisaient.
02:30 Le professeur Robert, avec beaucoup de pugnacité, m'a rattaché à un essai thérapeutique de certification d'une molécule
02:40 qui s'appelait à l'époque le pembrolizumab, c'est un peu barbare,
02:44 mais qui n'avait pas de nom commercial à l'époque parce que non certifié.
02:50 Le téléphone a sonné, c'est Caroline Robert qui m'a appelé pour me dire "est-ce que vous pouvez monter à Paris demain ?"
02:58 "Oui, pourquoi ?" "J'ai votre ATU."
03:01 L'ATU c'est l'autorisation temporaire d'utilisation délivrée par le ministère de la Santé pour pouvoir être attaché à un essai thérapeutique.
03:08 Et donc je me suis dit "oui, je suis là même ce soir s'il faut."
03:11 En l'espace de dix mois de ce traitement, les métastases ont totalement disparu.
03:16 L'Institut, au travers du professeur Robert, a constaté qu'il y avait une rémission pérenne et complète.
03:22 Et le protocole de fin de traitement a eu lieu en juillet-août 2015 et depuis je n'ai plus de traitement,
03:31 ni aucune séquelle visible à part un léger vitiligo qui en soit plutôt bénin.
03:37 Lorsque le médecin qui gère la thérapie vous dit "pour moi vous êtes guéri, ça ne reviendra pas, on va vous surveiller"
03:46 pour moi il n'y a plus rien. On est au premier de l'an, de l'an zéro, on recommence une vie.
03:52 Mon but c'était pas de survivre, c'était de retravailler, c'était un jour de repiloter un avion.
04:00 L'affection que j'avais subie m'interdisait normalement de réexercer un jour de mon métier.
04:07 Ce n'était pas possible, c'était interdit.
04:09 Là je m'apercevais au moment où le docteur Robert m'a dit "t'es guéri", c'est là que la bataille commençait.
04:16 Ça a été une bataille qui a duré 18 mois.
04:18 Ils ont su, c'était courageux de leur part, c'était visionnaire de leur part,
04:30 d'écrire cette histoire qui, j'espère, profitera à quelqu'un d'autre.
04:34 Parce que je suis le premier, je ne suis certainement pas le dernier.
04:36 J'ai été un peu déçu, j'ai eu peur.
04:38 J'ai eu peur de la mort, j'ai eu peur de la mort.
04:40 J'ai eu peur de la mort, j'ai eu peur de la mort.
04:42 J'ai eu peur de la mort, j'ai eu peur de la mort.
04:44 J'ai eu peur de la mort, j'ai eu peur de la mort.
04:46 J'ai eu peur de la mort, j'ai eu peur de la mort.
04:48 J'ai eu peur de la mort, j'ai eu peur de la mort.

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