• il y a 8 mois
 La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit aux images de la ministre de la Culture dans le "DVM Show"

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Transcription
00:00 C'est à vous Nora Amadi de prendre le pouvoir Rachida Dati au DVM Show hier soir.
00:06 Le DVM Show c'est une nouvelle émission de rap très populaire sur Twitch.
00:09 La nouvelle ministre de la culture accueillie très chaleureusement dans les studios.
00:12 On regarde.
00:14 *Musique*
00:40 Voilà grosse ambiance et Rachida Dati qui a rapidement proposé aux organisateurs
00:44 de venir tourner une émission dans son ministère.
00:46 On écoute à nouveau.
00:47 Un devoir, valeur et moralité, ça a le signifiant.
00:50 Vous voulez qu'on le fasse où ?
00:51 Au ministère de la culture.
00:52 Vous êtes évidemment.
00:53 Genre on vient et...
00:54 Vous venez avec vos...
00:56 Vraiment ?
00:57 Avec vos manettes.
00:59 Avec votre matériel, vous venez, vous installez tout et vous venez me faire un DVM.
01:05 Ah bon ?
01:06 Oui c'est bon.
01:07 Non c'est vrai ?
01:08 L'invitation est lancée.
01:09 Oh !
01:10 Mais on fait du bruit tu sais.
01:11 Ah oui ?
01:12 On fait beaucoup de bruit.
01:13 Un ministère de la culture sans bruit, c'est pas un ministère de la culture...
01:16 *Cris*
01:20 Vous disiez "elle est très très forte".
01:21 Elle est très très forte, parce qu'en fait elle va peut-être réussir à nous faire oublier Jack Lang.
01:25 Voilà, vous l'aurez.
01:27 Elle est habile.
01:30 Elle est très habile et on l'a vu sur ses premiers déplacements.
01:33 Dès sa prise de...
01:34 Dès la passation de pouvoir, elle a parlé de la culture populaire, la culture par tous,
01:37 la culture pour tous, la nécessité de revenir dans les maisons de quartier, le socio-culturel, etc.
01:43 Qui d'ailleurs raisonnait avec la proposition d'Emmanuel Macron de faire faire du théâtre à tous les collégiens, souvenez-vous.
01:49 Et on l'a vu aux ateliers Médicis, à Cléchy-sous-Bois, elle a réussi à embarquer le président de la République.
01:53 On la voit dans cette émission, le DVM Show, avec Dajou et Taïk,
01:57 qui sont pour le coup, si les spectateurs ne les connaissent pas, demandés à vos gamins, ils les connaissent.
02:01 Tout le monde les connaît.
02:02 On sait à quel point, par exemple, aujourd'hui, le rap est le premier vendeur sur le marché du disque.
02:08 Donc elle est extrêmement habile et elle porte cette culture populaire.
02:12 Et elle le dit elle-même.
02:13 Moi, j'ai grandi par la culture à la télévision, j'ai grandi dans les maisons de quartier, dans les centres sociaux.
02:19 Donc vous saluez la méthode d'Axel.
02:21 Moi, je salue l'idée qu'elle replace cette culture populaire au centre parce que...
02:26 Et Christophe ne sera peut-être pas d'accord,
02:28 mais il y a un moment où cette volonté de distinction d'une part de la culture,
02:33 des grands théâtres, des grandes institutions,
02:35 qui a parfois oublié la nécessité non pas juste d'une démocratisation,
02:39 c'est pas juste d'aller vers les gens, c'est aussi de faire à partir de ce qu'ils sont.
02:43 Et c'est ça aussi qui est assez intéressant,
02:45 c'est qu'elle est en train de déplacer un petit peu tout ça et de faire en sorte d'aller sur ce que les gens consomment,
02:51 sur ce qu'ils ont envie de voir, sur ce qui leur ressemble.
02:53 Et en fait, il n'y a pas de grande et de petite culture, il y a la culture tout court.
02:56 Et c'est ça qu'elle est en train de replacer.
02:58 Elle bouscule un petit peu le milieu de la culture.
03:01 Une nouvelle culture populaire pour tous, c'était sa promesse.
03:04 Alors oui, d'abord elle est très habile en communication,
03:07 elle réussit ses débuts au ministère de la Culture en allant sur tous ses terrains,
03:09 se montrer, elle est très dans la convivialité.
03:13 Quelle rupture avec ses prédécesseurs et prédécesseuses qui étaient des gestionnaires techno.
03:17 Avec maintenant trois interrogations, d'ailleurs une première interrogation sur le sens global de tout ça.
03:21 Ça va être quoi comme politique culturelle,
03:23 avec derrière des gros déplacements budgétaires à faire
03:26 pour que ça ne soit pas simplement des moments sympas comme ça.
03:29 Première interrogation.
03:30 Deuxième interrogation.
03:31 Il y a quand même un énorme dossier qui est l'audiovisuel public.
03:34 Comment elle va s'en dépatouiller ?
03:36 On ne l'a pas vu pour l'instant prendre des risques là-dessus.
03:38 Elle a quand même réaffirmé la nécessité de rapprochement entre France Télévisions, Radio France, France Média.
03:44 Il faut qu'il y mette sa marque, c'est un gros dossier.
03:46 Sachant que les précédents ont déjà échoué.
03:48 Quand on voit que le Conseil d'État essaye de mettre un pied dans la porte
03:50 en disant "c'est nous qui allons faire la police dans les médias à la place de l'Arkom",
03:54 ça promet de vifs débats dans les institutions et dans les médias.
03:57 Il faudra qu'elle s'en mêle pour protéger la réelle indépendance.
04:00 Troisième question.
04:01 Précisément sur le rap, mais aussi sur d'autres moments de cette culture populaire,
04:05 les ateliers Médicis aussi, il y a le fond derrière.
04:08 Le rap c'est formidable, en effet c'est ce que partagent les jeunes.
04:11 Et puis de temps en temps, il y a un dérapage.
04:13 On entend un rappeur dire, faire une espèce d'allusion bizarroïde
04:17 au camion qui a foncé sur la promenade des Anglais à Nice.
04:19 Alors ce n'est pas vraiment dit, mais c'est dit quand même un petit peu.
04:22 Ça suscite le débat.
04:23 J'ai vu que Jordan Bardella s'emparait aussi de ce que Rachida Dati a fait
04:26 pour dire "oui mais il y avait telle artiste qui a dit telle chose".
04:29 Il fait la promotion permanente du deal, c'est ce que dit Jordan Bardella.
04:32 Alors que les chanteurs en général, et les rappeurs en particulier,
04:35 soient dans la transgression, soient toujours à mettre un pied, c'est normal.
04:38 Ce qu'étaient les rockers, il n'y a que les vrais.
04:40 Mais il faut qu'ils s'interrogent aussi là-dessus.
04:42 Parce que si ça se termine par deux rappeurs célèbres
04:45 qui saccagent un magasin à Orly en se tapant dessus, c'est pas bien.
04:48 Donc il faut aussi que ce milieu-là du rap, et les milieux culturels en permanence,
04:52 s'interrogent sur ce qu'ils portent comme message
04:55 pour avoir cette transgression et ne bousculer pas.
04:57 Mais attention, portez des valeurs.
04:59 - Oui. - Portez des valeurs.
05:00 - Mais là, le procès qui est fait au rap, c'était le même procès qui était fait au punk,
05:04 - Bien sûr. - Donc à un moment,
05:06 est-ce que la culture n'est pas justement faite pour transgresser et pour nous bousculer ?
05:10 - Oui, mais il faut qu'elle porte des valeurs.
05:12 - Ça c'est au ministère de porter des valeurs à un moment.
05:15 - Les artistes aussi. - À voir.
05:17 - En attendant... - On me reprochait dans le premier mot "prise d'otage",
05:22 mais il se trouve que dans cette émission,
05:24 et en effet, moi je pense que Rachida Datif fait bien de montrer qu'il y a différents types de cultures,
05:28 mais dans cette émission, il y a eu la semaine précédente, Frisk Orléone,
05:31 qui dit par exemple "j'arrive d'être terminée comme Adolphe dans les années 30".
05:34 Donc là, on n'est pas sur de la simple provocation.
05:37 Il y a un fond de commerce derrière qui est dangereux,
05:39 et qui ne parle pas simplement à un public large,
05:41 qui est le public cité, mais n'importe quel public en France,
05:43 parce qu'en fait, les Français consomment de la musique hip-hop
05:46 en grande majorité.
05:48 Mais il parle à une fange de la population
05:50 qui risque de basculer,
05:52 qui a déjà basculé dans une forme d'antisémitisme,
05:54 qui cherche à séduire par ses mots,
05:56 et c'est là que c'est dangereux,
05:57 et c'est là que Rachida Datif doit faire aussi attention,
06:00 en invitant les producteurs de cette émission,
06:03 qui permettent ce type de paroles sans jamais émettre la moindre distance, une nuance.
06:09 - Oui, alors en essentiel, ils ont pas les rapports. - D'un mot, parce que j'aimerais qu'on avance.
06:12 - J'ai bien fait la différence entre les deux, d'ailleurs.
06:14 Mais dans cette émission, la semaine précédente, il y avait Fritz.
06:16 - Oui, mais il y a des émissions où vous avez des discours de haine,
06:19 et on va pas se dire où, en ce moment, peut-être même actuellement,
06:22 à Tire-Larraigo, et ça, voilà.

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