Pourquoi est-ce qu'on est fascinés par ce qui est dégoutant ou horrible dans le films ? Comment des licences comme Saw, Halloween ou Freddy sont-elles aussi populaires malgré les horreurs qui sont montrés à l'écran ? On vous dit pourquoi dans cette vidéo !
Pour plus de mags, c'est par ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLAUaCoiUsxl5c_kE4vXsnNNPaLb0SqtnA
-------------------------------------------------
Retrouvez toutes les news cinéma et séries sur nos différentes plateformes, pages et réseaux sociaux AlloCiné :
Abonnez-vous : https://tinyurl.com/AllocineYouTube
Le site : https://www.allocine.fr/
Facebook : https://www.facebook.com/allocine/
Twitter : https://twitter.com/allocine
Instagram : https://www.instagram.com/allocine/
TikTok : https://www.tiktok.com/@allocine
© AlloCiné - Tous Droits Réservés
#Horreur #Hideux #Allociné
Pour plus de mags, c'est par ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLAUaCoiUsxl5c_kE4vXsnNNPaLb0SqtnA
-------------------------------------------------
Retrouvez toutes les news cinéma et séries sur nos différentes plateformes, pages et réseaux sociaux AlloCiné :
Abonnez-vous : https://tinyurl.com/AllocineYouTube
Le site : https://www.allocine.fr/
Facebook : https://www.facebook.com/allocine/
Twitter : https://twitter.com/allocine
Instagram : https://www.instagram.com/allocine/
TikTok : https://www.tiktok.com/@allocine
© AlloCiné - Tous Droits Réservés
#Horreur #Hideux #Allociné
Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00 Pourquoi on est fasciné par ce qui est dégoûtant ou horrible dans les films ?
00:04 Comment ça se fait que des licences comme "Saw" ou encore "Destination Finale" ont pu autant cartonner ?
00:08 C'est un vrai sujet.
00:09 De la même manière que les voitures ralentissent en passant devant un accident pour voir ce qui s'est passé,
00:14 on retrouve cette même fascination du morbide au cinéma comme dans les séries.
00:18 Dans le fond, c'est vrai que c'est bizarre d'aimer autant des oeuvres qui nous montrent des monstres,
00:22 des meurtres, des démembrements ou juste parfois des bizarreries.
00:25 Et pourtant, même au-delà d'Halloween, nombreux sont celles et ceux qui cultivent l'amour de ces films.
00:30 On est parti pour tenter de comprendre pourquoi ce qui est hideux et répugnant nous attire en salles plutôt que de nous repousser.
00:36 De nombreuses études ont été faites sur le sujet, que ce soit par des psychologues ou encore des sociologues.
00:41 Et avant d'en arriver aux explications, faut déjà remettre les bases.
00:45 C'est quoi le dégoût ?
00:46 C'est une des émotions de base qu'ont les humains.
00:48 La preuve d'en vice-versa, on la retrouve aux côtés de la joie, de la tristesse, de la colère et de la peur.
00:53 Et c'est pourtant, selon certains psychologues, la dernière de ces émotions à se pointer lorsqu'on grandit.
00:58 On va difficilement voir un adulte manger de la terre sans broncher, alors que pour les bébés, il n'y voit aucun problème.
01:04 En dehors de nous empêcher de manger de la terre, à quoi il sert le dégoût ?
01:07 En soi, c'est pour nous protéger et nous garder en vie.
01:10 Côté bouffe, si on va plus loin que la terre, c'est un peu l'instinct primitif qui va nous empêcher de manger un bout de viande rongé par des asticots ou même simplement avarier.
01:18 Généralement, les goûts et les odeurs qui vraiment tous nous dégoûtent nous permettent de ne pas consommer ce qui pourrait juste nous tuer.
01:24 Le dégoût, c'est lui aussi qui va faire qu'on s'éloigne quand on voit quelqu'un tousser salement dans les transports et qui va nous garder loin des maladies visibles.
01:31 Et ce n'est pas à confondre avec juste le fait de ne pas aimer quelque chose.
01:35 Le dégoût, c'est plus fort, ça peut donner des "all cure" ou d'autres réactions violentes.
01:39 Donc déjà, on comprend que même si c'est pas agréable, le dégoût, on en a besoin.
01:43 Ce qui n'explique pas pourquoi on va le chercher par nous-mêmes, mais on va y venir.
01:48 Souvent, quand on parle de cinéma et dégoût, ça va être associé au gore.
01:52 C'est effectivement le sous-genre de l'horreur qui va susciter cette émotion plus que la peur.
01:56 Mais le gore, c'est quoi et comment est-il apparu ?
01:58 Le gore est souvent caractérisé par des scènes extrêmement sanglantes et explicites, typiquement le fond de commerce de la saga Saw.
02:05 Depuis 2004, les films de la franchise n'ont pas manqué d'imagination pour inspirer le dégoût chez les spectateurs
02:11 avec des mises à mort toujours plus spectaculaires, dégoûtantes et surtout très visuelles.
02:15 Le mojo du genre est simple, tu ne vas pas en louper une seule goutte.
02:18 Mais bien avant que Saw n'arrive sur nos écrans, le gore était déjà présent depuis un long moment.
02:24 On pourrait parler de peinture et dessin gore, mais on va se rapprocher du cinéma en parlant théâtre.
02:29 Il a pu s'en passer des choses sanglantes sur les planches.
02:31 Déjà, Shakespeare n'était pas le dernier pour mettre en scène des enfants cuits au four,
02:35 des personnes à qui on coupe les mains ou la langue.
02:37 Oui oui, le même Shakespeare qui écrivait To Be or Not To Be, ou encore l'histoire d'amour tragique entre Roméo et Juliette.
02:43 C'était dans sa pièce Titus Andronicus qu'il s'est un peu lâché en 1593.
02:48 A la fin des années 1800, le théâtre d'épouvante a connu ses heures de gloire avec la salle Le Grand Guignol
02:54 qui a donné son nom au genre Le Grand Guignolesque.
02:56 Il faut dire que la salle avait pour spécialité d'avoir des pièces macabres et sanguinolentes.
03:00 Un lieu et des pièces qui ont inspiré des classiques du cinéma gore comme Braindead de Peter Jackson
03:06 avant qu'il nous fasse découvrir La Comté et ses Hobbits.
03:08 Un énorme délire gore considéré pendant longtemps comme l'un des films les plus sanglants jamais réalisés.
03:14 Mais déjà là, on a avancé dans le temps, parce que le début du gore au cinéma c'est en 1929.
03:19 Cette année là sort le film Un Chien Andalou, ciné Louis Bounuel et un certain Dali.
03:24 Dans ce court métrage, on peut voir un homme couper l'œil d'une femme avec un rasoir, le tout en gros plan.
03:30 Un des premiers effets pratique gore mis en image avec un œil de bœuf pour remplacer celui de la femme.
03:34 Mais même si on est en noir et blanc et que le plan ne dure qu'une seconde, ça fait son petit effet.
03:39 Celui où on se recule sur son fauteuil en regardant du coin de l'œil, le dégoût.
03:43 Par la suite, il faut attendre les années 60 pour que le genre gore se démocratise.
03:47 Et s'il y en a un qui y a grandement participé, c'est H.G. Lewis avec ses films Bloodfeast et 2000 Maniacs,
03:53 dans lesquels les effusions d'hémoglobines sont légions.
03:56 Mais à la fin des années 60, c'est un grand nom qui va émerger et marquer à jamais le cinéma d'horreur en seulement un film.
04:02 On est en 1968 et George Romero sort La Nuit des Morts Vivants.
04:06 Il va poser les bases pour les films de zombies.
04:09 Il marquera également la décennie suivante avec la suite baptisée La Nuit des Morts Vivants Zombies.
04:14 Les années 70 voit aussi l'apparition d'un maître du dégoûtant au cinéma, David Cronenberg.
04:19 Il montre déjà à l'époque sa passion pour les corps et leur déformation,
04:23 ce qui va caractériser l'ensemble de sa carrière de frissons au crime du futur en passant par la mouche ou encore existence.
04:29 A la fin des années 70, les spectateurs vont consommer du gore à foison,
04:34 avec l'apparition de quelques franchises cultes, Halloween, Vendredi 13, Les Griffes de la Nuit et Massacre à la Tronçonneuse.
04:40 Avec tous plus ou moins le même principe, un tueur, des adolescents et du sang.
04:45 Les années 80 vont donc faire la part belle à ces fameux slasheurs.
04:48 Les années 90 seront plus calmes pour les amateurs d'hémoglobines,
04:51 mais ils seront rassasiés avec les années 2000.
04:54 Plusieurs nouvelles sagas voient le jour sous le signe du torture.
04:57 On parlait des sceaux, mais on peut aussi citer Hostel où ça découpe bien,
05:01 et puis Destination Finale et ses catastrophes innovantes et surtout mortelles.
05:05 Bien sûr, tout au long de ces décennies, le curseur du choc et du gore a été poussé plus ou moins loin selon les réalisateurs,
05:11 certains allant parfois peut-être trop loin comme pour Serbian Film ou Salaud et les 120 journées de Sodom.
05:17 Malgré tout, le genre, en dehors des exceptions les plus hardcore, reste très populaire.
05:21 Et on va se pencher pour savoir pourquoi.
05:23 Et en l'occurrence, plusieurs théories ont émergé au fil du temps et des études.
05:28 Déjà, il y aurait un certain plaisir à regarder des trucs dégoûtants.
05:31 On a souvent entendu "entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas".
05:34 Bah visiblement, entre le plaisir et la douleur aussi.
05:37 Grâce à des expériences à base de volontaires qui se laissaient infliger un peu de douleur,
05:41 des psychologues ont constaté que lorsqu'on souffre, la zone cérébrale qui gère la douleur s'active,
05:46 mais celle du plaisir aussi.
05:48 Et encore plus loin, la première à s'activer serait celle du plaisir, avant même qu'on perçoive la douleur.
05:53 Dans un sens, quand dans Evil Dead 2, Ash se plante puis se coupe sa propre main,
05:57 avant de souffrir, il a peut-être pris un petit peu de plaisir sans s'en rendre compte.
06:01 Et bien en tant que spectateur, on aurait un peu le même mécanisme qui se ferait.
06:05 En voyant un truc dégoûtant, gore, répugnant, on serait en compassion.
06:09 Et cette empathie qui fait qu'on a mal pour une personne qui souffre,
06:12 elle activerait la même zone de douleur, et donc celle du plaisir s'activerait également un petit peu.
06:17 En gros, quand on voit le capitaine Vidal défoncer la tête d'un civil dans le labyrinthe de Pan,
06:21 évidemment, ce qu'on retient, c'est que la scène est horrible.
06:24 On peine à regarder l'écran tellement c'est visuel,
06:26 mais il y a une petite zone de notre cerveau qui prend du plaisir.
06:29 Et c'est pas parce qu'on est des sadiques, comme les riches dans Hostel,
06:32 ça va plus loin que ça en réalité.
06:34 Au-delà de ça, quand on voit quelqu'un souffrir dans un film ou une série,
06:38 il y a une petite satisfaction qui s'installe.
06:40 Celle de ne pas être à la place de celui ou celle qui a mal.
06:43 Ça nous fait nous sentir bien de voir l'accident meurtrier dans Boulevard de la Mort de Tarantino,
06:47 alors qu'on est bien enroulé dans un plaid en sécurité sur un canapé.
06:51 Là encore, rien de bien méchant, c'est assez naturel et pas du tout malveillant.
06:55 Juste, on est bien content d'aller bien.
06:57 D'un point de vue psychologique, il se passe aussi autre chose lorsqu'on voit ce genre de scène à l'écran.
07:02 Inconsciemment, on se rend compte de la fragilité de la vie,
07:05 et donc on se sent encore plus vivant.
07:07 Rien de tel que de regarder Destination Finale pour se dire que la vie, franchement, c'est bien,
07:11 et que la prochaine fois qu'on sera derrière un camion avec des troncs d'arbres,
07:15 on changera de voie, juste par sécurité.
07:17 Mais le dégoût et la peur nous font donc sentir vivant,
07:20 et c'est une chose que l'on va inconsciemment rechercher en regardant ce type de film.
07:24 Par rapport à la peur, ça peut permettre d'extérioriser nos phobies ou traumatismes,
07:28 parce que regarder un film ou une série présente un avantage, on contrôle notre peur.
07:32 A tout moment, on sait que l'on peut détourner le regard, arrêter la lecture,
07:36 et surtout, on sait qu'en réalité, on est protégé et en totale sécurité.
07:40 Donc pour les arachnophobes un peu aventureux,
07:42 regarder le film Vermine est une solution pour passer outre sa peur.
07:46 Et sans parler de réelles phobies, toute vision choquante pourra dégoûter et provoquer un sentiment de peur,
07:51 mais il sera contrôlé.
07:52 Contrairement à la réalité, on ne se sentira pas impuissant,
07:55 et c'est une des raisons qui nous pousserait à regarder des images proches du morbide.
07:59 On pourrait comparer ce mécanisme à celui qui agit lorsqu'on fait des montagnes russes.
08:03 Certes, on a peur, mais on sait que la chute et la vitesse sont contrôlées et qu'on est en sécurité,
08:08 même si là, le risque n'est pas nul.
08:10 En vrai, si vous voulez vous challenger par rapport à vos peurs,
08:12 regardez plutôt un film ou une série, ce sera plus safe.
08:16 Pour continuer sur ces fameux films d'horreur bien gores,
08:18 il y a une autre raison particulière aussi qui fait que l'on aime bien les regarder.
08:22 Une raison limitée dans le temps, mais qui parle à tout le monde, c'est la transgression.
08:26 Et oui, tous ces films avec des visions terribles dont on parle depuis tout à l'heure ont des restrictions d'âge.
08:31 Plus jeune, qui n'a pas tenté de reskier la nuit pour regarder un film d'horreur sans réveiller les parents ?
08:36 Qui n'a pas tenté de louer une VHS de The Ring pour la regarder avec ses amis,
08:40 prenant le risque d'être hanté par les doigts sans ongles de Sadako tentant de sortir du puits ?
08:44 Braver l'interdit, voilà ce qui rendait ce moment grisant,
08:47 en visionnant tout de même des trucs affreux.
08:49 Le dégoût et la peur étaient là, mais on y retournait inlassablement.
08:53 Au-delà de tout sentiment de dégoût et de peur,
08:55 il y a autre chose à prendre en compte, c'est tout simplement la curiosité.
08:59 On en parlait, cette fameuse curiosité morbide qui pousse à ralentir devant un accident,
09:03 ou donc à regarder des films terribles.
09:05 Mais il y a aussi cette curiosité qui donne envie de voir comment une créature est faite au cinéma,
09:10 et d'analyser les effets pratiques utilisés.
09:12 Dans La Mouche, certes, Jeff Goldblum devient répugnant, mais on sent que ce n'est pas réel.
09:17 On peut voir les effets pratiques utilisés pour son maquillage.
09:19 On reste donc attentif malgré le dégoût pour voir tous les détails.
09:23 Il en va de même pour les effets les plus gores.
09:25 On est curieux de voir jusqu'où So va aller dans le réalisme.
09:28 On est fasciné à la fois par l'inconnu, parce que c'est pas tous les jours qu'on voit des choses pareilles,
09:32 mais aussi parce que l'homme arrive à produire de plus dégueu.
09:35 Les psychologues se sont aussi penchés sur la question des séries et documentaires,
09:39 sur les tueurs en série et autres histoires morbides.
09:41 Le genre a explosé ces dernières années.
09:43 Il ne se passe pas un mois sans que Netflix nous propose une nouvelle histoire sordide
09:47 à suivre en plusieurs épisodes.
09:49 Et les audiences sont souvent fortes.
09:51 Et pourtant, il y a de quoi dégoûter, avec la série Dammer par exemple,
09:55 dans laquelle le tueur commet des actes terribles avec une froideur démesurée,
09:59 surtout quand on se dit que c'est une histoire vraie.
10:01 La réponse à cette fascination est que regarder ce genre de film ou série
10:05 renforcerait en réalité le lien de communauté.
10:08 En gros, suivre un profil de tueur en série permettrait de se rassurer sur nous-mêmes
10:12 en se disant qu'on est normal.
10:14 Nous, la société, on est normal et on est contre ce genre de personnages.
10:17 Ça nous réconforte et nous permet de nous inclure dans un groupe.
10:21 Bien sûr, à ça, on y ajoute la fameuse curiosité morbide et le quasi voyeurisme
10:26 que l'on peut avoir par rapport à ces histoires vraies.
10:28 Toutes ces raisons mises ensemble permettent d'expliquer pourquoi
10:31 on regarde autant de films et séries nous présentant des situations affreuses et répugnantes.
10:36 Bien sûr, tout le monde n'est pas concerné, les âmes les plus sensibles et peut-être
10:39 les plus saines au final ne peuvent vraiment pas voir tout ce qui a été évoqué.
10:44 D'ailleurs de votre côté, n'hésitez pas à mettre en commentaire si vous adorez
10:47 voir des scènes dégoûtantes dans les films et quelle est la scène qui vous a le plus marquée.
10:51 Et puis nous on se dit à bientôt pour de nouvelles vidéos sur Allociné !
10:55 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
10:58 [Merci d'avoir regardé cette vidéo !]
11:01 [SILENCE]