Déjà le pire film de l'année 2024 !
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00:00 *musique triste*
00:03 Non, je sais pas quoi dire, je sais pas quoi dire.
00:06 Je vous jure qu'il y a de quoi halluciner après ce que je viens de vivre ce matin.
00:11 Non vraiment, c'est lunaire, c'est vraiment lunaire.
00:14 De toutes les façons, généralement, quand il n'y a ni projection presse, ni avant-première publique,
00:19 c'est que ça sent toujours mauvais pour un film.
00:22 Alors, bien sûr, il y a de rares exceptions, mais dans le cinéma, comme dans le jeu vidéo d'ailleurs,
00:26 il faut toujours s'inquiéter quand un éditeur verrouille les accès pour accéder au produit jusqu'à sa date de sortie.
00:32 Et c'est exactement ce qui s'est passé pour Madame Web,
00:35 un film dont la genèse et les premiers éléments promotionnels étaient déjà balbutiants dès le départ.
00:41 Et ça n'a pas loupé.
00:42 Je suis allé ce matin à la première séance dans un MK2,
00:45 alors on était 4 dans la salle, vraiment, 4 pas plus,
00:48 et c'est le regard médusé que j'ai assisté à la déchéance du Spider Universe de Sony,
00:54 et bien qu'ils essayent de construire depuis maintenant de nombreuses années.
00:57 Alors en tout cas, Madame Web, c'est la preuve qu'ils sont en totale roue libre chez Sony Pictures
01:02 et qu'il est grand temps de stopper l'hémorragie.
01:05 Très sincèrement, je ne sais pas par quoi commencer cette critique de Madame Web,
01:16 tellement le résultat était surréaliste.
01:18 Il n'y a rien qui va dans le film.
01:20 L'histoire, elle est ennuyeuse au possible.
01:22 La narration inexistante, le montage, il est tellement pas bon
01:25 qu'on a l'impression qu'il a été refilé à un débutant.
01:28 La mise en scène est elle aussi d'une platitude affolante.
01:31 Les scènes d'action, elles se résument à deux pauvres séquences,
01:34 qui sont d'ailleurs complètement ratées.
01:36 Les effets spéciaux sont affreux.
01:38 Les dialogues sont d'une niaiserie affolante également,
01:41 qu'on se demande s'ils n'ont pas été générés par tchat GPT.
01:44 Et puis cerise sur le cake, les acteurs donnent le sentiment de ne jamais croire au projet.
01:49 Bref, c'est la catastrophe.
01:51 Mais on va quand même tenter de disséquer ce film
01:54 qui semble avoir été validé par-dessus la jambe
01:56 par les responsables de Sony Pictures,
01:58 qui ne semblent même pas croire à ce spin-off avec des Spider-Women.
02:03 Bon, je vais partir du principe que vous n'irez pas voir ce film.
02:10 Comme ça, je peux vous en parler librement,
02:12 vous expliquer pourquoi il est raté de la tête aux pieds.
02:15 Donc, il va y avoir du spoil.
02:17 De toutes les façons, il n'y a rien à sauver dans ce métrage.
02:19 Par contre, vous, vous pouvez économiser vos 10 euros.
02:22 Et ça, c'est déjà pas mal.
02:24 Alors, le premier truc qui me gêne quand même avec Madame Web,
02:26 c'est son marketing.
02:27 Et constatez à quel point les trailers et les teasings étaient mensongers.
02:31 On nous a vendu l'histoire de Madame Web avec Dakota Johnson
02:34 dans le rôle de Cassie Webb, ça d'accord.
02:37 Mais aussi, trois autres Spider-Women
02:39 incarnées par Sidney Sweeney, Celeste O'Connor et Isabella Merced.
02:44 Sauf qu'on n'est pas loin de la publicité mensongère,
02:46 puisque nos trois Spider-Women,
02:48 on va les voir aller 15 secondes au début du film
02:51 et 15 secondes à la fin du film.
02:54 Le tout dans des projections, des rêves,
02:56 comme des événements qui vont avoir lieu,
02:58 mais dans un futur lointain.
03:00 Parce que c'est en effet via les cauchemars du méchant Ezekiel,
03:02 interprété par Tahar Rahim,
03:04 qu'on verra les trois filles avec leurs costumes,
03:07 mais jamais dans l'histoire véritable du film.
03:09 Donc, si jamais vous vouliez voir Madame Web
03:12 pour voir justement ces trois Spider-Women
03:14 se battre avec leurs costumes,
03:16 vous allez déchanter comme jamais.
03:17 Et puis, il faut dire aussi que Madame Web
03:19 n'est pas un film de super-héros.
03:21 C'est davantage une histoire de baby-sitter
03:23 qui va tenter de gérer trois adolescentes un peu turbulentes
03:26 à qui il leur arrive des choses inattendues.
03:29 Et pendant 1h52, on va assister à la mise en place
03:32 de la protection de ces trois ados
03:34 qui n'ont pas encore leur pouvoir
03:36 par cette jeune femme trentenaire
03:38 qui apprend elle aussi à maîtriser les siens
03:40 après un accident.
03:41 Et le problème, c'est que jamais on arrive à s'impliquer
03:43 dans cette histoire de nous nous déborder.
03:45 Et tu m'étonnes, à la base,
03:46 on est venu pour voir un film de super-héroïnes,
03:48 non pas assister à des scènes de dispute
03:52 entre jeunes ados qui fuguent
03:54 ou refusent l'autorité de leurs parents
03:56 pour finalement se retrouver debout
03:58 sur une table d'un diner
03:59 en train de se trémousser
04:00 sur la chanson toxique de Britney Spears.
04:03 Alors, je ne sais pas trop quel a été le message
04:06 que la réalisatrice a tenté de faire passer,
04:08 mais clairement, si c'est du féminisme ou du girl power,
04:11 c'est complètement à côté de la plaque.
04:12 Et il est clair également que si vous vouliez voir
04:14 du grand spectacle avec Madame Web,
04:16 eh bien, ça va être aussi la désillusion totale.
04:19 En 1h52 de temps,
04:21 eh bien, il y a quoi ?
04:21 Deux scènes d'action au maximum
04:23 qui sont en plus totalement ratées,
04:25 je vous l'ai dit tout à l'heure.
04:26 La caméra de S.J. Clarkson,
04:28 qui est donc la réalisatrice,
04:29 est d'une platitude affolante.
04:31 Et à part quelques rotations en CD-Cam
04:33 et quelques contre-plongées,
04:35 eh bien, il n'y a aucune fulgurance dans sa mise en scène.
04:37 Clairement, elle ne sait pas filmer l'action.
04:40 D'autant qu'elle a été piégée
04:41 par le fait que ses personnages principaux
04:43 n'ont aucun pouvoir.
04:45 Cassie Web n'a pas encore toutes ses facultés,
04:47 sachant que c'est principalement de la voyance.
04:50 Et les trois jeunes Spider-Women
04:51 ne sont qu'au stade d'adolescence insupportable.
04:54 Et donc, du coup,
04:55 comment opposer des personnages
04:57 qui sont encore au stade de civil basique,
04:59 quelque part,
05:00 face à un méchant qui a déjà ses pleins pouvoirs
05:03 et qui est censé être aussi puissant que Spider-Man ?
05:06 Forcément, ça crée un déséquilibre.
05:08 Alors, sur le papier,
05:09 Ezekiel, il est capable de se coller au mur,
05:12 de faire des bonds de géant,
05:13 d'être super rapide,
05:14 ultra résistant également
05:16 et d'avoir la force surhumaine de Spider-Man.
05:19 Ça, sur le papier.
05:21 Mais en réalité, dans le film,
05:22 il n'est jamais capable de neutraliser
05:24 même une seule fois les trois femmes
05:26 qui parviennent à chaque fois à le défaire
05:28 soit en le sement,
05:30 soit en le renversant avec un véhicule,
05:32 soit en utilisant un défibrillateur.
05:35 Je vous jure.
05:36 Et du coup, le rapport de force,
05:37 il est alors inversé.
05:39 Et ça rend les enjeux
05:40 totalement inexistants dans le film.
05:43 Et Ezekiel, il est tellement faible
05:45 que dans le film,
05:47 le mec se fait quand même buter
05:49 en se prenant un panneau publicitaire
05:50 Pepsi-Cola dans la gueule.
05:52 Le grand méchant Ezekiel meurt
05:55 parce qu'il s'est pris le S
05:56 du panneau publicitaire Pepsi-Cola en pleine face.
05:59 Un antagoniste qui a les mêmes pouvoirs
06:01 que Spider-Man sur le papier.
06:03 Je ne sais pas si vous vous rendez compte
06:05 de cette folie.
06:06 Non mais c'est effarant de voir
06:07 à quel point les scénaristes
06:08 n'ont absolument rien compris
06:10 aux matériaux d'origine.
06:11 Alors, cela dit,
06:12 vu que ce sont les mêmes scénaristes
06:15 qui ont écrit
06:15 Dracula Untold,
06:17 God of Egypt,
06:18 Power Rangers
06:19 et Morbius,
06:20 il n'y avait aucun miracle possible.
06:22 Et puis tenez,
06:23 puisque j'ai parlé de Pepsi,
06:24 sachez que le film est aussi
06:25 un énorme spot publicitaire
06:27 pour la marque de boissons gazeuses.
06:29 Mais un truc tellement grossier
06:31 qu'on se demande comment
06:32 c'est possible d'avoir osé
06:33 écrire un truc pareil.
06:34 Et je dis bien écrire
06:35 parce qu'il y a toute une scène
06:37 qui a été pensée
06:38 juste pour placer une canette de Pepsi
06:40 à l'écran.
06:40 Et je ne rigole même pas.
06:42 La scène du barbecue
06:44 au début du film
06:45 qui justifie d'ailleurs le fait
06:46 que le personnage
06:47 Ben Parker,
06:48 joué par Adam Scott,
06:50 oui, j'ai bien dit Ben Parker
06:51 à l'oncle de Peter,
06:52 j'y reviens dans quelques instants,
06:54 eh bien, lui à un moment donné,
06:55 il refuse de donner une bière à Cassie Webb.
06:57 Et plutôt une boisson gazeuse
06:59 parce qu'il lui dit
07:00 que c'est meilleur pour elle
07:00 suite à son accident.
07:01 Et le pire,
07:03 c'est que Dakota Johnson
07:04 va devoir se balader
07:05 avec cette canette de Pepsi-Cola
07:07 entre les mains dans la scène suivante.
07:09 Dans toute la scène suivante,
07:11 pour ensuite la poser
07:12 sur une petite table
07:13 pour qu'on la voit bien en évidence.
07:15 Non vraiment,
07:16 cette scène, elle a été écrite
07:17 pour Pepsi-Cola.
07:19 Tout comme on va retrouver
07:20 la scène du panneau publicitaire
07:22 lors de la scène finale
07:23 à la fin.
07:24 C'est du délire complet,
07:25 je vous jure, c'est du délire.
07:27 Bon, je vous ai parlé de Ben Parker,
07:29 personnage joué par Adam Scott,
07:30 qui d'ailleurs lui aussi s'est embourbé
07:32 dans ce projet vraiment mancal
07:33 qu'est Madame Webb.
07:35 Donc oui, il s'agit bien
07:36 de l'oncle de Peter Parker,
07:38 qui est là dans le film,
07:39 à peu près dans sa trentaine
07:40 et qui n'a pas encore rencontré
07:41 Tante May d'ailleurs.
07:42 Il y a quelques allusions d'ailleurs,
07:43 vous allez comprendre.
07:44 Mais compte tenu des dates
07:46 qui sont donc citées dans le film
07:48 de l'époque également,
07:49 il est évident qu'il s'agit
07:50 d'une version plus jeune
07:51 et qui correspond à un Ben Parker
07:54 pour le Spider-Man de Tom Holland.
07:56 Alors, rien d'officiel évidemment,
07:57 d'autant qu'il n'y a jamais aucune allusion
07:59 à Spider-Man dans le film.
08:01 Et ce n'est pas la peine de rester
08:02 d'ailleurs jusqu'à la fin des crédits
08:03 parce qu'il n'y a aucune scène
08:04 post-générique.
08:05 Et d'ailleurs, tant mieux.
08:06 Alors pour le reste,
08:07 sachez qu'en termes de storyline,
08:09 eh bien ce Madame Web
08:10 prend de grandes libertés
08:11 par rapport aux comics.
08:12 Et très sincèrement,
08:13 je ne considère pas ça comme un souci.
08:15 C'est même très bien je trouve.
08:17 Alors les gens qui râlent
08:18 parce que ce n'est pas "comic accurate"
08:20 manquent sincèrement je trouve
08:22 d'ouverture d'esprit.
08:23 Alors si les films respectent les BD,
08:25 c'est toujours un plus
08:26 et c'est cool.
08:27 Mais personnellement,
08:28 je préfère quand les scénaristes
08:29 tentent d'apporter leur patte personnelle.
08:32 Bon là pour le coup,
08:33 c'est raté, je vous l'accorde.
08:34 Donc en gros,
08:34 que Cassie Webb ne soit pas
08:36 une vieille dame de 70 printemps,
08:38 aveugle et atteinte de myasthénie,
08:40 qui ait paralysé son cœur d'ailleurs,
08:41 eh bien ça ne me gêne pas du tout.
08:43 Là, on est vraiment dans une origin story
08:45 qui a pour but de faire connaître
08:46 le personnage au grand public
08:48 et surtout d'attirer
08:49 une nouvelle et jeune audience,
08:50 ce qui est d'ailleurs assez logique
08:52 si on veut séduire un maximum de personnes.
08:54 Que les films proposent leur version propre,
08:55 ce n'est pas un problème.
08:56 Mais qu'ils le fassent avec
08:57 autant de foutage de gueule,
08:59 là par contre, c'est impardonnable.
09:01 C'est même inadmissible.
09:02 Et ce côté "j'en ai rien à cirer"
09:04 de respecter le spectateur,
09:05 on l'a dès la scène d'intro du film,
09:07 qui est là pour nous présenter
09:08 Ezekiel, le grand méchant de cette histoire
09:11 et la raison pour laquelle,
09:12 eh bien, Cassie Webb va obtenir
09:14 ses pouvoirs de voyante.
09:16 Un antagoniste incarné par notre
09:18 Taraïm à nous,
09:19 qui fait tout ce qu'il peut
09:20 pour essayer de donner
09:21 de la consistance à son personnage
09:23 qui est malheureusement
09:24 écrit avec les pieds.
09:25 Parce que plus cliché et plus manichéen,
09:28 c'est pas méchant, tu meurs.
09:30 On a l'impression d'être revenu
09:31 dans les nanars des années 80
09:33 où les scénaristes ne s'encombraient pas
09:35 de subtilité dans l'écriture
09:36 de ces méchants.
09:38 Alors Taraïm, il fait ce qu'il peut,
09:40 il parle anglais d'ailleurs
09:40 avec un accent parfait,
09:42 mais son personnage,
09:43 il est tellement mal écrit
09:44 que ça fait de la peine de le voir
09:46 dans une production aussi mauvaise.
09:48 Franchement.
09:49 Je le vois, il a essayé de défendre
09:50 le film comme il pouvait,
09:51 évidemment en promotion,
09:53 mais franchement c'est triste.
09:54 Surtout après être passé
09:56 après Napoléon quand même.
09:58 De toutes les façons,
09:59 il n'y a pas que lui
10:00 qui fait ce qu'il peut dans le film.
10:01 Dakota Johnson,
10:02 Cygnus Winnie,
10:03 Celeste Connor
10:04 et Isabella Merced,
10:05 on a l'impression qu'elles ont été
10:07 piégées par le projet,
10:08 qu'on leur a vendu un bête de film
10:10 et qu'elles se sont aperçues
10:11 de l'arnaque en cours de route.
10:12 Je vous rappelle que le film,
10:13 il a quand même coûté
10:14 80 millions environ de dollars de budget.
10:17 Et jamais on ne voit
10:18 ces 80 millions à l'écran.
10:20 On dirait même une vieille série télé
10:22 tournée certes en extérieur,
10:24 mais aussi en intérieur par moments.
10:26 Mais tout est tellement serré dans les plans
10:28 qu'il n'y a aucune envergure
10:29 qu'on se demande où est passé
10:30 l'argent encore une fois.
10:32 80 millions,
10:32 c'est le budget du très bon
10:34 The Creator de Garret Edwards.
10:36 Et quand on sait que le Godzilla -1
10:38 du Japon a coûté moins de 15 millions de dollars,
10:40 on est en droit de se poser
10:41 de sérieuses questions.
10:42 Donc aujourd'hui,
10:43 jour de la Saint-Valentin,
10:44 14 février 2024,
10:46 est un jour maudit pour le cinéma
10:47 de toutes les façons.
10:48 Entre Madame Web,
10:49 Chia et chat
10:50 et Maison de retraite numéro 2,
10:52 c'est l'enfer dans les complexes de cinéma
10:54 cette semaine.
10:55 Gardez vos sous
10:56 et attendez la semaine prochaine,
10:57 le 21 février,
10:58 parce qu'il y a deux grands films qui arrivent.
11:00 Sleep de Jason Wu,
11:02 l'ancien assistant réalisateur
11:05 de Bong Joon-ho,
11:06 le réalisateur de Parasite
11:07 et de The Host.
11:08 Voilà, Sleep, c'est son film,
11:09 c'est incroyable, vous allez voir.
11:11 Et le Royaume des Abysses,
11:12 également un film d'animation
11:14 venu de Chine
11:15 et qui met à l'amende,
11:17 et qui met une tempête à énormément
11:19 de films d'animation venus des Etats-Unis.
11:21 Vous allez voir,
11:22 ces deux films-là sortent le 21 février.
11:24 Ça, c'est du cinéma
11:25 et ça, il faut garder votre argent
11:27 pour ces films-là.
11:29 [Musique]
11:48 [SILENCE]