Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 19 février 2024 : l’artiste britannique Peter Doherty. Il vient de publier ses mémoires et un documentaire diffusé lundi sur Canal+, "Stranger in My Own Skin", qui retrace son parcours durant sa cure de désintoxication.
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00:00 Bonjour Peter Doherty.
00:01 Bonjour.
00:02 Vous êtes un artiste à part, instinctif, fragile, insubmersible.
00:06 Votre plume n'a pas son pareil, elle est affûtée, poétique, précise.
00:10 L'encre utilisée, c'est votre parcours de vie et cette passion pour la littérature,
00:15 les mots, le verbe.
00:16 Vous possédez deux armes, une machine à écrire et une guitare.
00:19 En 97, vous avez fondé avec Karl Barath le groupe de punk rock britannique The Libertines.
00:25 Mais votre addiction aux drogues dures vous a séparé d'eux.
00:28 Puis vous vous êtes retrouvés, puis séparés, puis retrouvés.
00:31 Au fil du temps, vous avez sombré dans une dépendance indéfectible.
00:37 Mais votre moitié, la femme de votre vie et votre entourage vous ont convaincu de suivre
00:42 une cure de désintoxication.
00:43 Ce que vous avez fait, ça s'est passé en Thaïlande.
00:45 Le documentaire de votre compagne, Katia De Vidas, Stranger in my own skin, raconte
00:51 ce parcours du combattant que vous avez traversé, mené.
00:54 Le documentaire sera diffusé le 19 février prochain sur Canal+.
00:58 Il n'y a rien de plus dur que de sortir d'une addiction, notamment l'héroïne.
01:01 C'est vraiment les drogues les plus dures, les plus difficiles.
01:04 Est-ce que vous êtes fier ?
01:05 Pierre, oui, bien sûr.
01:12 Mais l'addiction, c'est quelque chose de très compliqué.
01:15 Et en public, c'est encore plus dur.
01:25 Et en fait, on n'arrête pas de se tromper soi-même.
01:28 Et quand on se trompe soi-même, la forme la plus aboutie de ça, c'est de ne pas savoir
01:38 qu'on se trompe soi-même.
01:39 Ce qui ressort de ce documentaire, en premier lieu, Peter, c'est ce petit garçon blessé
01:43 que vous avez été.
01:44 Aujourd'hui, vous êtes réconcilié avec votre père, mais je voudrais qu'on en parle.
01:47 Vous avez vécu dans une caserne militaire avec des barbelés.
01:51 Vous vous tapiez du pied avec des cailloux.
01:54 Vous étiez enfermé en dehors des réalités.
01:56 Vous n'aviez pas le droit de dire que votre père était militaire.
01:58 Je ne veux pas transformer ça en une session de thérapie.
02:01 On n'est pas en thérapie, là, il le dit.
02:03 Mais bon.
02:04 Pendant quelques années, peut-être jusqu'à l'âge de 12 ans, j'étais fairely regimenté,
02:13 discipliné, mais je ne connaissais que cette vie.
02:20 Je voudrais qu'on parle de cette addiction parce que ce documentaire, ce qu'il montre
02:23 aussi, c'est à quel point l'addiction, c'est ce que vous racontiez, était quelque chose
02:26 de particulier.
02:27 C'est comme si on se jetait un corps perdu dans l'inconnu.
02:36 Alors ça en soi, c'est excitant.
02:41 Mais mon obsession est née avant même que je ne connaisse l'héroïne.
02:50 Parfois, le fait d'avoir l'héroïne, c'est vachement bien parce que parfois c'est quand
03:00 même difficile d'obtenir ce que l'on veut.
03:04 Le fait de l'avoir dans la poche pour autant s'en servir, ça c'est excitant, parfois.
03:09 Quand j'étais gamin, j'avais des hallucinations.
03:15 Quand j'avais la fièvre, j'avais des hallucinations, par exemple.
03:22 C'était terrifiant, mais très intéressant.
03:27 Je crois que je n'ai pas perdu cet intérêt pour les hallucinations, ce besoin de me retirer
03:37 de moi-même et de vivre des parcours incroyables hors de l'ordre du corps.
03:45 Merci Peter Doherty d'être passé dans le monde d'Elodie sur France Info.
03:49 Ce documentaire, il faut absolument le voir.
03:51 Stranger in my own skin, c'est signé Katia, votre moitié, c'est diffusé le 19 février
03:56 sur Canal+.
03:57 Il y a également un livre qui est sorti, Un garçon charmant.
04:00 Merci Elodie.