LA BANDE PREND LE POUVOIR - Comment la malbouffe nous empoisonne

  • il y a 7 mois
La bande de “Julie jusqu’à minuit” réagit à l'étude de chercheurs de l'Inserm qui pointe un "risque accru" de cancers lié à la consommation d'émulsifiants
Transcript
00:00 Et on commence par vous, Perico Légas.
00:02 Coup de gueule ce soir, les additifs alimentaires parmi les plus répandus dans notre nourriture de tous les jours
00:08 favoriseraient la survenue de cancer.
00:11 C'est une étude qui vient de sortir.
00:14 Les additifs, on les trouve dans tous les aliments transformés.
00:17 Peut-être qu'on peut voir la liste des aliments concernés parce que c'est assez parlant
00:22 des produits qu'on consomme tous les jours.
00:25 Les pâtisseries, les glaces, les bars chocolatés, les plats préparés, les pains.
00:29 Et d'après les chercheurs français, la consommation de certains de ces émulsifiants très courants
00:33 pourrait accroître le développement des cancers du sein ou de la prostate.
00:36 Je vous donne les chiffres et ensuite je vous donne la parole.
00:39 Plus 15% de cancer et dans le détail, plus 24% de cancer du sein et plus 46% de cancer de la prostate.
00:46 Alors, c'est une étude qui a été publiée par PLOS Médecine
00:49 sur la base d'une population de 90 000 sujets qui sont testés régulièrement.
00:54 On sait que les additifs alimentaires sont nocifs.
00:58 Mais avec le progrès de la science et de la recherche,
01:01 on arrive à affiner avec beaucoup de précision la nocivité de tels additifs par rapport à d'autres.
01:06 Là, ceux qui sont surtout en cause, c'est ceux qui en général...
01:10 Vous voyez le miracle, ça se conserve depuis longtemps,
01:13 c'est de plus en plus meilleur sur le plan gustatif, c'est de plus en plus soyeux,
01:17 c'est de plus en plus moelleux, ça a de plus en plus de goût.
01:20 Chaque astuce qui améliore dans le sens contraire à la nature un produit alimentaire
01:26 cache forcément quelque chose qui porte préjudice.
01:29 Et là, on touche du doigt de façon de plus en plus précise,
01:32 ce sont des chercheurs avérés, ce ne sont pas des statistiques qu'on a eues longtemps,
01:36 on s'est trompés sur la...
01:37 Et quand on touche au cancer, je suis extrêmement prudent,
01:39 on ne connaît pas encore les mécanismes, mais là, les statistiques sont claires.
01:43 Les additifs, les adjuvants utilisés par l'industrie agroalimentaire,
01:47 de façon, j'allais dire sauvage, puisque la réglementation fixe des seuils qui sont respectés,
01:53 ce qu'on ne sait pas, c'est l'effet cocktail.
01:55 Au bout d'une semaine, au bout de six mois, à la fin de l'année,
01:57 un individu qui a ingurgité pendant 365 jours un certain nombre d'additifs,
02:03 notamment le 471, qu'on appelle l'estelle du glycérol,
02:08 eh bien là, on a aujourd'hui de façon formelle,
02:11 l'incertitude qu'il y a un risque accru de développer un cancer
02:16 selon les individus, selon l'âge, selon le métabolisme.
02:19 Voilà, ça on le sait...
02:19 - D'autant que je lisais aussi que ces additifs sont aussi présents
02:25 dans des aliments d'apparence sains, comme les yaourts, le pain...
02:30 - Ah oui, oui, c'est de les rendre plus moelleux, c'est de prolonger la conservation,
02:33 de les rendre plus agréables, plus attractifs sur le plan gustatif.
02:36 Donc en fait, c'est une forme d'arnaque esthétique du produit
02:40 qui, évidemment, séduit le consommateur qui aime bien.
02:42 Et on formate le palais avec des produits qui sont totalement sophistiqués
02:46 et qui sont au contraire de ce qu'est un produit naturel.
02:49 On habitue le consommateur à ce genre d'alimentation,
02:52 il y a une forme d'addiction vers ce genre de produit,
02:55 et la maladie, évidemment, est là.
02:57 Mais que dit le lobby pharmaceutique au lobby de l'agroalimentaire
03:01 et de la grand distribution ?
03:02 "Mais continue, tu m'enrichis puisque jamais je n'ai vendu autant de médicaments grâce à toi."
03:06 Donc la malbouffe qui est un fléau planétaire, qui est un fléau national,
03:08 qui coûte des fortunes, sauf qu'en France, c'est la collectivité qui paye,
03:11 puisque votre cancer, aux Etats-Unis, vous le payez vous-même.
03:14 Ici, en France, c'est la collectivité qui paye la maladie engendrée
03:17 par des additifs agroalimentaires,
03:19 que finance la conformatie.
03:23 J'allais dire, c'est pas tellement une surprise d'apprendre
03:26 que des additifs sont cancérigènes.
03:28 À ce niveau-là, si.
03:30 Maintenant, il y a des précisions qui sont apportées, si vous voulez.
03:33 Mais c'est vrai que la question de la sécurité alimentaire,
03:35 c'est une question absolument cruciale, et il y a des solutions.
03:38 Là, je voyais que les moyens de l'ANSES,
03:40 qui est l'Agence nationale de sécurité, ont été diminués,
03:43 il faut vraiment leur redonner des moyens,
03:45 et surtout, il faut informer le consommateur.
03:47 Parce que comment agir très vite ?
03:49 C'est d'informer, c'est l'obligation d'affichage.
03:51 En gros, cet aliment contient tel additif,
03:55 avec l'information que l'on a sur la nocivelle.
03:57 - C'est déjà le cas, non ? Il y a marqué les additifs.
03:58 - Mais tellement petits.
04:00 - Il faudrait les rendre plus évidents.
04:01 - Déjà, il faut les interdire, maintenant.
04:02 C'est là où l'Europe pourrait être très utile
04:06 par rapport à la sécurité alimentaire, donc les interdire.
04:09 Mais en attendant, puisque c'est toujours un peu long,
04:11 c'est informer le consommateur pour qu'il ait le choix
04:13 et qu'il soit informé de ce qu'il achète et de ce qu'il mange.
04:16 - Mais les interdire, c'est possible ou pas ?
04:18 Les interdire, c'est possible ?
04:19 - Non, non, on a ça.
04:20 Nous avons les sels nitrités.
04:22 - Heureusement, régulièrement, il y a des...
04:24 - Nous avons les additifs nitrés, aujourd'hui,
04:26 dans le jambon, dans la charcuterie, dans les salaisons,
04:28 reconnus par l'ANSES, le CIRC, comme étant cons...
04:30 On sait que c'est entre 5 et 6 000 morts par an.
04:33 Le gouvernement français, il y a une loi qui a été présentée.
04:35 - C'est pour ça que les jambons sans nitrate
04:37 sont affichés sans nitrate.
04:39 - Donc le consommateur, il peut, en attendant l'interdiction...
04:42 - Non, ce n'est pas seulement que le consommateur,
04:43 c'est qu'on peut le faire.
04:44 Le gouvernement ne veut pas que l'on pénalise ces sels nitrités,
04:48 alors que l'industrie a prouvé,
04:49 les marques Madrange, Fleury-Michon,
04:51 a prouvé qu'il peut y avoir du jambon blanc,
04:52 tout à fait comestible, sans sels nitrités, sans nitrate.
04:55 Ça marche.
04:56 Il y a beaucoup de charcuteries, en Europe, en Espagne,
04:58 où il n'y a pas de sels nitrités.
05:00 La France continue, parce que le lobby agroalimentaire
05:02 qui produit ce lobby, produit ces jambons,
05:05 veut maintenir les sels nitrités.
05:06 Pourquoi ? Parce que ça prolonge la conservation
05:09 et ça donne une couleur rose qui attire le consommateur.
05:11 Le gouvernement pourrait user de son droit,
05:13 et le gouvernement a dit,
05:15 on va limiter à 20% le taux de sels nitrités.
05:17 Autrement dit, au lieu de faire 5-6 000 morts par an,
05:21 on va limiter à 2-3 000 morts.
05:22 C'est absolument aberrant.
05:24 Et personne ne dit rien.
05:25 Il y a un député qui s'appelle Richard Ramos
05:26 qui est monté au créneau.
05:27 Il y a eu un premier vote de l'Assemblée
05:28 qui lui a donné raison,
05:29 et le lobby a eu tellement de puissance,
05:30 parce que c'est un gouvernement très sensible au lobby,
05:33 que finalement, ils ont fait marche arrière.
05:34 C'est une forfaiture politique.
05:35 Je spoif qu'un jour, il y aura des sanctions.
05:37 - Frédéric ? - Sur l'obligation de la publicité
05:39 d'annoncer, parce que c'est vrai que maintenant,
05:40 on voit tous ces additifs.
05:42 - C'est marqué. - Oui, mais qui le comprend ?
05:43 - Tu ne connais pas la nocivité. - Je ne connais pas.
05:45 - E471. - Oui, voilà.
05:47 Un ou deux, c'est tout.
05:48 Mais encore, voilà.
05:49 Non, c'est vrai que quand on voit, c'est sans nitrite.
05:52 - Ça, au moins sur le jambon. - Sans huile de palme.
05:54 Voilà, ou sans huile de palme.
05:55 Ça, voilà, ces trucs.
05:56 Mais c'est vrai que c'est impossible
05:57 pour le consommateur de s'y reconnaître.
05:59 Donc, obliger la publicité ou rien, ça fait pas grand chose en fait.
06:02 Ça change pas grand chose.

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