• il y a 9 mois
Comment concilier impératifs écologiques et viabilité économique ? Les plantes exotiques envahissantes qui dégradent nos environnements peuvent-elles s'avérer utiles ? Que peuvent nous apporter les extraordinaires capacités de résilience des végétaux ? En quoi l'innovation écologique et les biodéchets aident à dépolluer les sols ? Ces questions, la chimiste et écologue Claude Grison, médaille de l'innovation du CNRS, les abordera au Paris Saclay-Summit, organisé par Le Point du 29 février au 1er mars. La directrice de recherche présentera le 1er mars à 15 h 30 dans la salle Alan Turing les solutions fondées sur la nature, performantes et économiquement viables, développées par son laboratoire et mises en application par deux entreprises.
#nature #environnement #plantexexotiques #CNRS #biodiversité #recherches #ParisSaclay

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Transcription
00:00 Voilà le macadam est complètement fracturé.
00:03 Elle transperce, ça c'est celle de la saison de l'année dernière,
00:06 elles sont en train de transpercer le parking et de progresser sur la chaussée.
00:09 Quand on voit la densité d'une canne de Provence ou d'une renouée du Japon,
00:13 on imagine bien qu'elle laisse très peu de chance à nos espèces locales
00:17 qui sont déjà fragilisées par le réchauffement climatique.
00:20 Aujourd'hui, les espèces exotiques envahissantes sont vraiment considérées comme un sujet très préoccupant,
00:35 un des cinq facteurs clés responsables du déclin de la biodiversité.
00:39 Au-delà de cette catastrophe écologique, les conséquences économiques sont également importantes.
00:44 Un de mes collègues au CNRS a établi qu'elles coûtaient plus de 400 milliards de dollars à l'économie mondiale chaque année.
00:51 Donc notre souhait est de nous concentrer sur les espèces végétales exotiques envahissantes
00:56 qui se développent dans les milieux aquatiques et les zones humides.
00:59 Parmi les espèces végétales exotiques envahissantes qui nous intéressent,
01:03 deux sont très connues, la canne de Provence qui est très répandue sur le bassin méditerranéen,
01:09 mais aussi la renouée du Japon qui a envahi l'Europe au sens très large du terme,
01:14 le Royaume-Uni, France, Italie jusqu'en Russie.
01:17 On peut voir son étendue.
01:19 Elles se développent principalement dans les zones humides
01:22 qui ont pourtant un rôle très important dans la régulation des extrêmes climatiques.
01:27 Elles se développent à une vitesse telle qu'on ne pense plus arriver à les éradiquer.
01:31 Malheureusement, elles étouffent toute la biodiversité de ces zones humides.
01:34 Comment gérer une espèce envahissante comme la renouée du Japon ?
01:38 Nous passons déjà de longs mois dans l'année, au moins six mois,
01:41 à les faucher de façon intensive en suivant des protocoles écologiques extrêmement précis pour deux raisons.
01:48 Déjà, ne générer aucun échappement dans la nature, qu'il n'y ait pas de reprise.
01:52 Bien sûr, l'idée c'est de contrôler la prolifération.
01:56 Et dans un deuxième temps, d'introduire un suivi écologique très précis
02:00 pour bien mesurer l'affaiblissement qu'on arrive à réaliser de cette plante
02:05 en la fauchant de façon répétée selon des protocoles très précis.
02:10 Dans un deuxième temps, ça génère plein de biomasse.
02:12 Nous les rapatrions dans nos locaux où elles vont être séchées,
02:16 transformées à l'état de poudre,
02:18 et puis on va les transformer en ce qu'on appelle des éco-catalyseurs,
02:22 ces outils chimiques qui vont nous permettre de construire de grandes molécules.
02:25 Donc quand on a fabriqué les éco-catalyseurs par un traitement thermique
02:29 qui permet de concentrer la partie minérale,
02:32 on va les utiliser pour construire par exemple des médicaments ou des produits cosmétiques.
02:37 Donc là il y a la solution, les molécules de départ qui sont mises en solution.
02:42 Donc un mélange de deux molécules qu'on veut faire réagir ensemble.
02:45 Donc c'est typique, si on ne fait rien, on n'ajoute pas de catalyseur, il ne se passe rien.
02:50 Les molécules ont beau être agitées, elles ne réagissent pas ensemble.
02:52 Elles n'ont pas d'affinité l'une pour l'autre.
02:55 Et là, avec cette poudre d'origine végétale, c'est l'éco-catalyseur.
03:02 Et bien l'éco-catalyseur introduit dans la solution, ce que va faire Andréa devant nous,
03:08 va vraiment apporter l'énergie nécessaire qu'il faut pour que ces deux molécules acceptent de réagir ensemble.
03:13 Ces solutions fondées sur la nature et leur valorisation en chimie
03:17 est complètement inspirée de la nature.
03:19 On peut vraiment parler de bio-inspiration,
03:21 c'est bien en s'inspirant des propriétés physiologiques des plantes,
03:25 de leur richesse en espèces minérales,
03:27 qu'on a pu concevoir une chimie durable totalement bio-inspirée.
03:32 Donc ça fait maintenant 18 ans que je travaille à l'interface de ces deux disciplines,
03:37 chimie et écologie, sans préjugés, sans aucune limite de raisonnement.
03:41 On essaie de faire fi des idées toutes faites, des préjugés,
03:45 pour montrer que ces deux disciplines sont complètement complémentaires.
03:48 Cette combinaison, ce rapprochement entre la chimie et l'écologie,
03:51 nous ont permis de revisiter complètement la chimie,
03:54 développer des procédés qui n'ont aucun intérêt synthétique,
03:57 pétro-sourcer une chimie totalement naturelle,
04:00 qui va avoir cette fois-ci, pour la première fois,
04:02 un impact positif sur l'environnement et la nature.
04:05 C'est une véritable révolution en chimie.
04:08 [Musique]

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