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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour, chers Babinotes, bienvenue dans votre espace littéraire.
00:11 Nous recevons l'auteur Pierre Blaisiry, qui a écrit "Bathez-m'et, victime de son destin",
00:16 l'œuvre que nous allons découvrir ensemble au cours de l'émission.
00:20 Bonjour, M. Blaisiry, bienvenue à Abidjan.net.
00:23 Bonjour, madame.
00:25 D'entrée de jeu, la première découverte nous interpelle. On voit un homme pendu. Est-ce Bathez-m'et ?
00:31 Oui, c'est Bathez-m'et qui s'est pendu un samedi matin.
00:35 Bathez-m'et a-t-il une signification particulière ?
00:38 Dans la légende bétée, Bathez-m'et signifie "le beau tabac".
00:46 Dans le tabac, quand les dames fabriquent le tabac, il y a plusieurs degrés.
00:55 Les degrés supérieurs sont le bas-temain.
01:04 Parce que le bas-temain, ce temain, qui est le tabac, n'est pas comestible pour tout le monde.
01:13 Il n'y a que les initiés, il n'y a que les habitués qui consomment ce tabac.
01:20 Parce que si vous n'êtes pas initié, si vous n'êtes pas habitué et que vous le consommez, ça vous terrasse, ça vous saoule.
01:27 Et c'est un peu comme de l'alcool à 90 degrés.
01:30 Pourquoi avoir choisi de montrer le souci de cette manière ?
01:34 Pour deux raisons fondamentales.
01:37 Je voudrais dire à mes lecteurs qu'il y a des attitudes qu'il ne faut pas avoir dans la société.
01:48 Je ne comprendrai pas pourquoi un patron, Gougnon André, qui est le patron de Bathez-m'et,
01:57 puisse faire une sortie intime avec la femme de son employé, de son chauffeur.
02:04 Bon, ce n'est pas acceptable, selon mes convictions.
02:10 Ensuite, il y a que l'argent, puisque Bathez-m'et avait beaucoup de problèmes,
02:21 même par la suite, il a gagné à la lunacie et il est devenu complètement fou.
02:27 Je vais montrer que, attention, l'argent rend fou, mais il faut...
02:32 - Garder les pieds sur terre. - Oui, voilà.
02:35 C'est pour ces deux raisons-là que je le fais disparaître.
02:38 Comme vous venez de le dire, Bathez-m'et a vécu de nombreuses choses peures et luisantes.
02:43 Pourquoi lui avoir réservé un tel destin ?
02:46 Mais parce que je voudrais qu'on ne le fasse plus.
02:52 En regardant Bathez-m'et, les gens me disent "Ah, attention, donc, en principe,
02:57 si j'ai beaucoup d'argent, je ne dois pas faire n'importe quoi.
03:01 Sinon, je vais terminer comme Bathez-m'et."
03:04 Vous savez, comme je dis toujours à mes amis, quand on écrit, c'est pour trois voies.
03:11 La première voie, c'est le récit. C'est un récit que je raconte.
03:16 La deuxième voie, c'est le français que nous utilisons.
03:20 C'est une langue que nous utilisons, il faut bien l'utiliser.
03:25 Et ensuite, il y a la morale.
03:28 Donc vous voyez, ici, la morale, c'est que c'est vrai, c'est bon d'avoir un peu d'argent,
03:34 mais il ne faut pas en devenir fou.
03:38 Ensuite, ce n'est pas parce que votre collaborateur vous sollicite souvent
03:45 qu'il faut aller prendre son épouse comme...
03:52 Parce qu'ici, il disparaît, tout ça disparaît avec lui.
03:55 Dans l'œuvre, on remarque que là où l'on pense que la chose s'arrange pour lui,
04:00 il y a une descente aux enfers.
04:02 Est-ce que les hommes sont tous victimes de leur destin
04:05 ou peuvent-ils trouver le moyen de le changer ?
04:07 Il y a des tendances, comme dans le livre, mon père et son ami.
04:13 Et moi, si on me demandait mon avis, je penserais pour mon père,
04:17 parce que je pense que Dieu, qui a créé l'homme,
04:22 lui a fixé une voie, un chemin, qui est son destin.
04:28 Certes, l'on pense qu'il peut transformer ce destin-là,
04:35 mais c'est une illusion.
04:37 Il fait tout ça, mais...
04:40 Parce que, comme dirait les Italiens, Dieu a le contrôle.
04:44 Donc, l'homme ne peut pas changer son destin.
04:48 C'est surtout lui qui décide de toutes choses.
04:50 C'est Dieu qui décide.
04:53 Seulement, souvent, il nous parle, mais nous n'entendons pas,
04:58 puisqu'on ne le voit pas.
05:00 Donc, on pense que, comme on ne le voit pas, il n'existe pas.
05:04 Oh, il nous parle !
05:06 Certes, il a donné des capacités à certaines personnes,
05:09 que nous appelons les talents, de l'entendre
05:14 et de nous traduire ses pensées.
05:18 Mais si chaque homme fait un effort personnel,
05:24 il peut écouter Dieu, qui existe.
05:27 Il en est arrivé au suicide, Bathémaïde,
05:30 parce qu'il n'en pouvait plus des situations pénibles de la vie.
05:34 Nous avons vu récemment des personnes se suicider.
05:37 Qu'est-ce que vous pensez de ce phénomène ?
05:40 Je pense que le suicide est un phénomène sociétal,
05:47 c'est-à-dire un phénomène qui existe avec les gens dans la société.
05:55 Ce sont des efforts que nous devons faire.
05:59 C'est pourquoi la morale existe.
06:02 Si nous évitons la morale, si nous ne suivons pas la morale dans la société,
06:13 il est sûr que nous allons nous suicider.
06:18 Parce que c'est le seul chemin qui nous reste,
06:21 puisque nous aurons tout épuisé.
06:25 Et surtout, vous voyez, il y a la honte, la confusion,
06:33 et surtout la faiblesse de l'homme.
06:37 Parce que l'homme, quoi qu'on dise, est faible par rapport à Dieu.
06:44 Le phénomène, comme je l'ai dit, du suicide,
06:47 les gens penseraient que c'est seulement les jeunes.
06:50 Non, c'est faux.
06:52 C'est dans toutes les catégories de la société que ça existe.
06:56 Batman est une illustration de ce phénomène.
07:00 Vous voyez, il est passé de la pauvreté, des souffrances,
07:07 de la pauvreté, il est même parti sur les Marguerites, tout ça.
07:13 Donc, quand il a eu son ticket de l'ONASI,
07:18 qu'il lui a donné 6 millions, il pensait que c'était fini,
07:22 puisqu'il accusait les sorties du village,
07:25 alors qu'en fait, peut-être, c'est son comportement.
07:29 Donc, quand il a eu les 6 millions, il dit,
07:32 "Ah, je suis sorti de cette vie de souffrance,
07:36 maintenant je suis dans le bonheur."
07:38 Mais quand il est dans le bonheur, il doit mettre des gardes-fous.
07:42 Ce qu'il n'a pas fait. Voilà, ce qu'il n'a pas fait.
07:47 Et ça l'a conduit. Au départ, il voulait même tuer
07:51 Baron, son épouse, Gouillon et lui-même.
07:57 Mais il a dit, "Ah, bon, si je fais ça,
08:02 mes enfants seront orphelins et ils sont à bas âge,
08:06 qui pourra les conduire, qui pourra les élever,
08:11 qui pourra les éduquer."
08:13 Alors, il a pris la résolution de se suicider,
08:17 pour qu'il quitte cette vie où il n'y a aucune morale.
08:24 Est-ce que ce n'est pas lâche de mettre fin à ses jours
08:27 pour fuir les problèmes ?
08:29 Qu'est-ce qui prouve qu'on aura une vie reluisante dans l'au-delà ?
08:32 Alors, c'est une faiblesse.
08:35 Mais cette faiblesse arrive aux personnes
08:40 qui ne s'appuient pas sur Dieu.
08:43 Parce que si vous avez l'appui de Dieu,
08:46 vous dites, "Bon, j'ai des problèmes,
08:50 mais en m'appuyant sur Dieu,
08:53 en respectant ce que Dieu nous demande de faire,
08:57 je m'en sortirai. Je serai victorieux de ces problèmes."
09:01 Or, si vous ne le faites pas, vous n'avez plus d'autre recours,
09:05 puisque vous avez épuisé vos forces personnelles
09:09 et vous reste cette fuite en avant,
09:12 qui est la pendaison.
09:15 Voilà, c'est ce que je pense.
09:18 De ce que vous venez de dire,
09:20 vous conseillez aux personnes de s'appuyer sur le divin ?
09:23 Oui, sur la morale,
09:26 qui est une source du divin.
09:28 Évidemment, vous voyez, les religions existent, tout ça,
09:31 mais il y a la morale.
09:34 La morale dit de ne pas faire comme Gougnon.
09:38 Vous voyez, Gougnon, c'est un nom aussi qui a un sens.
09:42 La morale nous enseigne de nous comporter convenablement.
09:48 Et si vous vous comportez convenablement dans une société,
09:53 bon, généralement, vous sortez vainqueur.
09:56 Voilà, c'est ce que je veux.
09:59 C'est la morale de ce texte, de ce livre.
10:04 Comportez-vous convenablement.
10:07 Et le reste suivra.
10:10 Avec la grâce de Dieu ?
10:12 Avec la grâce de Dieu.
10:14 Si vous m'énervez davantage, je me suicide.
10:17 De suite.
10:18 Est-ce que ce lettre-motif familial n'a pas influencé la décision de Bathémy ?
10:23 Ah ben si, puisque dans la famille,
10:26 ils sont tous comme ça.
10:29 Ils sont tous comme ça, ils s'énervent, bon.
10:33 Et ils se suicident facilement, bon,
10:38 parce qu'ils ont la colère à fleur de peau.
10:42 C'est dommage.
10:44 Mais pour une famille, bon, ça existe aussi des trucs comme ça.
10:47 Alors figurez-vous que ça a des réalités sur la société de nos jours.
10:55 Oui, c'est vrai que c'est un roman,
10:59 et ça a des rapports parfois vérifiés sur la société de nos jours.
11:06 Cette famille a existé,
11:09 et elle n'a pas duré parce qu'à force de se suicider,
11:15 elle a moins de machin, bon.
11:17 Donc c'est inspiré d'une histoire vraie ?
11:20 Oui, mais pas totalement.
11:26 C'est vrai que la famille a ce comportement de se suicider, de se suicider,
11:30 mais ça ne s'est pas passé de la même façon.
11:33 Ici, c'est un roman.
11:35 On est dans un pays de rêve,
11:38 et puis bon, où il y avait Bathémy,
11:40 où il y avait Gouillon, où il y avait Baronan.
11:44 Ils ont eu deux enfants quand même,
11:47 Oaiplé et puis Grimond,
11:50 que leurs mamans élevaient et qui ont grandi
11:53 après la mort de leur père.
11:55 Un ultime conseil que vous avez à donner
11:58 à des personnes qui pensent que leur dernier recours, c'est le suicide ?
12:02 Je peux leur conseiller deux voies.
12:05 La première voie, c'est d'aller vers Dieu,
12:10 de s'appuyer sur Dieu.
12:14 Si vraiment, ils n'ont plus d'espoir
12:20 qu'ils se réfugient dans les bras de Dieu.
12:25 Ensuite, la deuxième voie,
12:29 c'est celle de la morale
12:33 que véhiculent parfois les personnes âgées.
12:38 Si vous avez des problèmes qui vous étouffent,
12:42 allez voir une personne âgée
12:47 que vous estimez sage et vous l'approchez,
12:51 vous lui soumettez votre problème.
12:53 Vous dites "ah, j'ai tel problème, j'ai tel problème,
12:56 vraiment, est-ce que vous pouvez m'aider ?"
12:59 Effectivement, cette personne peut vous aider.
13:02 Ce sont les seules voies que je conseille.
13:05 Dieu et la sagesse.
13:08 La sagesse qui est un instrument de Dieu, parfois.
13:13 Voilà, ce sont ces deux voies que je conseille.
13:16 Vous avez dit la sagesse.
13:18 Effectivement, il y en a qui ne sont pas sages
13:20 parce que quand on veut en parler,
13:22 on se demande si on ne sera pas villipendé,
13:26 si on ne va pas retrouver tout ce qu'on a dit à ces personnes
13:30 sur la place publique.
13:32 Donc, dans ce genre de cas-là, que faire ?
13:35 Se réfugier totalement vers Dieu, l'inconnu,
13:38 celui qu'on ne voit pas, celui avec lequel on a su
13:41 de ne pas être haï, si je peux dire ça comme ça ?
13:45 Non.
13:46 Vous voyez, quand on vit, on se connaît plus ou moins.
13:49 Une personne sage, on la connaît.
13:51 Ce n'est pas tout le monde.
13:53 Et ça, c'est dû à quoi ?
13:54 Au fait que vous ne voulez pas vous fier à Dieu.
13:56 Donc, vous cherchez une personne que vous connaissez,
14:01 que vous appréciez,
14:05 que vous pensez sage.
14:09 Vous pensez que celle-là,
14:11 elle a déjà fait un acte qui nous a grandi ici.
14:16 Donc, je peux me confier à elle.
14:18 Et puis, vous allez vous lui exposer le problème.
14:22 Mais n'allez pas n'importe où pour faire ça,
14:25 parce que les gens,
14:28 ils vont tout de suite raconter,
14:30 parfois faire des ajouts.
14:32 Ils vont même ajouter, améliorer ce que vous n'avez pas dit.
14:35 Non, lui, il a dit ceci.
14:38 Donc, il vaut mieux savoir choisir la personne à qui on se confie.
14:44 Généralement, on estime que les personnes du troisième âge
14:49 ont eu certaine sagesse.
14:52 Et c'est vous qui appréciez.
14:53 Puisque vous la connaissez, c'est votre papa,
14:56 c'est l'ami de votre papa, tout ça.
14:58 Donc, vous, vous l'approchez, vous lui expliquez,
15:02 mais sans fausse honte.
15:04 Donc, ce sont ces deux voies-là.
15:06 Confier à Dieu ou à l'homme, mais l'homme sage.
15:10 Ne pas garder ça, parce que si vous gardez ça,
15:14 ça peut vous étouffer et vous entraîner vers le suicide.
15:18 Voilà.
15:19 Merci, M. Plessirie, d'être passé sur la vision.net.
15:23 À vous, Babinode, je pose cette question.
15:26 Qui a réellement tué Baathemed ?
15:28 Je vous invite à lire l'œuvre pour avoir la réponse.
15:31 À très vite pour une prochaine émission.
15:34 Sous-titrage Société Radio-Canada
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