La 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football organisée en Côte d’Ivoire vient de s’achever avec le triomphe de l’équipe ivoirienne. Mais, au-delà du résultat sportif engrangé par ce pays, divers autres domaines ont été positivement impactés par cet évènement continental, notamment au plan humain. Des communautés étrangères d’Afrique, vivant à Divo depuis des années, ont donné des preuves du renforcement des liens avec les ivoiriens, donc de l’intégration africaine dans ce pays, chaque fois que l’équipe des Eléphants jouait, même contre l’équipe de leur pays d’origine.
Category
✨
PersonnesTranscription
00:00 La 34e édition de la Coupe d'Afrique des Nations de football organisée en Côte d'Ivoire vient de s'achever avec le triomphe de l'équipe ivoirienne.
00:08 Mais au-delà du résultat sportif engrangé par ce pays, divers autres domaines ont été positivement impactés par cet événement continental, notamment au plan humain.
00:19 Des communautés étrangères d'Afrique vivant à Divo depuis des années ont donné des preuves du renforcement des liens avec les Ivoiriens, donc de l'intégration africaine dans ce pays, chaque fois que l'équipe des éléphants jouait, même contre l'équipe de leur pays d'origine.
00:36 Divo est une terre de brassage de populations à l'image de toute la Côte d'Ivoire.
00:41 La région du Lot d'Ivoire, dont Divo est le chef-lieu de région, est située dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire.
00:47 La population autochtone d'Ida a accueilli les populations cosmopolites venues en majorité des pays de la sous-région ouest-africaine.
00:55 A l'occasion de la 34e édition de la CAN en Côte d'Ivoire, nous avons approché les communautés étrangères qui nous ont donné de voir une forte intégration de celles-ci,
01:05 là où l'on pensait que la passion du football et l'atmosphère sociopolitique actuelle dans la sous-région ouest-africaine allaient être des sources de division et de tension entre les communautés,
01:17 surtout avec la crise au sein de la communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, CDAO.
01:23 Quatre exemples de la force de l'intégration inter-africaine nous ont été donnés ici par des ressortissants sénégalais, maliens, nigériens et burkinabés vivant dans le département de Divo.
01:34 Le secrétaire général de la communauté sénégalaise de Divo est son jeune protégé ivoirien. Ils sont comme père et fils, mais chacun supporte son équipe.
01:42 Le premier, Moussa Diallo, est le secrétaire général de l'amicale des ressortissants sénégalais vivant à Divo. Il y vit depuis des dizaines d'années.
01:51 Pour la rencontre des huitièmes de finale de la CAN, opposant la Côte d'Ivoire au Sénégal, il reçoit cette nuit-là chez lui, au quartier Vatican, son protégé, un jeune Ivoirien d'une vingtaine d'années.
02:02 Voici Moïse Wilfried qui le prend comme un père.
02:05 Je peux dire un respect, c'est mon papa. Et comme c'est un affrontement Sénégal-Côte d'Ivoire, alors j'ai décidé de rester auprès de lui et d'assister au match.
02:15 C'est de la joie, c'est de la joie. Et la victoire du Sénégal, je le considère comme nous sommes des frères.
02:22 Donc la victoire du Sénégal, ça nous met en joie. Pareil aussi pour la Côte d'Ivoire. C'est un plaisir pour moi d'être auprès de mon papa.
02:33 Je joue avec mon pays d'accueil. En tant que Sénégalais, je suis venu me chercher. Je suis venu à la Côte d'Ivoire, c'est ma terre d'accueil.
02:41 Donc si aujourd'hui, mon pays de naissance joue avec mon pays d'accueil, moi ça me fait un grand plaisir.
02:46 Et d'ailleurs dans mon salon aussi, vous vous retrouvez là-bas, c'est un peu mixte. Il y a les Sénégalais, il y a les jeunes Ivoiriens qui sont mes enfants.
02:54 Ensemble, on regarde le baron, on joue, on s'amuse, il n'y a pas de problème.
02:57 Le premier vice-président des jeunes de la communauté malienne de Divo au couleur de la Côte d'Ivoire et du Mali pour supporter les deux pays.
03:04 Reçu au quartier Dialogue, au domicile du chef de la communauté malienne résident à Divo, vendredi 2 février 2024, par les principaux responsables de cette communauté,
03:15 c'est le premier vice-président des jeunes de la dite communauté, Diakité Mohamed Lamine, qui en a été désigné comme porte-parole pour échanger avec nous.
03:24 Nous sommes à la veille de la rencontre des quartiers finales entre la Côte d'Ivoire et le Mali.
03:29 Des rumeurs distillées sur les réseaux sociaux avaient voulu faire croire que les jeunes Ivoiriens menaçaient de s'en prendre aux ressortissants maliens
03:36 en cas d'élimination de la Côte d'Ivoire face au Mali. Mais le piège n'a pas fonctionné.
03:42 Passionné de football, le premier vice-président des jeunes maliens de Divo s'est habillé le jour de la rencontre dans les couleurs du Mali et de la Côte d'Ivoire.
03:51 La façade de son domicile est également couverte par les drapeaux des deux pays.
03:56 Né en Côte d'Ivoire, grandi en Côte d'Ivoire, je suis là depuis 53 ans. Ce que j'ai fait en Côte d'Ivoire, ça vaut à peu près 50 ans.
04:07 Voilà tous mes enfants qui sont là, ce sont des Ivoiriens. Je suis le seul ici à supporter le Mali. Donc pour les encourager aussi, je me suis mis dans le maillot de la Côte d'Ivoire
04:16 et puis une casquette du Mali et puis avec un foulard malien pour qu'ils sachent vraiment d'où je viens.
04:21 A la fin de la rencontre, remporté par la Côte d'Ivoire, qui s'est qualifiée pour les demi-finales, M. Diakité a été fair-play.
04:30 Malheureusement, le signe indien n'a pas été vaincu. J'accepte ma défaite dans le fair-play. Vraiment, chapeau aux éléphants.
04:39 J'ai mouillé le maillot. Mais ce n'est pas la Côte d'Ivoire qui a gagné, c'est l'Afrique qui a gagné. Ce n'est pas le Mali qui a perdu, c'est l'Afrique toute entière qui a gagné.
04:47 J'ai dit bonne continuation aux éléphants. On est avec cœur avec les éléphants, on les soutient jusqu'au bout.
04:52 A Ougoudou, la communauté Burkina Be a fond derrière les éléphants de Côte d'Ivoire après l'élimination des étalons du Burkina Faso.
05:01 Dans le gros village d'Ougoudou, également chef-lieu de sous-préfecture, situé à 21 km de la ville de Divo,
05:08 la communauté Burkina Be était mobilisée pour supporter, avec les Ivoiriens, l'équipe des éléphants qui jouait la demi-finale contre l'équipe de la République démocratique du Congo.
05:19 Dans des matis ou dans des endroits plus discrets, les Burkina Be donnaient de la voix pour supporter les éléphants de Côte d'Ivoire.
05:26 Je les supporte parce que je suis fier d'eux. Ici, on est étrangers quand même, mais je vis en Côte d'Ivoire.
05:36 Depuis 8 à 9 ans, il n'y a aucune mésentente. Tout le temps, il y a une honte. Nous vivons comme des frères.
05:44 Je suis fier de les supporter parce que c'est le pays où tu vis. Forcément, tu dois les supporter et puis normalement.
05:54 De son côté, le chef de la communauté nigérienne de Divo a du mal à faire un choix entre l'équipe de Côte d'Ivoire et celle de Nigéria.
06:03 En Côte d'Ivoire, depuis les années 50, il est connu au quartier Bada pour son engagement dans le sport.
06:10 Coiffeur de profession et encore actif à plus de 70 ans, M. Dimo Diodone a un petit atelier de coiffure depuis plusieurs années au quartier Bada.
06:20 Devant celui-ci, il arbore fièrement les deux drapeaux de la Côte d'Ivoire et du Nigeria pour marquer son appartenance aux deux nations.
06:29 C'est dans son atelier ou à domicile qu'il suit souvent avec sa famille les matchs de la Canne.
06:35 Sa réaction après le match de Poules qui a opposé jeudi 18 janvier 2024, la Côte d'Ivoire au Nigeria est soldée par la victoire 1 but à 0 du Nigeria.
06:46 Il y a deux drapeaux, Côte d'Ivoire et Nigeria. Donc vraiment, tous les matchs qu'ils ont joués, je suis satisfait.
06:55 Le football, c'est pas par là. Quand tu joues, quand on joue ensemble, on est en famille.
07:03 Je suis là depuis longtemps. Même depuis le premier match, je me souviens du premier match.
07:11 Le premier match, il fallait qu'on fasse le premier match. Comme c'est pénalité, ça m'a fait mal.
07:16 Mais c'est volonté de Dieu aussi qu'on est retournés encore dedans. Quand les deux racontent là, le mieux est gagné, c'est tout.
07:25 Toutefois, le chef de la communauté nigériane a prié pour une finale Nigeria-Côte d'Ivoire. Sa prière ayant été exaucée, il a déclaré.
07:35 Ce qu'on raconte, c'est une fête. On a commencé au premier et puis on a traîné, même depuis l'équipe.
07:44 Donc vraiment, je remercie Dieu. Moi, je suis les deux côtés. Je sais qu'il y a vainqueur. Parce que français, il y a un qui gagne.
07:51 Donc, je suis avec les deux. Je suis en côté de moi-même, mais que Nigeria. C'est ça, je suis content même. C'est une fête.
08:00 Cette ambiance du vivre-ensemble était visible tout au long de cette TAN 2023 dans de nombreuses localités de l'Ogibwa et certainement de toute la Côte d'Ivoire, pays de l'hospitalité.
08:12 *Rires*