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00:00 -Ouais, c'est parce qu'on m'avait donné une émission de télévision,
00:02 que j'avais tout construit, j'avais le titre, j'avais la musique, j'avais l'équipe, on avait le décor,
00:09 et puis je suis parti en vacances et en ouvrant le journal,
00:12 je n'avais plus l'émission qui était donnée à quelqu'un d'autre,
00:14 il venait de m'enlever sans me prévenir, sans même m'appeler, sans rien, parce que c'était rude à l'époque,
00:20 je me suis assis devant sa porte, il y a plein de gens qui sont sortis de son bureau, il m'a dit "je peux pas te voir", je dis "mais si",
00:25 et après il est allé chez Moujot qui rangeait ses papiers comme ça, et puis lui il a commencé à me secouer, puis je me suis levé, puis...
00:31 -En tout cas vous avez dit que vous avez une carrière de menuisier, donc en dansie,
00:35 et donc vous racontez la violence en fait de cet univers-là, parce que...
00:38 -À cette époque c'était dur, ouais. Moi j'ai Étienne Moujot qui me dit un jour dans mon bureau, face à face,
00:44 qui était patron de TF1, qui était un homme que je respectais pour son professionnalisme,
00:51 le côté humain ça c'était autre chose, et qui me dit les yeux dans les yeux, il est venu me voir au bureau pour me dire "écoute, tu vois bien que les gens veulent plus de toi,
00:59 tu vois bien quand même, le public ne veut plus de toi, donc t'as donné, mets-toi au vert, t'as une maison de campagne, tu l'aimes beaucoup, fais autre chose, mais..."
01:09 -Qu'est-ce que vous vous dites dans votre tête et qu'est-ce que vous ressentez quand vous entendez ça pendant cette période ?
01:13 -Eh bien j'appuie sur un bouton, j'appelle mon collaborateur principal, je lui dis "est-ce que tu veux monter s'il te plaît,
01:17 parce que je suis en train d'entendre quelque chose mais il faut qu'il y ait un témoin", parce que j'étais très... je trouvais ça inhumain.
01:24 -Triste, en collège ? -Inhumain. Et donc mon collaborateur monte, et je lui dis "assieds-toi s'il te plaît",
01:29 et je lui dis à Moujot "peux-tu répéter ce que tu viens de me dire devant mon collaborateur ?"
01:34 Et il dit "oui oui bien sûr, mais sans aucun problème, c'est fini, les gens ne veulent plus voir Christophe".
01:41 Et moi je sentais pas ça dans les yeux, dans la rue, des gens, au contraire, c'était plutôt "quand est-ce qu'on vous revoit quoi ?"
01:47 Donc ça, ça m'a beaucoup aidé. -Comment on vit tout ça ? Quelles sont les ressources dans ces cas-là ?
01:52 -Faut avoir des épaules, faut avoir l'agnac, faut dire "je ne crois pas ce qu'il dit, je crois en moi".