Le DVD est-il mort ? (Exclu Dailymotion)

  • il y a 7 mois
Transcript
00:00 Un super gros sujet cette semaine, avec beaucoup de choses à dire,
00:05 puisqu'on a décidé de le dédier au support physique versus le streaming.
00:11 Est-ce que le streaming est en train de détruire les Blu-ray et les DVD ?
00:15 Je pense que la question est un peu vite répondue, comme dirait l'autre.
00:18 Et pourtant, le DVD, le Blu-ray,
00:22 continuent à se maintenir quand même dans les étals de nos FNAC,
00:26 de nos grands magasins, de nos Carrefour, de nos Leclerc...
00:32 Il y a toujours du DVD.
00:34 Le problème, c'est que les usages évidemment ont changé,
00:38 alors on est un petit peu allé se renseigner sur la part désormais du digital
00:43 versus le Blu-ray, versus le streaming,
00:47 et j'ai vu quelques chiffres intéressants.
00:49 Par exemple, en 2017, le support physique, ça pesait presque 15 millions de dollars.
00:55 En 2021, c'est plus que 6,5 millions de dollars,
00:59 donc on est descendu de moitié en 4 ans.
01:03 Et à l'inverse, le digital du coup est passé de 28 millions à 71... 72 millions en 4 ans.
01:12 Donc évidemment, on a une part quasiment de...
01:16 C'est presque triplé en fait, du côté du digital.
01:20 Donc le digital, c'est évidemment la VOD à l'acte,
01:23 mais c'est aussi la VOD par abonnement.
01:27 Évidemment, on va toujours faire en sorte de mettre en comparaison
01:33 Netflix et les autres services de streaming et le support physique.
01:39 Moi, il y a un truc qui m'a frappé récemment.
01:42 Je suis allé dans une FNAC évidemment pour faire mes courses de Noël,
01:45 puisque il faut quand même que j'aille sélectionner pour le Père Noël
01:50 ce que je vais demander bien entendu.
01:53 Alors on embrasse la Gen Z ? Non, je rigole.
01:55 Mais évidemment, je me suis rendu compte en fait qu'il n'y avait quasiment plus de rayons DVD.
02:04 Ah c'est vrai.
02:05 Alors évidemment, il y a plus de Blu-ray maintenant que de DVD,
02:08 et encore, le DVD fait de la résistance, on en parlera.
02:10 Mais ça m'a surpris, je me suis dit "mais attends, il y a plus de disques et de vinyles que de DVD dans ma FNAC".
02:18 J'étais surpris, l'autre fois pareil, je suis allé dans une FNAC,
02:20 j'étais surpris du rayon vinyle.
02:22 Oui.
02:23 Gigantesque, je l'ai trouvé gigantesque.
02:26 Mais à une époque, il n'y en avait pas.
02:27 A une époque, c'était genre un bac où tu avais 20 vinyles qui se couraient après,
02:31 et maintenant, c'est un rayon entier, mais vraiment énorme,
02:34 avec limite deux vendeurs qui viennent te conseiller.
02:36 Et tu fais "ok".
02:38 Donc en fait, ça n'a pas de rapport évidemment, parce que là, on ne parle pas de l'industrie musicale.
02:42 Mais c'est vrai que tu sens qu'il y a des points un peu bien sûr,
02:46 mais les tendances des fois vont changer, évoluer.
02:49 Est-ce qu'on n'aura pas ça dans les années à venir, un retour en force du DVD et du produit physique ?
02:54 Moi, je pense que ça reviendra d'une certaine manière.
03:00 Oui.
03:01 Mais c'est vrai que c'est ultra intéressant comme sujet, on voulait vraiment en parler.
03:04 Et on en a parlé en filigrane des fois, avec des news dans l'émission,
03:08 notamment Christopher Nolan qui défendait justement le produit physique.
03:13 On avait parlé aussi par exemple de "Willow" qui a disparu de la plateforme Disney+,
03:18 un film de "The Great Ivan" je crois, avec Brian Cranston qui a disparu de Disney+ aussi, etc.
03:24 C'est des films qu'on ne peut pas retrouver ailleurs,
03:26 des films qui ont été diffusés sur une plateforme et qui aujourd'hui n'existent plus,
03:29 sauf si vous l'avez enregistré peut-être, je ne sais pas.
03:33 Et vraiment, je parle d'un produit physique, parce que sur les sites de streaming, etc.
03:36 Pour moi, ça ne compte pas, c'est du digital aussi.
03:38 Donc tout ça fait que, en fait oui, il y a des films qu'on ne voit pas,
03:43 des séries qu'on ne voit pas, qu'on ne peut plus voir.
03:47 Et ce qui nous a vraiment donné envie de faire ce sujet ce soir,
03:50 c'est une news qui a été sortie il y a très peu de temps, il y a 7 semaines,
03:55 par rapport à "28 jours plus tard".
03:57 "28 jours plus tard" qui est le premier film de la franchise de zombies et d'infectés avec Ian Murphy,
04:02 réalisé par Danny Boyle et écrite par Alex Garland,
04:05 qui va d'ailleurs avoir droit à un troisième opus qui s'appellera "28 ans" ou "28 années plus tard".
04:11 On fait référence évidemment aux pop news il y a deux semaines, n'hésite pas à l'écouter.
04:16 Écoutez-le dans vos oreilles.
04:18 Et en fait, cette news nous dit que "28 jours plus tard" n'est disponible sur aucune plateforme.
04:23 Impossible de le trouver, que ce soit sur Netflix, Prime Vidéo, Disney+, ça peut être, je ne sais pas, même Apple, etc.
04:30 Bon, ça ne doit pas être sur Apple.
04:31 Disponible nulle part et le Blu-ray est en rupture de stock.
04:35 Donc en fait, il n'y en a plus non plus.
04:36 C'est impossible de le trouver en Blu-ray.
04:38 Et là, on se dit, si vraiment je veux voir et me refaire le premier film,
04:42 parce qu'en plus il y a un troisième opus qui va sortir, je ne peux même pas le faire.
04:46 Et là, et moi ça m'arrive souvent quand je suis en train de regarder un film, par exemple,
04:50 on peut être inspiré, je ne sais pas si ça te le fais de temps en temps,
04:52 tu regardes un truc sur une plateforme et tu te dis, attends, c'est vrai que ça c'est un film de Nolan.
04:56 Tu dis, il y a Tenet sur Netflix.
04:58 En fait, ouais, Tenet, ça n'a pas d'essence en plus.
05:01 Par contre, le Prestige, vas-y, j'ai envie de me refaire le Prestige ou Memento.
05:05 Tu vas sur trois plateformes, ils n'y sont pas.
05:07 Et là, tu fais, putain, je regarde ma DVD Tech à côté de moi,
05:10 je fais, ben ouais, mais j'aurais bien aimé la voir en fait.
05:12 À ce moment-là, j'aurais tellement voulu la voir et le mettre directement dans mon lecteur.
05:16 Et je l'ai complètement.
05:18 C'est une question qui peut se poser évidemment plus largement aux gens qui nous écoutent sur Twitch,
05:22 aux gens qui nous écoutent sur YouTube, sur Dailymotion.
05:25 N'hésitez pas à commenter, vous.
05:27 Quel est l'état de votre DVD Tech ?
05:29 À une époque, on parlait d'une DVD Tech.
05:31 Les gens avaient eu des DVD Tech chez eux.
05:33 Ils avaient ces grandes étagères Ikea où on rangeait des DVD.
05:38 Et bon, évidemment, à la faveur d'une offre à la FNAC ou ailleurs,
05:43 tu payais, je ne sais pas moi, 5 DVD pour 30 euros.
05:46 Et tu rajoutais 5 DVD de plus dans ta DVD Tech.
05:49 Et en général, tu étais content parce que tu les regardais.
05:52 Ou alors, c'était vraiment l'envie de posséder ce film que tu aimes bien, etc.
05:59 Ou alors, de découvrir un film que tu n'avais encore jamais vu.
06:02 Moi, je sais que c'est comme ça que ma DVD Tech s'est vraiment étoffée.
06:05 Et j'en suis le premier désespéré.
06:10 En fait, même moi, je n'achète plus de DVD.
06:13 Parce que, quelque part, tu perds le réflexe.
06:17 Il y a aussi l'indisponibilité d'un certain nombre de films ou de séries
06:23 dans les étals en support physique.
06:26 On peut parler, par exemple, des séries Netflix
06:29 qui ne sortent jamais en support physique.
06:32 Ou alors, c'est très rare, je pense à Daredevil.
06:34 Je crois qu'il y a eu des éditions physiques.
06:37 Je crois aussi.
06:39 Mais en dehors de ça, c'est quand même très rare.
06:42 House of Cards aussi a eu son édition physique.
06:45 Puisque j'en ai quelques-unes.
06:47 Et c'était au tout début, tout ça.
06:49 C'était au tout début de la place.
06:50 C'était il y a 10 ans.
06:51 Et maintenant, ça n'existe plus.
06:52 On va quand même rappeler que Netflix, à la base, c'est le DVD.
06:55 C'était un service de location de DVD.
06:59 On t'envoyait le DVD et tu le renvoyais ensuite.
07:02 Et puis, évidemment, il y a eu l'avènement du streaming.
07:05 Et puis, Netflix est devenu ce qu'il est devenu.
07:07 En tuant en même temps Blockbuster, qui était son grand concurrent.
07:11 Qui, lui, a continué à faire de la location de DVD dans des magasins.
07:16 Et a fini par mettre la clé sous la porte.
07:18 Bon, en France, ça ne se fait plus.
07:20 Ou alors, c'est très très rare.
07:21 Je pense évidemment aux quelques Irréductibles qui sont encore à Paris, notamment.
07:29 Sur la Butte Montmartre et chez le vidéoclub de Konbini.
07:33 Dont j'ai oublié le nom.
07:35 JM Vidéos, non ? C'est pas ça ?
07:36 Voilà.
07:37 Donc, ça, c'est évidemment de plus en plus rare.
07:40 Et tu t'imagines que ça tend à plutôt péricliter.
07:43 Puisque les gens ont perdu l'habitude.
07:45 Mais quelque part, il y a aussi les gens qui...
07:47 Tout à l'heure, j'ai vu...
07:49 Qui ont encore un usage un peu fétichiste du support physique.
07:53 C'est-à-dire que l'objet est plus important.
07:57 Le fait de posséder la chose.
08:00 D'avoir son habitude d'aller chercher dans un vidéoclub le DVD qui nous plaît.
08:05 D'en parler, peut-être même, avec le gérant du vidéoclub.
08:08 Et revenir chez soi, se faire sa soirée DVD.
08:10 Et rendre ensuite le DVD.
08:13 Ça, c'est une habitude que j'avais quand j'étais gamin.
08:15 Que j'ai évidemment perdu.
08:17 Puisque, bah, il n'y en a plus de vidéoclub autour de chez moi.
08:19 Mais tu te dis qu'il y a encore, comme le vinyle, du côté des musicos.
08:25 Cette envie peut-être de profiter d'un objet.
08:29 Et peut-être que les ventes de DVD, elles continuent en ce moment.
08:33 Parce qu'il y a aussi des belles éditions qui sont proposées.
08:37 Avec des jolis DVD.
08:39 Beaucoup de bonus.
08:41 Des éditions peut-être un peu plus chères.
08:44 Mais un peu plus classieuses aussi.
08:46 Un peu plus prestigieuses.
08:48 Criterion notamment.
08:50 Par exemple, il y en a aussi en France.
08:52 Il y a tout un marché du collector.
08:54 Qui me fait penser, moi, personnellement, au marché du vinyle.
08:57 Où évidemment, le vinyle, c'est pas donné.
08:59 Mais t'as un bel objet chez toi aussi.
09:01 Et t'es content d'avoir ce truc.
09:03 Et d'avoir dépensé, pour cet objet là.
09:06 D'un film que tu apprécies.
09:08 Ou d'un disque que tu apprécies.
09:10 Mais le problème, c'est que cet achat là.
09:12 Il est quand même rare.
09:15 Parce que tu peux pas le faire non plus.
09:18 Tu peux pas acheter un DVD 40€ toutes les semaines.
09:21 - Il est devenu plus rare.
09:23 Je suis entièrement d'accord.
09:25 Il y a beaucoup d'angles sur ce sujet là.
09:27 Moi, l'objet de collection, je l'ai plus.
09:29 Je l'avais à une époque.
09:31 Pourtant, mes finances sont meilleures que quand j'étais jeune.
09:34 Quand j'étais étudiant.
09:36 Et pourtant, j'achète plus de DVD et de Blu-ray.
09:40 Même si je pourrais plus me faire plaisir.
09:43 Que quand j'avais 17, 18, 19 ans.
09:45 A l'époque, vraiment, je voulais mon film que j'adorais.
09:48 Comme tu l'as dit tout à l'heure.
09:50 Parce que même si je ne le revois pas tout de suite.
09:52 Je suis content de l'avoir dans ma bibliothèque.
09:54 Dans ma DVD-tech.
09:55 Je ne le fais plus aujourd'hui.
09:56 Je ne le fais plus pour deux raisons.
09:58 La première, elle a été évoquée dans le chat par Armel.
10:01 C'est le fait que tu compares un abonnement à une plateforme de streaming.
10:04 Qui coûte aller en arrondissant un DVD.
10:06 Alors que tu as accès à un nombre incalculable d'œuvres.
10:09 Ça prend quand même beaucoup moins de place chez toi.
10:11 Bien sûr.
10:12 Évidemment, rien que pour ça déjà.
10:13 Bien entendu.
10:14 C'est le côté Marie Kondo.
10:16 Exactement.
10:17 Mais c'est bête.
10:18 Mais voilà, c'est un côté très épuré.
10:20 Non mais voilà.
10:22 Je suis venu chez toi, je ne suis pas d'accord.
10:24 Ouais.
10:25 Non mais moi-même, je ne suis pas d'accord avec moi.
10:27 Et deuxième chose.
10:29 Il y a ce côté, au-delà de l'aspect financier.
10:34 Est-ce que j'ai envie de prendre le temps de regarder un film ?
10:39 Alors que j'ai tellement de choses à ma disposition.
10:42 De contenus qui me sont envoyés dans la tronche en permanence.
10:45 Regarde Netflix, il te dit mais il y a One Piece qui sort demain.
10:48 Il y a Trou détective.
10:49 Et puis en fait, tu n'as pas vu le dernier film de Fincher.
10:52 Et puis machin, etc.
10:53 Et tu vois, en fait, j'ai trop de choses.
10:54 Il n'y a plus sept sorties.
10:57 Ça n'existe plus vraiment, tu vois, ce truc un peu.
10:59 Au-delà de ça, le DVD a sauvé des films aussi, il faut le rappeler.
11:05 Complètement.
11:06 Le DVD et le Blu-ray, mais plus le DVD.
11:09 Fight Club, évidemment, est un représentant de ce phénomène.
11:13 Fight Club a été un énorme four au cinéma.
11:15 Et devenu culte par la suite.
11:18 Parce qu'il a eu une super vie en DVD.
11:23 Les gens se sont rués sur le film.
11:26 Il y a eu un énorme bouche à oreille pour le DVD.
11:28 Ça aurait pu être un film qui serait resté un peu obscur.
11:32 Et qui n'aurait pas marché si le DVD n'avait pas fonctionné non plus.
11:35 Ce n'est pas le seul exemple.
11:36 Et aujourd'hui, on n'a plus ça.
11:38 Parce que si un film, comme par exemple là,
11:41 tu prends la comédie romantique avec Sidney Sweeney.
11:44 Le film a très mal commencé.
11:46 Heureusement pour lui, le bouche à oreille a bien fonctionné, etc.
11:49 Donc ensuite, le film a quartenu le cinéma.
11:51 Mais si ça avait continué sur cette lancée,
11:53 justement, où le film ne fait pas du tout de fric au box-office.
11:57 Il serait craché.
11:59 Personne ne serait allé l'acheter en DVD.
12:01 Parce que plus personne n'achète de DVD.
12:03 Les plateformes aujourd'hui sont tellement frileuses
12:07 qu'elles ne vont pas prendre un produit qui n'a pas fonctionné ailleurs.
12:10 Elles le faisaient à une époque, mais elles ne le font plus aujourd'hui.
12:13 Donc voilà, ça ne fonctionne plus.
12:15 Le DVD avait ce truc de même si ça n'a pas fonctionné,
12:17 au pire, il va forcément être édité.
12:20 Il sera forcément disponible.
12:22 Alors qu'aujourd'hui, c'est la prime à...
12:25 J'ai l'impression, je ne sais pas, je me trompe peut-être.
12:28 C'est un peu la prime à la qualité.
12:30 Et si ça ne marche pas, tu n'as pas le droit à l'erreur.
12:33 Allez, ciao, on passe à autre chose.
12:35 C'est très rare.
12:36 C'est aussi la prime à la nouveauté.
12:38 On en parle régulièrement quand on parle de Netflix et des plateformes de streaming.
12:43 C'est un film et un projet chassent l'autre.
12:46 Et si tu n'as pas quartenu sur ta semaine de lancement, c'est ciao.
12:51 Et c'est la même chose dans les salles de cinéma.
12:54 Si tu ne cartonnes pas tout de suite et qu'il n'y a pas de signe encourageant,
12:58 tu t'en vas en deuxième semaine.
13:01 Mais il y a une problématique aussi sur la pérennité de l'offre.
13:09 Et sur ce qu'on est capable d'avoir en disponible en légal ou pas.
13:15 J'ai trouvé une étude de l'ArkCom qui est sortie en 2023
13:19 que je trouve extrêmement parlante sur l'état de la disponibilité de la culture filmique en France.
13:27 Et les chiffres sont extrêmement parlants.
13:30 Ils ont fait un test.
13:31 Ils ont sélectionné un pool de films de 34 000 films
13:37 qui sont sortis entre 1950 et 2021.
13:40 Ils sont allés voir lesquels sont disponibles dans une offre de VOD en France.
13:46 Lesquels sont disponibles illégalement.
13:50 Et lesquels ne sont pas disponibles.
13:52 Et il y a plus de films qui sont non disponibles en VOD et sur les sites illégaux
13:59 que de films qui le sont sur ce pool.
14:02 Donc on a 46% de ce total qui est non disponible ni chez l'un ni chez l'autre.
14:07 43% donc quasiment pareil, qui est disponible en VOD.
14:14 Donc ça représente 14 500 films.
14:16 Et on a 11% de ces films qui sont disponibles uniquement sur les sites illégaux.
14:21 Donc on a une problématique aussi, c'est sur l'accès à cette culture là.
14:30 C'est qu'en fait, on fait quoi des 54% qui restent en fait ?
14:35 Des 54% qui sont disponibles nulle part.
14:38 Et alors, parce que là évidemment, sur le global, on s'est mis à produire beaucoup plus à partir des années 70 etc.
14:47 Mais si tu regardes le taux de disponibilité pour les films qui sont sortis uniquement sur la période des années 50,
14:53 il n'y en a que 16%.
14:55 Versus évidemment 80% pour les films qui sont sortis dans les années 2010.
15:00 Mais même les années 2010, tu te rends compte qu'il y a 20% de ces films là qui sont disponibles nulle part en VOD.
15:05 Donc tu te dis en fait, qu'est-ce qu'on fait ?
15:09 Parce que c'est aussi une question de patrimoine tout ça.
15:14 Parce que ça revient aussi au côté nouveauté.
15:19 Évidemment la nouveauté va être plus regardable, plus bankable, plus tout ce que tu veux sur les plateformes de streaming et sur les plateformes de VOD.
15:27 Mais derrière, qu'est-ce qu'on fait du patrimoine ?
15:30 Qu'est-ce qu'on fait des 84% des films des années 50 qui ne sont disponibles nulle part ?
15:35 Et ça d'une manière générale, c'est des choses qui sont plutôt disponibles dans des bibliothèques au format DVD en fait.
15:42 Oui bien sûr.
15:43 Mais même au-delà de ça, il faut même parler de l'aspect hardware et technique en fait.
15:47 C'est-à-dire qu'aujourd'hui on ne peut même plus forcément lire de DVD facilement chez soi.
15:51 Les box ne font quasiment... je ne crois pas qu'il y a de box aujourd'hui.
15:56 J'en connais pas perso mais je suis sûr qu'il y en a.
15:58 Oui mais tu vois, c'est très peu, c'est plus mis en avant.
16:01 C'est plus quelque chose qui est mis en avant.
16:03 Donc aujourd'hui, même si on achète un DVD, il faut aussi avoir du hardware qui suit.
16:08 Évidemment, ce n'est pas très compliqué mais on sent que ce n'est plus dans la mouvance des choses.
16:11 Les ordinateurs portables ne proposent plus de lecteurs DVD.
16:13 On n'a plus ces choses-là.
16:15 Et j'aimerais aussi faire le parallèle, je crois qu'on en a parlé un petit peu dans le chat, avec le jeu vidéo.
16:21 C'est la même chose.
16:22 Le jeu vidéo propose du dématérialisé tout le temps.
16:24 À une époque, il y a 10 ans à peu près, je crois, c'était en 2014-2015, à l'époque de la Xbox One,
16:30 Microsoft avait fait un move beaucoup trop en avance par rapport à son époque,
16:35 c'était de proposer du dématérialisé.
16:37 Tout le monde était vent debout en disant "Ce n'est pas normal, Microsoft,
16:40 vous ne pouvez pas proposer que du dématérialisé avec votre console.
16:42 Les gens, ça ne marchera jamais, ils ne vont jamais...
16:44 Oh là là ! Vous imaginez des gens un jour qui achètent que du dématérialisé ?
16:48 Oh là là ! C'est fou !
16:50 Non, non, les gens ne feront jamais ça.
16:52 Fast forward 10 ans plus tard, les gens ne font que ça,
16:54 ils n'achètent plus de DVD ni de support physique.
16:57 Et le jeu vidéo est devenu ça.
16:59 Le jeu vidéo est devenu un produit de consommation dématérialisé totalement.
17:05 Et encore plus très récemment avec la sortie d'Alan Wake 2,
17:09 dont je parlais en recommandation il y a quelques temps,
17:12 qui est sorti exclusivement en dématérialisé,
17:14 qui pourtant est un gros jeu.
17:15 Ce n'est pas un jeu indépendant, ce n'est pas un petit jeu d'un petit studio,
17:18 c'est un gros jeu, mais pour des raisons économiques.
17:21 Oui.
17:22 Du studio Remedy et de l'éditeur Epic Games,
17:27 il a été décidé de ne sortir le jeu qu'en version dématérialisée.
17:31 C'est un choix qui a fait gueuler évidemment plusieurs joueurs,
17:34 qui justement, tu l'as dit, veulent préserver un patrimoine vidéoludique,
17:39 voulaient avoir le jeu en boîte.
17:41 Et ça pose question.
17:43 Évidemment, il faut vivre avec son temps et on ne peut pas se dire
17:46 « tiens, j'aimerais bien revenir au poste à Galen ».
17:48 Évidemment que non, il faut aussi accepter que les mouvances technologiques…
17:53 Enfin, tout bouge, c'est normal, c'est logique, on avance en technologie.
17:57 Mais à quel prix ?
17:59 Est-ce que ça nous empêche justement de profiter d'une offre
18:02 qu'on avait techniquement avant ?
18:06 Et paradoxalement, rappelle-toi aussi ce qu'on disait
18:09 quand Internet s'est développé au point qu'on a pu télécharger illégalement
18:12 toutes les œuvres qu'on voulait, on se disait « mais c'est génial,
18:14 c'est l'ouverture à la culture, c'est l'ouverture à tout ça ».
18:17 Mais en fait, à quel prix aussi ?
18:19 Parce que finalement, il y a des œuvres qu'on ne trouve même pas
18:22 en illégalité, en téléchargement illégal.
18:26 Je ne sais pas, c'est quand même assez intéressant.
18:30 Je pense qu'en fait, déjà, il y a un certain nombre…
18:35 Si tu regardes les petits streamers qui ont des envies très particulières
18:40 et des lignes éditoriales très particulières,
18:44 ils vont aller chercher les films un peu anciens,
18:48 les films de réalisateurs méconnus.
18:50 C'est évidemment des plateformes qui vont parler qu'à des initiés,
18:55 qu'à des cinéphiles très pointus, etc.
18:57 Donc il y a une envie quand même de faire perdurer ce patrimoine, etc.
19:00 En revanche, et là où je pense que c'est problématique,
19:05 c'est que ces initiatives-là, si tu les soutiens pas, en fait,
19:09 elles vont disparaître.
19:11 Donc il y a aussi cette problématique-là de comment est-ce qu'on fait ?
19:15 Alors nous, en France, je sais qu'on est très sur la subvention,
19:19 mais je pense qu'il faudrait quand même essayer de chapoter un petit peu
19:23 cette manière de numériser des œuvres qui sont disponibles nulle part.
19:27 Et si personne veut payer un abonnement pour les acheter, pour les regarder,
19:32 tu les rends disponibles gratuitement, en fait.
19:35 Si c'est pas bankable, et que personne veut les acheter,
19:41 et que personne veut vendre ses droits, tu les rends dispo gratos, en fait.
19:45 Tu fais en sorte qu'il y ait un droit de domaine public qui rentre.
19:51 À partir de, je sais pas, moi ça fait 15 ans que cette œuvre
19:53 elle a jamais été vendue à un service de VOD, ou je ne sais quoi,
19:57 que personne l'a achetée, tu la fais rentrer dans le domaine public,
20:01 et puis les gens peuvent en profiter.
20:03 Donc il y a ce truc-là, moi je pense qu'il faut...
20:06 Moi personnellement je suis attaché, évidemment, encore à l'objet.
20:10 Je fais attention à mes dépenses, évidemment.
20:12 Mais il y a aussi le côté, c'est un truc qui a fait beaucoup de mal,
20:16 notamment aux joueurs console, on parlait tout à l'heure du jeu vidéo,
20:20 le fait de pouvoir prêter un jeu.
20:22 Ça on semble de moins en moins capable de le faire,
20:25 parce que les gens achètent directement, en dématérialisé, via Internet,
20:29 ils enregistrent directement le jeu sur leur console,
20:33 donc c'est plus possible de prêter un jeu,
20:35 mais tu peux toujours prêter un DVD, prêter un Blu-ray à quelqu'un.
20:38 Tu peux aussi le revendre à un revendeur de DVD.
20:42 Le marché de l'occasion, c'est quelque chose qui est encore relativement important
20:46 pour le DVD et le Blu-ray,
20:48 quand tu vas, je sais pas moi, les équivalents de Cache Converters de nos jours,
20:52 ou des gens qui sont un peu spécialisés là-dedans,
20:54 ça te permet de trouver un petit peu des "pépites",
20:57 des trucs que tu cherches depuis longtemps,
20:59 et ça c'est quelque chose qui est intéressant.
21:02 Et moi j'aime bien regarder ma DVD-Tech,
21:04 comme une bibliothèque, en me disant,
21:06 "Bon ça en fait, j'ai envie de la voir chez moi,
21:10 et de la faire regarder un jour à mon enfant",
21:12 des choses comme ça,
21:13 plutôt que de se dire, "Mais en fait, si ça se trouve,
21:16 là il faut que je regarde Avatar le dernier mètre de l'air,
21:18 parce qu'en fait, dans trois mois,
21:20 Netflix va l'enlever de sa plateforme,
21:22 parce que ça leur permettra de faire des économies d'impôts".
21:25 C'est pas une blague, c'est exactement ce qui s'est passé l'an dernier,
21:29 avec l'incroyable Ivan, avec Willow, chez Disney+,
21:33 on n'est pas certain de ce qui va être encore présent
21:37 dans le catalogue de Disney+, de Netflix, de Warner Bros,
21:40 de HBO, de Prime Vidéo,
21:43 dans deux ans en fait.
21:45 Et le fait de leur donner de l'argent
21:48 ne vous garantit pas l'accès à un catalogue,
21:52 à une DVD-Tech, chez vous.
21:54 Vous avez accès à l'instant T,
21:57 à ce qu'il y a sur leur catalogue.
21:59 Mais dans deux ans, quand vous serez plus abonnés,
22:01 vous n'aurez plus accès à rien.
22:03 Donc c'est aussi ça.
22:05 Oui, parce que la propriété,
22:07 vous ne faites pas d'achat, évidemment,
22:09 vous louez un service.
22:10 C'est un service, vous n'achetez pas l'œuvre.
22:12 Vous louez un service qui vous propose des œuvres,
22:14 et eux, ils font ce qu'ils veulent après avec le catalogue.
22:17 J'aimerais terminer sur ce sujet,
22:19 parce qu'on en parle depuis un bout de temps,
22:20 avec une réflexion, c'est vrai qu'elle ne m'était pas venue,
22:22 mais c'est un peu le côté émotion de la chose.
22:25 Une réflexion de l'actique dans le chat,
22:27 qui dit "notre DVD-Tech raconte un morceau de notre vie".
22:29 Complètement.
22:30 Et c'est super intéressant.
22:32 C'est un peu ce que tu disais, évidemment,
22:33 en disant "c'est un film que je veux montrer à mon enfant", etc.
22:36 Mais je ne l'avais pas vu comme ça,
22:37 et c'est vrai que c'est comme une bibliothèque classique,
22:39 ça dit quelque chose de nous.
22:40 Quand je vais voir quelqu'un,
22:42 dans son appartement, dans sa maison,
22:45 que je regarde, je jette un œil,
22:47 est-ce qu'il a comme film, est-ce qu'il a comme bouquin ?
22:49 Je dis "ah, c'est ce genre de personne,
22:51 il aime bien ce genre de film,
22:52 il aime bien ce genre de bouquin,
22:53 c'est assez intéressant, on va bien s'entendre".
22:55 Ou au contraire, on ne va pas s'entendre.
22:57 Et c'est là où tu peux faire des échanges aussi,
22:59 en disant "ah, je l'ai vu, tiens, tu l'as",
23:01 des échanges même juste de discussion,
23:03 en disant "ah, là, on parle de ce film-là".
23:05 Tu arrives chez quelqu'un qui a une télé,
23:07 un ordinateur, qui regarde Netflix,
23:09 tu ne connais pas la personne, en fait.
23:11 Tu ne sais pas qui est cette personne.
23:12 Je vais peut-être un peu trop loin,
23:13 on ne va pas sentir les violons,
23:14 mais il y a un côté un peu désincarné,
23:16 tu le disais tout à l'heure,
23:17 un peu épuré, on n'a plus grand-chose chez soi,
23:19 à part de la déco, quoi.
23:21 Et un beau vinyle, c'est la même chose.
23:23 Un beau vinyle, voilà.
23:25 Ça dit quelque chose de quelqu'un,
23:27 et on voit les goûts de la personne,
23:29 on voit tout ça, quoi.
23:31 On va terminer cette discussion
23:33 avec la réflexion d'Arnaud, qui dit
23:35 "tant qu'il a d'une, c'est un chic type".
23:37 [Rires]
23:39 Donc je ne suis pas un chic type, je suis désolé.
23:41 Je ne serai jamais un chic type.
23:43 Bon, on va refermer cette grande discussion,
23:45 mais ça nous tient à cœur,
23:47 donc on voulait vous en parler.
23:49 Évidemment, qu'est-ce que vous en pensez, vous,
23:51 dans les commentaires ? Allez-y, on attend,