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00:00 9. France Bleu Normandie
00:04 8h16, l'invité de France Bleu Normandie.
00:07 La carte scolaire se précise en Seine-Maritime.
00:09 Moins d'élèves, donc des écoles qui vont fermer
00:13 et c'est 14 postes d'enseignants qui vont être rendus.
00:17 Qu'en pense le président de la Fédération des parents d'élèves ?
00:20 Il répond à vos questions, Marianne Nackier.
00:22 Bonjour Denis Fagot.
00:23 Bonjour.
00:24 1500 élèves en moins et donc 14 écoles qui vont fermer.
00:29 C'est un calcul logique, nous dit l'Académie de Normandie.
00:32 Faut-il garder des écoles ouvertes si on a moins d'enfants ?
00:35 Alors, calcul logique, non. Ce n'est pas un calcul logique.
00:38 Pour moi, et pour l'FCPE, les fermetures de classes sont toujours...
00:42 Un drame ?
00:43 Un drame. Un drame pour les familles.
00:45 Délocalisation des enfants obligés d'aller sur d'autres écoles.
00:48 Et les calculs sont ce qu'ils sont pour l'Académie,
00:51 ils ne sont pas les mêmes que nous.
00:53 On nous parle de classes moins chargées.
00:57 Tel n'est pas le cas, bien évidemment.
00:59 On a encore beaucoup trop de classes à plus de 25 élèves à l'heure actuelle.
01:02 Ce qui ne facilite absolument pas l'inclusion et la réussite scolaire.
01:06 Alors qu'on nous promet un plafond à 24 élèves en CP et en CE1.
01:10 Oui, mais pour cela, il faudrait des moyens constants.
01:13 Il faudrait des profs.
01:15 Le gouvernement nous promet de mettre l'école au cœur du village.
01:20 On en est loin.
01:22 Il faudrait revaloriser le métier de professeur pour donner envie.
01:27 Il faut constater que les absences sont de plus en plus nombreuses.
01:31 Il faut surtout lutter sur cela et non pas faire du chiffre.
01:37 Nos enfants ne sont pas des chiffres.
01:39 En parlant de chiffres, l'Académie de Normandie dit
01:41 qu'on perd 14 postes d'enseignants,
01:43 mais ça permettra de mieux encadrer les enfants.
01:45 Qu'est-ce que vous pensez de cet argument ?
01:47 Je pense que c'est le même argument que chaque année.
01:50 Ce n'est pas suivi de fait.
01:52 Il faudrait déjà que les profs soient présents.
01:54 Il faudrait un professeur en face de chaque élève.
01:56 Ce n'est pas le cas.
01:58 Pour moi, ça ne marche absolument pas comme ça.
02:00 Certains parents d'élèves se mobilisent par endroits.
02:02 Par exemple à Greville ou à Gruché-Saint-Simeon.
02:04 Je ne peux pas tout citer.
02:06 Est-ce que ces mobilisations changent quelque chose ?
02:08 Ça change quelque chose dans la conscience des gens.
02:12 Pour nous, l'FCPE, c'est hyper important que les parents
02:16 prennent possession de cette problématique.
02:20 On ne peut pas tout faire tout seul.
02:22 On est une association d'intérêt public, bien évidemment.
02:24 Mais ça prouve bien qu'il y a un très gros problème.
02:28 Le fait que les parents s'en emparent, c'est très important.
02:31 Surtout que vous le voyez, vous, des élèves qui décrochent
02:34 face notamment aux absences des professeurs.
02:36 Ce n'est pas la seule explication,
02:38 mais un décrochage scolaire que vous observez.
02:40 Vous avez cinq enfants.
02:42 Vous avez vu l'école changer en 30 ans.
02:44 Vous constatez ça, ce décrochage ?
02:46 C'est mon cheval de bataille.
02:50 C'est un grand sujet d'inquiétude.
02:52 Quand j'assiste à des commissions éducatives,
02:55 pour des enfants qui ne viennent plus en cours,
02:57 et quand je leur pose la question
02:59 "Pourquoi ne viens-tu plus en cours ?"
03:01 La réponse, c'est "Je ne sais pas."
03:03 "Que fais-tu quand tu ne viens pas en cours ?"
03:05 "Je ne fais rien."
03:07 On pourrait penser qu'il va faire la fête avec les copains,
03:10 ou jouer à la console, mais non, ils ne font rien.
03:12 Ils restent chez eux.
03:14 Je pense qu'il faut que les politiques,
03:16 s'en parlent du problème.
03:18 Moi, ça m'inquiète.
03:20 - Parce que l'école, finalement,
03:22 ne répond plus à leurs attentes.
03:24 - Ce qui ressort surtout,
03:26 c'est qu'ils ont du mal à se projeter.
03:28 Parcoursup est déjà un frein.
03:30 - Cette plateforme.
03:32 - Oui, où on demande à des élèves
03:34 de plus en plus tôt à faire des choix
03:36 sur leur avenir.
03:38 C'est hyper compliqué.
03:40 Ils ont du mal, nous, à faire des choix.
03:42 Un enfant, faire un choix.
03:44 Il fait un choix de trois options au lycée.
03:46 La deuxième année de lycée,
03:48 on lui demande d'en supprimer une.
03:50 C'est tout un pataquès.
03:52 - France Bleu Normandie, il est 8h19.
03:54 Nous sommes avec Denis Sagot,
03:56 président SEDMA et TEAM,
03:58 de la FCPE, la Fédération des conseils
04:00 de parents d'élèves.
04:02 - Au-delà des fermetures de classes
04:04 qu'on évoquait en début d'interview,
04:06 il y a aussi la réforme du collège,
04:08 en 6ème et en 5ème.
04:10 Le gouvernement dit vouloir aider ceux
04:12 qui sont le plus en difficulté.
04:14 Pourquoi ça ne vous plaît pas, la FCPE ?
04:16 - Des groupes hétérogènes,
04:18 c'est facteur de cohésion sociale
04:20 et de lutte
04:22 contre les inégalités.
04:24 On sait très bien qu'il vaut mieux être tiré vers le haut
04:26 que vers le bas.
04:28 Avoir dans sa classe un élève qui est plus fort que soi,
04:30 ça va nous donner envie, ça va donner envie à l'élève
04:32 de le suivre et non pas l'inverse.
04:34 - Pour vous, c'est une façon de creuser les inégalités ?
04:36 - Oui, à 200%.
04:38 - Finalement, le constat que vous tirez
04:40 de Nice à Gaux, c'est quoi ? C'est que l'école va très très mal ?
04:42 - Oui.
04:44 Et le mot n'est pas trop fort.
04:46 L'école va très très mal.
04:48 Elle décline d'année en année.
04:50 Mais faute de moyens.
04:52 Faute de moyens.
04:54 Je parlais tout à l'heure de remettre l'école au centre du village.
04:56 Mais oui, il est temps.
04:58 Il ne faut pas oublier que les élèves d'aujourd'hui,
05:00 c'est la France de demain.
05:02 - Parce que la baisse des dotations horaires au lycée,
05:04 ça creuse encore
05:06 cette école qui va mal ?
05:08 - Les conséquences, c'est qu'on supprime
05:10 des options sur des établissements scolaires.
05:12 Faute de moyens.
05:14 J'ai toujours voté, en tant que parent d'élève,
05:16 contre les DHG.
05:18 Je ne votais pas contre
05:20 la dotation A globale.
05:22 C'est ce qui fait le nerf de l'école.
05:24 Je ne combattais pas
05:26 ce que décidait la direction des établissements.
05:28 Mais la faute de moyens
05:30 qui génère de plus en plus d'inégalités
05:32 scolaires.
05:34 - Et qui fait que les élèves ont moins la possibilité
05:36 peut-être de s'enrichir via d'autres options,
05:38 des langues, etc.
05:40 Merci beaucoup Denis Sagaud, président de la
05:42 Fédération de parents d'élèves, la FCPE
05:44 de la Seine-Maritime d'avoir été avec nous.
05:46 - Avec plaisir. Merci beaucoup.
05:48 - A retrouver sur francebleu.fr
05:50 et notre appui ici, on évoquait l'école
05:52 au cœur du village dans un instant.
05:54 On va parler du village préféré
05:56 des Français et on l'espère.

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