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00:00 L'Eurovision, ça vous évoque quoi ?
00:02 Ça m'évoque mon enfance, des soirées très longues avec mes parents dans le fauteuil quand j'étais tout petit
00:07 énormément de couleurs, de variétés, ça c'est mes premiers souvenirs.
00:10 Et après dernièrement ces 3-4 dernières années, là je regarde de manière un peu plus assidue
00:14 parce que je trouve que l'Eurovision, les pays reprennent ça de plus en plus au sérieux
00:19 et par exemple la prestation de Maneskin m'a ébloui et ça m'évoque aussi l'envie d'aller sur une scène pareille
00:25 performer et lâcher les chiens.
00:27 C'est pas du tout un truc ringard comme on l'entend parfois ?
00:29 En fait je pense qu'il y a de tout, c'est très pluriel, très varié, il y a des choses très second degré, très dans l'humour
00:34 tu peux aussi y aller avec quelque chose de très classe et très honnête et authentique
00:37 je pense qu'il n'y a pas de règle en fait.
00:39 Mais non, il y a peut-être eu un moment où ça a eu une connotation un peu plus kitsch
00:45 maintenant j'ai l'impression que les pays reprennent ça au sérieux
00:48 notamment la présence d'artistes comme Olly Alexander pour l'Angleterre, c'est quelque chose d'énorme
00:52 et puis les prestations de Maneskin, de Lauryn montrent aussi que oui c'est quelque chose
00:58 qui a moyen d'envoyer du lourd à l'Eurovision.
01:00 Représenter son pays c'est quelque chose qui vous parle ?
01:02 Oui c'est un peu angoissant d'une certaine manière parce que c'est l'idée de rendre fier tout le monde
01:08 mais moi ma première condition pour le représenter au mieux c'était que mon équipe artistique
01:12 représente complètement la Belgique, c'est-à-dire qu'elle est composée de flamands, de bruxellois et de francophones
01:16 autant pour le visuel que pour le son.
01:18 Et ça c'était un souhait, une condition de base
01:21 et je suis très fier parce qu'on a réussi à collaborer complètement main dans la main sans problème
01:25 on peut travailler ensemble c'est possible et amener le drapeau dans son entièreté à l'Eurovision.
01:29 Donc il y a cette petite fierté là, maintenant je vais travailler un max pour que les gens s'y retrouvent aussi.
01:35 C'est quoi l'histoire de cette chanson ? Vous avez voulu qu'elle ne soit pas spécialement calibrée pour l'Eurovision ?
01:39 Complètement, c'était pour moi un danger de se mettre dans le studio et de créer quelque chose de formaté pour l'Eurovision
01:43 j'ai vraiment pris une chanson qui me ressemble, je voulais vraiment créer quelque chose qui soit dans mon ADN
01:47 et qui sera sur mon prochain album.
01:49 Je trouve que c'est dangereux de formater, on perd en âme, on perd en magie
01:55 donc j'ai regardé les démos que j'avais pour l'album et je me suis dit laquelle est la plus propice à bien se développer sur une scène
01:59 laquelle est la plus intéressante, émotionnelle, la plus juste
02:02 et cette chanson a cette particularité d'être évolutive, progressive
02:06 et de terminer avec quelque chose d'assez épique et dramatique
02:09 et je pense que ça peut vraiment bien se développer sur cette scène, il y a vraiment une histoire à raconter.
02:12 C'est pour ça que j'ai choisi cette chanson.
02:14 A l'Eurovision il faut quand même penser à la performance ?
02:17 Oui, clairement, même en studio dès le départ on se met à imaginer des images
02:20 je trouve que cette chanson évoque pas mal d'images, il y a beaucoup de choses à faire
02:24 sans en faire un cirque non plus, il faut vraiment respecter le rythme et la construction de la chanson
02:28 mais oui, clairement, dès les premiers instants je suis en studio, même en dehors de l'Eurovision
02:32 j'ai toujours des images de live en tête, il faut voir comment le corps peut se mouvoir avec cette chanson
02:36 quel rythme, comment vivre la chanson, c'est quelque chose qui me passionne aussi
02:40 puisque je viens du théâtre et donc j'aime directement imaginer comment le tableau peut se dessiner.
02:45 Votre profil multifacette, ça peut être un atout pour ça ?
02:48 En tout cas j'aime la performance et donc l'Eurovision je pense que c'est avant tout un endroit pour la performance
02:53 et les gens ils sont happés ou pas, ils s'attachent aux artistes ou pas
02:58 et c'est la performance qui fait tout, c'est le regard, la manière d'interpréter, la voix évidemment
03:03 mais oui je pense qu'à l'RTB ils m'ont aussi proposé de faire l'Eurovision pour cette raison là.
03:09 Vous allez participer à une série de Prix Show, ça va être une manière de tester déjà un peu le morceau auprès du public ?
03:14 Oui complètement, c'est les Prix Show en avril, c'est en Espagne, en Hollande, en Angleterre, c'est presque une campagne politique
03:19 c'est une manière d'aller déjà créer un lien affectif avec les gens, de présenter la chanson, c'est un tour de chauffe
03:24 et puis moi ça me fait plaisir de pouvoir aller la performer ailleurs, rencontrer les autres artistes aussi
03:29 ça c'est très bien, je crois qu'on va vraiment former une espèce de petite communauté
03:32 et plutôt oublier l'aspect rivalité, concours, moi je préfère me focus sur l'aspect constructif, positif
03:39 et puis il va y avoir des belles rencontres je pense.
03:42 Et les chants de ses chœurs à la fin de la chanson, c'était déjà aussi une manière d'impliquer pas mal de monde ?
03:45 Je trouvais que ça avait vraiment un côté fédérateur, symbolique, il y avait une vraie raison de le faire
03:49 d'appeler des voix du monde entier pour la fin de cette chanson
03:52 en plus le slogan de l'Eurovision c'est "United by Music" donc je l'ai un peu pris au pied de la lettre
03:56 je ne l'aurais pas fait pour une autre chanson mais ici ça avait vraiment du sens
03:59 même dans la thématique, d'entendre des voix du monde entier chanter ces phrases de la fin
04:02 qui sont les plus optimistes de la chanson, ça m'a vraiment touché
04:05 et je me sentirais un peu moins seul sur cette énorme scène de Malmö.