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00:00 Salut c'est Musti et cette année je représente la Belgique à l'Eurovision en Suède à Malmö.
00:04 Ça fait partie du concept du prochain album.
00:10 J'ai vraiment envie d'être beaucoup plus ouvert et personnel.
00:14 C'est un peu bateau et cliché de dire ça mais c'est vrai.
00:16 D'habitude je mets des intermédiaires.
00:18 Mon album précédent parlait de mon oncle.
00:20 Ici je me dirige vraiment vers un album ultra personnel où je me livre complètement.
00:24 Et donc je trouvais ça beau de commencer ce nouveau chapitre avec cette chanson pour l'Eurovision
00:28 C'est vraiment une ouverture complète, une mise à nu dans tous les sens du terme.
00:32 Il y a beaucoup de sous-textes, de lectures différentes.
00:41 Mais globalement c'est une chanson sur la résilience.
00:43 C'est une chanson qui est construite en deux parties.
00:45 Une première partie qui fait le constat que la vie peut être tragique, mystérieuse, violente.
00:51 Parfois on a tous des combats différents à mener.
00:53 Donc les gens vont pouvoir s'identifier.
00:55 La chanson est suffisamment ouverte pour y projeter son propre combat.
00:58 Mais qu'à un moment, malgré cette violence et ce combat, il y a un retournement de situation qui se fait.
01:02 Quand la chorale arrive à la fin, il y a une deuxième partie qui parle de résilience.
01:07 Malgré les difficultés, il faut un moment, on n'a pas le choix.
01:10 Ces dernières années je m'assume beaucoup plus.
01:12 Je me sens plus ouvert, plus libre.
01:14 Et je pense que je voulais traduire ça dans la chanson.
01:18 Je suis un artiste queer et c'est très bien.
01:22 Et Drag Race m'a sans doute aidé aussi.
01:26 Mais après c'est un milieu que je côtoie depuis quelques années.
01:30 Les artistes drag m'ont toujours intéressé aussi.
01:32 Le clavaret, le...
01:34 Et puis même l'Eurovision, c'est un peu le Super Bowl queer d'une certaine manière.
01:39 Donc j'y vais avec ces valeurs de respect, d'ouverture, de tolérance.
01:43 Et j'ai envie de crier ça au FOR.
01:45 Et cette chanson peut être un hymne queer aussi d'une certaine manière.
01:48 C'est une manière de dire "Vis intensément".
01:50 Donc vis ta vie le plus pleinement possible et en étant toi-même.
01:54 Donc voilà, je pense qu'on peut s'identifier aussi de cette manière-là à la chanson.
01:57 Pour cette chanson par exemple, je ne voulais absolument pas formater quelque chose
02:04 ou créer quelque chose pour l'Eurovision.
02:05 C'est une chanson qui fait partie de mes sessions d'album.
02:07 Donc je n'ai pas créé avec l'idée d'aller à l'Eurovision.
02:10 Je l'ai créé parce que je veux que ce soit cohérent dans mon album.
02:12 Je pense que si on se met dans un studio et qu'on se dit
02:15 "Ok, on va créer un tube pour l'Eurovision",
02:16 je pense que ça risque de manquer de magie ou d'âme.
02:18 En tout cas, c'est le sentiment que j'ai.
02:19 Honnêtement, j'étais un peu délouté, un peu triste.
02:29 Parce que c'est des semaines de travail et de planning.
02:32 Donc oui, je l'aurais dit, je suis très transparent par rapport à ça.
02:35 C'est une erreur interne de communication, de quiproquo.
02:39 Je pense qu'il n'y a rien d'intentionnel, j'en ai bien conscience.
02:43 Mais sur le moment même, j'avais mon poulet compote entre les mains,
02:46 je vois les messages, j'ai failli tout vomir dans mon assiette.
02:49 Je n'ai pas encore entendu la chanson du candidat anglais Olly Alexander,
02:59 parce qu'elle sort le 1er mars.
03:00 Mais je suis fan de Olly.
03:02 Donc j'aurais tendance à dire Olly.
03:04 Je suis fan de son travail, de Years & Years, son groupe.
03:06 Donc je suis impatient de voir ce qu'il va proposer.
03:08 Ça va être du lourd à mon avis.
03:09 Donc oui, là, chaud comme ça, je dirais Olly.
03:11 Mais j'aime bien la chanson d'Aiko aussi.
03:13 Je n'ai pas reçu des menaces personnellement,
03:19 mais plus je vois dans certains commentaires,
03:21 parfois il faut raser l'immeuble avec les dragues dedans,
03:23 et toute la production, c'est des choses qu'on voit de temps à autre sur les réseaux.
03:26 Mais de toute façon, les réseaux, c'est aussi un ramassis de merde.
03:29 Quand on assume des choses et que ça devient peut-être "plus mainstream",
03:33 il y a tout le backlash de l'autre côté,
03:35 il y a toute la merde qui remonte des entrailles.
03:37 Et les gens, ils utilisent ce terrain pour exprimer toute leur haine et leur peur.
03:41 Ça parle beaucoup d'eux-mêmes, en fait.
03:42 On voit leur frustration et leur peur.
03:44 C'est peut-être eux qui devraient aller en analyse, au final.
03:47 Bonne question.
03:52 J'en ai parlé à Gustave, qui a représenté la Belgique l'année dernière.
03:55 Lui, il allait tout voir.
03:56 Il m'a dit "Moi, je ne sais pas comment me situer par rapport à ça.
03:59 Je vais voir comment ça se passe."
04:02 Je suis curieux, évidemment, d'avoir les ressentis.
04:04 Mais je sais que quand on propose quelque chose,
04:07 quand on sort quelque chose, il y a une fragilité.
04:09 Parce qu'on travaille sur un truc pendant des mois,
04:11 donc on est un peu sensible.
04:12 Et si je vois un commentaire négatif ou un hater,
04:16 est-ce que ça ne va pas me déprimer ?
04:18 Est-ce que ça ne va pas être de l'énergie négative, inutile ?
04:20 Honnêtement, je ne sais pas répondre maintenant.
04:22 Je vais voir comment le flow se passe.
04:23 Mais je veux vivre le processus dans la joie, c'est sûr.
04:26 [Musique]