Le maire (DVD) de Béziers revient sur les propos de Christophe Deloire : «Je ne supporte pas ce qu’il est en train de raconter».
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00:00 Oui parce que je pense, vous savez, enfin vous êtes journaliste, je suis journaliste,
00:04 je pense aux centaines de gens qui partout dans le monde se battent pour Reporter Sans Frontières.
00:09 Et c'est pas des guignols comme ça.
00:11 Je veux dire, moi je connais, je peux vous citer des noms dans des pays où honnêtement
00:14 il fallait être sacrément courageux, plus que nous, pour dire "je suis le correspondant
00:19 de Reporter Sans Frontières".
00:20 Et ça me fait de la peine que cette espèce de pingouin là nous tienne un certain nombre
00:25 de propos invraisemblables.
00:27 Et je pense à ces copains là et je me dis, j'ai pas envie que demain les gens se disent,
00:32 parce que moi on me l'a dit dans un taxi hier, la dernière fois à Paris, hier ou avant-hier,
00:36 le type me dit, il savait pas qui j'étais, il reconnaît que je suis le maire de Béziers,
00:40 et je sais pas pourquoi il me parle de ça, il me dit "ah mais c'est des beaux salauds
00:43 ces gens de Reporter Sans Frontières".
00:44 Mais vous pouvez pas savoir dans quel état ça m'a mis.
00:47 Je lui dis "bien sûr que non, c'est pas des beaux salauds, c'est des gens formidables,
00:51 mais c'est pas ceux-là".
00:52 Voilà.
00:53 Et ça me fait de la peine, ça me blesse, c'est pour ça que je voulais vous le dire.
00:56 Mais je me répète, je suis mal placé, je suis pas objectif dans cette histoire-là.
01:00 J'ai des souvenirs de gens qu'on a sortis de prison, je supporte pas ce qu'il est
01:06 en train de raconter.
01:07 J'ai en tête, au moment où je vous parle, des gens que je suis allé au Burkina Faso,
01:12 je suis allé au Cameroun, dans des prisons, et tout ça.
01:16 Vous les sortiez littéralement d'endroits qui sont des trois, des mouvoirs.
01:21 Robert, je disais, les attaques que nous subissons, ce sont les journalistes les plus vives, les
01:30 plus fortes.
01:31 Je crois que c'est jamais arrivé, en fait, dans l'histoire de la presse, me semble-t-il.
01:36 Je ne crois pas qu'il y ait eu polarisation comme ça sur un journal ou sur un groupe.
01:41 Et les attaques, je le répète, les plus vives, les plus puissantes, les plus fortes
01:46 viennent des journalistes.
01:48 Quelle explication vous avez ?
01:49 Parce que c'est les journalistes, vous ne croyez pas que Deloire, il est tout seul ?
01:53 Non mais vous plaisantez.
01:54 C'est pour ça que je vous dis, mais quelle est votre explication ? J'ai cité Télérama,
01:58 Libération, Thomas Legrand ce matin à France Inter.
02:01 Comment vous expliquez ça ? Que les attaques soient les plus fortes des gens qui font le
02:05 même métier que nous, que moi en tout cas ? J'ai une carte de presse 6677.
02:10 Ils sont pétris de bons sentiments.
02:13 Ils pensent qu'ils incarnent le bien.
02:18 Ils sont persuadés de ce qu'ils disent.
02:20 Ce ne sont pas des gens qui jouent.
02:22 Mais oui, vous vous trompez là.
02:24 Je ne crois pas qu'ils savent.
02:25 Non, non, je ne les prends pas pour des lapins de trois semaines.
02:29 Et je ne crois pas qu'ils soient pétris de bons sentiments.
02:31 Je crois qu'au contraire, il y a beaucoup de passion triste chez eux.
02:34 Non, non, vous vous trompez, Pascal.
02:37 Le problème dans les rédactions, c'est qu'ils sont persuadés, intimement persuadés,
02:43 qu'ils incarnent le camp du bien.
02:46 On a travaillé ensemble à ITL.
02:48 Vous vous rappelez la rédaction d'ITL ? Vous plaisantez.
02:52 Je veux dire, moi je pouvais parler avec vous et personne d'autre, tous les autres.
02:55 Tu savais d'avance ce qu'ils pensaient, surtout.
02:58 Et en général, ils pensaient exactement le contraire de toi.
03:01 Même des gens qui… Moi je me rappelle des filles avec qui j'avais discuté, qui
03:06 venaient m'expliquer comment on élevait ou pas un enfant.
03:09 Elle avait 23 ans, elle n'avait pas un gosse autour d'elle.
03:12 Tu te dis, mais ça ne va pas bien la tête.
03:15 Et ça, je l'ai supporté pendant des années.
03:17 En plus, vous le savez, je peux vous raconter trois anecdotes là-dessus.
03:23 C'est de ça la presse.
03:26 - Bon, Philippe Bilger, je vous pose une question.
03:28 Ce n'est pas seulement parce qu'ils incarnent le camp du bien, mais aussi parce que CNews
03:37 a du talent et du succès.
03:39 Il faut les deux.
03:41 Si en réalité, CNews était une petite chose qui n'était pas capable d'avoir une certaine
03:48 vision du monde et de la France, ils s'en fichent.
03:51 - Et puis vous rajoutez à ça une cible qui est Vincent Bolloré.
03:55 Il ne faut pas non plus être… - Je l'ai fait dedans.
03:57 - Voilà, c'est-à-dire que c'est une cible.
03:58 C'est formidable.
03:59 D'ailleurs, un patron qui a réussi, qui a fait travailler pendant des années des entreprises
04:05 et qu'on devrait saluer en France, me semble-t-il, comme une réussite importante.
04:10 Quelqu'un devrait célébrer ses chefs d'entreprise comme on célèbre des artistes ou des sportifs,
04:16 etc.
04:17 C'est le mal absolu.
04:18 Le mal absolu, c'est l'argent, la réussite.
04:21 Donc il y a tout.
04:22 En fait, il y a tout dans cette séquence, disons-le.
04:25 Mot de conclusion avec vous, Robert Ménard.
04:28 - Pascal, souvenons-nous du GDD.
04:31 Vous vous rappelez ? Le tollé, ce n'était pas simplement les partis de gauche qui disaient
04:38 "ça y est, regardez ce brûlot fasciste que ça va devenir", c'était les sociétés
04:42 de rédacteurs.
04:43 Il n'y a rien de plus réact, de plus prévisible, de plus insupportable que 9/10 des sociétés
04:51 de rédacteurs, c'est-à-dire ceux qui regroupent les journalistes.
04:55 Enfin, on le sait, moi je les ai subis combien de temps ? Pire que les patrons.
04:59 Même un patron de presse qui ne t'aime pas, qui ne pense pas comme toi, souvent il est
05:04 plus cool, plus respectueux de ce que tu penses que la société des rédacteurs qui
05:09 pense qu'elle est, encore une fois, l'incorporation de ce que le journalisme.
05:14 - Robert, merci d'être intervenu.
05:16 - Merci.
05:17 - Au revoir.
05:17 ♪ ♪ ♪
05:20 [SILENCE]