PELE - 1976 -

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Reportage - 1976 -
Septembre 1976 -
Comm FRA
Transcript
00:00 Nous allons nous rendre tout de suite en Suède.
00:02 En 1936, Doona Simhentu est devenu le roi Pelé, un jour de juin 1958 à Stockholm.
00:07 C'était la finale de la Coupe du Monde.
00:09 Devant 50 000 Suédois médusés, le Brésil devient champion du monde par la grâce de Pelé.
00:14 Ce 29 juin, le monde entier découvre un joueur de rêve. Il n'a pourtant que 18 ans.
00:19 Pelé, remarquablement épaulé, il est vrai, par des artistes du ballon comme Garrincha, Didi, Vava et autres Santos.
00:25 Pelé en marquant 2 des 5 buts du Brésil, ouvre un règne qui va durer 15 ans.
00:31 En novembre 1969, dans le stade de Maracana, à Rio, rempli de 200 000 spectateurs,
00:38 divisé en deux camps, d'un côté les supporters de Botafogo, de l'autre ceux de Santos,
00:43 Pelé, qui porte toujours le numéro 10, va marquer son millième but.
00:48 On croit qu'il n'y parviendra pas, un gardien de but adverse de talent et aussi la barre transversale font durer le plaisir.
00:59 C'est finalement sur pénalty que Pelé réussit son millième but.
01:03 Les spectateurs, les photographes, les journalistes qui attendent ce moment depuis le coup d'envoi,
01:09 envahissent le terrain et portent Pelé en triomphe.
01:12 Le 21 juin 1970, le Brésil s'arrête de vivre pour suivre dans les rues, à la télévision, la finale brésilienne.
01:24 Pelé est toujours là et c'est lui qui ouvre la voie de la troisième victoire du Brésil en Coupe du Monde,
01:29 en envoyant de la tête le ballon dans les filets d'Albertozzi dès la 17ème minute.
01:34 Dans les rues de Rio et de São Paulo, c'est l'explosion de joie.
01:41 Et trois minutes avant la fin du match, Pelé sent que Carlos Alberto traîne par là
01:45 et c'est un quatrième but qui assure au Brésil sa troisième Coupe du Monde.
01:51 Pour Pelé, cette victoire est son meilleur souvenir, il nous l'a dit mardi dernier.
01:55 Petit détail curieux, c'est Carlos Alberto le capitaine du Brésil et non Pelé,
01:59 et en tant que tel, Carlos Alberto reçoit la Coupe Jules Rimault.
02:03 On ne reverra plus Pelé en Coupe du Monde.
02:09 Il renonce à toute sélection dans l'équipe brésilienne, mais ne renonce pas à venir à Paris.
02:19 Pelé aurait bien voulu à plus de 30 ans redevenir simplement Edson Arandes,
02:23 mais quand on s'appelle Pelé, on n'est plus jamais un homme comme un autre.
02:26 Il ne s'appartient plus Pelé.
02:28 Oui, bien sûr, il est reçu comme un chef d'État par des chefs d'État,
02:31 mais on éprouve un sentiment de malaise quand on le voit jongler en costume de ville devant Gérald Ford.
02:44 Tout de même suprême pied de nez du destin, Pelé, un ancien petit noir misérable du Brésil,
02:49 est reçu par Richard Nixon, le président du plus puissant État du monde.
02:53 Je pense que dans chaque domaine, il y a toujours quelqu'un qui émerge,
03:01 comme il y a eu Beethoven en musique ou Michel-Ange en peinture,
03:04 ou encore un artiste qui a été élu président du Brésil.
03:07 Il y a toujours quelqu'un qui est émergent,
03:09 comme il y a eu Beethoven en musique ou Michel-Ange en peinture,
03:12 il y a eu Pelé en football.
03:14 Mais ce que je trouve le plus important, c'est l'honnêteté dans tout ce que l'on fait.
03:18 De toute façon, Nixon ou le pape, ils ne pourront jamais faire ce que j'ai fait pour le football.
03:24 Il en a tellement fait pour le football, Pelé, qu'il peut se perdre.
03:40 Il en a tellement fait pour le football, Pelé, qu'il peut se permettre de faire un peu de cinéma
03:44 sans peut-être se rendre compte qu'il est parfois manipulé.
03:47 Ainsi, l'an dernier, il a signé pour le compte du Cosmos de New York un contrat fabuleux.
04:01 On a annoncé des chiffres qui laissent rêveur.
04:04 Tant mieux pour Pelé, mais le Brésilien est de moins en moins joueur de football
04:07 et de plus en plus homme d'affaires.
04:09 On a pu le constater lors de sa venue cette semaine à Paris.
04:12 Obtenir le concours de Pelé relève du miracle.
04:15 Faire venir Cosmos à Paris est une chose difficile.
04:21 C'est une des équipes les plus demandées au monde.
04:23 Et pour la dernière fois, Pelé jouera demain soir au Parc des Princes.
04:37 La première question.
04:39 En réalité, pendant son séjour à Paris, on a beaucoup plus aperçu Pelé
04:42 donnant des conférences de presse ou participant à des réceptions que tapant dans un ballon.
04:47 Pourtant, Pelé, lui, n'a pas changé. Il est toujours aussi sain.
04:50 Mais c'est l'entourage de Pelé qui a changé.
04:52 Heureusement, il reste des enfants, ceux pour qui Pelé sera toujours le roi.
04:56 Ceux qui sont heureux de le toucher ou de le voir toucher le ballon quelques secondes seulement.
05:01 Car l'entraînement de Pelé au stade de Colombes n'a duré que quelques instants pour la galerie.
05:06 Le programme de Pelé est minuté.
05:24 Trois petites tours à Colombes et puis s'en vont à l'hôtel de ville pour une autre réception.
05:28 C'est sa nouvelle vie d'homme riche et célèbre.
05:31 Je pense que la richesse, c'est quand on a quelque chose dans la tête.
05:45 Être riche, ce n'est pas important. Nous sommes tous condamnés à disparaître.
05:48 La véritable richesse, c'est celle du cœur.
05:51 Je gagne beaucoup moins d'argent qu'on le dit.
05:58 Quand je gagne 5 sous, on dit que j'en gagne 50.
06:07 Ce qui est sûr, c'est que Pelé était venu à Paris, au Parc des Princes, pour jouer au ballon.
06:11 Il n'a pas été gâté par la faute du Paris Saint-Germain.
06:21 Certes, Pelé a 35 ans passé, n'a plus ses jambes de 20 ans.
06:24 Mais Justier, en collant au basque du Brésilien pendant 90 minutes, a gâché le spectacle.
06:29 Il ne s'est pas rendu compte, le jeune joueur de Paris, qu'il rendait un mauvais service au football.
06:34 C'est dommage, mais ce n'est pas grave pour Pelé.
06:36 Même s'il a raté sa sortie à Paris.
06:38 Car Pelé restera toujours Pelé.