• il y a 9 mois
Les employés de la Tour Eiffel sont en grève pour la troisième journée cette semaine. Ils dénoncent une mauvaise gestion financière de la Ville de Paris, qui est le principal propriétaire du monument. 

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Transcription
00:00 Bonjour Pierre. Bonjour Achille. La Tour Eiffel est fermée aujourd'hui, troisième jour consécutif de grève.
00:05 Ce qui nous a surpris Pierre, c'est que les 360 salariés ne réclament pas d'augmentation de salaire, non, ils critiquent la mauvaise gestion de leur entreprise.
00:12 Effectivement, avec en ligne de mire le principal actionnaire, l'actionnaire à 99% de la société d'exploitation de la Tour Eiffel, à savoir la ville de Paris.
00:22 Alors que lui reproche la CGT et Forces Ouvrières d'être un mauvais gestionnaire avec des travaux qui ne sont pas faits faute de budget suffisant
00:31 et des ambitions financières qualifiées d'intenables parce qu'elles imposeraient de faire grimper les recettes à des niveaux impossibles à atteindre.
00:39 Il faudrait notamment que le nombre de visiteurs s'approche des 7,5 millions, le tout pour garantir à la ville de Paris une rente annuelle trois fois plus importante qu'elle ne l'est aujourd'hui.
00:49 Mais est-ce que ces ambitions sont vraiment irréalistes ? Après tout, que la Tour Eiffel puisse rapporter plus d'argent aux contribuables parisiens.
00:58 Je suis parisienne, je ne dis pas non.
01:00 Sur le papier, je ne dis pas non non plus.
01:02 Encore faut-il que les recettes générées par les visiteurs permettent de gagner suffisamment d'argent pour payer les 50 millions d'euros de recettes,
01:12 de redevances annuelles que la ville de Paris rêve d'obtenir.
01:16 Et pour le moment, le nombre de visiteurs accueillis chaque année ne le permet pas.
01:21 Le record absolu, vous le voyez à l'écran, a été battu en 2014.
01:25 C'était plus de 7 millions de visiteurs sur l'année.
01:28 Et ça, ça n'est arrivé en fait plus de 7 millions que deux fois depuis 1889, depuis l'inauguration de la Tour Eiffel.
01:34 Et puis il y a aussi ce gros trou qu'on voit, qui n'a toujours pas été bouché, c'est celui de la crise Covid.
01:40 Quand les frontières étaient fermées, quand les touristes ne venaient plus.
01:43 Exactement. Donc entre 2020 et 2022, la Tour Eiffel a perdu beaucoup d'argent.
01:47 Selon les très maigres données financières publiées sur le site de la société que je suis allé regarder,
01:51 le déficit d'exploitation cumulé sur ces trois années dépasse les 100 millions d'euros.
01:57 Pour gagner plus d'argent, la Tour Eiffel pourrait augmenter le prix du billet, de l'entrée ?
02:01 Alors oui, c'est vrai que la billetterie, c'est la principale source de revenu de la Tour Eiffel,
02:06 même si elle gagne aussi de l'argent aujourd'hui avec les neuf boutiques de souvenirs
02:10 et les deux restaurants qui sont gérés par des entreprises spécialisées.
02:13 Sauf que le risque, quand vous augmentez trop le prix des billets,
02:16 c'est que les touristes se contentent de regarder la Tour Eiffel d'en bas.
02:20 Je vous disais que la dernière fois que la Tour Eiffel a accueilli plus de 7 millions de visiteurs, c'était en 2014.
02:25 Eh bien à l'époque, le billet le plus coûteux, celui qui vous permet de monter en ascenseur jusqu'au sommet,
02:30 coûtait moitié moins cher qu'aujourd'hui. Là, on est quasiment à 30 euros.
02:35 Ah oui, c'est un budget la Tour Eiffel !
02:37 N'est-ce pas ? Alors je suis allé comparer.
02:39 Pour accéder au dernier étage de la pluie autour de Londres, la Charde, c'est 33 euros.
02:43 Et à Berlin, la Tour Télé, c'est 22 euros.
02:46 Vous voyez quand même que les marges de manœuvre pour augmenter le prix des billets sont assez limitées.
02:51 Oui, puisque 30 euros, c'est compliqué de monter encore plus. Merci Pierre !

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