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Missak Manouchian, figure de la Résistance, est panthéonisé ce 21 février 2024, 80 ans jour pour jour après son exécution au Mont-Valérien. La cérémonie est présidée par Emmanuel Macron.

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Transcription
00:00 Est-ce donc ainsi que les hommes vivent ?
00:02 Les dernières heures, dans la clairière du Mont Valérien,
00:09 à cette montagne sainte Geneviève,
00:11 une odyssée du XXe siècle s'achève,
00:16 celle d'un destin de liberté
00:19 qui, depuis Adiaman, survivante au génocide de 1915,
00:25 de famille arménienne en famille kurde,
00:29 trouvant refuge au Liban avant de rejoindre la France,
00:32 décide de mourir pour notre nation
00:35 qui, pourtant, avait refusé de l'adopter pleinement.
00:38 Reconnaissance en ce jour d'un destin européen,
00:46 du Caucase au Panthéon et, avec lui,
00:51 de cet international de la liberté, de l'amour et du courage.
00:58 Oui, cette odyssée,
01:01 celle de Manouche et de tous ses compagnons d'armes,
01:05 est aussi la nôtre,
01:07 odyssée de liberté et de sa part ineffaçable
01:12 dans le coeur de notre nation.
01:14 Reconnaissance en cette heure
01:19 de leur part de résistance,
01:21 si décennie après Jean Moulin.
01:26 Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
01:29 Oui, s'ils sont libres.
01:33 Libres, Missak Manouchian l'était
01:37 quand il gravissait la rue Soufflot
01:39 en fixant ce Panthéon qu'il accueille aujourd'hui,
01:43 libre, sur les bancs de la bibliothèque Sainte-Geneviève,
01:48 à quelques mètres d'ici,
01:50 découvrant notre littérature et polisserie,
01:53 en écrivant notre littérature et polissant ses idéaux,
01:56 libre avec Baudelaire,
01:58 dans le vert paradis qui avait le goût de son enfance,
02:00 dans une Arménie heureuse,
02:02 celle des montagnes, des torrents et du soleil,
02:06 libre avec Verlaine,
02:09 dont les fantômes saturniens croisaient les siens,
02:13 son père, Kévor, tué par les armes,
02:17 les soldats ottomans,
02:20 sous ses yeux d'enfant.
02:23 Sa mère, partout immorte de faim, de maladie,
02:28 victime du génocide des Arméniens,
02:31 spectre qui vont hanter sa vie.
02:34 Libre, libre avec Rimbaud,
02:38 après une saison en enfer,
02:40 souvenir partagé avec son frère Garabed,
02:42 mais voici les illuminations, les lumières,
02:46 celles qu'un instituteur de l'orphelinat au Liban
02:49 lui enseigna, éveille à la langue, à la culture française.
02:55 Libre, libre avec Victor Hugo et la légende des siècles,
03:00 gloire de sa libre patrie, la France,
03:03 terre d'accueil pour les misérables
03:05 vers laquelle Missak et la patride
03:07 choisit à 18 ans de s'embarquer,
03:09 ivre, écrivait-il, d'un grand rêve de liberté.
03:15 Lui, Missak, maraudeur, étranger, malhabile,
03:23 pour reprendre les mots d'un autre poète et combattant
03:27 qui choisit la France, Guillaume Apollinaire,
03:30 étranger, orphelin,
03:35 bientôt en deuil de son frère tombé malade
03:38 et pourtant à la tâche, ouvrier chez Citroën,
03:42 quai de Javel, licencié soudain,
03:45 tremblant si souvent et de froid et de faim.
03:49 Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
03:54 Ainsi, le soir, après l'usine, Missak Manouchian étudie.
04:03 Ainsi, sous les rayonnages de livres,
04:07 Missak Manouchian traduit les poètes français en arménien.
04:11 Ainsi, écrit-il lui-même, mots de mélancolie, de privation,
04:16 brûlés du froid des hivers parisiens,
04:20 mots d'espoir aussi rendus plus chauds
04:23 par la fraternité des exilés,
04:26 par la solidarité de la diaspora arménienne,
04:29 par le foisonnement d'art et de musique,
04:31 des revues et des cours en Sorbonne.
04:34 Poète et révolté.
04:39 Quand les ligues fascistes défilent en 1934 au coeur de Paris,
04:43 Missak Manouchian voit revivre sous ses yeux
04:45 le poison de l'ignorance et les mensonges raciaux
04:49 qui précipitèrent en Arménie sa famille à la mort.
04:52 Est-ce donc ainsi que les hommes vivent ?
04:55 Non.
04:57 Alors Missak Manouchian embrasse l'idéal communiste,
05:02 convaincu que jamais en France
05:04 on n'a pu impunément séparer république et révolution.
05:08 Après 1789, après 1793,
05:12 il rêve l'émancipation universelle
05:14 pour les damnés de la terre.
05:16 Et c'est ainsi que Missak Manouchian s'engage
05:20 contre le fascisme
05:23 au sein de l'international communiste
05:25 et bientôt à la tête d'une revue, Zangou,
05:28 du nom d'une rivière d'Arménie.
05:30 Espoir du Front populaire,
05:33 enthousiasme pour les brigades internationales
05:36 et les républicains espagnols,
05:38 Missak s'engage.
05:39 Et c'est ainsi que Missak Manouchian trouve l'amour.
05:45 Méliné.
05:48 Méliné, enfant du génocide des Arméniens comme lui.
05:53 Méliné, protégé par l'amitié de ses logeurs,
05:59 les Aznavourians,
06:00 parents de Charles, 10 ans alors déjà chanteur.
06:04 L'amour.
06:08 Malgré le dénuement.
06:09 Ignorer le passé,
06:13 conjuguer le futur, l'amour fou.
06:17 Je vous parle d'un temps que ces gens de 20 ans,
06:22 Missak et Méliné, ont tant aimé connaître.
06:25 Libre en France.
06:29 Ce pays que Missak a choisi, adolescent,
06:32 qui lui a offert des mots pour rêver,
06:34 un refuge pour se relever,
06:37 une culture pour s'émanciper.
06:39 Alors Missak Manouchian hisse haut notre drapeau tricolore
06:45 lors de ses 150 ans de la Révolution,
06:48 en 1939, quand il défile dans le stade de Montrouge.
06:52 Alors, pour servir ce drapeau,
06:55 Missak Manouchian demande par deux fois
06:57 à devenir Français en vain.
07:00 Car la France avait oublié
07:03 sa vocation d'asile aux persécutés.
07:07 Alors, quand la guerre éclate,
07:10 Missak Manouchian veut s'engager.
07:13 Ivre de liberté,
07:16 enivré de courage,
07:18 enragé de défendre le pays qui lui a tout donné,
07:21 tigre enchaîné, selon ses mots de poète,
07:23 dans les prisons où le jette la peur des étrangers,
07:26 la peur des communistes,
07:28 sous les miradors du camp allemand où il est détenu,
07:30 en 1941,
07:32 et où Méliné
07:34 vient contre tous les périls
07:36 lui apporter des vivants.
07:38 Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
07:43 Oui.
07:45 Au prix du choix délibéré,
07:48 déterminé, répété,
07:51 de la liberté.
07:53 Car dans Paris occupé,
07:57 Missak Manouchian rejoint la résistance communiste
08:02 au sein de la main-d'oeuvre immigrée,
08:04 la MOI.
08:06 Il se voulait poète, il devient soldat de l'ombre.
08:11 Plongé dans l'enfer d'une vie clandestine,
08:15 une vie vouée à faire de Paris un enfer
08:17 pour les soldats allemands,
08:18 guerre psychologique pour signifier à l'occupant
08:21 que les Français n'ont rien abdiqué de leur liberté.
08:25 Encore, toujours,
08:28 ivre d'un grand rêve de liberté,
08:31 Missak Manouchian prend tous les risques.
08:33 Lui qui aime aimer se réseau à tuer.
08:38 Comme ce jour de mars 1943
08:42 où il lance une grenade dans les rangs d'un détachement allemand.
08:46 Est-ce ainsi que les hommes rêvent ?
08:51 Oui.
08:54 Les armes à la main.
08:56 Et d'autres sont là,
09:00 à ses côtés,
09:01 parce qu'ils sont chassés de la surface du monde
09:04 et ont décidé de se battre
09:06 pour le sol de la patrie.
09:09 Parce que nombre d'entre eux sont juifs
09:12 et que certains ont vu leurs proches déportés.
09:15 Lembsch Goldberg,
09:17 Maurice Fingerschweig,
09:19 Marcel Rajman.
09:21 Parce que la guerre a volé leurs écoles et leurs ateliers
09:23 dans ce Paris populaire et ouvrier
09:25 où le Français se mêle à l'italien ou au yiddish.
09:30 Parce que les forces de haine ont volé leur passé
09:32 là-bas, en Arménie,
09:35 tel Armenak Manoukian.
09:38 Parce que ce sont les femmes qui veulent œuvrer
09:41 pour l'avenir de l'homme, comme Méliné,
09:43 comme la Roumaine,
09:45 Golda Bansic,
09:47 et comme tant d'autres.
09:49 Armes et bombes qu'elles acheminent sans soupçon,
09:52 filatures qu'elles accomplissent sans trembler.
09:57 Parce qu'ils sont une bande de copains,
10:00 à la vie, à la mort.
10:03 A l'âge des serments invincibles,
10:06 tel Thomas Elek, Wolf Vashbroth,
10:09 une belle équipe comme sur un terrain de football,
10:12 Panache de Rino Della Negra,
10:15 jeune espoir alors du Red Star.
10:18 Parce qu'ils ont vu mourir la liberté dans l'Italie de leurs parents,
10:21 comme Antoine Salvadori,
10:23 Cesare Luccarini,
10:25 Amedeo Ucelio,
10:27 Spartaco Fontano.
10:29 Parce qu'ils ont vu
10:32 les hommes de fer
10:34 s'emparer de la Pologne et persécuter les Juifs,
10:38 comme Jonas Gueduldig,
10:41 Salomon Shapira,
10:43 Slama Grivac.
10:46 Parce qu'ils sont pour beaucoup
10:49 des anciens des brigades internationales en Espagne,
10:52 pays de Celestino Alfonso,
10:55 et pour qui sonne le glas ?
10:58 Pour les Polonais, Joseph Epstein
11:01 et Stanislas Kubacki.
11:03 Pour les Hongrois, Joseph Boksov
11:06 et Emmerich Glas,
11:08 eux les experts en sabotage
11:10 au fardeau de dynamite.
11:13 Parce qu'ils ont 20 ans,
11:15 le temps d'apprendre à vivre,
11:17 le temps d'apprendre à se battre,
11:19 ainsi de ces Français refusant le STO,
11:21 Roger Ruxel, Roger Kloarek
11:24 et Robert Wischit.
11:27 Parce qu'ils sont communistes.
11:30 Ils ne connaissent rien d'autre
11:32 que la fraternité humaine,
11:34 enfants de la Révolution française,
11:37 guetteurs de la Révolution universelle.
11:41 Ces 24 noms
11:47 sont ceux-là que simplement, je cite,
11:52 "mais aveuquent tout le cortège
11:55 des FTP et MOI
11:57 trop longtemps confinés dans l'oubli."
12:00 Oui,
12:02 parce qu'à prononcer leurs noms sont difficiles,
12:06 parce qu'ils multiplient les déraillements de trains
12:09 et les attaques contre les nazis,
12:11 parce que ces combattants sont parvenus
12:13 à exécuter un haut dignitaire du Reich,
12:15 les voilà plus traqués que jamais.
12:17 Dans leurs pas
12:19 marchent les inspecteurs de la préfecture de police,
12:23 la police qui collabore,
12:25 la police de Bousquet, de Laval, de Pétain,
12:28 et l'ombre des rafles grandit.
12:31 A l'automne 1943,
12:35 devenus dirigeants militaires
12:37 des FTP et MOI parisiens,
12:39 Missak, Manouchian,
12:41 les presses.
12:43 La fin approche.
12:46 Pour alerter ses camarades,
12:49 rendez-vous fixés avec son supérieur,
12:51 Joseph Epstein,
12:53 un matin de novembre.
12:55 Missak, Manouchian avait vu juste.
12:59 Lui et ses camarades
13:02 sont pris,
13:04 torturés,
13:06 jugés dans un procès de propagande
13:08 organisé par les nazis
13:10 en février 1944.
13:13 Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
13:18 S'ils sont résolument libres, oui.
13:21 À la barre du tribunal,
13:24 ils endossent fièrement
13:26 ce dont leur juge nazi les accable,
13:29 leurs actes, leur communisme,
13:32 leur vie de juif, d'étranger.
13:35 Insolents,
13:38 tranquilles,
13:40 libres.
13:42 Vous avez hérité de la nation
13:46 Vous avez hérité de la nationalité française.
13:48 Lance Manouchian au policier collaborateur.
13:51 Nous, nous l'avons mérité.
13:54 Étrangers et nos frères pourtant,
13:59 Français de préférence,
14:01 Français d'espérance.
14:04 Comme les pêcheurs de l'île de Sein,
14:06 comme d'autres jeunes de 16 ans,
14:08 de 20 ans, de 30 ans,
14:10 comme les ombres démaquies de Corrèze,
14:12 les combattants de Koufra ou les assiégés du Vercors,
14:15 Français de naissance, Français d'espérance,
14:18 ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n'y croyaient pas,
14:21 ceux qui défendaient les Lumières
14:23 et ne se dérobèrent pas.
14:25 Est-ce ainsi
14:29 que les hommes meurent ?
14:31 Ce 21 février 1944,
14:36 ceux-là affrontent la mort.
14:40 Dans la clairière du Mont-Valérien,
14:45 Missak Manouchian a le coeur qui se fend.
14:48 Le lendemain,
14:51 c'est l'anniversaire de son mariage avec Méliné.
14:55 Ils n'auront pas d'enfant,
14:58 mais elle aura la vie devant elle.
15:01 Il vient de tracer ses mots d'amour sur le papier.
15:06 Amour d'une femme jusqu'au don de l'avenir,
15:10 amour de la France jusqu'au don de sa vie.
15:15 Amour des peuples jusqu'au don du pardon.
15:19 Aujourd'hui, il y a du soleil.
15:23 Missak Manouchian est à ce point libre et confiant
15:27 dans le genre humain qu'il n'est plus que volonté,
15:30 volonté d'amour.
15:34 Délié du ressentiment, affranchi du désespoir,
15:38 certain que le siècle lui rendra justice
15:40 comme il le fait aujourd'hui,
15:42 que ses bourreaux seront défaits
15:44 et que l'humanité triomphera.
15:46 Car qui meurt pour la liberté universelle
15:51 a toujours raison devant l'histoire.
15:54 Est-ce ainsi que les hommes meurent ?
15:59 En tout cas, les hommes libres.
16:03 En tout cas, ces Français d'espérance.
16:09 Je ne suis qu'un soldat qui meurt pour la France.
16:12 Je sais pourquoi je meurs.
16:15 Et j'en suis très fier.
16:18 Ces mots seront ceux de l'Espagnol Celestino Alfonso
16:23 juste avant l'exécution.
16:25 Et ce 21 février 1944,
16:30 ce sont bien 22 pactes de sang versés
16:35 scellés entre ces destins et la liberté de la France.
16:39 Pactes scellés par le sang du sacrifice.
16:43 Un peu avant, avec la force que leur laissent
16:46 les mois de torture, ils ont crié
16:48 "Abas les nazis ! Vive le peuple allemand !"
16:52 Conduits aux poteaux, quatre par quatre, les yeux bandés,
16:55 sauf ceux qui le refusent,
16:57 tombés, les corps déchiquetés en six salves.
17:02 Tombés, comme ton bras fusillé en avril
17:06 au mont valérien Joseph Epstein,
17:08 qui, sous la torture, ne donnera aucun nom,
17:11 pas même le sien,
17:13 démontrant jusqu'au bout son courage.
17:15 Tombés, comme ton bras tranché,
17:19 la tête de Golda Banshik, exécutée en mai
17:22 à l'abri des regards dans une prison de Stuttgart.
17:25 Tombés, ils sont tombés,
17:28 et leurs bourreaux voulurent les exécuter à nouveau
17:31 par la calomnie et la propagande.
17:34 Celle de cette affiche rouge qui voulait exciter les peurs
17:38 et qui ne fortifia que l'amour.
17:41 Car les vrais patriotes reconnurent dans ce rouge
17:46 le rouge du tricolore,
17:48 le rouge des premiers uniformes,
17:50 des soldats de 14, le rouge des matins de Valmy,
17:53 le rouge des soldats de 14,
17:55 le rouge des soldats de 14,
17:57 le rouge des soldats de Valmy,
17:59 le rouge du sang versé pour la France
18:01 sur lequel miroit toujours une larme de bleu,
18:04 un éclat de blanc.
18:06 Est-ce ainsi que les hommes, par-delà la mort, survivent ?
18:14 Ils débordent de l'existence par la mémoire,
18:20 par les vers d'Aragon,
18:23 par les chansons,
18:25 par les hauts ferrés de tant d'autres,
18:28 mémoire portée fidèlement par Arsène Tchakarian,
18:31 ancien des FTP-MOI,
18:33 ou par Antoine Bagdikian,
18:35 l'un et l'autre dévoués à honorer d'un même élan
18:38 la résistance des Arméniens
18:40 et la résistance des Juifs en France,
18:43 portée par tant de passeurs inlassables.
18:48 C'est ainsi que les hommes survivent.
18:54 C'est ainsi que les grands hommes en France
19:00 vivent pour l'éternité.
19:03 Entrent aujourd'hui au Panthéon 24 visages
19:11 parmi ceux des FTP-MOI,
19:15 24 visages parmi les centaines de combattants
19:22 et les centaines de soldats,
19:25 24 visages fusillés comme eux
19:29 dans la clairière du Mont-Valérien,
19:32 et qui tous, désormais,
19:37 sont reconnus comme morts pour la France.
19:41 Oui, la France de 2024
19:48 se devait d'honorer ce qui furent 24 fois la France,
19:52 le 24 recueillement,
19:53 dans l'esprit des jeunes Français
19:55 venus ici pour songer à cette autre jeunesse passée,
19:59 avant elle, étrangère, juive, communiste, résistante,
20:06 jeunesse de France,
20:08 gardienne d'une part de la noblesse du monde.
20:12 Misak Manouchian,
20:20 vous entrez ici en soldat avec vos camarades,
20:24 ceux de l'affiche du Mont-Valérien,
20:28 avec Golda, avec Joseph
20:31 et avec tous vos frères d'armes morts pour la France.
20:36 Vous rejoignez avec eux les résistants au Panthéon.
20:41 L'ordre de la nuit est désormais complet.
20:48 Misak Manouchian,
20:50 vous entrez ici toujours ivre de vos rêves.
20:53 L'Arménie délivrée du chagrin,
20:58 l'Europe fraternelle,
21:00 l'idéal communiste, la justice, la dignité, l'humanité,
21:05 rêves français, rêves universels.
21:09 Misak Manouchian,
21:12 vous entrez ici,
21:15 avec Mélinée,
21:18 en poète de l'amour heureux.
21:22 Amour de la liberté,
21:25 malgré les prisons, la torture et la mort.
21:29 Amour de la France,
21:31 malgré les refus et les trahisons.
21:34 Amour des hommes, ceux qui sont morts
21:37 et ceux qui sont à naître.
21:42 Aujourd'hui,
21:44 ce n'est plus le soleil d'hiver sur la colline,
21:49 il pleut sur Paris
21:53 et la France reconnaissante vous accueille.
21:59 Misak et Mélinée,
22:05 destins d'Arménie et de France,
22:11 amour enfin retrouvé.
22:14 Misak, les 23,
22:18 et avec eux tous les autres,
22:22 enfin célébré.
22:25 L'amour et la liberté
22:30 pour l'éternité.
22:33 Vive la République, vive la France.
22:38 Vive la France.
22:41 (...)
22:44 (...)
22:47 (...)
22:50 (...)
22:53 (Applaudissements)
22:56 (...)
22:59 (...)
23:02 (...)
23:05 (...)
23:08 (...)
23:11 (...)
23:14 (...)
23:17 (...)
23:20 (...)
23:23 (...)
23:26 (...)
23:29 (...)
23:32 (...)
23:35 (...)
23:38 (...)
23:41 (...)
23:44 (...)
23:47 (La Marseillaise)
23:50 (...)
23:53 (...)
23:56 (...)
23:59 (...)
24:02 (...)
24:05 (...)
24:08 (...)
24:10 (...)
24:13 (...)
24:16 (...)
24:19 (...)
24:22 (...)
24:25 (...)
24:28 (...)
24:31 (...)
24:34 (...)
24:37 (...)
24:39 (...)
24:41 (...)
24:43 (...)
24:45 (...)
24:47 (...)
24:49 (...)
24:51 (...)
24:53 (...)
24:55 (...)
24:57 (...)
24:59 (...)
25:01 (...)
25:03 (...)
25:05 (...)
25:07 (...)
25:09 (...)
25:11 (...)
25:13 (...)
25:15 (...)
25:17 (...)
25:19 (...)
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25:31 (...)
25:33 (...)
25:35 (...)
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25:43 (...)
25:45 (...)

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