Résumé AAPPMA Quiévrechain Crespin
(Pêche avec "LES AMIS DE LA GAULE")
Présentation du TEAM USVC 2024
(Cyclo-cross et route)
Retour sur les "NUITS DE LA LECTURE"
La Romancière Camille DUWEZ - DESIGNE COUPABLE Publiwiz
(Pêche avec "LES AMIS DE LA GAULE")
Présentation du TEAM USVC 2024
(Cyclo-cross et route)
Retour sur les "NUITS DE LA LECTURE"
La Romancière Camille DUWEZ - DESIGNE COUPABLE Publiwiz
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TVTranscription
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00:44 Bonjour à toutes et à tous, dans l'info majeure de cette fin février,
00:48 la route RD 934 entre Crépin et Quivencel sera barrée du 19 février au 8 mars prochain.
00:54 Je vous laisse donc avec le résumé de l'assemblée générale de l'APPMA Crépin-Kiévre-Chin,
00:58 ce sont nos amis pêcheurs, et nous aurons aussi la très belle présentation du team USVC 2024,
01:03 qui a eu lieu dernièrement à la salle des fêtes, là ce sont nos amis cyclo.
01:07 Et enfin un dernier retour sur les nuits de la lecture à Crépin avec la romancière Camille Duwez,
01:12 une bien bonne bimensuelle 204, et donc à bientôt sur Crépin Télévisions.
01:16 *musique*
01:38 Alors l'APPMA de Kévre-Chin Crépin, comme tous les ans, garde des objectifs proches des citoyens de Kévre-Chin Crépin et des jeunes,
01:52 avec son atelier pêche nature. L'année va commencer de la pêche à la truite au mois de mars, le 9 mars,
01:59 et ici nous tenons notre assemblée générale pour donner les modifications qui ont été actées dans l'arrêté préfectoral 2024.
02:13 *musique*
02:19 Cette année avec le CIMEA nous avons mis un barrage flottant dans l'Ogneau, au niveau du pont de l'Arière,
02:27 et le 24 février à 10h au matin nous allons enlever le barrage flottant, ramasser les ordures qui existeront,
02:34 et du coup à partir de 9h on va organiser un petit nettoyage sur les édics.
02:40 Et on se regroupera tous à 10h au pont pour enlever le barrage flottant.
02:45 Et après aux participants il y aura un petit pot. Voilà.
02:51 *musique*
02:55 Pour Crépin, bien sûr nous aurons notre journée de pêche le 9 mai, ça doit être ça,
03:03 avec l'appui de la municipalité de Crépin, et on fera aussi des actions auprès des jeunes au moulin de Crépin.
03:13 Nous espérons avoir toujours autant de pêcheurs, ce qui fait vivre l'association et qui donne de la vie dans les communes.
03:20 *musique*
03:24 Dans l'étang du parc, on vient de faire un déversement à hauteur de 2495€.
03:30 Il y a 200kg de carton, 50kg de retenche, 50kg de tanche, 50kg de carassin.
03:39 Petite évolution par rapport à 2022, on n'a pas mis de brochet cette année,
03:46 parce qu'il y en avait suffisamment, donc les prochaines on pensera en mettre de taille conséquente.
03:51 Et il a été introduit des carassins de taille conséquente aussi pour augmenter le plaisir de la pêche.
03:56 On n'a pas mis de petits carassins, des carassins de taille, je ne sais pas combien,
04:02 1kg 800g.
04:06 *musique*
04:10 *rires*
04:11 Il faut bien dire là-dessus, oui c'est vrai qu'il y a eu un petit malaise de ce niveau-là,
04:16 à cause de la chaleur je pense. Donc on a préféré quand même, vu qu'il commençait déjà à y avoir des vidéos sur internet,
04:26 on a préféré quand même de fermer quelques jours.
04:29 Ça peut durer longtemps je crois, il y a eu des contrôles aussi faits par la Fédération.
04:34 *musique*
04:34 Il faut bien savoir que la Fédération reverse beaucoup d'argent à la PP, enfin le trésorier en parlera certainement.
04:43 Ça permet à l'association évidemment de pouvoir remettre des trésors dans la rivière.
04:50 Et la somme n'est pas négligeable, parce que c'est au niveau de, comment dire, une autre de pêcheur.
04:58 Alors plus vous avez de pêcheurs, plus vous touchez de l'argent de la Fédération,
05:01 ce qui fait que certaines années, les PMA touchent quand elles sont importantes.
05:04 Et Guébrouchan est parmi les plus, les meilleurs outils on va dire.
05:08 *musique*
05:20 Concernant les cormorants, écoutez, c'est un nouveau problème qui arrive du fait de la prolifération de ces fameux cormorants
05:29 qui viennent piller nos rivières et nos plans d'eau.
05:33 Des décisions devront être prises à mon avis dans les années futures,
05:37 mais ce qui bloque actuellement, c'est surtout la directive européenne
05:40 qui nous interdit de tirer les cormorants ou de les tuer. Voilà.
05:45 *musique*
05:55 Alors pendant, on va dire, une trentaine d'années, l'État a toujours eu de l'eau parce qu'il y avait un vivier.
06:04 Oui, je me souviens.
06:05 Et donc pour alimenter le vivier, la pompe tournait tous les jours.
06:14 Et donc il y avait de l'eau dans l'État.
06:17 Et on n'avait donc pas remarqué qu'il y avait, on dirait, un problème de fissure ou de fuite d'eau.
06:25 Mais ici, il y a, on va dire maintenant, il y a combien...
06:30 Quand on a supprimé le vivier, il y a plus de 6 ans, parlons 8 ans.
06:35 On a... La mairie a restructuré.
06:38 On a fait... Elle a fait enlever le vivier qui existait.
06:43 Et automatiquement, la pompe n'avait plus lieu de fonctionner tous les jours.
06:48 Et là, on a tout de suite vu l'effet.
06:51 C'est que l'eau, à peu près, l'été, l'eau, elle baisse de 7 à 8 centimètres tous les jours.
07:01 Et on va dire, on peut remercier quand même la mairie de Québec-Rochard qui s'occupe de la pompe.
07:07 Et on va dire, M. le maire qui donne l'autorisation de remettre de l'eau.
07:16 Mais c'est récurrent. Donc l'eau s'en va.
07:19 Je ne pense pas qu'il y ait un trou.
07:23 Je pense que c'est tout le sol, là où a été bâti la structure étang,
07:30 qui est une pochette. Et tout s'en va.
07:33 Au niveau des berges de l'étang du Quai Vrechin,
07:44 la Fédération avait investi beaucoup d'argent et avait fait des travaux
07:50 pour stabiliser les berges et rendre les berges accessibles aux pêcheurs.
07:56 Malheureusement, les travaux qui étaient censés être écologiques,
08:01 avec une protection des berges, avec de la toile et des plantes,
08:08 malheureusement n'ont pas fonctionné, apparemment.
08:11 Donc ce sera un projet à revoir, peut-être dans les mois futurs.
08:23 Nous, la municipalité, on essaie tout le temps d'être prétentieux.
08:29 On soutient tout le temps le club, que ce soit du côté crépin
08:34 ou de l'autre côté, il n'y a pas de problème.
08:39 Maintenant que l'année continue, avec les concours et les festivités,
08:45 je remercie le club de pêche.
08:53 C'est vrai que cette journée du 18 a été exceptionnelle.
08:58 On a eu un temps formidable.
09:00 Beaucoup de monde, bien sûr de pêcheurs,
09:03 mais aussi de gens qui n'étaient pas forcément pêcheurs
09:06 et qui sont venus s'initier, surtout avec l'objet qui était mis à disposition.
09:12 J'ai oublié le nom.
09:14 Le simulateur.
09:15 Le simulateur, je crois que je l'ai mentionné.
09:17 Mais très intéressant et à refaire si possible.
09:20 Ça m'a attiré pas mal de monde et ça m'a intéressé beaucoup.
09:23 Voilà, merci à vous.
09:24 Je vais dire un petit mot.
09:35 Le 30 août et le 20 septembre, sur la commune de Crépin,
09:39 on va organiser un salon des loisirs de la ruralité,
09:41 donc sur la pêche et la chasse, avec plein d'exposants qui seront présents.
09:45 Et aussi la société pêche qui sera aussi présente.
09:48 Voilà.
09:49 Alors à Quai Brochat, on pêche, vu que c'est une première catégorie,
10:02 on pêche la truite, mais il y a aussi du gardon et des carpes.
10:08 À Crépin, là, il y a bien sûr du gardon, des carpes, du brochet,
10:13 des chevennes, des perches, beaucoup de poissons.
10:18 Une rivière très riche en poissons.
10:21 Il faut espérer que cette année, on n'aura pas l'ennui,
10:25 comme les autres années précédentes, de la sécheresse,
10:29 qui handicap la pêche et les rempoissonnements.
10:32 Ça, on ne peut rien faire.
10:33 (Musique)
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10:43 (Musique)
10:45 abonne-toi !
10:49 *musique classique*
10:51 *musique classique*
11:20 Alors tout d'abord bonjour à tous et merci d'être venus aussi nombreux aujourd'hui à la salle des fêtes de Crépin.
11:25 Je remercie monsieur le journaliste, Patrick Mosette, de sa venue aujourd'hui.
11:29 Du coup la saison 2024 pour l'USVC est une année record pour l'USVC.
11:33 Vous allez voir dans un grand diaporama de cette présentation, nous verrons tout le monde la soirée.
11:36 Comme je le fais lors de chaque assemblée générale et présentation,
11:41 j'ai tout de suite commencé par remercier les acteurs de cette saison,
11:44 toutes les personnes, toutes les communes et les sponsors qui nous ont permis de dire que
11:47 la saison 2023-2024 pour l'USVC est une saison pleine de réussite à tous points de vue.
11:53 Donc pour ça merci à tous et je pense que des gens peuvent vous applaudir.
11:57 *applaudissements*
12:02 C'est une grosse année pour l'USVC, notamment en termes de participation.
12:05 On l'a vu, c'est le résumé de notre saison, c'est 1170 participations au club.
12:09 C'est un peu un phénoménal.
12:11 L'USVC est un club organisateur avec de nombreuses courses en 2023,
12:14 vous allez le voir encore en 2024 également.
12:17 On reviendra du coup à nouveau par deux fois à Crépin,
12:19 donc en mai prochain pour la course sur route et en janvier prochain pour un nouveau cyclocross.
12:24 On espère pourquoi pas un magnifique championnat régional dans la municipalité de Crépin.
12:28 Je remercie une nouvelle fois tous nos coureurs, tous les acteurs qui nous ont aidés à passer cette très belle saison
12:34 et j'espère passer encore une meilleure saison pour l'année prochaine.
12:42 Effectivement, deuxième année, encore une belle présentation de l'équipe qui a pris encore des coureurs en plus.
12:48 On est passé à 70 coureurs, avec des nouvelles courses de prévue pour l'année 2024.
12:55 Et puis toujours ce même engouement pour les coureurs.
13:02 On a vu aussi beaucoup de jeunes, j'ai vu des jeunes sur la scène, ça m'a impressionné.
13:09 Un tout petit, on verra sur les images, c'est impressionnant à cet âge-là de faire des courses.
13:16 Et c'est de bon augure pour la suite et pour le club.
13:21 Encore bravo à eux franchement pour l'année qui passe et puis toujours cette même volonté de toujours faire mieux.
13:33 C'est ça, on a vu que dans le temps c'était beaucoup de cyclocross, dans la boue c'était des champs de patates comme disaient les anciens.
13:51 On a évolué justement à l'inversement, nous on a évolué du cyclocross à la route plutôt que pas mal de clubs à l'inverse.
13:57 On a vu également qu'on fait du e-cyclisme maintenant, c'est une grande nouveauté avec des courses virtuelles directement chez soi sur son entraîneur connecté.
14:05 C'est une vraie motivation pour nous de faire perpétuer cette tradition avec le cyclocross, la route et maintenant le e-cyclisme.
14:12 [Musique]
14:38 Moi c'est Clèsanaïs, ça fait 6 ans que je fais du vélo.
14:44 J'ai directement commencé en ufolep, au début j'étais en féminine et ensuite j'ai commencé en 4ème catégorie.
14:51 J'ai fait 2 années en 4ème catégorie et j'ai eu une victoire dont une en échappée toute seule.
14:59 Je l'avais souligné parce qu'elle était dure.
15:02 J'ai eu une échappée avec mon cher collègue Franck, bien mérité.
15:08 Je suis montée en 3ème catégorie, un niveau plus élevé.
15:13 J'ai fait 2ème au championnat départemental sur route et au régional je suis 3ème.
15:20 Là j'ai ce beau maillot que j'ai gagné cet hiver au championnat régional cyclocross à Aulers.
15:26 [Musique]
15:29 Cette année chiffre record, j'en parlais juste avant.
15:32 Cette année l'union sportive Valenciennes Crépin c'est 70 coureurs en termes d'effectifs.
15:36 Donc ça va prendre du temps, vous vous en doutez bien.
15:38 SMS, mail, messenger, whatsapp, appel, ça prend du temps.
15:43 Merci à toute mon équipe duro pour leur investissement durant cette année sportive.
15:47 Chacun et chacune à leur niveau.
15:49 Avec notamment mes parents qui s'investissent tout au long de l'année, également à vous, coureurs.
15:53 Ma compagne également qui doit parfois me supporter à l'approche des organisations, elle va agoler.
15:58 Et pourtant je soutiens beaucoup.
16:00 Ainsi qu'à Lucas qui passe à chaque fois de l'un au moins avec moi sur les circuits de cyclocross pour préparer les circuits.
16:05 [Musique]
16:12 C'est pas possible de dire quelques mots, j'ai trop de choses, trop de souvenirs pour les exprimer là.
16:17 Ça a commencé, Florian vous a défilé, toutes mes occupations autour du vélo.
16:23 C'est vrai que le vélo ça a été une bonne partie de ma vie.
16:26 Et c'est une partie qui continue avec les autres qui arrivent derrière, les jeunes qui arrivent.
16:33 Et la municipalité de Grépin.
16:36 Tout ça fait que le vélo n'est pas terminé pour moi.
16:41 Et je vous remercie à tous pour l'aide que vous nous apportez. Merci.
16:46 [Musique]
17:03 Voilà deuxième invitée de ces nuits de la lecture ici à Grépin.
17:07 Nous sommes avec Camille. Alors on dit "du wez" ou "du wez" ?
17:10 Du wez.
17:11 Du wez ?
17:12 Oui.
17:13 A la Belge ?
17:14 A la Nordique.
17:16 A la Nordique ? A la Nordiste. Camille du wez.
17:20 Voilà. Bienvenue ici aux deuxièmes, enfin deuxièmes, troisième nuits de la lecture.
17:25 Mais c'est la deuxième fois qu'on fait ces nuits de la lecture ici à la médiathèque de Grépin.
17:31 Vraiment dans l'enceinte de la médiathèque. L'année dernière c'était à la salle des fêtes.
17:35 Pour un roman policier, nous l'avons ici, désigné coupable.
17:41 Alors dites-nous tout. Camille, tout d'abord, est-ce votre premier roman et qui êtes-vous exactement Camille du wez ?
17:48 Alors oui, c'est mon premier roman. Je n'aurais jamais imaginé écrire un livre.
17:53 J'étais nulle en français. Je pense que les profs de français seraient assez impressionnés de cette histoire-là.
17:58 Et j'ai écrit ce roman parce que cette histoire m'est tombée dessus.
18:04 Et vraiment, j'ai voulu rendre hommage, j'ai voulu mettre la lumière sur...
18:10 Alors justement, pourquoi cette histoire vous est tombée dessus ? Comme vous dites, elle vous est tombée dessus. Mais expliquez-nous un petit peu.
18:16 En fait, depuis que je suis toute petite, j'ai toujours... J'ai passé beaucoup de temps avec mes grands-parents.
18:21 Et j'ai toujours entendu ma grand-mère dire "toi, tu as de la chance, tu as des parents. Moi, j'ai jamais eu de parents".
18:25 Et cette phrase, vraiment, quand j'étais petite, je me disais "mais c'est super triste, c'est horrible".
18:30 Et donc, on n'a jamais trop parlé. Et puis juste après le Covid, ma grand-mère me dit qu'elle a retrouvé sa soeur biologique quand elle avait 60 ans.
18:39 Aujourd'hui, elle en a 85 et elle me dit "mais j'aimerais bien aller voir ma soeur biologique, j'aimerais bien que tu m'emmènes".
18:44 En plus, elle sait y faire. Elle me dit "parce que peut-être qu'à la prochaine fois, elle sera morte". Je dis "ok, je vais t'emmener, mamie".
18:49 Et donc du coup, je l'emmène et à ce déjeuner-là, elles disent toutes les deux "oui, tu sais, il y a eu un meurtre.
18:57 Notre père, il a été en prison, etc.". Et je me dis "mais c'est quoi cette histoire ?"
19:03 Donc en fait, ma grand-mère a été retirée de sa famille quand elle avait 7 ans, sans explication. Elle n'a jamais su ce qui s'est passé.
19:09 Et à ce déjeuner-là, j'ai le premier élément qui me dit "à priori, ça serait en 1950, quelque chose comme ça".
19:17 Et donc j'ai, en cachette, écrit à La Voix du Nord... — En cachette !
19:21 — ...essayé de trouver des informations pour savoir il s'est passé quoi en 1950 avec ce nom de famille-là.
19:26 — Et alors ? — Et alors, j'ai trouvé... Enfin, La Voix du Nord m'a trouvé 3 articles de presse qui parlaient effectivement d'un crime à Saint-Angoël,
19:33 donc de là où venait ma grand-mère. Donc je vais assez vite faire le lien. Et à partir de ces articles-là, j'ai une date précise.
19:40 J'ai remonté via les archives pour avoir le dossier judiciaire de cette histoire. Et donc j'ai dû prouver que j'avais un lien de parenté avec mon arrière-grand-père, du coup.
19:51 Et une fois que j'ai eu tous ces éléments-là, je me suis pointée aux archives. Et j'aurais dit "ben voilà, j'aimerais avoir ce dossier judiciaire".
19:56 Et ils me l'ont remonté, du coup. Je suis la première personne à l'avoir ouvert.
20:01 Et je suis tombée sur un dossier judiciaire de 2 500 pages, tout écrit à la main, avec des témoignages, des contre-témoignages, des personnages improbables.
20:11 Et je pensais passer 10 minutes là-bas à regarder un résumé. Et pas du tout. J'ai passé vraiment 7 heures à faire des photos de chacune des pages pour pouvoir essayer de comprendre ce qui s'est passé.
20:24 — Donc c'est tiré d'une histoire, en vrai. — Voilà. Et en rentrant chez moi, j'ai affiché toutes ces photos. Mon mur de mon appart parisien, donc petit appart parisien,
20:32 est devenu comme une scène de crime avec des photos. Il y avait les photos du crime. Il y avait les premiers rapports balistiques.
20:38 — Call case ! — Exactement ! Tout premier rapport balistique. Il n'y a pas de test ADN à l'époque. C'est que des ondis. Donc j'ai pris tous les éléments.
20:46 Et quand j'ai eu moi, mon avis sur cette histoire, je me suis dit que je ne peux pas la laisser. Donc j'ai écrit mon roman.
20:53 Donc j'ai raconté quand même à mamie ce que je trouvais. Et j'ai écrit le roman par contre en cachette. — Oui, mamie est là.
20:58 — Ouais. J'ai écrit le roman en cachette. — S'appelle Paulette. — Et puis un jour, je suis arrivée. Je me suis dit : « Tiens, mamie, l'histoire, c'est ça ».
21:05 — Alors là, j'ai Camille, j'ai Paulette qui est juste en face de moi. Effectivement, ça a dû être aussi un choc pour Paulette, je pense, de découvrir cette histoire.
21:16 — Elle avait très peu d'éléments, très très peu d'éléments. Et en fait, c'est une autre génération et une génération qui se disaient
21:24 « Mais que vont penser les voisins si on sait mon histoire ? Qu'est-ce qu'on va dire ? ». Et en fait, nous, notre génération...
21:30 Moi, ma génération, je fais partie de cette génération des réseaux sociaux. On expose notre vie, on s'en fiche. Et je me disais « Mais non, c'est la victime. Il n'y a aucune raison d'avoir honte ».
21:38 Et au contraire, là où je suis contente de ce roman, c'est que de cette histoire dont on parlait jamais et qui même pour moi était un peu difficile à porter,
21:47 de me dire « Moi, j'ai une famille super et tout. Et ma grand-mère a pas eu cette chance-là ». Et en fait, maintenant, c'est devenu une force.
21:54 C'est-à-dire que maintenant, elle sort de la balade avec son roman partout. Et elle le fait dédicacé.
21:59 Paulette est célèbre.
22:00 Et même pour mes amis, tout le monde connaît Mamie Paulette. Tout mon réseau ADFM, tout le monde connaît Mamie Paulette.
22:08 Dans ce roman désigné « Coupable », tout commence chez deux frères qui sont des bouchers. Enfin, il y en a un qui est bouché et l'autre est quinquaillé.
22:18 Mais c'est la même structure. Alors ça a lieu à Mazin-Garbe, si je ne dis pas de bêtises.
22:26 Et la boucherie existe encore.
22:28 Et la boucherie existe encore. Alors justement, le boucher est attaqué par des bandits.
22:35 Il est attaqué au domicile. Alors je vous explique. Le boucher ferme. C'est volé.
22:41 Il s'en va dans la deuxième partie de la structure qui est tenue par son frère, qui est quinquaillé.
22:48 Et les deux frères, en fin de journée, se racontent leurs histoires.
22:54 — Autour d'un verre de vin. On est dans le Nord. — Un peu de charcuterie.
22:58 — Un peu de charcuterie. — Et un peu de charcuterie. Et soudain, surgit deux bandits.
23:03 Qui sont-ils ? Que se passe-t-il ? On ne sait pas. Mais en tout cas, ce qu'on est conscient de par votre description...
23:11 Parce que là, on était parti de Cold Case. Mais là, on est carrément vraiment dans une histoire un petit peu à la Tom Cruise,
23:18 où effectivement, ça canarde à plus savoir quoi en faire. Et effectivement, le boucher... Enfin c'est... Oui, c'est ça.
23:26 — C'est le quinquaillé. — C'est le quinquaillé, pardon. Le quinquaillé est touché par une balle.
23:30 Il s'effondre. Et puis c'est le drame. Voilà. On apprend qu'il est décédé. Et effectivement, son frère est terrorisé.
23:39 Enfin il est complètement paniqué, puisque il se dit « Mais que se passe-t-il ? ». Et voilà.
23:44 Ça parle d'un fait divers qui pourrait paraître anodin et qui, d'un seul coup, va un petit peu partir dans un domaine bien précis.
23:55 Alors on est... Voilà. On est avec Madeleine et Oswald à Saint-Angoëlle... — Exactement.
24:01 — ...dans une famille... Alors expliquez-nous un petit peu qui sont ces gens, puisque quand on dit Saint-Angoëlle,
24:07 quand on dit Pas-de-Calais, quand on dit Nord, on parle effectivement des mineurs de fond. — Exactement.
24:13 — Quelle est donc cette famille de mineurs de fond ? — En fait, c'est une famille mais complètement traditionnelle.
24:17 Il y en avait des milliers à cette époque-là. On est à la Cité 10. Ce sont des grands... Enfin tout le monde a la même structure de maison.
24:26 C'est les mines qui payent le chauffage. Ils attendent désespérément leur quinzaine pour pouvoir finir leur fin de mois.
24:32 Enfin c'est vraiment un univers qui est commun au Nord-Pas-de-Calais. Et cette pauvre famille, elle a...
24:39 Pour arrondir les fins de mois, ils hébergent un jeune homme. Et ce jeune homme, du coup, au lieu d'aller dans les grands dortoirs
24:47 qu'on réservait à l'époque pour les travailleurs, il est chez eux avec cette famille. Il y a une chambre pour les filles,
24:54 une chambre pour les garçons. Les toilettes sont à l'extérieur. D'ailleurs, ça n'est plus le cas depuis très peu de temps, là-bas.
25:01 — Et je trouve ça incroyable. — Et ce qui est incroyable, c'est la description que vous faites de Oswald et de Madeleine
25:08 et de cette vie des mineurs de fonds à cette époque-là. Parce que dans "Désignés coupables", certes, c'est un roman.
25:14 Mais alors vous allez apprendre... Si vous voulez connaître ce qu'est la vie des mineurs de fonds et surtout ce qu'était la vie à cette époque,
25:21 vous avez le roman parfait pour en même temps avoir une mine d'informations, c'est le cas de le dire, sur toute cette aventure.
25:30 Et sur toute cette histoire qui a fait la gloire économique de la France, pas du Nord-Pas-de-Calais, de la France.
25:38 Et alors effectivement, la vie de mineur, c'est le charbon livré. Vous parlez aussi des maisons. Vous détaillez beaucoup les maisons.
25:47 Les fameux naprons, Paulette. Les naprons en dentelle. Là, je vois ma grand-mère du côté maternelle, etc.
25:54 Effectivement, moi j'ai connu un petit peu ça, mais du côté, non pas mineur de fonds, mais sidérurgie. C'est à peu près la même chose.
26:01 C'était lié.
26:02 C'était lié. Et on apprend aussi, effectivement, et ça, ça fera plaisir aux crépinoires, à l'époque, il y avait des colombophiles.
26:10 On connaît ici la société des Franqueurs, les colombophiles locaux. Et c'était la grande mode à l'époque. C'était la grande distraction.
26:17 On peut dire que c'était même l'une des rares distractions.
26:20 Oui, avec le jeu de la grenouille aussi. En fait, ce qui est assez paradoxal, c'est qu'à côté de ça, ils étaient heureux dans leur cité minière.
26:29 Ils avaient plein d'amis. Ils allaient le soir boire un petit... au bistrot. Ils allaient boire au bistrot.
26:35 Ils avaient une vie qui était différente de celle qu'on a aujourd'hui, mais ils étaient parfaitement heureux. C'était une famille simple, mais ils étaient complètement heureux.
26:43 L'idée, c'était... certes, j'ai voulu faire un livre pour raconter cette histoire et faire en sorte qu'elle ne se perde pas.
26:50 Mais il y avait tout un pan historique et un hommage au Nord-Pas-de-Calais qui, pour moi, était essentiel.
26:56 Puisque je viens d'ici, même si aujourd'hui, je vis à Paris. Mais je viens d'ici. J'ai fait mes études dans le bassin minier, donc à Valenciennes.
27:03 Le centre audiovisuel est aujourd'hui à Waller-Saint-Rambert. Donc vraiment, j'ai une attache pour ce milieu qui est forte.
27:10 Et du coup, je veux absolument leur rendre hommage aussi à travers ce livre.
27:13 Alors, ce qui est assez étonnant et ce qui nous relie d'ailleurs à André Mfoula et à Effet Miroir, c'est que les enfants, on avait Paulette, mais on avait aussi Simon.
27:22 On avait Simon, effectivement. On avait ça. C'était assez rigolo, cette façon de faire. Donc, ils étaient six dans la famille.
27:28 Et la manière d'appeler les enfants était assez drôle, puisque c'était Simon, Simone, Paul, Paulette et je ne sais plus les deux autres.
27:35 Mais les deux autres, ça ne marche pas comme ça. Mais vraiment, il n'y avait pas d'attache au prénom comme on a aujourd'hui. Il y avait un enfant.
27:40 On donnait un prénom. Et puis, c'est pas des recherches comme aujourd'hui.
27:45 Tout à fait. C'était des prénoms. C'était donné plus simplement. Enfin, il n'y avait pas des prénoms comme aujourd'hui imprononçables.
27:52 Mais voilà. Mais en tout cas, ce qui est assez étonnant et vous l'avez aussi rappelé, c'est qu'il y avait donc Oswald et Madeleine.
27:58 Alors, Oswald, comment vous décrivez Oswald ?
28:02 C'est un garçon de 45 ans, un peu robuste, qui est un peu sec, mais qui est au fond hyper gentil avec une balafre parce qu'il a eu un coup dans les mines et que du coup, une planche de bois lui est tombée dessus.
28:16 C'est vraiment le nounours, quoi. C'est le nounours.
28:20 Et Madeleine ?
28:21 Et Madeleine, c'est une femme qui, dans les rapports de police, est décrite comme quelqu'un qui a un âge mental de 8 ans.
28:29 Donc quelqu'un qui a un vrai problème d'attention, un problème psychologique.
28:33 Aujourd'hui, je pense que c'est quelqu'un qui serait soigné. Ce n'était pas le cas en 1947.
28:39 Mais c'était une très belle femme.
28:41 C'était une très belle femme.
28:42 Il faut quand même le dire.
28:43 Oui.
28:44 Vous insistez quand même.
28:46 Oui.
28:47 Alors, il y a aussi une autre personne, parce qu'il se passe beaucoup de choses dans votre roman.
28:52 Et notamment, je pense à André.
28:55 Qui est André ?
28:57 André, c'est le méchant.
29:00 André, c'est un jeune homme qui...
29:02 Moi, j'ai noté le boulet.
29:03 Oui, c'est un boulet. C'est ça.
29:05 C'est quelqu'un qui arrive dans les mines, qui commence à travailler dans les mines, qui a fait plein de petits boulots avant, qui va là où il y a du travail, mais qui est fait néant.
29:15 Voilà, quelqu'un qui a existé, en tout cas, dans cette histoire.
29:20 Qui a existé, effectivement. Oswald le dit malsain, vicieux. Il y a de la suspicion de vouloir gagner de l'argent frauduleusement, etc.
29:29 Il est fait néant.
29:30 Et effectivement, suite à ce fait divers, arrive le commissaire de police.
29:38 Une enquête de gendarmerie à Saint-Angoëlle et Mazingarde.
29:43 Commissaire Ségard.
29:45 Oui, le commissaire. En réalité, tous ces prénoms existaient. Ils ont été effectivement modifiés pour plein de raisons.
29:55 Je ne voulais pas avoir de problème avec la police.
29:57 Mais en tout cas, ce personnage arrive. Il veut savoir ce qui se passe. Il a probablement un temps déterminé pour se savoir.
30:06 Et il va très vite essayer d'avoir des conclusions. Il va mettre une pression terrible à ses équipes.
30:14 Alors c'est le vrai gendarme. Vraiment pragmatique, qui va l'essentiel. Vraiment quelqu'un d'efficace, de lucide.
30:24 Un peu froid aussi, mais ce qui détermine sa faculté à pouvoir aller jusqu'au bout de l'énigme.
30:36 D'un côté, on a Madeleine, Oswald, on a les enfants. On va se cantonner à Paulette et Simon.
30:44 Simon va jouer aussi un rôle très déterminant.
30:48 Nous avons donc l'enquêteur de police, qui est effectivement le commissaire Ségard.
30:53 Et nous avons une autre personne.
30:56 Alors ça, c'est vraiment quelque chose qui est très caractéristique de l'époque.
31:01 Le fameux curé-mère.
31:04 Caractéristique, mais en même temps, ça ne devait plus exister.
31:07 Je crois que Saint-Angoël, en 1947, c'est une des six dernières villes en France où il y a un curé-mère.
31:15 Parce que la séparation des pouvoirs a eu lieu en 1905. Il n'y avait plus de raison d'avoir des curés-mères.
31:19 Et ce curé-mère, moi je l'ai beaucoup imaginé. J'ai eu énormément de récits sur lui.
31:25 Des témoignages que j'ai trouvés sur les sites de Saint-Angoël. Il a vraiment existé.
31:29 Et ce curé-mère, il est décrit par toutes les personnes qui l'ont connu comme quelqu'un de méchant. Profondément méchant.
31:37 Et il déteste Oswald et Madeleine. Il les déteste. Ils vivent juste à côté.
31:43 Justement, la question que je poserais, c'est pourquoi les déteste-t-il autant ?
31:47 On n'apprend jamais dans le roman. J'en dis pas plus.
31:50 Mais je me suis posé la question. Pourquoi autant de méchanceté ?
31:53 Si vous lisez dans le roman, je mets quelques possibilités. Je n'en sais rien.
31:57 Je ne sais pas du tout pourquoi il les déteste vraiment.
32:00 Mais la maison d'Oswald et Madeleine était juste à côté du cinéma, du curé-mère.
32:07 Et juste à côté de l'église.
32:09 Donc tout ce que cette famille faisait, le curé-mère le savait et le voyait.
32:14 Donc je pense qu'il y a des choses qui ne lui plaisaient pas.
32:16 Et il ne les aimait pas et il leur a fait savoir.
32:21 Il a été très très loin le curé-mère.
32:23 On apprend aussi les soupçons et le casier judiciaire d'un certain Pierre Hamon.
32:29 - Ou Amon. - Amon.
32:31 - Qui est donc Pierre Hamon ? - Pierre, c'est un autre jeune qu'ils hébergaient.
32:35 - Donc il y en avait deux. - Oui.
32:38 Ce qui est assez marrant, c'est qu'il y a plein de paradoxes.
32:41 Dans tout le dossier judiciaire, il y a des choses qui...
32:43 Il y a des moments où on voit qu'ils sont deux.
32:45 Des moments où ils sont un, Mamie a le souvenir de zéro.
32:48 C'est extrêmement bizarre, mais ça a été certifié par Oswald et Madeleine.
32:53 Il y avait ce jeune homme qui ne voulait pas de mal.
32:57 Je pense que c'était vraiment un gamin perdu de 17 ans qui arrive dans les mines du Pas-de-Calais.
33:03 On lui dit "Vas-y, descends, vas ramasser du charbon, il y va."
33:07 Il essaye d'avoir une vie malgré tout.
33:09 Il est hyper influençable, comme Simon d'ailleurs.
33:13 - Là aussi Simon. - Oui, là aussi Simon.
33:16 Très influençable et, on va dire, le jeune garçon, pas du tout méchant, pas du tout mauvais, mais...
33:22 - Mais... - Non, un peu rancunier, l'aîné d'une famille de six, du coup,
33:26 qui loupe à peu de choses son certificat d'études,
33:29 qui du coup n'a pas de bourse et qui, à cette rentrée-là, ça se passe en septembre,
33:34 au lieu d'aller à l'école comme ses autres camarades,
33:37 il va aller rejoindre les Galibaux et du coup descendre dans la mine très prochainement,
33:41 alors qu'il n'a que 13 ans.
33:43 Et ce gamin, il est jaloux, il est jaloux, il ne sait plus comment faire,
33:48 il a peur du noir, il va se retrouver très bientôt dans la mine, il a peur du bruit.
33:52 Il n'est pas du tout adapté à ce monde.
33:54 Dans cette vie de mineur, ce jeune enfant,
33:57 parce qu'à cette époque-là, on avait besoin d'argent aussi,
34:01 il va devenir un Galibaut.
34:03 Un jeune mineur qui va descendre...
34:05 - Il est tout jeune, Simon, il a 13 ans. - 13 ans.
34:08 Il va descendre dans les profondeurs de la mine
34:12 et c'est passionnant parce qu'on apprend comment ça se passe en bas,
34:16 dans les veines, comme ça.
34:18 - C'est extrêmement étroit. - Voilà.
34:20 Et puis il y a une chaleur étouffante à l'intérieur, etc.
34:23 C'est vraiment un univers dans l'univers.
34:26 Quand on parlait d'extraterrestre, on est vraiment dans un autre monde.
34:29 Dès qu'on descend dans la fosse, c'est une autre planète.
34:32 C'est une autre planète, il fait extrêmement chaud, le taux d'humidité est à 80%.
34:36 Dans la fosse 10-10 bis où ça se passe, du coup à Saint-Goël,
34:40 on pouvait descendre jusqu'à 735 m de profondeur.
34:43 C'est colossal.
34:45 Et ce pauvre gamin a tout sauf envie d'y aller.
34:48 Exactement. Je pense, comme tout...
34:51 Une grosse partie des mineurs à l'époque, c'était père en fils.
34:56 - Et c'était comme ça. - Et c'était comme ça.
34:58 C'est ça qui est bien dit dans votre nom.
35:00 Comme vous dites, c'était comme ça.
35:02 Parce que là où on parlait de pudeur avec André,
35:05 il y avait une pudeur aussi, il n'était pas question de dire non.
35:08 - Non, il ne pouvait pas dire non. - Il ne pouvait pas dire non.
35:11 Il ne pouvait pas dire non, et puis c'est une conversation qu'on a eue avec Mamie beaucoup,
35:15 c'est que si ce drame n'était pas arrivé dans sa vie,
35:18 elle aurait été à la mine.
35:20 Enfin, comme ses autres frères et sœurs qui aussi ont été retirés à leur famille,
35:23 mais il n'y avait pas de réflexion, il n'y avait pas "qu'est-ce qu'on va faire de cet enfant ?
35:27 Qu'est-ce que tu veux faire de ta vie ?"
35:29 Non, c'est ça que tu vas faire de ta vie.
35:31 - C'est ta vie. - C'est ta vie. La mine, c'est ta vie.
35:33 On recoupe toutes les informations,
35:35 et c'est là que notre commissaire va en arriver à la déduction,
35:39 parce qu'il rencontre aussi le fameux curé-mère,
35:42 qui évidemment lui indique que cette famille,
35:45 - Elle est bizarre. - Oswald et Madeleine sont des gens
35:49 qu'ils n'aiment pas beaucoup, mais en même temps, les gens qu'ils accueillent,
35:52 leurs enfants, ils sont étranges.
35:57 Et ce qui est assez rigolo, c'est que quand même dans les vrais documents,
36:03 il dit "il y a eux, mais il y a eux aussi",
36:06 histoire de dire "je ne vais pas leur dire que c'est absolument eux".
36:09 Il dit "il y a eux, et il y a eux aussi quand même".
36:11 C'est qu'on parle aussi d'autres personnages,
36:13 comme Mohamed d'Artibas, et Nouri Djouti, du camp d'Exnoulette.
36:20 Quel est donc ce camp d'Exnoulette ?
36:22 Le camp d'Exnoulette, c'est un endroit où les mineurs isolés,
36:26 parce que l'histoire de la mine, à un moment donné,
36:29 il n'y avait plus assez de mineurs du Pas-de-Calais.
36:32 Ils sont allés chercher les Polonais.
36:35 Les Polonais sont venus, et ensuite, ils sont allés chercher les gens du nord d'Afrique.
36:39 Et ils sont arrivés, mais comme ils étaient isolés,
36:43 qu'ils ne venaient pas avec leur famille,
36:45 au lieu de leur attribuer une maison, comme ces familles du nord,
36:50 on les mettait dans des dortoirs.
36:52 Mais que font-ils ? Qui sont-ils ?
36:55 Ils ne sont pas clairs, ces gens-là.
36:57 Ils ne sont pas clairs, et puis surtout, on les interroge,
37:00 et puis chacun a sa version, et aucune version n'est bonne.
37:03 Aucune version n'est la même, en tout cas.
37:05 Alors, c'est ça qui est absolument hallucinant.
37:08 Ils mettent d'ailleurs beaucoup de temps à retrouver Mohamed d'Artibas.
37:12 Alors par contre, Nouri, Jouti, l'interrogatoire se passe,
37:17 et effectivement, chacun...
37:19 Alors c'est ça qui est absolument stupéfiant.
37:21 Chacun a sa version des faits.
37:23 Mais chacun a une version des faits qui tient la route.
37:27 Et c'est là où ça devient compliqué dans cette histoire.
37:30 C'est-à-dire que, effectivement, c'est un peu une enquête à la maigrée,
37:34 mais à la maigrée où chaque emploi du temps, entre guillemets,
37:38 où chaque dire, tient la route.
37:41 - Ah oui, c'est complètement...
37:43 Ça m'a valu du temps pour essayer de comprendre qui a fait quoi.
37:46 - Ah oui, mais justement, c'est surprenant,
37:48 mais vous l'exprimez bien dans le roman,
37:50 et là, je dis "vous" parce que, effectivement,
37:52 là, c'est à l'auteur que je m'adresse,
37:54 c'est plus à l'ami et au "confident", entre guillemets,
37:58 comme André, c'est vraiment, là, la romancière.
38:02 Là, on est vraiment dans le roman policier.
38:05 Pour ceux qui aiment vraiment les romans policiers,
38:07 c'est vraiment passionnant.
38:09 Le grand alibi, c'est que, en fait,
38:11 ces deux jeunes ne pouvaient pas être véritablement,
38:14 voilà, les "tueurs", entre guillemets, suivant leur dire,
38:17 puisqu'ils étaient au cinéma. - C'est ça.
38:19 - Cinéma du curé-mère. - De la B...
38:21 Ouais, de la B.Laurent, ouais.
38:23 En fait, ce cinéma était en rez-de-chaussée,
38:27 donc chacun dit qu'il était au cinéma,
38:30 chacun a son petit ticket, la guichetière,
38:32 "oui, oui, je les ai vus", etc.
38:34 Et en même temps, la B, le curé-mère,
38:36 dit qu'il ne les a jamais vus,
38:38 ni l'un ni l'autre.
38:40 - Et c'est là que ça se complique.
38:42 C'est là qu'on se dit "mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
38:45 Qui a tué qui ? Mais qu'ont-ils fait, ces jeunes ?
38:48 Puisqu'ils sont quand même allés au cinéma,
38:50 mais sont-ils restés au cinéma ?"
38:52 - Ils étaient intelligents, hein ? Ils étaient intelligents.
38:54 - Oui, très intelligents.
38:56 Puis surtout, j'allais dire,
38:58 il y a de la suite dans les idées,
39:00 mais en même temps,
39:02 voilà, en tant que lecteur,
39:04 on est devant chaque page,
39:06 et puis on se dit "mais c'est qui exactement ?"
39:09 Et qu'est-ce que vous pouvez nous dire,
39:11 notamment sur les dénonciations,
39:13 mais surtout sur le rebondissement ?
39:15 Parce qu'il y a un énorme rebondissement dans cette histoire,
39:18 puisque on apprend que...
39:20 Je crois que c'est André, hein ?
39:22 Tous les soupçons maintenant se portent sur André.
39:25 Voilà, c'est lui,
39:27 on comprend qu'il se passe telle chose,
39:30 que tout revient sur son nom.
39:32 Tout. Absolument tout.
39:34 Et alors, ce qui est assez étonnant,
39:36 c'est que vous vous dites "ça y est, l'histoire, elle est finie."
39:39 "Le roman est fini, ça y est, c'est...
39:41 Voilà, c'est enterriné, c'est André,
39:43 ça ne peut être que lui."
39:45 Eh ben non, pas du tout.
39:47 Pas du tout. Que se passe-t-il ?
39:49 Dites-nous tout.
39:51 Il se passe que...
39:53 Je pense que cette hypothèse n'allait pas trop au QMR.
39:57 Il fait en sorte de dire "ben non,
40:00 ah oui, super votre idée, monsieur Madame et gendarmes,
40:03 mais non, c'est pas ça l'histoire."
40:05 Donc il réinvente une histoire,
40:07 et, j'en dirais pas trop,
40:09 mais ça arrive sur Oswald et Madeleine.
40:12 Complètement.
40:14 Désignés coupables, Camille Duwez,
40:16 Oswald et Madeleine reviennent,
40:18 j'allais dire, reviennent dans le game.
40:20 C'est comme on dirait aujourd'hui.
40:22 Alors pourquoi je dis ça ?
40:24 Je vais pas tout dire,
40:26 mais effectivement,
40:28 les deux personnages qui sont Madeleine et Oswald,
40:31 il va se passer un énorme rebondissement
40:34 à cause d'André, du QMR,
40:36 et effectivement,
40:38 cette famille simple de mineurs
40:41 va se retrouver dans un tourbillon de problèmes
40:45 qui va complètement les submerger, les dépasser.
40:49 Et c'est là où,
40:51 sans dire ce qui va réellement se passer,
40:54 mais c'est là où, vraiment,
40:56 moi j'ai été impressionné,
40:58 c'est-à-dire que
41:00 on va se retrouver dans une cour d'assises.
41:03 Voilà. On va vraiment se retrouver dans une cour d'assises,
41:06 et écoutez bien, parce que ça c'est extrêmement important,
41:09 on va se retrouver dans une cour d'assises
41:11 avec des enfants qui vont être placés,
41:13 je suis obligé de le dire,
41:15 mais à l'assistance publique,
41:17 et effectivement, des inécoupables,
41:19 c'est le titre parfait.
41:21 Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus mièvre,
41:24 d'un peu plus convenu, pas du tout.
41:26 Et quand j'ai appris,
41:28 puisque je l'ai appris plus tard,
41:31 que Paulette était en fait
41:33 cette mamie qui est là devant moi,
41:36 effectivement, Paulette,
41:38 venez un peu avec nous encore un petit peu de milieu,
41:41 dites-nous tout, Paulette.
41:43 Quand vous, vous avez lu le bouquin,
41:45 ou quand votre...
41:47 - Petite fille ?
41:49 - Votre petite fille vous en a parlé,
41:51 qu'est-ce que vous en avez pensé ?
41:53 - Elle m'a demandé si je pouvais faire le bouquin,
41:56 et moi je connaissais,
41:58 j'ai mis toujours une barrière.
42:00 Le jour où on m'a enlevée de ma famille,
42:03 je me suis retrouvée dans une cour de pièces,
42:06 il y avait une pendule,
42:08 après on est transférée dans un autre endroit,
42:13 après on est transférée dans un autre endroit,
42:18 on est quatre,
42:21 il y a des dames qui arrivent,
42:24 le directeur très gentil,
42:26 ça me fait penser à l'esclavage des Noirs,
42:31 le directeur dit, laquelle vous choisissez ?
42:35 Ça m'a fait penser à ça, ça m'a marquée.
42:40 Et j'ai toujours mis des barrières,
42:43 des barrières, en pension,
42:45 jamais se confier,
42:47 pas pouvoir avoir de courrier.
42:50 Et quand l'histoire s'est passée,
42:53 je suis partie dans cette famille,
42:56 et cette histoire, je l'ai su avec Camille,
42:59 elle est passée dans les journaux,
43:02 donc je ne comprenais pas,
43:04 parce que ces gens-là me disaient toujours,
43:07 tu dis que tu ne sais rien,
43:09 parce qu'on allait à l'école,
43:11 les gens prenaient les journaux certainement,
43:14 donc moi je disais toujours, je ne sais rien.
43:17 Donc je ne savais rien,
43:19 je n'ai jamais rien parlé,
43:21 je n'ai jamais rien dit,
43:23 mais je n'ai jamais parlé à mes enfants,
43:25 regarde, j'ai un fils de 62 ans,
43:27 il ne connaissait pas mon histoire,
43:29 il l'a connue avec le livre,
43:31 il a regardé tout en moi,
43:33 et lorsque Camille l'a fait,
43:35 il y a eu comme une délivrance,
43:38 je crois que je suis revenue au monde,
43:46 à cette période-là,
43:49 et puis alors, ça m'a fait un bien immense.
43:53 Et alors ce qui m'a fait le plus plaisir,
43:56 c'est qu'il y a 15 jours,
43:58 on est allé à l'endroit où je suis née,
44:00 et on a rencontré des gens,
44:02 parce que Camille m'avait dit,
44:05 l'histoire du maire et du prêtre,
44:08 je ne sais pas si c'est vraiment vrai,
44:11 et on a rencontré des gens,
44:13 un peu plus jeunes que moi,
44:15 qui ont certifié que cette histoire-là,
44:18 c'était vraiment vrai.
44:20 Donc je suis bien.
44:26 Ah ben, vous êtes bien et puis...
44:28 Quand je suis bien.
44:30 Et vous avez une petite fille aussi,
44:32 qui a mis en lumière une histoire absolument extraordinaire.
44:35 Oui, c'est vrai.
44:39 Vous pouvez faire une grosse baisse,
44:41 comme on dit chez les gens.
44:43 Ma famille, mes enfants, mes petites filles,
44:47 comme moi je n'ai jamais rien eu,
44:49 j'ai toujours voulu leur donner une situation,
44:52 mes petites filles, je les ai toujours gâtées,
44:55 je les ai élevées, je les ai emmenées en vacances,
44:57 15 jours par an, à la mer,
45:01 toutes les quatre, j'allais chercher les deux à Toulouse,
45:04 les ramener, on partait,
45:06 et elles ont gardé de très très bons souvenirs.
45:08 Une belle revanche.
45:10 Oui, ah oui, moi c'était ça mes enfants,
45:13 une situation du boulot,
45:15 et ils sont toujours,
45:17 ils n'ont jamais redoublé, mes petites filles non plus,
45:20 et puis je suis satisfaite, je suis heureuse.
45:23 Le reste, vous voyez, j'ai des amis, tout ça,
45:26 mais moi c'était ça qui comptait,
45:29 je ne voyais que ça.
45:31 Donc comme j'y suis arrivée,
45:33 et comme j'ai connu mon histoire il n'y a pas longtemps,
45:36 et bien c'est parfait,
45:38 maintenant je peux mourir tranquille.
45:41 Si ça passe, préférez.
45:43 Elle m'a dit pas maintenant, pas maintenant.
45:46 Et bien merci Paulette.
45:48 De rien.
45:49 Mille merci.
45:50 Je pense qu'on peut applaudir Paulette.
45:52 Un témoignage étonnant.
45:54 Alors, je voulais quand même que Paulette témoigne Camille,
45:58 pour plusieurs raisons.
46:00 La première parce que Paulette est aussi le témoin d'une époque,
46:04 d'une époque qui est complètement révolue aujourd'hui,
46:07 mais d'une époque qui était aussi,
46:10 comme le titre désignait coupable,
46:13 c'est une époque qui était réelle.
46:16 Réelle, vraie et authentique.
46:18 Voilà.
46:19 Il faut quand même rappeler aussi,
46:21 et c'est pour ça que Paulette, le témoignage est important,
46:23 parce qu'on parlait des mineurs,
46:25 notamment la compagnie de béthune,
46:29 de charbonnage de béthune.
46:31 Alors, là aussi j'ai appris des choses,
46:33 parce que si vous lisez ce bouquin,
46:36 et vous allez voir jusqu'où je veux en venir,
46:38 vous apprenez qu'il y a plusieurs types de charbon.
46:41 Alors on a le charbon à coque,
46:44 pour la fabrication du fer,
46:46 et on a le charbon à vapeur pour la production d'électricité.
46:50 Ça je ne le connaissais pas.
46:52 Vous voyez, j'apprends plein de choses.
46:54 Alors pourquoi j'en viens à Paulette ?
46:57 Parce que Paulette, comme vous l'avez dit si bien,
47:00 Paulette non seulement était le témoin,
47:04 mais je pense qu'elle était aussi le témoin un peu effacé de cette histoire.
47:08 C'est-à-dire que Paulette était une jeune fille,
47:11 un enfant,
47:13 et elle s'est retrouvée un petit peu embrigadée dans cette histoire,
47:17 sans véritablement la connaître.
47:19 Ce qui n'est pas du tout,
47:22 c'était vraiment une sorte de...
47:25 Voilà, les non-dits comme on dit,
47:28 c'est-à-dire que vous vous êtes retrouvée à l'assistance publique,
47:31 vous vous êtes retrouvée effectivement dans un environnement
47:35 qui vous obligeait à vous mettre des barrières,
47:38 pour ne pas vous livrer, etc.
47:41 Et puis, ce qui est assez intéressant dans ce témoignage,
47:45 c'est le fait aussi que vous, Camille,
47:47 en tant que professionnelle de l'audiovisuel,
47:51 et c'est là où je voulais en venir,
47:56 c'est que vous n'êtes pas journaliste,
47:58 vous avez fait vos études en audiovisuel,
48:00 vous n'êtes pas journaliste, mais vous avez un regard.
48:03 Un regard de journaliste,
48:05 et je pense que vous avez un petit peu le même regard que le commissaire.
48:09 Parce que je me suis dit, mais Camille,
48:12 elle se situe où, Camille ?
48:14 Je ne parle pas de vous, Paulette, mais elle se situe où, Camille ?
48:16 Parce que vous dites que Camille, voilà,
48:20 elle aime bien sa mamie, etc.
48:22 Mais vous, à quel personnage vous identifiez-vous réellement dans ce roman ?
48:26 - Alors ça ?
48:28 - Moi, j'ai un début de réponse.
48:30 Parce qu'elle ne le dira pas.
48:32 Ne vous inquiétez pas, elle ne le dira pas.
48:34 Et justement, moi, mes soupçons, Camille,
48:37 portent sur le commissaire Ségar.
48:40 - C'est possible.
48:42 - Ah !
48:44 Vous voyez, je mène l'enquête.
48:46 Je mène l'enquête aussi.
48:48 Voilà, sur le commissaire Ségar.
48:50 Parce que je me suis dit, Paulette, j'ai compris à la fin
48:53 qui vous étiez,
48:55 quel était donc ce personnage,
48:57 et voilà, ce sont des personnages réels,
48:59 ils sont vrais, ils sont authentiques.
49:01 Mais je me disais, mais Camille,
49:03 dans ce magnifique roman policier, où se situe-t-elle ?
49:05 Voilà.
49:07 - J'ai essayé de garder le plus,
49:09 alors même si j'ai un affect immense sur cette histoire,
49:12 mais le plus de neutralité possible.
49:14 De tous les doutes que j'ai,
49:16 ils sont dans le livre.
49:18 Tous les moments un peu clés,
49:20 ils sont dans le livre.
49:22 Et à partir du moment où on passe au procès,
49:24 le commissaire disparaît.
49:26 Voilà, c'est ça. Après, débrouillez-vous.
49:28 - Eh bien, écoutez, moi, je vous encourage
49:31 à aller applaudir Camille Duhaie,
49:34 désignée coupable.
49:36 On peut l'applaudir, messieurs, dames ?
49:38 Je crois qu'il a un grand...
49:40 Alors, désignée coupable,
49:42 inspirée d'une histoire vraie, librement adaptée.
49:44 "Si on te demande, tu réponds que tu ne sais pas."
49:48 Et je pense que c'est la phrase clé,
49:50 vous l'avez bien résumée.
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