Pascal Praud et vous : Les maîtres de cérémonie des César «sortent à plat», raconte Olivier Benkemoun

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Transcript

00:00 Jean-Pascal Zaddy, il est acteur et réalisateur, il est maître de cérémonie ce soir et il parle de l'atmosphère qui existe dans la salle.

00:06 - Moi spécialement c'est tout ce que j'adore. Moi ce qui m'intéresse

00:11 c'est des gens qui sont pas là pour rigoler et qui ont réussi à faire rigoler.

00:15 C'est pour... c'est la raison pour laquelle moi les trucs de stand-up et tout je suis pas spécialement fan, parce que les gens ils viennent

00:21 pour rigoler. Moi ce que j'aime c'est être devant

00:25 devant un parterre, on va pas dire hostile, mais bon ils sont pas là pour rigoler et tout. - Aller chercher le public quoi.

00:30 - Voilà j'adore ça, aller chercher le public, aller faire rire les gens qui sont pas là pour rire. Quand tu vois le petit sourire

00:36 sur le visage de quelqu'un qui était vraiment pas là pour ça, c'est vraiment mon truc

00:41 à l'arrêt de bus, dans le métro ou à la boulangerie ou à Franprix avec la caissière. Pour moi c'est un challenge

00:47 d'aller chercher les gens qui sont pas là pour rire. - Jean-Pascal Zaddy, vous avez vu vous hier

00:53 les coulisses et les répétitions. - J'ai vu quelques répétitions.

00:56 - A l'Olympia. - Oui, ils étaient tous les deux.

00:59 Et

01:02 c'est écrit, c'est un petit sketch, c'est amusant, ils sont là pour se faire plaisir.

01:06 Alors pendant les répétitions on se fait plaisir, on s'amuse, on regarde, on regarde le test etc.

01:10 Le soir quand vous êtes face à une salle qui flippe pour certains, qui a peur, qui attend, c'est pas la même chose, qui est éclairée.

01:16 Qui est éclairée. La salle de l'Olympia, le public est éclairé. Et les gens parfois attendent plutôt le César, la remise des scènes,

01:22 savoir s'ils vont la voir, s'ils vont pas la voir. - Il y a combien de jours de répétition ? - Il y a une semaine.

01:27 Une semaine de mise en place des décors,

01:31 mise en place des duos, ils sont 16 sur scène, donc il faut mettre...

01:36 ça dure pas cinq minutes. - Qui est-ce qui réalisera ce soir ?

01:39 - C'est Franck Broca qui réalise pour la troisième année consécutive

01:43 un réalisateur qui a fait César Macanel + et Cédric. - Bon, et il n'y a plus un seul maître de cérémonie comme il y avait dans le temps,

01:50 il y avait Antoine de Cône, ou Isabel Forestier. - Oui, mais il y a une

01:54 présidente d'honneur, Valérie Lemercier, qui ne va pas se contenter d'être une présidente ce soir,

02:00 qui a prévu des petites choses, des petites surprises. Ce sera d'ailleurs la première fois qu'une présidente fera peut-être des sketchs.

02:06 - Et on se souvient de l'entrée en scène

02:09 de Valérie Lemercier sur la musique de Kassav, je crois,

02:14 et qui avait été un des grands moments des Césars, et elle avait dit "bonjour mes chéries", elle s'était arrêtée au milieu de la

02:20 musique et c'était prodigieux parce qu'il fallait vraiment y aller quoi, il faut être au premier degré dans les Césars,

02:26 il ne faut pas être au second degré, il faut y aller comme ça, tout jeter, tout donner,

02:31 et c'est pas facile forcément, parce que la salle, c'est pas qu'elle est hostile la salle, c'est que je dirais qu'elle est blasée.

02:36 Souvent, forcément, c'est les gens du métier... - Elle est stressée aussi !

02:39 - Oh, le stressé, ils sont pas...

02:41 - Vous êtes là pour recevoir un prix, si vous êtes là, c'est pour être dans la compétition,

02:48 sinon vous venez pas, vous faites comme Nioum Nioum, vous dites "j'y vais pas, ça m'intéresse pas, on met pas les gens en compétition",

02:52 donc il faut donner tellement d'énergie, ils sont crevés, ils sont lessivés, que ce soit Florence Foresti,

02:58 tous ceux qui ont fait ce boulot de maître de cérémonie sortent à plat.