Raphaël Varane se livre sur la suite de sa carrière

  • il y a 7 mois
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Transcript
00:00 La Champions !
00:02 20 titres, qu'est-ce qui te fait courir encore ?
00:12 La passion du jeu, la passion du football, le fait de toujours repousser ses limites.
00:18 Je pense que c'est ce qui me caractérise.
00:21 Je pense que depuis tout petit, c'est comme ça que je fonctionne.
00:24 Quand on atteint un challenge, il y a le suivant derrière.
00:27 Il faut toujours chercher à s'améliorer, à progresser.
00:30 Quand on a gagné 4 Ligues des Champions, 1 Coupe du Monde, la plus belle émotion c'est laquelle ?
00:39 La Coupe du Monde. Il n'y a pas d'égal.
00:42 La Coupe du Monde, c'est très spécial parce que c'est pour son pays.
00:48 On a vraiment le sentiment de jouer, pas seulement pour soi ou pour l'équipe, mais pour des millions de personnes.
00:55 Parmi les 4 Ligues des Champions que tu as gagnées, laquelle t'a donné le plus d'émotion ?
01:01 La décima ? Pourquoi ?
01:04 Parce qu'elle était très très attendue par le club.
01:07 Parce que c'est ma première Ligue des Champions et le scénario est assez dingue.
01:12 Il y avait tout qui était réuni pour vivre des grandes émotions.
01:15 Quand on est à Madrid ou Manchester, on n'a que des gros matchs.
01:20 Il y a gros match et gros match.
01:22 Par exemple à Madrid ?
01:25 À Madrid, j'ai plus de Ligue des Champions que de Ligue 1.
01:28 Tu as plus de Ligue des Champions ?
01:33 Oui, que de championnats espagnols.
01:36 Mais comment tu l'expliques justement ?
01:38 La Ligue des Champions, c'est la montée d'adrénaline. C'est les grands matchs, c'est le grand défi.
01:43 Tu passes au révélateur. C'est-à-dire que ta saison est bonne ou pas bonne.
01:47 C'est un match coupé. Tu passes ou tu sors.
01:50 Les jours avant la Ligue des Champions, l'entraînement n'est pas le même.
01:54 Tu le sens ?
01:56 L'intensité, la tension nerveuse, la concentration, tout est multiplié.
02:01 Tout le monde est plus alerte, tout le monde est plus focus.
02:04 C'est d'autres émotions.
02:07 Les gens ne peuvent pas imaginer ce que c'est la Ligue des Champions.
02:10 On voit souvent des équipes qui font des belles performances en Ligue des Champions
02:14 et le week-end après, trois jours après…
02:17 C'est le défi des grandes équipes. C'est de réussir à gagner le week-end en mettant moins d'énergie sur le terrain.
02:24 Parce que l'énergie, tu ne peux pas la mettre trois jours avant à fond et trois jours après à fond aussi.
02:29 Tu ne peux pas faire un marathon tous les jours.
02:31 J'ai eu des périodes où on a joué classico, Ligue des Champions classico.
02:35 Je peux te dire qu'en une semaine, tu as l'impression d'avoir vécu une vie.
02:40 Tu es épuisé.
02:41 Oui, tu sors de là, tu es rincé.
02:43 Comme lors de la finale de la Coupe du Monde.
02:47 C'est un peu ça.
02:49 Rincé, rinté.
02:51 Pour le coup, j'étais malade, mais c'est un peu la même chose.
02:54 Quand tu repenses au petit Raphaël qui arrive, qui est contacté à l'époque, c'était Zizou qui était conseiller sportif, je crois.
03:05 C'était une période qui était hyper intense pour moi.
03:08 Je passais le bac, j'avais la lutte pour le maintien avec l'ANSE.
03:13 Beaucoup de sollicitations d'agents et de clubs qui étaient intéressés.
03:18 Quand je décroche, je ne fais pas trop attention à ce qu'il me dit parce que j'étais un peu sous l'eau.
03:23 Et quand je commence à reconnaître sa voix et j'entends qu'il me dit « c'est vraiment moi, je suis sérieux ».
03:28 J'attends.
03:30 Là, je ne calcule pas Zizou, il y a un problème.
03:32 Ensuite, je lui demande de me rappeler un autre moment où on puisse discuter et se poser.
03:39 J'étais un peu choqué de ce coup de fil.
03:44 Quand tu arrives à Madrid, tu penses que tu vas rester 10 ans ?
03:50 Franchement, je ne me pose pas la question.
03:52 Mourinho m'avait dit à l'époque « la seule chose que j'attends de toi, c'est de te donner à fond pendant 2 heures, tous les jours.
03:58 Et ne t'inquiète pas, tu vas progresser, tu vas jouer de plus en plus. »
04:01 Et le reste, je m'en occupe.
04:03 C'est vrai ce qu'on raconte avec Cristiano Ronaldo qui t'appelle Varane.
04:07 Et toi, tu lui réponds « moi, c'est Rafa ».
04:10 Oui, c'est vrai.
04:12 Je pense que sur le terrain, il n'y a pas de timidité à avoir.
04:17 Moi, je suis quelqu'un d'assez réservé en dehors, mais sur le terrain, il faut se faire sa place.
04:22 Respecter ?
04:24 Il faut se faire respecter, oui.
04:26 Quand on est jeune, on a à peine une saison et demie en Ligue 1.
04:30 Même pas une saison.
04:31 Même pas une saison, et on se retrouve dans le vestiaire de Madrid.
04:34 L'effet, c'est quoi ?
04:36 Je pense que je suis quelqu'un d'assez réservé.
04:39 Je me suis dit « ne va pas contre ta nature, ne parle pas trop, juste apprends, regarde, observe. »
04:46 Et ensuite, sur le terrain, ne te pose pas de questions et fonce.
04:50 En dehors du terrain, j'apprenais comment être un grand professionnel,
04:54 comment manger, comment faire ses soins, comment prendre soin de son corps,
04:58 comment approcher psychologiquement les matchs.
05:00 Parmi les grands entraîneurs que tu as eus à Madrid ?
05:05 C'est difficile de ne pas dire Zizou, qui en a gagné trois Ligues des champions de suite.
05:11 Il est venu te chercher en plus.
05:14 C'est lui qui est venu me chercher.
05:16 Il a une grande place forcément dans mon parcours.
05:18 Qu'est-ce qu'il avait de différent ?
05:20 Je pense qu'il pensait énormément comme un joueur.
05:25 C'est un gros avantage pour comprendre la psychologie du joueur,
05:30 comment motiver, comment faire progresser.
05:34 Je pense qu'il se sentait encore un peu joueur.
05:37 Et ça lui permettait d'être très proche de ses joueurs.
05:41 Quand tu fais plus de dix ans à Madrid, qu'est-ce qui te pousse à vouloir partir ?
05:48 C'est pas mal de choses.
05:52 Madrid, c'est Madrid.
05:54 J'aime la ville, j'aime le club.
05:57 J'ai tout gagné, je ne peux pas aller plus haut.
05:59 J'ai vécu avec la génération dorée.
06:02 Quel est le sentiment quand on fait partie de la Dream Team à Madrid ?
06:09 Quel est ton sentiment ?
06:11 Mon sentiment, c'est que ça ne peut être que moins bien après.
06:13 Donc quitte à vivre quelque chose de moins bien, je préfère vivre quelque chose de différent.
06:18 Et ne pas rester sur le fait de prolonger l'histoire
06:24 qui pour moi ne pourra pas être mieux que ce que j'ai déjà vécu.
06:27 C'est un choix qui peut paraître, pourquoi pas, surprenant.
06:32 Mais Manchester, ça reste un immense club.
06:35 Connaître la Première Ligue, c'est très différent comme championnat.
06:38 C'est aussi passionnant.
06:40 Tu es tout le temps sous pression.
06:42 Le rythme du match est tout le temps élevé.
06:44 Tout le monde peut battre tout le monde.
06:45 Quand tu parles aux fans, vraiment le côté de la passion du football,
06:50 l'Angleterre, c'est quelque chose de spécial.
06:53 Quels sont les objectifs de Manchester en début de saison par exemple ?
06:56 C'est déjà de se qualifier pour la Ligue des Champions.
06:59 C'est essayer de gagner un maximum de trophées.
07:03 Et puis construire un projet sur du long terme pour enfin avoir de la stabilité
07:08 parce que c'est quelque chose qui manque sur les dernières années
07:10 et réussir à bâtir sur le long terme.
07:14 Cette élimination en Ligue des Champions, forcément, c'est compliqué pour le club.
07:19 Oui, forcément, c'est une déception pour tout le monde.
07:22 Maintenant, je pense que le club est encore en phase de construction.
07:26 Il y a eu du changement aussi au niveau des propriétaires.
07:29 Forcément, c'est aussi une période où on a besoin de stabilité.
07:32 Et aider ce club, cet immense club, à construire ce projet,
07:36 c'est un challenge qui est aussi passionnant.
07:38 Ce n'est pas facile.
07:39 Tu arrives en fin de contrat à Manchester.
07:41 Qu'est-ce que tu voudrais faire plus tard ?
07:43 Je ne sais pas.
07:44 Aujourd'hui, je suis focus sur la fin de saison.
07:48 On a un challenge devant nous qui est d'atteindre le top 4
07:51 pour la qualification en Ligue des Champions.
07:53 Et puis ensuite, l'avenir.
07:55 Cette retraite internationale à 29 ans.
07:59 Explique-moi.
08:02 Tu n'as pas des regrets ?
08:03 Non.
08:04 Non, non, non, je n'ai pas de regrets.
08:07 Quand tu vois, par exemple, la longévité d'Antoine Griezmann,
08:11 moi, je me dis que tu pourrais faire la même chose.
08:14 Non, mais chacun est différent.
08:17 Mon histoire est magnifique avec l'équipe de France.
08:20 J'ai également tout connu.
08:22 On ne se rend pas compte de l'usure, peut-être l'usure mentale.
08:24 Ça fait 13 ans, pratiquement 13-14 ans que tu joues tous les 3 jours.
08:27 C'est ça.
08:28 Je suis arrivé au top niveau très tôt, à 18 ans à Madrid.
08:31 C'est bien, non ?
08:32 Oui, c'est très bien.
08:33 Après, on a connu la génération dorée.
08:35 On allait à chaque fois à la Coupe du Monde des Clubs.
08:38 On allait à chaque fois aux finales de quasiment toutes les Coupes.
08:42 On se battait pour le championnat jusqu'à la fin.
08:44 Déjà, le pic d'adrénaline que tu as pour un top match,
08:48 il te faut quelque temps pour redescendre.
08:51 Mais tu repars, tu remontes.
08:53 En fait, le fait de monter comme ça en termes d'intensité psychologique,
08:57 c'est épuisant.
08:58 Moi, après les matchs, je n'arrive pas à dormir
09:00 parce que tu es encore sous tension.
09:02 Et quand tu commences un peu à redescendre de cette tension,
09:05 tu reprépares le prochain match et tu repars.
09:07 Quand tu regardes les joueurs qui sont au top niveau pendant un moment,
09:10 soit tu as des creux au niveau performance
09:13 où tu es plus performant pendant quelques mois,
09:15 il y a des joueurs au top niveau qui sont moins bons,
09:18 soit tu as la blessure.
09:19 Mais c'est impossible d'être…
09:22 - C'est pas un robot.
09:23 - Oui, voilà.
09:24 Ce n'est pas faisable.
09:26 - Être footballeur, c'est beaucoup de concessions, de sacrifices.
09:29 On n'en parle jamais, pratiquement.
09:31 - C'est énormément de sacrifices.
09:33 Aujourd'hui, ce qui est le plus visible de la part des footballeurs,
09:36 ce n'est pas du tout le travail.
09:38 C'est plus le côté lifestyle.
09:40 Mais pour avoir ce lifestyle, il faut vraiment énormément bosser,
09:44 faire énormément de sacrifices.
09:46 Il y a l'envers du décor aussi.
09:48 Et derrière, il y a beaucoup de sueur
09:50 et beaucoup de remise en cause psychologique.
09:53 Parce que quand tu arrives à un certain niveau,
09:55 tu dois aller plus loin.
09:56 Quand tu vois Cristiano Ronaldo, c'est un bon exemple.
09:59 Même lui a été sifflé à Madrid.
10:01 Tu imagines le niveau d'exigence qu'il y a quand même.
10:04 C'est à la fois un besoin d'avoir la pression,
10:06 parce que c'est ce qui te permet d'être performant aussi,
10:08 à un moment donné.
10:10 Mais si tu n'as pas à un moment donné une soupape de décompression,
10:14 si au niveau personnel, c'est un peu plus compliqué,
10:17 tu peux vite sombrer.
10:18 Et plus ma carrière avance,
10:20 plus j'ai ce besoin justement de...
10:22 Quand je quitte le centre d'entraînement,
10:24 je laisse mes crampons, mon maillot,
10:26 et je ne pense plus au football le reste de la journée.
10:28 Je me souviens, en début de carrière,
10:30 quand l'entraînement était fini, je refaisais des séances vidéo,
10:33 je réfléchissais à ce que je pouvais mieux faire.
10:35 En fait, tu manges football, tu dors football, tu restes...
10:38 Est-ce que ce n'est pas nécessaire quand tu es jeune ?
10:40 C'est ultra important.
10:42 Mais après, tu arrives dans une autre phase de la carrière
10:45 où justement, tu sais ce qui te va bien,
10:48 tu arrives, tu connais ta routine d'entraînement,
10:50 tu sais comment t'améliorer,
10:52 tu sais ce que tu dois faire,
10:54 et après tu as besoin de déconnecter.
10:55 Il y a aussi la vie de famille.
10:57 Forcément, tu es obligé de déconnecter.
10:59 Tu vois tes enfants à un moment...
11:02 C'est ça.
11:03 Mais ce n'est pas toujours facile.
11:05 Quand tu as eu un match difficile, le lendemain,
11:07 tu es encore dans ton match.
11:08 Donc tu peux être en train de jouer avec tes enfants,
11:10 je te dis...
11:12 Là, c'est pas si...
11:13 Tu es encore sous cette tension, en fait.
11:14 Ça dépend si tu es passé à travers ou pas.
11:16 Si tu n'es pas passé à travers,
11:20 ça se passe bien, en général.
11:21 Ça se passe mieux, oui.
11:22 ♪ ♪ ♪
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