• il y a 10 mois

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Transcription
00:00 Quand ta maman te voyait heureuse en France, tu disais que c'était mon chargeur de voir ma maman heureuse comme ça.
00:04 Il faut rappeler que tu es né un été en 78 dans un village marocain, je crois que c'est Bouarfa.
00:10 Bouarfa, peut-être fait 10 jours.
00:11 Voilà c'est ça, avec une bronchiolique très aiguë et un asthme très prononcé.
00:16 Exactement.
00:17 C'est tout ce que tu as eu d'ailleurs dans ta vie, il faut quand même le dire.
00:19 Seulement le village, il faut quand même dire qu'on ne connaissait pas ce genre de maladie.
00:22 Et puis surtout le docteur, il était mécanicien, électricien ?
00:25 Vétérinaire. Il avait l'habitude de mettre au monde des chèvres et des vaches.
00:30 Et quand il m'a vu arriver, il a dit "mais c'est quoi ce truc là ?"
00:32 Et donc voilà, il a dit à ma maman que je ne passerai pas l'hiver.
00:36 C'est ça qui est énorme. Et ta maman bouleversée, elle appelle ton père qui travaille en France ?
00:40 Elle appelle mon père, elle écrit à mon père. À l'époque il n'y avait pas de téléphone.
00:43 Et ton père dit "cet enfant va vivre, je veux le ramener en France".
00:47 Exactement.
00:47 Alors que le médecin du village t'avait condamné en quelque sorte, il t'avait dit que tu ne passerais pas l'hiver.
00:52 Ben oui, il a dit...
00:53 Enfin on ne peut pas lui en vouloir non plus.
00:54 Non, moi je n'en veux pas. C'était les compétences de l'époque.
00:57 Il n'y avait pas de machine, il n'y avait rien.
00:59 Et puis tu dis "moi je suis très touché par ça, parce que moi aussi j'ai aimé mes parents qui ne sont plus malheureusement.
01:04 Je suis fan d'avoir l'admiration de mes parents, pour moi ce sont mes héros".
01:07 Tu dis "ils ont fait de moi ce que je suis, l'éducation, la tolérance, le vivre ensemble, être toujours positif".
01:12 Oui, j'en parle dans mon spectacle.
01:14 Je ne les singe pas.
01:16 Je ne me moque pas d'eux, pas du tout.
01:19 Parce que ça ne serait vraiment pas cool de ma part.
01:22 Moi je n'ai pas grandi dans la misère et compagnie.
01:26 Non, tu as vécu heureux en fait.
01:28 J'ai vécu heureux.
01:29 Alors j'ai souvent cette phrase qui fait rire.
01:30 "J'ai toujours mangé à ma faim, mais jamais ce que je voulais".
01:33 Mais en même temps, je trouverais ça tellement pas honnête de ma part de moquer de mes parents, de moquer de mon père.
01:43 Alors que mon père rentrait crevé du travail, mais il se battait pour qu'on ait des habits et pour qu'on ait à manger.
01:49 Qu'on soit propre sur soi.
01:51 Et qu'on soit propre. Et il nous disait "Ne pensez à rien, pensez que à vos études".
01:55 Tout le reste, je m'en charge.
01:56 J'ai trouvé ça tellement beau.
01:58 J'ai eu la même chose.
02:00 C'est très touchant ce que tu dis.
02:02 [SILENCE]

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