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Laure Lavalette, députée RN du Var, réagit à la visite mouvementée d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture

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00:00 [Musique]
00:05 – Bonjour Laure Lavalette. – Bonjour.
00:07 – Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture hier pour l'inaugurer,
00:10 saoulé, hué, visite perturbée, il y a eu des débordements
00:13 à la veille de la visite de Jordane Bardella.
00:16 Aujourd'hui, est-ce que c'est ce qui pouvait vous arriver de mieux ?
00:19 – Vous savez, moi je suis mieux que par l'intérêt des Français et des agriculteurs,
00:23 donc on n'est pas là pour savoir lequel aura un meilleur accueil.
00:26 Non, je suis un peu atterré, attristé de ce que j'ai vu hier.
00:30 Emmanuel Macron est arrivé tel un bonimenteur,
00:33 relevant un peu ses manches en essayant d'avoir un débat un peu improvisé.
00:37 Je pense qu'il est encore une fois passé à côté des attentes des agriculteurs.
00:42 Je regrette aussi, je pense que pour que les Français aient un éclairage véritable,
00:47 il aurait fallu qu'on ait une vue d'ensemble aussi de la visite d'Emmanuel Macron
00:50 dans ce hall qui était finalement vide.
00:53 Vos confrères ont préféré… – Très largement fermé, c'est vrai.
00:54 – Très largement fermé, vos confrères ont filmé, j'allais dire, ont fait des plans serrés,
00:59 on avait l'impression qu'Emmanuel Macron parlait à des gens,
01:01 alors qu'en fait le hall était vide.
01:04 Il faut savoir quand même que les agriculteurs étaient derrière deux cordons de CRS.
01:07 – Est-ce qu'il a eu raison de rester ?
01:09 – Je pense que c'était la division, encore une fois,
01:10 et d'avoir dressé les Français les uns contre les autres.
01:12 Ces images terribles quand même d'agriculteurs face au CRS marqueront encore une fois…
01:16 – Il leur a parlé néanmoins des heures d'échange autour d'une table.
01:20 Est-ce qu'il a eu raison de rester et d'échanger aussi longtemps ?
01:23 – Autour d'une table, ce n'était pas vraiment ça.
01:25 Au départ, on a eu une espèce de conférence de presse dans un pauvre couloir,
01:29 et après, une espèce de…
01:31 – Il y a eu deux heures d'échange quand même avec des agriculteurs
01:34 venus de l'ensemble des syndicats.
01:36 – Oui, moi j'ai trouvé que ça faisait très bonimenteur,
01:38 ça faisait un peu battleur de foire, si vous voulez.
01:41 Effectivement, c'est un communicant,
01:43 mais c'est un très mauvais président de la République.
01:44 – Il n'empêche, sur le fond, sa principale annonce hier,
01:46 c'est d'aller vers des prix planchés.
01:49 C'est quelque chose que vous soutenez plutôt, ça, les prix planchés ?
01:52 – Parlons-en, et merci de mettre le sujet sur la table.
01:56 En novembre, quand LFI demande à voter les prix planchés,
01:59 toute la majorité d'Emmanuel Macron a voté contre ces prix planchés.
02:03 – Ça, c'était en novembre, mais aujourd'hui, il le propose.
02:05 – Le ministre de l'Agriculture disant que ce serait démago de les mettre en place,
02:08 que ça ne serait pas possible, que de toute façon,
02:10 l'Union Européenne s'y opposerait.
02:12 Moi, j'aimerais bien savoir.
02:13 Emmanuel Macron dit tout, l'inverse de tout, tout est son contraire.
02:17 Le lundi, il est pour les prix planchés, le mardi, il ne les plus.
02:20 Comprenez que les agriculteurs soient complètement perdus.
02:22 Nous, nous avions voté, effectivement, la proposition de loi proposée par LFI,
02:28 effectivement, avec ces prix planchés, parce que, vous savez,
02:30 les revendications des agriculteurs sont simples,
02:32 ils veulent vivre de leur travail, ils veulent vivre d'une juste rémunération.
02:36 Vous ne pouvez pas travailler entre 60 et 80 heures par semaine et rendre de l'argent.
02:39 – Est-ce que, malgré tout, ce n'est pas un risque, ces prix planchés,
02:42 d'avoir des prix, finalement, administrés qui fausseraient un petit peu le marché ?
02:46 – Enfin, je pense qu'il y a urgence, il y a péril en la demeure, pour l'instant.
02:50 Il faut trouver des solutions structurelles et pérennes,
02:53 et ne pas faire ce que fait notre président, en essayant d'avoir des effets d'annonce.
02:59 – Donc, les prix planchés que vous défendiez, ce n'est pas une solution pérenne ?
03:02 – Non, mais bien sûr qu'on les défend, mais ce n'est pas suffisant.
03:04 Vous voyez bien que ça ne peut pas être le seul levier
03:06 pour faire en sorte que les agriculteurs vivent mieux.
03:08 Il faut absolument, évidemment, un moratoire sur les traités de libre-échange
03:12 qui fausse la concurrence, qui mette nos agriculteurs avec une concurrence déloyale.
03:16 Je vais prendre pour que vos auditeurs nous comprennent bien.
03:19 – L'accord avec le Mercosur, par exemple, qui comprend Argentine et Brésil,
03:21 Emmanuel Macron a fait part de son opposition, les négociations sont suspendues.
03:24 – Il a fait part de son opposition, mais non, ça n'est pas suspendu,
03:26 c'est fausse ce que vous dites, au niveau de l'Union…
03:29 – C'est ce qu'affirme le président de la République lui-même.
03:31 – Oui, il affirme aussi, vous savez qu'il n'avait pas invité les soulèvements de la terre,
03:34 enfin, je veux dire, on n'est pas obligé de croire tout ce qu'il dit,
03:36 ça n'est pas parole d'évangile, regardez bien au niveau de l'Europe.
03:39 – Les soulèvements de la terre n'ont pas reçu d'invitation formelle,
03:41 c'est ce qu'ils nous ont expliqué ce matin sur France Info.
03:43 – Il n'empêche que le Mercosur, exactement comme le pacte FITO,
03:46 tout ça, ça continue, le pacte FITO, il y a eu un petit arrêt de quelques jours simplement,
03:51 et les négociations pour le Mercosur continuent, alors que je le rappelle…
03:54 – Non, le pacte FITO, il continue, enfin, c'est le plan éco-FITO,
03:57 il continue mais avec un nouvel indicateur qui ne sera plus un indicateur français,
04:00 mais un indicateur européen, c'était aussi ce que demandaient les agriculteurs.
04:03 – On est très loin d'une première mesure.
04:06 – Pardonnez-moi, mais sur les produits fitosanitaires,
04:08 vous qu'est-ce que vous proposez ? Pas de plan ?
04:10 – On dit qu'il faut que les agriculteurs arrivent à vivre de leur travail,
04:14 il faut sortir de ces normes à outrance et de cette écologie punitive.
04:20 Je vais vous dire, on ne peut pas, pour revenir simplement sur les traités de libre-échange,
04:24 on ne peut pas se satisfaire d'avoir des pommes qui pourrissent sur les vergers
04:27 alors qu'on importe des pommes du Chili,
04:29 on ne peut pas se satisfaire d'avoir des champs d'haricots verts qui sont détruits
04:32 parce qu'ils ne trouvent pas preneur et qu'on importe des haricots du Kenya.
04:36 On ne peut pas se satisfaire qu'on importe de la banane de l'équateur
04:39 qui est cultivée avec des pesticides que nos français de Bois de Loup ne peuvent pas utiliser.
04:47 – Mais pardonnez-moi, quand on pense par exemple du traité avec la Nouvelle-Zélande
04:50 qui a été validé par le Parlement européen au mois de novembre,
04:54 vos députés, vos eurodéputés du RN ont voté contre,
04:57 mais une grande partie des députés de votre groupe, Identité et Démocratie,
05:01 notamment les Italiens de la Lega, ils ont voté pour.
05:04 Donc déjà vous n'êtes pas d'accord entre vous.
05:07 – Non mais vous savez, excusez-moi, quand vous avez des alliés,
05:10 vous n'avez pas forcément exactement les mêmes intérêts.
05:12 – Mais en 2019 votre slogan c'est "ensemble nous changerons l'Europe".
05:15 – Vous êtes allié avec les gens qui ont le maximum de points communs et qui matchent.
05:19 Mais effectivement, ça pose une vraie question, je vais vous dire,
05:21 ce traité avec la Nouvelle-Zélande, quand vous importez 15 000 tonnes de lait en poudre,
05:26 de 18 000 km alors que nos producteurs laitiers ne vivent pas,
05:30 il faut dire aux Français de quoi on parle.
05:34 Il y a un agriculteur sur trois qui gagne moins de 350 euros par mois,
05:38 on a un agriculteur qui se suicide tous les deux jours,
05:41 on a perdu plus d'un million d'exploitations.
05:44 On voit bien que ces traités de libre-échange qui mettent nos agriculteurs
05:48 dans une concurrence tout à fait déloyale ne leur permet pas de vivre.
05:51 Il faut évidemment tout changer.
05:53 – Le contrôle des produits importés, c'est une demande des agriculteurs,
05:57 Gabriel Attal, le Premier ministre d'ailleurs, dit qu'il va y avoir au niveau européen
06:00 l'idée d'un poste pour contrôler tout cela, sur ces prix planchers
06:04 qui font partie de vos idées également.
06:07 Comment est-ce qu'on fait si on ne peut pas le faire au niveau européen,
06:09 on doit le faire au niveau français ?
06:11 Les prix seront certainement plus élevés que nos pays concurrents.
06:14 Qu'est-ce qu'il va se passer ?
06:15 – Je vais vous dire, les prix planchers d'ailleurs…
06:16 – Les distributeurs vont aller chercher des produits moins chers aux Pays-Bas, en Pologne ?
06:19 – Eh bien c'est une vraie question, d'ailleurs regardez,
06:21 on a le problème avec le poulet ukrainien par exemple.
06:24 – Oui mais alors comment on fait ?
06:25 – On va mettre un consommateur à 3 euros, mais parce que justement,
06:26 on voudrait en France une exception agriculturelle,
06:28 et on voudrait inciter évidemment les gens à consommer français,
06:32 mais par exemple, dans la commande publique, moi je vais vous dire…
06:35 – Oui mais pour les consommateurs ?
06:36 – Vous allez voir, j'habite une circonscription,
06:38 moi j'aimerais bien que les écoliers et les aînés dans les EHPAD
06:43 mangent des pommes de terre d'olioule, mangent des tomates de la farlette,
06:46 parce que c'est ça aussi le localisme.
06:48 – C'est déjà possible ça.
06:49 – Non, vous savez bien qu'on est tout à fait entravés par l'Union européenne,
06:51 et ça n'est pas le cas, il n'y a pas de volonté politique
06:54 de mettre du manger français, j'allais dire, dans la commande publique.
06:56 – Emmanuel Macron annonce un renfort des contrôles.
06:59 – Parce que le localisme c'est bon pour notre santé,
07:02 c'est bon pour ce que l'on a dans notre assiette,
07:04 c'est bon pour la planète et c'est bon pour nos agriculteurs,
07:06 moyennant quoi c'est tout à fait gagnant-gagnant.
07:08 – Est-ce que avec ces prix planchers,
07:09 les consommateurs payent plus cher, voire beaucoup plus cher ?
07:12 – Je vais vous dire une fois que vous aurez baissé la fiscalité,
07:14 que vous aurez baissé les normes écologiques complètement absurdes,
07:18 ces écolos dingos, vous allez voir que le prix de production déjà va forcément baisser,
07:22 les agriculteurs pourront avoir des marges qui sont plus grandes,
07:26 parce qu'en fait, encore une fois, on ne demande que ça,
07:28 ils demandent simplement de vivre normalement de leur travail,
07:33 et pour ça il faut absolument sortir de cette concurrence illégale, j'allais dire.
07:38 Et je vous rappelle aussi que tous les traités,
07:40 puisque je vous ai amené les traités de libre-échange,
07:43 le Rassemblement national s'est toujours opposé,
07:45 on a toujours voté contre, la plupart ont même été négociés sans close-miroir,
07:50 on demande à nos agriculteurs de respecter des normes de plus en plus grandes
07:54 qu'on ne demande pas aux agriculteurs…
07:56 – L'absence de close-miroir, c'est la raison pour laquelle
07:59 Emmanuel Macron bloque le traité avec le Mercosur.
08:01 – Ça fait quand même 7 ans qu'il est là, entre-temps ils en ont signé,
08:04 enfin je veux bien penser qu'Emmanuel Macron s'est réveillé,
08:07 qu'il a été touché par la grâce, mais j'en rêverais,
08:09 mais comment pouvez-vous, enfin, il n'imaginait pas de lui faire confiance.
08:13 – D'un mot, ensuite nous allons parler de la guerre en Ukraine,
08:15 mais vous vous dites aux consommateurs français et aux agriculteurs,
08:18 on peut allier revenus pour les producteurs et des prix bas pour les consommateurs.
08:22 – Bien sûr, mais évidemment, et c'est d'ailleurs ça qui va, j'allais dire,
08:26 sortir sûrement tout le monde de la crise, encore une fois,
08:30 ce localisme, se produire, consommer pas très loin,
08:33 retraiter les déchets pas très loin, évidemment que c'est une des solutions.
08:37 On ne peut pas laisser l'agriculture telle qu'elle est,
08:40 soutenir son agriculture, c'est soutenir une identité,
08:43 c'est soutenir un héritage, c'est soutenir une ruralité,
08:45 avec un écosystème, des enfants à l'école du village, tout ça est un tout.
08:49 On ne peut pas faire ce que fait Emmanuel Macron
08:51 et sacrifier notre agriculture sur l'autel de l'Europe,
08:54 ça n'est en tout cas pas du tout le projet que Jordan Bardella
08:57 et nous allons soutenir le 9 juin.
09:00 – Voici les messages que vous allez donc passer aujourd'hui,
09:02 demain et après-demain même, avec la venue de Marine Le Pen
09:04 au Salon de l'agriculture à Paris.
09:06 Laure Lavalette, on se retrouve juste après le Fil info,
09:08 l'essentiel à retenir en ce dimanche avec Sophie Hachen.
09:11 [Générique]
09:12 – 6 interpellations et 8 policiers blessés hier pour la première journée
09:15 au Salon de l'agriculture à Paris, journée marquée par beaucoup de confusion
09:19 et de violence, sur fond de colère dans le monde agricole.
09:22 Emmanuel Macron est malgré tout resté sur place pendant plus de 13 heures
09:25 pour prouver aux agriculteurs qu'ils avaient été écoutés par le gouvernement.
09:29 Malgré son interdiction par la préfecture, un festival de black metal,
09:32 considéré comme proche de l'idéologie néo-nazie, a bien eu lieu hier
09:36 dans une petite commune de l'Isère.
09:38 Selon la mairie, la salle où s'est déroulé l'événement
09:40 avait été louée initialement pour un mariage.
09:43 Une grande manifestation tout à l'heure à São Paulo, au Brésil,
09:46 en soutien à Jair Bolsonaro, l'ancien président brésilien.
09:50 Actuellement au cœur d'un scandale sur des soupçons de tentatives de coup d'État,
09:53 fera d'ailleurs partie du cortège.
09:54 Les organisateurs espèrent rassembler au moins un demi-million de personnes.
09:58 Et puis elle a été fermée depuis lundi, la Tour Eiffel rouvre ses portes au public.
10:02 Ce matin, le mouvement de grève est levé, tous les billets réservés cette semaine
10:06 seront remboursés sur la société d'exploitation du monument
10:09 qui estime une perte d'un million d'euros de chiffre d'affaires.
10:12 Et toujours avec Laure Lavallette, députée Rassemblement National du Var,
10:25 un peu plus d'une semaine après la mort d'Alexei Navalny.
10:28 Le corps a été remis à sa mère, on l'a appris hier,
10:30 mais toujours aucune explication à son décès.
10:33 C'est aux médecins et aux juges russes de faire la lumière sur sa mort.
10:37 C'est ce qu'a demandé cette semaine votre allié italien
10:39 et ami de Marine Le Pen, Matteo Salvini, le patron de la Ligue.
10:44 Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
10:46 Marine Le Pen l'a dit, elle a dit qu'il fallait qu'il y ait une commission d'enquête indépendante
10:50 et qui nous donne les raisons de la mort.
10:53 J'en sais rien, il faut qu'effectivement on arrive à savoir de quoi il est mort.
10:57 Ceci dit, quand vous avez des conditions de détention déjà terribles,
11:00 que vous êtes dans la pire des prisons de la Russie,
11:03 je pense que votre espérance de vie est réduite.
11:06 Encore une fois, on est très tristes pour la démocratie.
11:10 Mais qu'un de vos alliés en Europe fasse disfaire confiance,
11:15 d'une certaine façon, aux juges et aux médecins russes,
11:18 est-ce que ce n'est pas une preuve de naïveté, à minima ?
11:21 Nous, on a demandé une commission indépendante.
11:23 Et effectivement, je ne suis pas sûre que les conclusions qui sortiraient d'un médecin russe
11:27 soient tout à fait transparentes.
11:28 On est bien d'accord sur le sujet.
11:30 Est-ce que Vladimir Poutine est responsable de la mort, selon vous, d'Alexei Navalny ?
11:33 Écoutez, j'en sais rien.
11:33 En tout cas, il a la responsabilité de l'avoir mis dans la pire des prisons qui puissent exister en Russie.
11:37 Vous n'en savez rien.
11:38 Il a la responsabilité, évidemment, de ses conditions,
11:42 d'avoir mis un opposant politique en prison.
11:44 Ça en dit quand même beaucoup.
11:46 Ça en dit quand même beaucoup sur cette façon de faire.
11:50 Et je pense que la liberté dans le monde a beaucoup perdu avec la mort d'Alexei Navalny.
11:56 Marine Le Pen ne s'est pas exprimée précisément sur ce sujet-là.
12:00 Si, si, elle l'a dit.
12:02 Là où Marine Le Pen, en revanche, ne s'est pas exprimée,
12:04 c'est sur les deux ans, hier, de la guerre en Ukraine.
12:07 Alors, c'était bien sûr le salon de la culture, mais effectivement, c'était hier.
12:11 Est-ce qu'il ne fallait quand même pas marquer le coup
12:15 et avoir un message de soutien à l'Ukraine comme l'ont pu l'avoir d'autres chefs de parti ?
12:19 Écoutez, pour avoir passé pratiquement toute ma journée hier devant la télévision,
12:22 je n'ai vu personne parler aux deux ans de l'Ukraine.
12:27 Je pense que Marine Le Pen s'est exprimée tout le temps sur ce conflit.
12:31 Vous avez devant vous celle qui a pris la parole en premier.
12:34 Je suis arrivée un 24 février à 7 heures du matin chez vos concurrents pour une matinale.
12:39 Et on a su pendant la nuit qu'effectivement, l'Ukraine avait été envahie par la Russie.
12:45 Donc, moi, je peux vous dire que nous avons évidemment condamné tout de suite.
12:48 Vous savez à quel point ma famille politique est attachée à la souveraineté,
12:52 à la souveraineté des peuples, à la souveraineté des nations.
12:54 Nous avons condamné systématiquement.
12:56 Nous avons apporté à chaque fois notre soutien à l'Ukraine.
12:59 Je pense qu'il n'y a aucune ambiguïté sur ce sujet-là.
13:03 Alors hier, le président Volodymyr Zelensky a appelé à nouveau l'Occident à fournir de l'aide militaire.
13:09 Est-ce que vous êtes toujours opposé à la livraison d'armes offensives à l'Ukraine ?
13:14 Oui, on est là.
13:14 Est-ce que vous parlez de soutien, mais sans armes offensives ?
13:18 Tout le monde a joué le jeu.
13:20 Je pense que la France est à la hauteur.
13:22 On a demandé aussi des sacrifices aux Français.
13:24 Nous parlions tout à l'heure.
13:25 La France est à la hauteur ?
13:26 Vous dites ce qu'a fait Emmanuel Macron.
13:27 Vous le soutenez plutôt ?
13:29 On a toujours dit qu'il avait eu une relation relativement équilibrée.
13:33 Il avait continué à parler avec la Russie.
13:35 Parce que je pense que là, on en est à deux ans.
13:38 Il y a quand même 500 000 morts.
13:39 Je veux dire, on oublie.
13:41 Enfin, il est temps de faire taire les armes.
13:43 Je pense qu'il faut absolument qu'on trouve une sortie de crise, une sortie de guerre.
13:46 Parce que j'ai peur que sinon, ça s'éternise.
13:49 Mais je pense que ça passera par une conférence,
13:50 ce que demandait Marine Le Pen, une conférence pour la paix.
13:53 J'ai peur que militairement, ce soit encore très long.
13:56 Et quand on dit très long, c'est des civils aussi qui meurent.
13:59 Il faut penser à ce peuple ukrainien qui, depuis deux ans, vit sous les bombes.
14:03 Donc, bien sûr, après, voilà.
14:05 Aujourd'hui, l'Ukraine ne peut pas reposer ses conditions.
14:07 La question est de ne pas être co-belligérant.
14:09 Et effectivement, de donner des armes offensives,
14:11 notamment des canons à longue portée, pourrait poser un souci.
14:16 La Russie est quand même détenteur de l'arme nucléaire.
14:18 Je pense que c'est aussi de la responsabilité de nos chefs politiques
14:23 de ne pas être des vattes en guerre et d'essayer de trouver une solution.
14:26 Mais je vous l'accorde, ça m'a l'air bien compliqué.
14:28 Sauf que faire la paix aujourd'hui, c'est la faire plutôt aux conditions de la Russie.
14:32 Non, on peut s'asseoir autour de la table.
14:34 En fait, c'est la Russie qui est en Ukraine.
14:35 Je pense qu'il n'y aura évidemment pas de paix
14:37 tant que la Russie n'aura pas sorti ses troupes.
14:41 Je ne voulais pas vous couper, mais on a parlé de Vladimir Poutine.
14:43 Juste un mot de Donald Trump, qui est en route plus que jamais
14:46 pour la prochaine élection américaine.
14:47 Il a encore remporté une nouvelle primaire face à sa concurrente,
14:50 Nikki Haley, qui est la dernière cette nuit en Caroline du Sud,
14:54 avec beaucoup d'avance en effet.
14:56 Est-ce que vous vous en félicitez ?
14:57 Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour vous que Donald Trump revienne sur le devant de la scène ?
15:00 Je suis députée française, je suis là pour les intérêts de mon pays.
15:05 Marine Le Pen était allée voir Donald Trump.
15:06 Oui, je me souviens, il y avait effectivement ce côté "America first",
15:09 qui aurait pu être un slogan que nous aurions évidemment aimé transposer aussi en France,
15:15 notamment pour l'agriculture.
15:16 Par exemple, pour l'agriculture, il n'est pas question de poser nos distances.
15:19 Vous savez, chaque État n'a pas d'amis, mais n'a que des intérêts.
15:23 Est-ce que ce serait une bonne nouvelle pour la France ?
15:24 Écoutez, en tout cas, je n'en sais rien, mais moi, si j'étais américaine,
15:27 je serais bien embêtée d'être représentée par un président sénile.
15:31 Ceci dit, il n'y a pas beaucoup de différence d'âge.
15:34 Mais par contre, quand on voit les deux, c'est vrai qu'on se pose la question.
15:36 Voilà, non, écoutez, je n'ai pas d'idée sur la question.
15:38 La seule chose, il a en tout cas une...
15:42 Bon, enfin, je ne sais pas, vous avez Internet comme moi,
15:44 vous voyez bien, quand il parle à des amis imaginaires,
15:47 ou quand il confond, quand il parle de Mitterrand à la place d'Emmanuel Macron,
15:51 je pense que, je ne sais pas si c'est de la sénilité,
15:52 mais en tout cas, il n'a pas l'air quand même au top de sa forme.
15:55 Voilà, ce qu'on peut simplement saluer sur Trump,
15:58 c'est qu'il avait dit qu'il n'y aurait pas de conflit militaire,
16:01 et effectivement, il n'en a pas eu.
16:02 Un tout dernier mot sur certains de vos alliés européens.
16:05 Marine Le Pen a déjeuné cette semaine à Paris avec son homologue du parti AFD.
16:09 Un déjeuner après la colère, justement, de Marine Le Pen,
16:12 puisqu'en novembre, des responsables de l'AFD
16:14 avaient participé à une réunion avec des néo-nazis à Potsdam en Allemagne
16:18 pour évoquer ce qu'on appelle la remigration d'étrangers ou de personnes non assimilées,
16:21 ça veut dire le retour forcé ou non dans leur pays d'origine.
16:24 Est-ce que les explications de votre allié allemand vous ont convaincu ?
16:28 Écoutez, en tout cas, elle s'est engagée à ce qu'il n'y ait pas de remigration.
16:31 Et évidemment, si tel devait être le cas,
16:34 nous serions obligés de réfléchir à ce partenariat,
16:37 parce qu'il ne faut pas que ça contrevienne au programme
16:40 et à la philosophie du programme de Marine Le Pen,
16:44 qui ne parle absolument pas de remigration.
16:46 Nous, on veut maîtriser les flux migratoires, ça c'est certain.
16:48 On veut empêcher la submersion migratoire.
16:50 Et d'ailleurs, ces élections européennes vont être un moment crucial,
16:55 puisque ce sont un peu deux philosophies de l'Europe
16:58 qui vont s'affronter sur l'agriculture, mais aussi évidemment sur les migrations.
17:03 Mais donc vous allez continuer à siéger avec eux ?
17:05 S'ils se sont engagés à ce qu'effectivement il n'y ait pas de remigration, voilà.
17:08 Après, ce n'est pas pour ça que nous n'allons pas être vigilants.
17:10 La confiance n'exclut pas le contrôle.
17:11 Merci beaucoup Laure Lavallette, invitée du 8.30 en ce dimanche sur France Info,
17:16 députée Rassemblement National avec nous sur France Info.

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