Regardez Les auditeurs ont la parole du 26 février 2024 avec Eric Brunet.
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00:00:02 [Musique]
00:00:06 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Éric Brunel sur RTL.
00:00:11 Et c'est François que je salue, les auditeurs ont la parole, il a fait le 3210.
00:00:15 François, bonjour, il a l'air d'être agriculteur, François, c'est bien ça ?
00:00:19 Oui, bonjour Éric, bonjour Agnès.
00:00:21 Est-ce qu'on a bien fait ici au Salon d'agriculture d'accueillir de façon un peu rugueuse
00:00:28 le président de la République samedi lors de l'inauguration, François ?
00:00:32 Eh bien oui, je suis d'accord, on peut résumer par cette citation,
00:00:35 quand on sème le vent, eh bien on récolte la tempête.
00:00:38 Très bien, voilà quelqu'un qui comprend l'hostilité des agriculteurs.
00:00:42 François, vous restez avec nous, vous développerez vos arguments dans un instant.
00:00:45 Tout de suite le rappel des titres, avec vous Agnès Bonfillon.
00:00:48 Les 27, priez de revoir leur copie en matière de PAC, de politique agricole commune.
00:00:52 En ce moment même, les ministres de l'agriculture sont réunis à Bruxelles,
00:00:55 envisagent d'assouplir certaines mesures en pleine colère des agriculteurs.
00:01:00 Colère qui se fait à nouveau entendre ce matin,
00:01:03 des centaines de tracteurs sont en plein cœur de la capitale européenne.
00:01:06 Et ici au Salon de l'agriculture, c'est la filière laitière qui donne de la voix depuis quelques minutes, Virginie Garin.
00:01:12 Ils sont à 50 mètres derrière nous, ils devraient passer dans pas longtemps.
00:01:15 Il y a à peu près 200 agriculteurs de 10 pays différents, avec des drapeaux,
00:01:18 donc de tous ces pays, autour d'une magnifique vache bleue aux couleurs de l'Europe,
00:01:22 avec des petits drapeaux jaunes, et donc ils réclament effectivement des revenus.
00:01:26 Et par exemple, le prix plancher qu'a proposé Emmanuel Macron, eux ils le veulent au niveau européen.
00:01:30 Donc ils sont en train de manifester, vous allez les entendre tout à l'heure.
00:01:34 Ils viendront le voir.
00:01:36 Ils ont des trompettes.
00:01:37 Dans le reste de l'actualité, l'ex-médecin du Sénat a entendu cet après-midi par la police judiciaire,
00:01:42 selon une information RTL, il dit avoir été licencié du palais du Luxembourg
00:01:47 pour avoir révélé une affaire de chantage à la sextape.
00:01:52 Et puis ce soir, une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement se réunissent à Paris,
00:01:56 à l'initiative d'Emmanuel Macron pour réaffirmer leur soutien à l'Ukraine,
00:02:00 deux ans jour pour jour après le début de l'offensive russe,
00:02:03 pratiquement jour pour jour, qui a fait tant de difficultés sur la ligne de front.
00:02:07 On passe à la météo.
00:02:08 Encore un temps agité, Peggy Broch.
00:02:11 Oui, c'est vrai qu'on a encore 6 départements, je rappelle, en vigilance orange cru.
00:02:14 Le Pas-de-Calais, le Calvados, la Charente, la Charente-Maritime, la Gironde et la Dordogne.
00:02:18 Le gros de la perturbation cet après-midi, on va le retrouver entre les pays de la Loire, la Normandie,
00:02:23 l'île de France en remontant vers les Hauts-de-France,
00:02:25 avec du vent de forte rafale sur les bordements jusqu'à 90 km/h.
00:02:29 On retrouvera quelques éclaircies sur la pointe Bretagne et la pointe du Cotentin.
00:02:33 Et puis du vent également dans les terres jusqu'à 70 km/h.
00:02:36 Ailleurs, ce sera souvent nuageux avec des averses intermittentes.
00:02:40 Et on a encore de la neige en montagne, je rappelle, sur le Massif central, sur les Pyrénées, sur les Alpes.
00:02:46 Attention au fort risque d'avalanche également, qui est bien marqué.
00:02:49 Et les températures, elles sont en baisse, comprises entre 7 et 9 degrés près de la Manche,
00:02:54 10 à 12 ailleurs et 16 près de la Méditerranée.
00:02:57 Et on les entend là, les filles.
00:02:58 On entend bien bien la filière laitière qui est en train de manifester, qui arrive devant le studio de RTL.
00:03:05 Vous allez peut-être les avoir avec vous, Eric.
00:03:08 - Je vais vous parler au cœur de l'info. Alors vous savez, moi, je suis très ouvert.
00:03:10 S'ils veulent venir partager le micro, ils sont les bienvenus.
00:03:13 Mesdames, Messieurs, est-ce que vous comprenez que...
00:03:17 D'abord, merci. Merci pour ce rappel d'édit.
00:03:19 - Avec plaisir.
00:03:20 - Merci à vous, Peggy. Et merci à vous, Agnès Bonfillon.
00:03:23 Est-ce que vous comprenez que les agriculteurs échahutaient le président de la République au moment de l'inauguration ?
00:03:28 François, vous m'avez dit "Oui, je vous reprendrai dans un instant parce que je veux entendre vos arguments".
00:03:35 J'ai plutôt entendu des gens qui disaient "Bah non, quand même, c'est le président.
00:03:38 Puisque vous dites que ça vous semble normal, j'écouterai vos arguments".
00:03:42 Tout de suite, je voudrais saluer quand même l'arrivée dans notre studio, au cœur du Salon de l'agriculture de l'Isa Marie.
00:03:46 Bonjour, l'Isa Marie.
00:03:47 - Bonjour, Eric. Bonjour à tous.
00:03:49 - Les messages qu'on a reçus sur le Répond-à-Eux...
00:03:51 - Oui, nous sommes en direct du Salon de l'agriculture. Isabelle y était samedi.
00:03:54 Enfin, elle a tenté d'y aller. Écoutez.
00:03:57 - Je voulais pousser un coup de calme. Nous sommes rendus au Salon de l'agriculture et nous avons attendu une heure et demie.
00:04:03 Donc, du coup, nous avons rebroussé le chemin parce que là, c'est vraiment aberrant.
00:04:06 On voulait aller à un événement, faire un au cœur.
00:04:10 Et il y a des gens qui décident de faire des affrontements. Mais franchement, c'est vraiment pas cool.
00:04:14 - C'était effectivement très agité en samedi pour l'inauguration.
00:04:18 - François pense le contraire. François qui nous a appelés au 3210 pense le contraire.
00:04:21 - Mais Isabelle, elle voulait profiter du Salon de l'agriculture. C'est sûr tout ça.
00:04:24 Et on en parle dans quelques minutes avec vous. 3210 pour réagir.
00:04:27 Sur le Répondeur, toujours un auditeur a souhaité réagir aux images des affrontements.
00:04:32 Mais il s'inquiète des animaux exposés au Salon.
00:04:35 - Les agriculteurs qui sifflent et qui émettent du bruit à proximité d'animaux,
00:04:40 ils lâchent. Et je m'interroge de savoir s'ils ont conscience du mal qu'ils doivent faire actuellement
00:04:46 aux pauvres animaux, qu'ils doivent les stresser. Aiment-ils les animaux ? Je me pose la question.
00:04:51 - Enfin, cette auditrice a aussi un coup de gueule à passer sur la non prise en compte des consommateurs
00:04:57 dans cette crise agricole.
00:04:59 - Il faut que je te laisse un message et que tu fasses un coup de gueule parce qu'on entend toujours
00:05:02 qu'il y a des négociations. On va convoquer les agriculteurs, on va convoquer les syndicats,
00:05:07 on va convoquer les grandes surfaces, on va convoquer nous, les consommateurs.
00:05:11 Alors je soutiens largement les agriculteurs parce que sans eux, on ne serait pas grand-chose.
00:05:16 Mais attendez, je veux dire, la France, elle n'est pas faite que d'agriculteurs, de syndicalistes
00:05:21 ou de gens des gouvernements, ni même des grandes surfaces. On existe aussi.
00:05:25 Alors j'espère que peut-être ce message arrivera à passer. Bonne journée à tous.
00:05:30 - Et le message est passé. Merci à tous. Et pour réagir à votre tour, vous composez le 3210
00:05:35 ou vous nous écrivez sur l'application RTL. Et maintenant, tout de suite, c'est à vous.
00:05:39 Vous avez la parole sur RTL en direct du Salon de l'agriculture.
00:05:43 - On est rejoint par des agriculteurs. On a été faire notre petit marché.
00:05:49 Une éleveuse de moutons, Michèle Baudouin. Bonjour.
00:05:52 - Bonjour.
00:05:53 - Vous êtes dans quel coin de France ?
00:05:54 - Région Auvergne-Aurore-Alpes.
00:05:56 - Dans quel coin ? Où ça ?
00:05:57 - Clermont-Ferrand, dans la chaîne des Puys, inscrite à l'UNESCO.
00:06:00 - Ah, la chaîne, la sublime chaîne des Puys. Pourquoi est-ce que vous êtes au Salon ?
00:06:03 - Je suis au Salon parce que, d'abord, on expose nos brebis des terroirs.
00:06:07 Il y a 49 races en France pour tout un tas de territoires.
00:06:12 - 49 races de brebis en France ?
00:06:13 - Oui, de brebis. Toutes adaptées au territoire sur lequel elles sont nées
00:06:17 et elles ont vécu depuis la nuit des temps. Et puis aussi parce que c'est une rencontre
00:06:20 exceptionnelle pour nos consommateurs citoyens, je referai citoyens.
00:06:24 Et puis aussi, c'est un rendez-vous politique, on ne va pas se mentir.
00:06:27 - Oui, justement, on en parlera, le rendez-vous politique, dans un instant.
00:06:30 Il y a également Jacques qui nous a rejoints. Jacques Rouchosset, vous êtes, monsieur,
00:06:34 le président de Légumes de France, c'est ça ?
00:06:36 - Président du Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes.
00:06:39 - D'accord. Racontez-nous... C'est ici, là ? Le studio d'Hertel est au cœur du pays des légumes et des fruits.
00:06:45 - Vous êtes avec nous, dans notre stand interprofessionnel, ça c'est très bien.
00:06:49 Oui, on montre la diversité au niveau des fruits et légumes, on a cette fameuse tour Eiffel,
00:06:53 on a également toute une communication...
00:06:55 - C'est quoi la fameuse tour Eiffel ? Il y en a qui ne la connaissent pas, la tour Eiffel.
00:06:58 C'est une tour Eiffel de... ?
00:06:59 - Alors, Eiffel, c'est le jeu de mots, F, L, fruits et légumes.
00:07:02 - Ah, la tour Eiffel, d'accord.
00:07:04 - Et là, c'est le monument le plus photographié durant le salon.
00:07:07 - Du salon, ça ressemble à quoi ? Je ne l'ai pas encore vu.
00:07:10 - Vous ne l'avez pas vu, Eric ?
00:07:11 - Je serais l'idiot du village pour tous ceux qui nous écoutent.
00:07:13 - De toute façon, le repère, il est là, elle est tellement grande qu'on ne peut pas la rater.
00:07:17 - C'est une tour en fruits et légumes.
00:07:19 - En fruits et légumes, c'est ça qui est important, qui montre la diversité de ce que l'on fait sur notre territoire.
00:07:23 - Bon, François est avec nous, il est agriculteur.
00:07:25 Vous êtes où, François ? Redites-le à ceux qui nous écoutent et à ceux qui sont dans le studio au salon, François.
00:07:30 - Alors, j'exploite à côté de Louillet, dans le département de l'Eure, en Normandie.
00:07:35 - D'accord, et vous exploitez quoi ?
00:07:37 - Alors, des céréales, et puis j'ai un petit peu de bovins, des vaches laitières et des vaches à laitante.
00:07:43 - Pourquoi vous n'êtes pas venu au salon, François ?
00:07:46 - Tout simplement parce que j'ai du travail et à un moment donné, il faut quand même travailler dans la vie.
00:07:51 J'en aurais bien eu envie, mais après j'y suis déjà allé quand j'étais jeune.
00:07:56 Je connais.
00:07:57 - Vous m'avez dit, il y a une minute, au début, des auditeurs en la parole, je comprends,
00:08:01 que des agriculteurs aient très sèchement accueilli, samedi, le président de la République au salon de l'agriculture, qui venait l'inaugurer.
00:08:10 Pourquoi ?
00:08:11 - Oui, tout à fait.
00:08:12 Tout d'abord, il y a eu l'invitation des soulèvements de la terre au grand débat du salon de l'agriculture.
00:08:17 Effectivement, après un rétro-pédalage, il a déclaré qu'il n'était plus invité.
00:08:21 Je veux bien reconnaître que le président n'est pas l'investigateur des invitations du grand débat,
00:08:25 mais il y a eu quand même des collaborateurs au sein de l'Élysée qui ont jugé bon de les inviter.
00:08:30 Alors, j'aimerais dire à notre président que c'est du sérieux, l'agriculture.
00:08:33 Le grand débat, initié pour fixer le cap de l'agriculture, on ne parle pas de l'organisation du barbecue de la Foiratou de la Saint-Maurice.
00:08:41 Voilà, c'est du sérieux.
00:08:43 On n'invite pas les soulèvements de la terre, une organisation qui ne représente qu'eux-mêmes,
00:08:48 qui n'ont que pour seule manière de s'exprimer, la violence.
00:08:51 Et puis ensuite, ce qui m'a fait bondir aussi, c'est l'intervention de notre président,
00:08:58 qui se targue d'avoir un bon bilan et d'avoir fait de bonnes choses pour l'agriculture.
00:09:03 Alors, il nous parle de la revalorisation des retraites agricoles.
00:09:06 Alors, aujourd'hui, on l'attend toujours, ça.
00:09:08 L'assurance Grell, alors effectivement, il a mis en place des aides pour l'assurance Grell.
00:09:12 OK, les assurances, mais ça reste une charge, ça ne règle pas le problème des revenus.
00:09:16 Et enfin, concernant la loi EGalim, alors il nous explique que c'est formidable.
00:09:21 Sauf qu'au jour d'aujourd'hui, on voit bien qu'EGalim, ça ne fonctionne pas.
00:09:25 On parle même pour l'été d'un projet de loi EGalim 4.
00:09:28 EGalim 1, EGalim 2, EGalim 3, EGalim 4.
00:09:32 Alors, pour l'améliorer, OK, mais ça ressemble grandement à un vieux film
00:09:36 dont la franchise s'épuise au fur et à mesure des années.
00:09:39 Donc voilà, tout ça explique mon amertume.
00:09:43 Et c'est décevant, il est en poste depuis 2017.
00:09:46 Donc voilà, il faut qu'il assume son bilan.
00:09:48 Très bien, François, vous avez été très clair.
00:09:50 Vous avez de façon très efficace exposé vos arguments.
00:09:54 J'adore. Dans un instant, au 3210, d'autres agriculteurs ou consommateurs vous répondront.
00:09:59 Vous aussi, vous avez le droit de parler politique, chers amis agriculteurs, éleveurs qui êtes dans le studio.
00:10:05 À tout de suite.
00:10:06 Les auditeurs ont la parole en direct du Salon de l'agriculture.
00:10:12 Eric Brunet.
00:10:13 Les auditeurs ont la parole sur RTL en direct du Salon de l'agriculture.
00:10:18 Eric Brunet.
00:10:19 Les Français ne sont dupes de rien, ni de l'instrumentalisation, ni du mensonge, ni de la poudre aux yeux.
00:10:24 Le Salon n'est pas un cirque médiatique, ni un cirque politique, ni un cirque militant.
00:10:29 Au fond, les agriculteurs, nos bêtes, nos filières ne sont pas un décor de campagne.
00:10:34 Voilà, c'est le Premier ministre, Gabriel Attal, qui dînait pour l'anniversaire des 60 ans du Salon de l'agriculture hier soir.
00:10:41 Et donc, il y a un côté quand même, je suis désolé les amis, j'ai deux agriculteurs là dans le studio,
00:10:48 Jacques Rouchosset des Légumes de France et Michel Baudouin, éleveuse de moutons du côté de Clermont-Ferrand.
00:10:54 Je ne vous demande pas d'être de droite ou de gauche, etc.
00:10:57 Mais enfin, c'est devenu un rendez-vous politique mondain, que vous le vouliez ou non.
00:11:01 D'ailleurs, les présidents, depuis des années, essaient de battre le record du président précédent,
00:11:05 qui était resté 8 heures, moi je vais rester 9 heures, puis moi 10 heures, puis moi 11 heures, puis moi 12 heures.
00:11:10 Il y a un côté sur-enchaire, un message politique qui fait que ça n'est plus que le rendez-vous des agriculteurs, Jacques.
00:11:17 Oui, alors c'est vrai que c'est le défilé des politiques, en plus quand on est dans des instances où il va y avoir des élections européennes, etc.
00:11:24 On les voit de plus en plus.
00:11:26 Ça vous agace ?
00:11:27 Moi, ça ne m'agace pas. Je vais vous dire pourquoi.
00:11:30 Parce que l'agriculture, c'est déjà une chose politique ?
00:11:33 Il faut savoir faire passer les messages au bon moment.
00:11:35 Est-ce que l'agriculture, c'est politique ?
00:11:37 L'agriculture, ce n'est pas une chose politique pour moi.
00:11:40 L'agriculture doit rester au niveau de la préoccupation de nos agriculteurs.
00:11:44 Si aujourd'hui, on a ces manifestations, si aujourd'hui, on voit un petit peu la colère des agriculteurs, il faut l'entendre.
00:11:51 Et après, il faut qu'on puisse analyser et répondre justement à cette colère des agriculteurs pour pouvoir progresser.
00:11:56 Donc l'agriculture, c'est politique ?
00:11:58 La politique, c'est la gestion de la cité.
00:12:01 Oui, c'est la gestion de la cité.
00:12:03 Alors, écoutez, aujourd'hui, moi, je vais prendre la filière fraisiers-légumes.
00:12:07 Quand vous avez que 50% des produits qui sont effectués sur notre sol, on a une démarche de progrès qui est énorme.
00:12:13 Demain, comment on fait pour progresser, pour atteindre 60% ou 70% ?
00:12:18 Eh bien, il faut vraiment qu'on mette un plan en place, qui a été mis d'ailleurs pour la filière fraisiers-légumes,
00:12:23 le plan de souveraineté des fraisiers-légumes, pour augmenter la production.
00:12:27 Donc, l'agriculture, c'est politique. Donc, il est normal qu'il y ait des politiques qui viennent ici.
00:12:31 Donc, M. Gabriel Attal s'est un peu trompé quand il a dit "c'est la foire des politiques".
00:12:36 Heureusement que les politiques viennent, alors, pour essayer de comprendre ce qui se passe dans les terroirs de France.
00:12:41 Vous savez, il faut expliquer à tous les politiques, parce que c'est vrai qu'on les voit défiler tous, ils ont tous des idées, etc.
00:12:47 Mais il faut savoir leur dire réellement ce que nous avons besoin, ce dont on doit mettre en place,
00:12:53 pour que demain, nous ayons une agriculture compétitive.
00:12:56 – OK. Lucien a fait le 3210. François nous disait tout à l'heure, agriculteur, il nous disait tout à l'heure,
00:13:02 "je comprends qu'Emmanuel Macron ait mal été accueilli samedi pour l'inauguration du Salon".
00:13:07 Qu'en pense Lucien au 3210 ? Bonjour Lucien.
00:13:10 – Bonjour M. Brunet, bonjour les auditeurs.
00:13:12 Eh bien, j'en pense que vendredi soir, quand j'ai entendu sur vos ondes,
00:13:17 qu'on avait invité ces fous furieux, ces aïatolats de l'écologie,
00:13:21 je me suis dit, mais un gamin de 15 ans ne ferait pas une connerie pareille.
00:13:26 Ça m'a bouleversé d'entendre ça.
00:13:29 – Vous parlez de soulèvement de la terre, ces écologistes radicaux qui avaient été invités
00:13:35 pour participer à ce débat avec le gouvernement.
00:13:37 – Oui, vous avez très bien compris, oui. Eh bien, ça m'a contrarié.
00:13:42 Et je me suis dit, mais un gamin de 15 ans ne ferait pas une connerie pareille
00:13:46 d'inviter des fous furieux avec des paysans.
00:13:49 Ils n'ont rien à faire là-dedans.
00:13:52 Et ça m'a un peu rassuré, enfin un peu, j'ai été rassuré samedi matin
00:13:55 quand j'ai entendu que tout syndicat confondu avait dit,
00:14:00 "Bah nous, on ne viendra pas".
00:14:02 Eh bien, j'ai dit, au moins, il s'est pris dans la gueule,
00:14:04 il a envoyé une pierre à l'air, elle lui est retombée sur la tête.
00:14:07 – Vous savez que demain matin à 7h30, Gabriel Attal sera l'invité d'RTL,
00:14:12 je tiens à vous le dire, et ça se passera ici, je crois, au Salon de l'Agriculture.
00:14:16 Et je tiens à vous dire aussi, mesdames, messieurs,
00:14:19 que j'aimerais bien qu'on puisse avoir Gabriel Attal dans les auditeurs,
00:14:23 on la parole demain midi, parce qu'il va venir parler sur RTL
00:14:26 avec Amandine Bégaud, formidable, demain matin.
00:14:28 Mais ça serait bien qu'il puisse répondre à une dizaine d'auditeurs,
00:14:32 ça serait pas mal, ça serait pas mal.
00:14:34 On va demander au service du Premier ministre, on va lui demander.
00:14:37 – Ces gens-là, ils ont une façon de, je veux dire, on n'a pas leur bagout.
00:14:42 Nous, on est des gens du terrain, c'est pas notre métier de faire des grands discours.
00:14:47 – Dans le monde agricole, il y en a aujourd'hui qui sortent...
00:14:51 – Oui, heureusement, heureusement.
00:14:53 – Vous voulez nous lui dire quelque chose Michel Baudouin,
00:14:56 qui est avec nous, éleveuse de moutons du côté de Clermont-Ferrand ?
00:14:59 – Vous venez de me donner la réponse, si Gabriel Attal vient au Salon de l'Agriculture,
00:15:03 c'est pour faire de la politique, et l'agriculture c'est le secteur primaire.
00:15:06 Et depuis la nuit des temps, il faut nourrir les peuples,
00:15:09 pour la société, pour avoir la sérénité.
00:15:12 Si le ventre est plein, on peut avancer dans la société.
00:15:15 Donc depuis la nuit des temps, le secteur agricole est forcément politique.
00:15:20 Il devient par contre politisé, et on se sert parfois,
00:15:24 il y a des familles politiques qui se serrent de la désespérance des éleveurs,
00:15:29 de ce qui se passe, ou peut-être aussi d'instrumentaliser
00:15:36 des directives européennes pour faire un peu leur course, et ça c'est politique aussi.
00:15:41 – Alors là Michel, vous avez raison, alors je vote pour vous à 100%,
00:15:45 quand vous dites que depuis toujours, ne nous cachons pas le visage, les yeux,
00:15:50 c'est politique, l'agriculture est un fait politique,
00:15:53 mais désormais elle est politisée, c'est un peu différent.
00:15:56 Écoutez, le Président de la République, c'était samedi, il est venu ici,
00:16:00 il a parlé, il a discuté, et il a envoyé des tacles très précis,
00:16:04 toujours au même, écoutez-le.
00:16:06 – Vous avez des gens qui sont là avec un projet politique,
00:16:09 c'est de servir le Rassemblement National,
00:16:11 l'agriculture française elle mérite mieux que de la mauvaise politique,
00:16:14 le Rassemblement National c'est le parti du Frexit,
00:16:16 je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture,
00:16:19 c'est ça la réalité, moi je suis pas là pendant 6 semaines,
00:16:21 je sais où ils habitent, ceux qui sont là.
00:16:23 – Bon, je voudrais vous entendre Jacques Rouchosset,
00:16:27 je rappelle que vous nous accueillez ici au pavillon de l'interprofession
00:16:32 des fruits et légumes, Porte de Versailles, au salon d'agriculture.
00:16:35 Bon, est-ce qu'il a tort, quand il est ici, avec le monde agricole,
00:16:38 d'envoyer des scuds, disons-le à Marine Le Pen,
00:16:41 une fois, deux fois, trois fois le Président de la République,
00:16:44 est-il tort ou est-ce que finalement ça fait partie
00:16:47 des grandes questions qu'on se pose autour de l'agriculture ?
00:16:50 – Mais ça fait partie des grandes questions qu'on se pose
00:16:52 au niveau de l'agriculture, moi écoutez, je vais vous dire franchement…
00:16:55 – Répondez-moi, il a tort ou il a raison le Président ?
00:16:57 – Non, il a raison, pourquoi ? Est-ce que demain vous voulez
00:16:59 qu'on sorte de l'Europe ? C'est ça la question.
00:17:01 Est-ce que demain vous voulez qu'on soit uniquement franco-français ?
00:17:05 Et qu'est-ce qu'on va faire au niveau de l'exportation ?
00:17:07 On en fait quoi ? On exporte, on importe, c'est un libre-échange.
00:17:10 Aujourd'hui, il faut comprendre ça.
00:17:12 – C'est vrai qu'il y a une espèce de, parfois, de bêtise nationale
00:17:15 et je me mets dedans à dire, oui, mais quand même, il faut faire attention
00:17:18 à ce qui arrive sur le marché français, très bien, mais si on joue ce jeu-là,
00:17:21 et ce qui sort du marché français pour être vendu,
00:17:24 qui enrichit un peu quand même certaines filières, eh bien oui…
00:17:28 – Il faut quand même faire ces exportations, ces importations,
00:17:31 c'est le régime classique aujourd'hui.
00:17:34 Sinon, qu'est-ce qu'on va manger demain ?
00:17:36 Qu'est-ce qu'on va manger demain ? Par rapport à ça,
00:17:38 est-ce qu'on va se retrouver nous-mêmes ?
00:17:40 Attendez, allez interroger les Anglais par rapport au Brexit.
00:17:42 Allez interroger les agriculteurs anglais.
00:17:44 Vous allez voir dans quel désespoir ils sont.
00:17:47 Et moi, je ne veux pas que la France soit dans ce désespoir-là.
00:17:49 Il faut être dans une réalité.
00:17:51 – Michel Baudouin, éleveuse de moutons du côté de Clermont-Ferrand,
00:17:54 vous aurez la parole dans un instant, je vous ai vu réagir.
00:17:57 Lucien qui était très en colère, très en colère, voilà.
00:18:00 À tout de suite.
00:18:01 [Musique]
00:18:02 – Les auditeurs ont la parole, en direct du Salon de l'agriculture.
00:18:07 [Musique]
00:18:08 Éric Brunet sur RTL
00:18:10 – Les auditeurs ont la parole, en direct du Salon de l'agriculture.
00:18:15 – Je voudrais vous… Est-ce que Julien Fropotra est avec nous là, mesdames, messieurs ?
00:18:20 On peut le joindre quelque part dans le Salon de l'agriculture ?
00:18:23 – Dans quelques minutes, je crois, Éric.
00:18:25 – Ce que j'aime dans ce Salon de l'agriculture, c'est qu'on est là, on se perd tous, on se retrouve.
00:18:30 Nous avons notre studio qui est installé au cœur du pavillon 2-2 des fruits et des légumes.
00:18:36 Je suis avec Michel Baudouin, éleveuse de moutons, vous n'êtes pas très fruits et légumes, vous,
00:18:40 et président de la Fédération Nationale Ovine.
00:18:44 Juste sur cette question-là, Emmanuel Macron, ça a quand même été un gros sujet ce week-end,
00:18:49 qui, on l'a senti, est venu ici, dans le Salon, pour taper sur Marine Le Pen,
00:18:54 pour taper sur la vision de l'agriculture qu'a le Rassemblement National.
00:18:58 Est-ce que pour vous, madame, c'était "too much" ?
00:19:01 Ou est-ce qu'il est dans son rôle, le président de la République, lorsqu'il fait cela,
00:19:04 samedi, le jour de l'inauguration ?
00:19:06 – Alors, samedi, le jour de l'inauguration, je pense que c'était un peu démesuré,
00:19:11 parce qu'il ne faut pas oublier que nos éleveurs, les exposants, dans le hall 1,
00:19:15 ont été quand même assez perturbés par rapport à ce qui s'est passé,
00:19:18 y compris pour les animaux et les exposants qui étaient bloqués derrière les portes
00:19:23 et qui ne pouvaient pas aller s'occuper de leurs animaux.
00:19:26 Je pense qu'il aurait dû, effectivement, au regard de l'accueil,
00:19:29 prendre ce qu'il a dû faire, ce qu'il a fait d'ailleurs,
00:19:32 rencontrer les syndicats ou les agriculteurs en colère.
00:19:37 Mais par contre, après, il fallait arrêter, parce qu'on sent qu'Emmanuel Macron,
00:19:41 c'est son ADN, son ADN, c'est de rentrer dans l'arène et de faire du "punching".
00:19:45 Sauf qu'aujourd'hui, on a besoin de construction, de sérénité et de vision.
00:19:50 Et quand on parlait tout à l'heure des accords de libre-échange,
00:19:53 on ne peut pas tout remettre sur le Bruxelles,
00:19:56 parce que la France, elle siège à Bruxelles et elle prend des décisions.
00:20:00 Alors, dans la grande comédie politique qui se joue ici au Salon d'agriculture depuis samedi,
00:20:05 vous avez entendu le président de la République qui s'en est pris au Rassemblement national.
00:20:09 J'aimerais que vous écoutiez l'espace d'un instant, justement, le président du RN.
00:20:14 C'était hier dimanche, Jordan Bardella.
00:20:17 Non, mais nos militants n'ont absolument rien empêché.
00:20:20 Et les agriculteurs qui s'expriment depuis maintenant plusieurs semaines dans les rues du pays
00:20:24 ne sont pas des militants du RN, n'en déplaise au chef de l'État.
00:20:27 Donc je pense qu'il est atteint non seulement d'une schizophrénie qui est inquiétante,
00:20:30 mais d'une forme de complotisme et de dérive paranoïaque qui est très inquiétante
00:20:34 quand on est le président de la République française et qu'on a entre ses mains l'arme nucléaire.
00:20:39 Et qu'on a entre ses mains l'arme nucléaire.
00:20:41 – Bien, Gabriel Attal, demain le Premier ministre de la République française
00:20:45 sera à 7h35 en direct sur notre antenne RTL.
00:20:50 Soyez à l'écoute bien sûr quand on vous dit que ce salon est politique.
00:20:54 Julien Fautrat, bonjour Julien. – Oui, bonjour.
00:20:57 – Vous vous promenez dans les allées du salon, là où êtes-vous ? Que faites-vous ?
00:21:00 – Alors, je suis dans le Hall 7. Ce Hall 7, c'est le hall qui sent bon,
00:21:04 qui sent les fritures, qui sent à côté de moi les crêpes bretonnes.
00:21:09 Voilà, c'est vraiment cet endroit qui est l'endroit idéal pour les photos,
00:21:14 pour que les politiques soient pris avec un petit verre de rhum,
00:21:17 avec une petite crêpe bretonne, avec une petite galette de saucisse.
00:21:22 Voilà où je suis, ce Hall 7, pas très loin de chez vous finalement.
00:21:26 [Bruits de marches]
00:21:35 – Alors, vous êtes ici dans les allées du salon d'agriculture où nous sommes.
00:21:39 – Alors, je ne vous ai pas entendu ça à couper, pardon. Je veux bien que vous répétiez.
00:21:43 – Je vous parlais de Jordan Bardella qui a fait une promenade dans le salon
00:21:49 qui était très politique lui aussi.
00:21:52 – Absolument, et il continue, c'était un petit peu ce que je voulais vous dire.
00:21:57 C'est-à-dire qu'au départ, le programme c'était la journée de dimanche,
00:22:01 il y a plein de gens, etc. On va faire plein de photos.
00:22:04 Et puis, la journée de lundi, un petit peu consacrée aux institutionnels, aux réunions.
00:22:08 Le RN a cette volonté de s'institutionnaliser,
00:22:11 de discuter avec les responsables syndicaux.
00:22:15 C'est le cas, enfin c'est à moitié vrai et c'est à moitié faux
00:22:18 selon la façon dont vous voulez le prendre.
00:22:21 Jordan Bardella déjeune depuis quelques minutes avec des représentants syndicaux, certes,
00:22:25 sur le toit d'un restaurant à l'abri des regards, certes.
00:22:28 Mais que ce fut long pour arriver là, des selfies, et des selfies, et des selfies.
00:22:32 Ça c'est naturel. Il revient au galop, il adore ça, Jordan Bardella.
00:22:36 Son équipe de campagne le pousse d'ailleurs à faire ça.
00:22:39 Ils ont d'ailleurs théorisé ça, les journées selfie, pour créer une forme de rapport charnel.
00:22:44 Il l'explique comme ça, rapport charnel avec les gens.
00:22:47 Être dans le téléphone des gens, se prendre comme ça par la taille, par l'épaule,
00:22:51 avoir joue contre joue, j'allais dire, ce rapport charnel
00:22:55 que Jordan Bardella a envie de créer avec les gens qu'il croise ici.
00:22:59 - Merci beaucoup, Julien Fautra.
00:23:02 Vous nous appelez si vous vous recroisez dans les couloirs du salon d'agriculture,
00:23:06 dans les allées des stars de la politique, puisque c'est le dernier endroit où l'on cause.
00:23:10 Maintenant, bientôt, il y aura plus de politique au salon que d'agriculteurs.
00:23:13 J'exagère un peu, quand même. Merci, Julien.
00:23:16 J'ai l'impression que tout le monde, les agriculteurs, tout le monde dit
00:23:19 "c'est un peu normal qu'Emmanuel Macron ait été chahuté samedi".
00:23:23 Non, c'est pas ce que vous avez dit, vous, quand même. J'exagère.
00:23:26 Jacques Rouchausset, président du Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et des Légumes de France.
00:23:31 Mais il y a beaucoup d'agriculteurs qui sont d'accord.
00:23:33 Attendez, attendez, attendez. 30 de 10, on va prendre Christian pour commencer.
00:23:37 Christian, puis Philippe. Christian, bonjour.
00:23:40 - Bonjour. Je ne suis pas d'accord du tout qu'on ait chahuté le président de la République.
00:23:47 C'est un homme politique, je le conçois.
00:23:51 Les agriculteurs se trompent de personne. Ce sont les industriels.
00:23:55 Moi, je dis aujourd'hui, je suis agriculteur, cotisant solidaire.
00:23:59 Je dis aujourd'hui les agriculteurs, ce sont les ouvriers des industrielles.
00:24:04 Ils avaient des coopératives. Ils ont vendu leurs coopératives aux industriels.
00:24:09 Il y avait la Cape des Socopas qui était un des abattoirs de notre région, Dolor.
00:24:14 Ils ont été vendus à Bigard. Bigard, qu'est-ce qu'il a fait ?
00:24:18 Il a détruit l'outil agricole éleveur.
00:24:21 Les élevages, il n'y en a plus. L'élevage à l'étang, il n'y en a plus.
00:24:24 Moi, je faisais partie des élevages à l'étang. Il n'y en a plus.
00:24:27 Ils vont chercher leur viande à l'étranger.
00:24:30 Je suis contre les agriculteurs qui ont été vider les camions de tomates aux Espagnols.
00:24:37 Ils font partie de l'Europe. Ils sont dans la même galère que nous, que les agriculteurs français.
00:24:42 Et je suis allé chez Leclerc, j'ai dit Leclerc ou un autre, il n'y a pas longtemps, cette semaine,
00:24:47 et il y avait des tomates d'Israël.
00:24:51 Alors, ce n'est quand même pas le président de la République qui est responsable de tous ces déboires.
00:24:58 Ils ont parlé des problèmes financiers...
00:25:00 C'est vrai, il a raison. Il faut se calmer aussi. Le président, il ne guérit pas les écrouelles.
00:25:07 Ils ont parlé des problèmes des retraites.
00:25:10 La retraite, elle est payée en fonction de la cotisation que vous avez donnée.
00:25:15 Il y a les agriculteurs aujourd'hui qui créent des déficits sur leur exploitation
00:25:19 pour ne pas payer d'impôts, ils ne peuvent pas payer de MSA, et ils se retrouvent à avoir des retraites de misère.
00:25:24 Vous avez le problème des gens qui ont problème de trésorerie.
00:25:28 C'est le seul métier, l'agriculture, où vous avez un organisme qui s'appelle LaTeX,
00:25:34 qui est là pour subvenir ou aider tous les agriculteurs en difficulté.
00:25:39 Donc vous trouvez que beaucoup de choses ont été faites,
00:25:42 mais vous, l'agriculteur, vous êtes en train de me dire qu'il y a donc des agriculteurs qui crient avant d'avoir mal ?
00:25:47 Vous êtes en train de dire, Christian ?
00:25:49 Mais bien sûr ! Vous savez que l'État, le ministère...
00:25:52 Vous vous entendrez, parce que je n'ai jamais entendu ça, moi, à cette antenne.
00:25:56 Je suis agriculteur de 15 ans, allé à 48 ans,
00:26:02 parce qu'à 48 ans, j'ai tout vendu, j'ai arrêté, je me suis reconverti,
00:26:05 et j'ai gardé la structure de cotisant solidaire.
00:26:09 Mais moi j'ai une retraite... Monsieur, je vais vous dire un truc,
00:26:13 si je prends ma retraite aujourd'hui, j'ai 63 ans, j'ai une retraite de 260 euros.
00:26:18 Mais je ne me plains pas, je n'ai pas cotisé.
00:26:22 Je n'ai pas cotisé, je ne plains pas.
00:26:25 Vous n'avez pas cotisé, d'accord.
00:26:27 Très bien, Christian. C'est un éclairage très intéressant.
00:26:30 Le monde agricole !
00:26:32 Restez avec nous.
00:26:34 Christian, je vous garde au chaud, je vous mets au chaud sous cloche,
00:26:38 je vous reprendrai dans un instant, parce que votre intervention a suscité beaucoup de réponses.
00:26:42 Je reviendrai avec vous, Michel Baudouin,
00:26:44 sur c'est vous qui êtes éleveuse de moutons,
00:26:47 vous êtes au salon d'agriculture et dans le studio d'RTL, dans le pavillon 2-2.
00:26:51 Il faudra qu'on parle dans un instant de ce qui se passe avec la Nouvelle-Zélande.
00:26:56 Comment ils font, les Néo-Zélandais ?
00:26:58 Pour ça, ce n'est pas la Chine, c'est un pays démocratique,
00:27:01 avec un système social, ils ont leur sécu, etc.
00:27:05 Bref, ce n'est pas du dumping social.
00:27:07 Comment font-ils pour sortir des ovins qui sont la moitié moins chers que les nôtres ?
00:27:12 Voyages compris, transports compris, je n'arrive pas à comprendre.
00:27:15 Je n'arrive pas à comprendre. A tout de suite.
00:27:31 Les amis, ça tombe très mal, je suis en train de déguster une tranche de saucisse de mortaux.
00:27:38 Bonjour à vous qui nous l'avez amenée, Johann Renaudot, c'est bien ça, bonjour.
00:27:42 Oui, bonjour à vous.
00:27:43 Éleveur de bovins, et vous allez nous parler dans un instant de la pilière mortaux.
00:27:48 Pardonnez-moi, ça ne se fait pas du tout, je suis en train de mastiquer.
00:27:51 C'est tellement bon.
00:27:52 Bon, alors, je voudrais tout de suite qu'on...
00:27:55 Répondez à la question que je vous ai posée dans un instant, il y a un instant.
00:27:58 Michel Beaudoin, comment font les Néo-Zélandais pour envoyer en France des ovins dont le prix au kilo est inférieur de la moitié du nôtre ?
00:28:10 Comment font-ils ? Quelle est la formule magique ?
00:28:12 Parce que s'ils arrivent à sortir de la viande de qualité deux fois moins chère que la nôtre, il faudrait s'inspirer de ce qu'ils font.
00:28:19 Alors, on parlait de politique tout à l'heure.
00:28:21 S'il y a une production qui est politisée et qui est politique depuis plus de 40 ans, c'est la filière ovine.
00:28:27 Vous vous souvenez de la Rimbaud Warrior ?
00:28:28 Oui, la Rimbaud Warrior.
00:28:30 La Rimbaud Warrior, du coup, il y a eu une affaire politique et on a donné des assurances et des contingentements au secteur ovins et bovins de la Nouvelle-Zélande pour exporter...
00:28:41 Attendez, il y a des décennies, les Français ont dit finalement, comme on n'a pas été gentil avec vous, on va vous prendre chaque année des milliers et des milliers de tonnes d'ovins Néo-Zélandais,
00:28:50 le pays le plus éloigné géographiquement d'Afrique.
00:28:52 22 000 km.
00:28:53 22 000 km.
00:28:54 Et... Non, mais attendez, je ne comprends pas.
00:28:56 Bah si, c'est une affaire politique.
00:28:58 En plus, ce n'est pas la France, c'est l'Europe, même si c'était des agences...
00:29:02 Comment font-ils ? Quel est le prix du kilo de la viande ovine Néo-Zélandaise ?
00:29:06 Puisque là, on a des auditeurs et qu'on va plutôt parler consommation, lorsque moi je vais mettre mon gigot à Pâques dans quelques semaines,
00:29:13 puisque Pâques est un moment très très important pour la filière ovine, puisqu'il y a toutes les grandes confessions qui fêtent l'agneau.
00:29:20 La Pâques juive, la Pâques chrétienne, la Pâques orthodoxe et puis la fête d'El Kibir.
00:29:24 Eh bien, mon gigot sera 23 jusqu'à 26 kilos, voire 28 kilos pour les signes officiels de qualité.
00:29:30 Je fais du pay-doc.
00:29:31 26 euros.
00:29:32 26 euros le kilo pour le gigot dans le linéaire.
00:29:34 D'accord.
00:29:35 Donc on parle d'un ovin qui a été élevé du côté de Clermont-Ferrand chez vous, par exemple.
00:29:39 Sur toute la France aussi.
00:29:40 Et puis il y a des conditions de normes.
00:29:42 Entre 23, 24, 25, 26 kilos.
00:29:43 Le Néo-Zélandais ?
00:29:44 Le Néo-Zélandais, il est à moins de 9 euros.
00:29:46 Mais on n'est pas en Chine.
00:29:47 Pourquoi ?
00:29:48 Il n'y a pas de dumping social en Nouvelle-Zélande, c'est un pays qui nous ressemble avec une sécu, avec un...
00:29:52 Avec un prix social important de l'emploi.
00:29:55 Je voudrais revenir sur les...
00:29:56 D'abord, il faut vous ramener au pays.
00:29:58 Ça fait deux fois en longueur la France, et puis un peu plus large.
00:30:01 Ils sont 5 millions d'habitants.
00:30:02 Oui.
00:30:03 Et leur PIB est uniquement consacré à l'exportation agricole.
00:30:07 Donc déjà, voilà, c'est une configuration.
00:30:09 Ensuite, ils ont des charges sociales qui ne sont pas les mêmes que nous.
00:30:12 Un Néo-Zélandais, il travaille à 3 euros de l'heure.
00:30:14 Et un Néo-Zélandais, on utilise l'herbe.
00:30:17 C'est-à-dire que les agnolettes à l'automne, chez nous.
00:30:20 C'est l'automne chez nous, mais le printemps pour eux, puisque c'est notre esmysphère.
00:30:23 Et lorsque les agneaux sont prêts, les abattoirs s'ouvrent.
00:30:26 Et pendant 3 mois, on abat les agneaux et on exporte par les ports.
00:30:31 Et puis les salariés de l'abattoir, une fois le travail fait, l'abattoir est fermé.
00:30:39 Vous voyez, vous, en France, qu'on travaille 3 mois et qu'on met les gens dehors.
00:30:43 Parce que...
00:30:44 Je ne pense pas que la CGT soit en Nouvelle-Zélande.
00:30:47 Donc du coup, les opérateurs, les salariés font autre chose.
00:30:51 Vous n'avez pas les mêmes normes environnementales.
00:30:54 Même si vous dites... Je reste à voir.
00:30:58 On a les charges pour la santé. Elles sont privées, la santé.
00:31:01 Il n'y a pas de système de retraite non plus.
00:31:04 Donc du coup, on n'est pas sur les mêmes bases.
00:31:06 On peut mettre de la trasine sur les terrains, sur les animaux.
00:31:09 On n'a absolument pas les mêmes ordres.
00:31:11 Et on abat des agneaux qui font à chaque génération un autre chose.
00:31:15 Transmission des exploitations.
00:31:17 Nous, en Europe, et principalement en France, à chaque génération,
00:31:21 on repaye une fiscalisation sur l'outil que nos parents ou nos grands-parents ont généré.
00:31:27 Bon, en Nouvelle-Zélande, c'est le droit des naisses.
00:31:29 - Ah oui, oui, d'accord. Pauline Gillot nous a rejoint.
00:31:32 Elle est éleveuse. Bonjour Pauline.
00:31:34 - Bonjour.
00:31:35 - Alors, racontez-nous, vous êtes éleveuse de quoi ?
00:31:37 D'où est-ce que vous êtes ?
00:31:38 - Alors, moi, je viens du Vercors, vers Grenoble.
00:31:41 Et je suis future éleveuse de vaches laitières, principalement Montbéliarde,
00:31:46 la race du Vercors, la villarde lance.
00:31:48 Et on produit à la ferme du Bleu du Vercors, Sassnage.
00:31:51 - Vous avez quel âge ?
00:31:52 - Moi, j'ai 23 ans.
00:31:53 - Et pourquoi vous dites "future" ? Vous n'êtes pas encore installée ?
00:31:58 - Aujourd'hui, je suis salariée sur la ferme de mon père.
00:32:00 Et à la fin de l'année, je vais la reprendre pour être à mon compte.
00:32:05 - Il y a un instant, Michel Baudouin, éleveuse de moutons du côté de Clermont-Ferrand,
00:32:10 disait "le problème en France, quand on compare à d'autres agricultures, c'est la transmission".
00:32:15 - Alors oui, c'est un gros problème, parce que sur notre filière du Bleu du Vercors,
00:32:19 qui est pourtant une filière qui marche bien,
00:32:21 on manque déjà de personnes, de futures installées,
00:32:24 de personnes qui ont envie de reprendre des fermes.
00:32:27 - Vous avez 23 ans, vous avez des copains, des copines, des amis,
00:32:32 des membres de votre famille qui vous disent "t'es folle, t'es complètement folle de te lancer là-dedans".
00:32:36 - Oui, c'est quelque chose qui n'est pas forcément compris,
00:32:39 qui inquiète certaines personnes de ma famille,
00:32:44 puisqu'on voit l'agriculture comme un métier où on travaille tout le temps.
00:32:47 Nous, on a la chance d'avoir une filière qui marche très bien.
00:32:50 Donc on arrive à vivre à plusieurs,
00:32:53 et donc à se libérer du temps et vivre un peu plus comme tout le monde.
00:32:56 - C'est quoi le problème quand on reprend une exploitation ?
00:32:59 C'est quoi les difficultés ? Elles sont administratives ? Elles sont financières ? Elles sont de quelle nature ?
00:33:03 - Alors là, il faut que je compte un an, donc j'ai déjà commencé,
00:33:07 un an d'administratif pour passer étape par étape,
00:33:11 par toutes les étapes de l'installation.
00:33:13 Donc ça prend du temps, il faut anticiper.
00:33:16 Il y a plusieurs études à faire, environnementales, financières, économiques,
00:33:20 et puis après il faut trouver les fonds pour pouvoir s'installer,
00:33:23 parce que même si c'est l'exploitation de mon père,
00:33:25 elle a une valeur et auquel il va falloir que je l'achète.
00:33:28 - C'est dingue, complètement dingue.
00:33:30 Et ça, c'est plus compliqué chez nous que chez les voisins,
00:33:33 parce que si c'était compliqué pour tout le monde,
00:33:36 c'est le principe du 110 mètres haies,
00:33:38 quand les haies sont à la même hauteur que tous les coureurs, ça va.
00:33:41 Mais chez nous, les haies sont plus élevées, Michel Audoin.
00:33:44 - Bien sûr, c'est ce que je vous racontais.
00:33:46 Comme c'est un animal politique, la filière rovine,
00:33:48 et par rapport, on revient à la Nouvelle-Zélande,
00:33:50 c'est que cette différence, ce n'est pas du commerce équitable et loyal, ça.
00:33:55 On ne peut pas se battre sur les mêmes.
00:33:57 Je voudrais juste faire une boutade.
00:33:59 Le pacte néo-zélandais a été signé au mois de décembre.
00:34:01 Et on nous a dit, à l'Europe, c'est un accord super,
00:34:04 parce qu'on va pouvoir exporter, et on nous a donné comme exemple,
00:34:08 la viticulture.
00:34:10 La viticulture pour les Néo-Zélandais.
00:34:12 Ok.
00:34:13 Alors, moi, je m'interroge...
00:34:15 - Ils ont de très bons vins et ils ne sont que 4 000, 5 000 000.
00:34:17 - Voilà.
00:34:18 On exporte de la viticulture française en Nouvelle-Zélande.
00:34:21 L'accord était très propice pour le secteur viticole français.
00:34:24 Je ne le conteste pas.
00:34:25 Sauf qu'en face, ils sont 5 millions d'habitants.
00:34:27 Je pense qu'ils vont attraper une cirrhose du foie.
00:34:29 Et que dans le même temps, on va nous renvoyer 200 000 tonnes d'agneaux
00:34:33 pour 465 000 habitants.
00:34:36 Donc, je trouve que ce n'est pas équitable
00:34:38 de mettre toujours dans des accords de libre-échange
00:34:41 pour une seule filière.
00:34:43 Je dirais même plus ce que j'ai dit au commissaire européen hier.
00:34:46 La semaine dernière, l'Europe a sorti un rapport
00:34:49 sur les accords de libre-échange.
00:34:51 C'est écrit, mais c'est écrit.
00:34:53 Pour la filière auvine, ce rapport la considère
00:34:56 comme vulnérable.
00:34:57 Pourquoi ? Parce que jusqu'en 2034,
00:35:00 il y a deux scénarii, un conservateur et un peu plus offensif.
00:35:04 Dans tous les cas, ce sont des augmentations
00:35:07 de contingentement qui regressent
00:35:11 le prix des producteurs européens de 2 à 3 %
00:35:15 pour une simple consommation d'augmentation de 0,4.
00:35:18 Mais quel profit pour l'Europe ?
00:35:20 Oui, vous avez raison.
00:35:21 Le libre-échange, c'est bien quand il y a échange.
00:35:23 Henri, bonjour. Vous êtes là, mon cher Henri.
00:35:26 Bonjour.
00:35:27 Vous faites quoi, Henri ? Vous avez fait le 30/10 ?
00:35:30 Moi, je suis pareil, éleveur au vin.
00:35:33 Ah, ben oui, éleveur au vin.
00:35:34 Attendez, je vous garde au choix tout de suite.
00:35:37 Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 30/10.
00:35:43 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:35:46 En direct du Salon de l'agriculture.
00:35:48 Éric Brunet.
00:35:49 Johan Renaudot et salaisonnier, c'est la filière de Morteau.
00:35:55 Johan, bonjour.
00:35:57 Salaisonnier, c'est quoi ?
00:36:00 Expliquez-nous votre...
00:36:02 Salaisonnier, c'est un métier de salaison
00:36:05 qui transforme les porcs en charcuterie.
00:36:07 Nous, on est dans une région affiliée à Saucisse de Morteau
00:36:11 et Montbéliard IGP.
00:36:13 Dans quel département ?
00:36:15 Dans le Doubs, les départements du Doubs.
00:36:17 Besançon, Montbéliard...
00:36:18 Morteau, on est juste à côté de Morteau.
00:36:20 Donc, petite structure familiale en ce qui nous concerne.
00:36:23 On a développé un concept unique dans la Saucisse de Morteau.
00:36:27 C'est-à-dire qu'on est associé à éleveur en bleu-blancœur.
00:36:30 On prend toute la production.
00:36:32 On a un système hors cadran.
00:36:34 On ne subit pas le cadran du porc.
00:36:36 Le cadran, c'est le marché ?
00:36:38 C'est le marché qui dit que le prix du cochon doit être attêté.
00:36:41 Plus-value si c'est IGP, plus-value si c'est la bleue-rouge,
00:36:44 plus-value si c'est le bleu-blancœur, etc.
00:36:46 Nous, on n'a pas fonctionné comme ça.
00:36:48 On est allé dans le sens logique des choses.
00:36:51 C'est-à-dire qu'on rémunère l'éleveur en priorité.
00:36:54 Donc, on a appris ses coûts de production,
00:36:57 toutes ses masses salariales qu'il a besoin.
00:37:00 Vous vendez du produit transformé qui se vend,
00:37:02 mais qui est célèbre et connu dans le monde,
00:37:05 l'Europe et la France entière.
00:37:07 La saucisse de mortaux.
00:37:09 Vous avez la chance d'être porté par un produit
00:37:12 qui est quasiment une légende.
00:37:14 On a de la chance d'avoir un produit qui a une grande notoriété.
00:37:17 Ça aide aussi dans la filière.
00:37:19 Après, il faut quand même toujours se battre
00:37:22 pour valoriser les éleveurs.
00:37:24 Ce n'est pas toujours le cas dans le porc.
00:37:26 C'est grâce à vos nombreux tatouages sur le bras gauche
00:37:28 que vous êtes devenu un salaisonnier célèbre du côté de mortaux.
00:37:33 Qui est-ce que j'avais dit que je prendrais ?
00:37:37 Henri, qui a beaucoup de moutons.
00:37:40 Vous êtes dans quel coin, mon cher Henri ?
00:37:42 Bonjour Henri.
00:37:43 Moi, je suis en Charente.
00:37:45 C'était un département avec énormément de brebis,
00:37:49 mais où la brebis disparaît petit à petit.
00:37:52 Vous avez combien de bêtes ?
00:37:54 Moi, j'en ai 400.
00:37:56 400, d'accord.
00:37:57 400 brebis.
00:37:59 Quels sont les points qui ont été évoqués
00:38:01 sur lesquels vous voulez revenir ?
00:38:04 Tout d'abord, j'entendais par rapport à Nouvelle-Zélande,
00:38:07 moi je n'étais même pas né quand c'est arrivé avec le Rainbow Warrior.
00:38:13 Ça fait au moins une trentaine d'années
00:38:16 et on est toujours là-dedans.
00:38:18 On en repartit toujours.
00:38:20 La production aux vignes, même si les cours ont bien remonté,
00:38:23 parce qu'en France, il n'y a plus de moutons.
00:38:25 Mais par quoi vous avez commencé en disant
00:38:27 "il y en a de moins en moins du côté de chez moi en Charente" ?
00:38:31 D'une part parce que la production de moutons
00:38:35 a été pendant très longtemps,
00:38:37 justement à cause des affaires qu'il y a eu auparavant,
00:38:41 une production qui ne rapportait pas du tout.
00:38:43 Les élevages de moutons ont toujours été pauvres.
00:38:46 Donc il y a eu très peu d'investissements
00:38:49 et c'est un élevage où on manipule énormément les animaux.
00:38:54 C'est très fatigant.
00:38:57 Quand il y a 400 rubis à manipuler,
00:39:00 je vous explique, pendant la tonte,
00:39:02 des choses comme ça, on ne supporte plus.
00:39:04 Les éleveurs n'ont jamais investi
00:39:07 et après, ils ont abandonné la production.
00:39:11 Là, vous dites que ce sont des problèmes dans les investissements.
00:39:17 Vous nous dites que ce sont les éleveurs eux-mêmes
00:39:20 qui n'ont pas investi.
00:39:22 Ils n'ont pas senti le vent de la modernité passer ?
00:39:25 Ou simplement parce qu'il n'y avait pas d'argent ?
00:39:27 Il n'y avait pas d'argent.
00:39:29 Michel Baudouin, je vous vois en colère.
00:39:32 Ce n'est pas que je suis en colère,
00:39:33 parce qu'il a tout à fait raison.
00:39:34 Ce qu'il y a, c'est que pour investir,
00:39:36 il faut gagner sa vie.
00:39:37 Après, la position de la filière Auvin
00:39:40 a sa place dans le concert des productions agricoles.
00:39:43 D'abord, à cause de tous ces accords de libre-échange
00:39:46 qui se sont empilés,
00:39:47 ça a détruit le marché intérieur européen
00:39:49 et le marché intérieur français.
00:39:50 Comme le dit votre auditeur,
00:39:51 c'est normal qu'on ne puisse pas investir
00:39:53 si on n'a pas d'argent.
00:39:54 Investir, c'est quoi ?
00:39:55 C'est avoir un revenu qui puisse rémunérer le travail.
00:39:57 Je ne vous parle pas du revenu au travail.
00:39:59 Il y a des heures travaillées,
00:40:01 des fois on a quelques petites difficultés à mesurer.
00:40:04 Un éleveur travaille 365 jours par an,
00:40:06 y compris samedi, dimanche et le jour de Noël.
00:40:08 Ce que je veux dire par là,
00:40:10 c'est que le revenu étant tellement cassé
00:40:12 par ces importations déloyales,
00:40:14 que dans toutes les surfaces et territoires de France
00:40:18 où on ne pouvait faire autre chose,
00:40:20 comme en Charente d'ailleurs,
00:40:22 on fait autre chose.
00:40:23 Moi je retiens, pardon,
00:40:24 mais moi qui suis plutôt quelqu'un
00:40:26 qui est favorable au principe du libre-échange,
00:40:28 philosophiquement, je ne parle pas de...
00:40:30 Je retiens quand même cette terrible injustice
00:40:32 qui est...
00:40:33 Bon, nous on sort un kilo de mouton
00:40:37 à 25, 26 euros,
00:40:39 alors que celui qui nous vient de Nouvelle-Zélande
00:40:42 est à 9 euros sur le marché,
00:40:44 et ça tue une filière.
00:40:45 Et quand l'État vous dit "C'est pas grave,
00:40:47 on vendra plein de vin aux Néo-Zélandais",
00:40:50 c'est une hypocrisie,
00:40:51 ils sont 5 millions.
00:40:52 On trouve beaucoup d'injustices.
00:40:54 Je rajouterais quelque chose.
00:40:55 Dans deux jours,
00:40:56 le Parlement européen va voter
00:40:58 4 000 tonnes supplémentaires
00:41:00 à l'accord de l'oubri-échange du Chinois.
00:41:02 Pourquoi ?
00:41:03 Parce que derrière,
00:41:04 on est mené soit à la solde du sacrifice
00:41:06 de la géopolitique,
00:41:08 pour l'Australie, la Nouvelle-Zélande,
00:41:09 un allié dans le Pacifique,
00:41:10 voilà ce qu'on nous répond à Bruxelles
00:41:12 ou même en France,
00:41:13 ou alors on va chercher des matériaux critiques
00:41:16 dont l'Europe a besoin.
00:41:17 Et en même temps,
00:41:18 on sacrifie une filière française et européenne
00:41:21 en la retranchant sur des territoires
00:41:23 où en fait on ne peut plus rien faire.
00:41:25 Il ne faut pas qu'on fasse peur à Pauline Gillot,
00:41:27 mesdames, messieurs,
00:41:28 qui est éleveuse qui va reprendre
00:41:30 d'ici la fin de l'année
00:41:31 la ferme de son père,
00:41:32 dont elle est pour l'instant salariée.
00:41:34 5 personnes travaillent dans l'entreprise
00:41:36 qui est détenue par votre père, Pauline.
00:41:39 Vous nous disiez,
00:41:40 c'est la filière bleue du Vercors,
00:41:42 qui est où exactement ?
00:41:43 C'est la filière bleue du Vercors,
00:41:45 ça se nage,
00:41:46 donc c'est un AOP.
00:41:47 Et on est situé sur le plateau du Vercors
00:41:49 entre Grenoble et Valence.
00:41:51 Oui, on ne vous fait pas peur,
00:41:53 parler des déboires de l'agriculture.
00:41:55 Vous n'êtes pas en train de vous dire,
00:41:56 mon Dieu,
00:41:57 je devrais peut-être m'installer
00:41:58 comme expert comptable à Amiens ?
00:42:01 Non, on ne vous fout pas la trouille.
00:42:04 Dans mes études,
00:42:05 on a visité beaucoup de fermes,
00:42:06 j'ai fait des études agricoles,
00:42:08 j'ai vu des fermes en difficulté,
00:42:10 mais ça ne m'a jamais dégoûté.
00:42:12 Je suis passionnée par ça,
00:42:13 c'est vraiment ce que je veux faire.
00:42:15 Et en fait, c'est venu naturellement.
00:42:18 Vous êtes peut-être dans un domaine,
00:42:20 ce qui est encore aujourd'hui
00:42:21 la ferme de votre père,
00:42:23 et peut-être dans un domaine d'excellence
00:42:25 qui va plutôt bien.
00:42:26 On en parlait tout à l'heure
00:42:27 avec ce salaisonnier
00:42:28 qui est à côté de nous, Johan.
00:42:30 Il y a des domaines,
00:42:31 lui il est à Morteau,
00:42:32 où c'est bien organisé,
00:42:34 où ça fonctionne bien,
00:42:35 où il a trouvé sa voie et sa place.
00:42:36 C'est peut-être le cas
00:42:37 de votre filière bleue du Vercors
00:42:40 du côté de Sassnage ?
00:42:41 Alors moi oui, j'ai la chance,
00:42:43 c'est vraiment une chance,
00:42:44 et je m'en rends compte,
00:42:45 d'être sur le Vercors.
00:42:46 C'est un territoire de tourisme,
00:42:48 de ski, de tourisme quatre montagnes.
00:42:50 Donc là on a des clients,
00:42:51 nous on fait de la vente directe à la ferme,
00:42:53 donc ça amène une vraie plus-value.
00:42:55 Et en plus notre AOP,
00:42:56 c'est un AOP qu'on a obtenu en 98,
00:42:58 et qui est en plein développement.
00:43:00 En 98, dans les années 2000,
00:43:03 il y avait 100 tonnes de fromage produit,
00:43:05 et là on est à plus de 450 tonnes
00:43:07 l'année dernière.
00:43:08 Donc c'est vraiment une filière
00:43:09 qui est en train de se développer.
00:43:10 On se rend compte qu'actuellement,
00:43:12 on manque de produits.
00:43:13 Donc c'est vraiment,
00:43:14 il y a vraiment un marché
00:43:17 qui est porteur là-dessus.
00:43:19 Mais si ça se trouve,
00:43:20 tous ceux qui dans votre famille,
00:43:21 je parle tout bas,
00:43:22 parce qu'ils nous entendent peut-être,
00:43:23 vos amis, qui vous ont dit
00:43:24 "tu es complètement folle Pauline,
00:43:26 de te lancer dans la reprise
00:43:28 d'une exploitation agricole",
00:43:29 peut-être que dans 3 ans, 4 ans, 5 ans,
00:43:31 vous allez les faire mentir.
00:43:33 Et ils viendront peut-être vous voir
00:43:34 en disant "bravo, quel courage,
00:43:36 tu as fait des choix incroyables
00:43:39 qui ont propulsé l'exploitation
00:43:41 dans le 3ème millénaire".
00:43:43 Vous voyez peut-être que
00:43:44 vous allez retourner le discours, non ?
00:43:46 C'est bien l'objectif.
00:43:47 L'objectif c'est de montrer
00:43:48 qu'on peut bien vivre de l'agriculture
00:43:50 dans notre secteur,
00:43:51 qu'on peut prendre du temps.
00:43:53 On ne travaille pas comme la génération d'avant.
00:43:56 Et du coup, c'est bien l'objectif.
00:43:58 Et puis de toute façon,
00:43:59 c'est ce que je veux faire,
00:44:00 c'est ce que j'aime faire,
00:44:01 c'est pour ça que j'aime me lever le matin.
00:44:03 Donc après, pour l'instant,
00:44:04 je suis très très heureuse
00:44:05 en tant que agricultrice.
00:44:07 Est-ce qu'on peut avoir une vie
00:44:09 à côté de son exploitation ?
00:44:11 Aujourd'hui, il y a un instant,
00:44:13 Michel Baudouin,
00:44:14 qui est éleveuse de moutons
00:44:15 du côté de Clermont-Ferrand,
00:44:16 qui est juste à côté de moi
00:44:17 dans le studio d'RTL,
00:44:18 dans le salon de l'agriculture,
00:44:19 disait "c'est 365 jours sur 365".
00:44:22 Est-ce que vous voulez vivre ça, vous ?
00:44:24 Alors oui, nous on a la chance
00:44:26 du coup d'être cinq,
00:44:27 donc on peut tourner.
00:44:28 Aujourd'hui, par exemple, je suis ici.
00:44:30 J'ai la chance d'être au salon,
00:44:31 ça fait déjà plusieurs jours.
00:44:32 Et je sais qu'il y a mon père
00:44:34 et des salariés qui font le travail à la ferme,
00:44:36 j'ai aucun doute.
00:44:37 Mais par contre, c'est vrai
00:44:38 qu'on se soucie toujours
00:44:39 de la santé de nos animaux,
00:44:40 si tout va bien à la ferme,
00:44:42 même quand on est ailleurs,
00:44:43 même quand on est en vacances.
00:44:44 S'il y a des vélages la nuit,
00:44:45 on y va, c'est normal.
00:44:46 C'est ce qu'on aime faire.
00:44:48 Jacques Rouchossé,
00:44:49 qui est la puissance invitante,
00:44:50 président du Centre Technique Interprofessionnel
00:44:52 des Légumes et des Fruits,
00:44:53 dites, vous avez payé
00:44:54 nos confrères d'Europe 1, de France Inter,
00:44:56 pour donner du marteau-piqueur
00:44:57 dans le studio, là ?
00:44:58 C'est vous qui les avez payés ?
00:45:00 Non.
00:45:01 Pour faire jouer la concurrence ?
00:45:02 Non, pas du tout, Éric.
00:45:03 Pas du tout.
00:45:04 Je vous passe le micro dans une seconde.
00:45:05 On laisse passer une petite page de réclame.
00:45:07 Parce qu'on va parler de cette jeune fille,
00:45:10 23 ans, qui est incroyable,
00:45:11 qui nous bluffe tous.
00:45:13 Vous le voulez le pousser en l'air ?
00:45:15 Attendez, attendez, attendez.
00:45:16 Je vous passe le micro dans un instant.
00:45:30 Nous voilà dans un studio
00:45:32 monté au cœur du Salon de l'Agriculture
00:45:34 avec de la saucisse de marteau bien fraîche face à moi,
00:45:37 du bleu du verre-corps également,
00:45:40 des fruits et des légumes
00:45:42 que me tend
00:45:43 notre... celui qui nous accueille,
00:45:46 Jacques Rouchossé,
00:45:47 président du Centre Technique Interprofessionnel
00:45:49 des Fruits et des Légumes.
00:45:50 Elle est bluffante, celle qui est juste à côté de vous,
00:45:52 cette jeune femme qui s'appelle Pauline Gillot,
00:45:54 qui a 23 ans,
00:45:55 et qui se lance dans l'agriculture
00:45:57 avec passion, enthousiasme à son âge
00:45:59 et qui dit "on va y arriver, aucun problème".
00:46:02 Éric, elle est formidable.
00:46:04 Pourquoi elle est formidable ?
00:46:05 Elle me rappelle mon fils
00:46:07 qui a repris mon exploitation.
00:46:09 J'ai repris l'exploitation de mon père, de mon grand-père,
00:46:11 6ème génération.
00:46:13 Mais c'est ça l'agriculture.
00:46:14 Aujourd'hui, on parle de beaucoup de choses.
00:46:17 Mais enfin, il y en a qui ne reprennent pas,
00:46:18 les exploitations de papa.
00:46:19 Oui, mais il faut savoir quand même
00:46:22 qu'on est dans l'excellence française, Éric.
00:46:24 Dans l'excellence française,
00:46:26 on parle des importations,
00:46:28 on en parle de tout.
00:46:29 On en aura toujours.
00:46:30 Aujourd'hui, on fait un petit peu
00:46:33 marcher derrière par rapport au Covid.
00:46:35 Je vous refais écouter le petit garçon,
00:46:36 je l'adore celui-là.
00:46:37 C'était il y a un mois,
00:46:38 un petit garçon de 10 ans qui a fait le 30/20,
00:46:40 on parlait de la crise de l'agriculture.
00:46:42 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:46:44 Regardez ce que je décroche,
00:46:46 un gamin de 10 ans.
00:46:47 Bon, écoutez ce qu'il m'a dit.
00:46:48 Je voudrais faire le métier d'agriculteur plus tard,
00:46:53 mais mon père me dit que ce métier est trop compliqué
00:46:57 et qu'il n'est pas rentable,
00:46:59 vu qu'il veut le meilleur pour moi.
00:47:01 Je suis désespéré.
00:47:04 Parce que ce petit garçon
00:47:06 qui veut faire le métier d'agriculteur,
00:47:08 on n'a peut-être pas trop le temps,
00:47:10 mais moi je pourrais vous raconter
00:47:11 comment je suis arrivé à l'agriculture.
00:47:13 Je ne suis pas arrivé tout de suite à l'agriculture
00:47:14 parce que j'ai vu également la misère dans l'agriculture
00:47:16 et j'ai fait une carrière dans l'armée de l'air.
00:47:19 Mais je suis revenu à l'agriculture
00:47:20 parce que j'y croyais à l'agriculture.
00:47:22 Mon fils, sans le forcer,
00:47:26 il a connu l'agriculture,
00:47:28 il a voulu reprendre sans que je lui dise.
00:47:30 Mais c'est ça qui est important.
00:47:31 Notre métier d'agriculteur, c'est un métier énorme.
00:47:33 C'est un métier qui est beau,
00:47:34 c'est un métier qui est prenant.
00:47:35 C'est un métier où il faut s'organiser.
00:47:37 On ne cultive plus comme cultivaient nos grands-parents,
00:47:39 nos arrière-grands-parents.
00:47:40 On a des moments de liberté,
00:47:42 on a des moments où on peut prendre des vacances.
00:47:43 Mon fils, c'est ce qu'il fait également.
00:47:45 Aujourd'hui, on a une excellence française qui est là.
00:47:47 Il faut la vendre, cette excellence française.
00:47:49 Par rapport à ça, les importations, oui il y en aura.
00:47:51 Nous, on a de la tomate marocaine,
00:47:53 on a de la tomate qui vient du bout du monde.
00:47:55 On a de la tomate française.
00:47:57 OK, il y a une partie du consommateur qui le comprend
00:47:59 par rapport à la crise Covid,
00:48:01 parce qu'ils ont bien été contents de nous trouver,
00:48:02 parce qu'on approvisionnait l'ensemble de la distribution.
00:48:05 Mais c'est ça qui est important.
00:48:06 Vendons ce que l'on sait faire sur notre territoire.
00:48:09 On a la meilleure agriculture du monde.
00:48:11 On a l'excellence française qui est là.
00:48:13 Il faut en profiter.
00:48:14 Et en profiter, ce n'est pas dans l'abondance.
00:48:17 Il faut savoir en profiter d'une manière ludique, pédagogique.
00:48:20 Et puis, se faire plaisir.
00:48:22 C'est ça Eric.
00:48:23 Et aujourd'hui, moi j'encourage tous les jeunes.
00:48:25 Ce petit garçon qui est là.
00:48:27 Son papa qui lui dit non.
00:48:28 Non, il a tout faux.
00:48:30 Pour moi, il faut vraiment y aller.
00:48:32 Parce que l'agriculture, c'est un beau métier.
00:48:34 Il faut savoir le prendre avec des yeux différents.
00:48:36 On a évolué.
00:48:37 Et c'est ça qui fait la force de notre agriculture.
00:48:39 Il faut peut-être aussi réformer dans les pratiques.
00:48:41 Parfois, il y a des choses que voient des jeunes générations,
00:48:44 que ne voyaient pas les anciens,
00:48:46 dans la façon de conduire une exploitation.
00:48:49 Attendez, je voudrais passer la parole à Johanne Renaudot.
00:48:51 Il a peu parlé.
00:48:52 Puis, il a son collègue qui tient le stand sur le salon d'agriculture.
00:48:56 Alors, il reste dans le chiot des RTL.
00:48:58 Mais il va se faire un peu assaisonner quand il va rentrer,
00:49:01 si je puis dire, pour un salaisonnier.
00:49:03 La filière du Morteau.
00:49:05 Là, on est dans le département du Doubs, dans l'Est de la France.
00:49:08 Vous achetez vous-même vos cochons, vos porcs.
00:49:13 Et vous faites votre travail de salaisonnier.
00:49:16 Et finalement, vous y arrivez très bien, vous nous avez dit.
00:49:18 Parce que vous vous êtes construit une petite réputation.
00:49:20 Parce que vous êtes distribué par grands frais, notamment, et par d'autres.
00:49:24 Et puis, vous avez votre organisation, comme ça.
00:49:27 Et finalement, quand ça ne va pas très bien pour la filière agricole,
00:49:30 vous, vous avez sécurisé des procédés qui font que vous traversez les crises.
00:49:35 Parce que vous êtes là avec un produit fort qui vous porte.
00:49:38 Alors, on a un produit fort.
00:49:39 Mais on a sécurisé l'achat de nos porcs,
00:49:41 avec l'éleveur avec lequel je suis associé.
00:49:44 Vous savez qu'on est autonome, naissance, engraissement, production.
00:49:47 Donc déjà, ça, c'est hyper important.
00:49:50 Mais pour rejoindre Pauline, je pense que tout le monde dans le monde agricole,
00:49:54 là, je vois monsieur qui parle de ses légumes, c'est une passion.
00:49:58 On est passionné, on emmène les choses au bout.
00:50:00 Voilà, tout simplement.
00:50:02 Alors que moi, je suis un homme qui aimait l'élevage, qui aime la terre, qui aime ma région.
00:50:07 Mon papa était producteur de salaison.
00:50:10 Je me suis passionné pour le produit.
00:50:12 Mais on a allé chercher plus loin pour rendre logique la chose,
00:50:15 que l'éleveur soit rémunéré décemment de sa production.
00:50:19 On a aussi la chance, comme elle a la chance d'être dans sa région du Bercor.
00:50:22 Nous, on est dans le Doubs.
00:50:23 On a le Comté, on a la saucisse de Mourteau, on a la saucisse d'Ombélia.
00:50:26 Mais tous ces projets porteurs-là, on peut encore les améliorer,
00:50:29 rendre les filières plus solides et meilleures.
00:50:31 Mais avec passion et envie.
00:50:33 Bien, les amis, vous écoutez RTL, il est 13h57.
00:50:36 C'est Jean-Alphonse Richard qui est avec nous.
00:50:38 Oh, ça ne va pas.
00:50:39 C'est vrai qu'on a une couleur très salon de l'agriculture.
00:50:41 Mais aujourd'hui, ça ne va pas être crime au salon de l'agriculture.
00:50:44 J'imagine, Jean-Alphonse, quel va être le menu de l'heure du crime ?
00:50:48 Écoutez, mon cher Éric, aujourd'hui, nous allons revenir sur l'affaire du Grêlé.
00:50:52 François Vérode, vous savez.
00:50:53 Oh, la, quelle histoire.
00:50:54 Voilà, ancien policier, ancien gendarme qui s'est suicidé en 2021,
00:50:57 alors qu'on était sur le point de le démasquer.
00:50:59 Alors, vous allez me dire pourquoi revenir...
00:51:00 Ça a pris des années, des années, hein, Jean-Alphonse.
00:51:02 Bien sûr, on était là à la fin des années 80-90.
00:51:05 Vous voyez, vous faites le compte, jusqu'en 2021, il y a quand même beaucoup de temps qui est passé.
00:51:09 Alors, pourquoi revenir aujourd'hui sur le Grêlé ?
00:51:11 Parce qu'on ne le sait pas trop, mais depuis deux ans, il y a une enquête policière qui se poursuit sur le personnage.
00:51:16 Enquête post-mortem.
00:51:18 Et il y a beaucoup de révélations.
00:51:20 On va s'apercevoir que les policiers ont trouvé beaucoup de choses sur le personnage.
00:51:24 Ses névroses, son dédoublement, le fait que sa famille ne s'est jamais douté que cet homme pouvait être un tueur.
00:51:31 Pour en parler, je reçois Patricia Tourancho, qui sort tous les secrets de cette enquête.
00:51:36 Immense journaliste.
00:51:37 C'est une journaliste, Patricia, qui nous fait le bonheur d'être avec nous tout à l'heure.
00:51:42 Vous vous souvenez de son livre sur le rapprochement du gang des postiches ?
00:51:46 Bien sûr, le gang des postiches et le trésor des postiches, avec l'affaire à fournir.
00:51:49 Incroyable, beaucoup.
00:51:51 Elle ressort en livre qui est augmenté, édition augmentée, qui s'appelle "Le Grêlé, le tueur était un flic".
00:51:57 Livre qui ressort avec toutes ces révélations.
00:52:00 Vous allez voir, c'est surprenant, parce qu'on se dit qu'il y avait deux personnages, en fait.
00:52:04 Il y avait deux François Verov et ça, c'est complètement stupéfiant.
00:52:08 On est abasourdis à la lecture de ce livre.
00:52:10 Je vous retrouve à 14h30 pour en parler.
00:52:12 14h30, l'heure du crime avec Jean-Alphonse Richard.
00:52:15 Nous, nous sommes en direct au Salon de l'agriculture.
00:52:18 C'est un moment de magie, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:52:20 Avec des auditeurs, des auditrices, des producteurs, des productrices, des éleveurs, des éleveuses.
00:52:25 Dans un instant, nous parlerons produits, mesdames, messieurs.
00:52:27 A tout de suite.
00:52:29 Politique, sport, culture. L'actualité complète en un clic sur RTL.
00:52:34 RTL.
00:52:37 RTL, il est 14h01.
00:52:39 Le rappel des titres avec Lisa Marie Marques à la Une.
00:52:46 Les ministres de l'agriculture des 27 sont réunis à Bruxelles
00:52:49 où des centaines de tracteurs paralysent la capitale européenne.
00:52:53 Oui, comme le 1er février, Bruxelles redevient l'épicentre de la colère des agriculteurs.
00:52:57 Quelques 900 véhicules agricoles ont été dénombrés par la police.
00:53:01 Les agriculteurs maintiennent la pression sur l'Union européenne
00:53:04 qui envisage des assouplissements de la politique agricole commune.
00:53:08 Ici, au Salon de l'agriculture, ce sont les producteurs laitiers
00:53:11 qui manifestent pour réclamer des revenus et un prix planchés au niveau européen.
00:53:16 Et demain matin à 7h30, ne manquez pas la première interview radio
00:53:20 du Premier ministre Gabriel Attal en direct du Salon de l'agriculture depuis le studio RTL.
00:53:25 Et puis dans l'actualité également, une information qu'RTL vous révélait dès ce matin,
00:53:29 la police judiciaire va entendre cet après-midi le médecin
00:53:33 qui a dénoncé l'affaire de la sex-tape au Sénat.
00:53:36 El Hassan l'a dit, l'ancien médecin du Sénat affirme avoir été licencié
00:53:40 pour avoir signalé l'existence de cette vidéo compromettante
00:53:43 où l'on voit une secrétaire médicale en compagnie d'un sénateur,
00:53:47 pantalon baissé dans son bureau.
00:53:49 Et puis ce soir, une réunion très importante à Paris, une réunion à propos de l'Ukraine.
00:53:54 Oui, pour soutenir l'Ukraine, la grande majorité des dirigeants européens seront présents.
00:53:59 Notre victoire dépend de vous, Occidentaux, a lancé hier le président ukrainien
00:54:03 en conférence de presse à Kiev, deux ans après le début de la guerre.
00:54:07 Avant de retrouver nos auditeurs, un point sur la météo.
00:54:11 Demain mardi, le temps deviendra plus sec dans la moitié nord
00:54:15 avec des éclaircies plus belles en cours d'après-midi.
00:54:18 En revanche des Pyrénées au Massif central et aux Alpes,
00:54:21 le temps restera couvert et pluvieux avec de la neige des 900 mètres
00:54:25 et toujours un fort risque d'avalanches.
00:54:28 - Johanne Renaudot, qu'est-ce que je mange ? C'est de la morto ça ?
00:54:40 - Montbéliard, vous mangez la saucisse de Montbéliard.
00:54:42 Beaucoup de gens demandent la différence.
00:54:44 La saucisse de Morto est assez grosse avec une cheville en bois,
00:54:48 c'est ce qui fait sa caractéristique.
00:54:50 La Montbéliard, c'est une saucisse un peu plus petite, fumée au sapin.
00:54:54 On fume tout au résineux dans notre région.
00:54:57 - Tout est fumé avec du résineux ?
00:54:59 - Oui, c'est la caractéristique du cahier des charges de notre IGP.
00:55:03 Et sur la Montbéliard, vous retrouvez une petite note de cumin.
00:55:07 - Vous, le producteur, quel est votre goût préféré ?
00:55:10 Quelle est votre saveur préférée ? La Montbéliard ou la Morto ?
00:55:12 - Moi j'aime bien les deux.
00:55:14 - Oh ça va, s'il vous plaît !
00:55:16 - Moi j'aime bien les deux, mais j'ai une petite préférence pour la Montbéliard.
00:55:19 - On va parler produits un peu, mesdames, messieurs.
00:55:22 Bonjour Élodie, vous venez de nous rejoindre.
00:55:25 Qu'est-ce que c'est que cette tenue que vous avez là ?
00:55:27 - Bonjour à tous, je suis en tenue de consoeur.
00:55:30 Je suis la présidente de la confrérie des goutteurs de pêche de Wouzak.
00:55:34 Je parle bien de la pêche le fruit.
00:55:36 - Et là on est en Corrèze.
00:55:38 - Nous sommes en Corrèze, tout à fait.
00:55:40 - Donc il y a de la pêche corrézienne.
00:55:42 - Une très belle pêche.
00:55:43 - C'est une véritable secte, puisque vous avez une tenue de grande prêtresse,
00:55:47 rouge et verte.
00:55:49 Merci de nous rejoindre en tout cas.
00:55:51 Jacques Rouchosset, je rappelle que vous êtes le président du centre technique interprofessionnel
00:55:56 des fruits et légumes de France.
00:55:58 Le studio d'RTL a été ici construit, chez vous.
00:56:02 Merci de nous accueillir.
00:56:03 - C'est avec un grand plaisir chaque année.
00:56:05 - Dans le 2-2, le hall 2-2 du salon de l'agriculture.
00:56:08 Dites-moi Jacques, autour de ce qu'on a entendu sur la morto,
00:56:13 il y a un truc très fort, c'est l'amour du produit.
00:56:16 C'est-à-dire que si son activité à lui marche, autour de la morto, la saucisse de Montbéliard,
00:56:22 c'est parce qu'il y a des gens qui savent que c'est bon,
00:56:25 qui cherchent des gens qui savent faire du bon,
00:56:28 et il a son écosystème.
00:56:30 Il peut y avoir toutes les crises qu'il voudra,
00:56:32 il traversera toujours les crises, parce qu'il a ses clients, ses fidèles.
00:56:36 - Il est passionné.
00:56:37 Et l'agriculteur, il est passionné.
00:56:39 L'agriculteur, il aime son métier.
00:56:41 S'il aime son métier, il y a une communication qui va être différente.
00:56:44 C'est ça qui est important.
00:56:45 Vous savez, je fais des marchés forains, je suis en contact direct avec le consommateur.
00:56:48 Et là, quand le consommateur nous demande des conseils, on lui donne les conseils qui vont bien.
00:56:51 - Qu'est-ce que vous avez devant vous ? Vous nous amenez quoi ?
00:56:53 - Là, c'est un plateau de fruits.
00:56:55 Vous avez du raisin, vous avez de la pomme, vous avez du kiwi.
00:56:58 Vous avez toute une variété que l'on peut avoir.
00:57:01 - Ça vient d'Espagne, de Chine, de Taïwan ?
00:57:05 - Non, de Nouvelle-Zélande.
00:57:06 - De Nouvelle-Zélande.
00:57:07 - Non, non, sans blaguer.
00:57:09 - Toutes ces belles choses viennent de France.
00:57:12 - De France, sauf, on ne va pas se mentir, la mandarine à clémentine aujourd'hui,
00:57:17 si vous trouvez de la clémentine corse, il n'y en a plus.
00:57:20 Donc, ça vient d'Espagne.
00:57:21 Mais ça fait partie quand même de l'Europe.
00:57:22 Ce qu'il faut savoir expliquer aujourd'hui, également au niveau du consommateur,
00:57:25 c'est la saisonnalité des produits.
00:57:26 Et ça, c'est important.
00:57:27 - Les gens sont hypocrites, ils vous disent tous "non mais moi j'achète de saison, monsieur".
00:57:31 "Moi, les fraises en décembre, jamais monsieur".
00:57:34 "Invite-moi à la maison, samedi soir, qu'est-ce que je vois sur la table ? Des fraises."
00:57:39 Vous savez qu'on a des consommateurs, quand on les voit sur nos étals,
00:57:42 ils disent "mais vous n'avez plus de concombre à cette époque-ci ?"
00:57:44 Je dis "non, j'ai plus de concombre, ce n'est pas l'époque".
00:57:46 Et on n'a pas envie de manger du concombre là.
00:57:47 C'est pareil, l'époque de la tomate, ce n'est pas l'époque de la tomate.
00:57:50 Aujourd'hui, on a tellement une variété de fruits et légumes.
00:57:52 Il y a plus de 80 espèces.
00:57:54 Donc, il faut savoir se faire plaisir à chaque moment avec les bons produits.
00:57:58 Et on apporte les petites recettes qui vont bien.
00:58:00 Parce qu'on nous dit "je n'ai pas le temps de cuisiner", ce n'est pas que je n'ai pas le temps de cuisiner.
00:58:02 Il faut prendre son légume ou son fruit dans sa plus stricte simplicité et le mettre sur la table.
00:58:07 Nathan Bocart est avec nous, grand reporter au fin fond.
00:58:12 Il est là Nathan, pardon.
00:58:14 Nathan, il est avec nous, je croyais que vous étiez.
00:58:16 Nathan, prenez place autour de la table dans le studio d'RTL, dans le salon d'agriculture.
00:58:20 Je pensais que vous étiez en Martinique, à des milliers de kilomètres d'ici.
00:58:23 Je suis revenu, l'aller-retour est très rapide.
00:58:24 Je suis revenu, les mains pleines.
00:58:26 Et qu'on a parlé, acra de morue tout à l'heure.
00:58:28 Je ne sais pas si vous vous souvenez, on a parlé acra au chou dur.
00:58:30 Je vous ai ramené un peu plus classique, des acra de morue avec une sauce.
00:58:34 Celle qui est rouge, rien d'indice, c'est du piment.
00:58:36 Ce n'est pas vos risques et périls.
00:58:38 Je vous laisse goûter si vous voulez.
00:58:40 Bien sûr que je vais y aller.
00:58:41 Alors ça, c'est acra de morue au chou dur.
00:58:43 Non, celles-là sont juste à la morue.
00:58:45 Vous m'en direz des nouvelles.
00:58:47 Ça vient directement des Antilles.
00:58:48 Je l'adore.
00:58:49 Au Hall 5, ce n'est pas très loin les Antilles.
00:58:50 J'ai quand même envie d'essayer un tout petit peu, mais c'est du vrai.
00:58:52 Le piment peut être très puissant.
00:58:54 Voilà, c'est pour ça.
00:58:55 Si vous arrivez à parler jusqu'à la fin de l'émission, ça serait quand même préférable.
00:58:57 Vous me dites.
00:58:58 Surtout celui-là, parce que celui-là, le rouge, il n'est pas mal.
00:59:00 Oui, ça ne rigole pas.
00:59:02 L'autre, il est un peu plus doux.
00:59:03 Honnêtement, j'ai fait une énorme erreur.
00:59:04 J'ai fait une énorme erreur.
00:59:05 Écoutez, pour faire glisser tout ça, je vous ramène un petit planteur.
00:59:08 Énorme erreur.
00:59:09 Ce n'est limite pas déontologique de votre part, ni très confraternel de m'avoir mis...
00:59:14 Oh, le piment, il est mou.
00:59:16 Mais il vous avait prévenu quand même.
00:59:17 Il m'avait prévenu.
00:59:18 Qu'est-ce que c'est, là ?
00:59:19 C'est un petit planteur.
00:59:20 Ce n'est pas très déontologique non plus, parce que là, je vais se vivre mort dans quelques minutes.
00:59:23 C'est comme ça qu'on s'amuse.
00:59:24 C'est du direct aussi.
00:59:25 Vous avez de la goya, vous avez de l'orange, vous avez un petit peu de tout et du rhum, bien sûr.
00:59:30 Et puis surtout, un peu de douceur.
00:59:32 On a parlé caramboles tout à l'heure dans RTL, à votre vie.
00:59:35 Je vous ai ramené une petite carambole.
00:59:37 Elle est lavée.
00:59:38 Ça peut se croquer directement.
00:59:39 On en trouve aussi des confitures, tout ce qu'on veut.
00:59:41 Vous pouvez croquer dedans si vous le voulez, Éric.
00:59:43 Pourquoi tout moi ?
00:59:44 Pourquoi tout moi ?
00:59:45 Merci.
00:59:46 On va vous aider, Éric.
00:59:47 Je crois que vous allez nous aider.
00:59:49 Je vous invite à partager tout ça.
00:59:51 Je dis à tous les gens autour de la table qu'on a un petit rougail saucisse qui attend à côté.
00:59:54 Donc à la fin de l'émission, on peut se régaler au nid.
00:59:57 C'est pour tout le monde.
00:59:58 Mesdames, messieurs, d'abord, je libère Johann Renaudot, salaisonnier de la filière de Morteau.
01:00:02 Il a son collègue qui l'attend sur le stand.
01:00:04 Il va être très fleurieux.
01:00:06 Il va vous casser la figure que vous êtes allé déguster du bon vin dans le fieux d'RTL pendant que lui bosse.
01:00:11 Merci, Johann, d'être venu.
01:00:13 Merci à vous.
01:00:14 Et puis dans quelques instants, mesdames, messieurs, après la pub, serait-je toujours vivant ?
01:00:17 Mystère.
01:00:18 Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 3210.
01:00:24 50 centimes.
01:00:25 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
01:00:28 En direct du salon de la Calculture, Éric Brunel.
01:00:31 Elisa Marie, vous pouvez coucher.
01:00:33 Ah, merci.
01:00:34 Vous pouvez vous laisser s'asseoir du bleu, du vert corps.
01:00:37 Pauline Gillot a 23 ans.
01:00:39 Elle était éleveuse.
01:00:40 Elle s'apprête à reprendre la ferme de son père du côté de Sassnage.
01:00:43 Dans le vert corps.
01:00:44 Alors, racontez-nous, là, on est en train de déguster quoi exactement ?
01:00:47 Faites passer la science.
01:00:48 Je fais passer.
01:00:49 Qu'est-ce qu'on déguste, Pauline ?
01:00:51 Alors là, vous dégustez un bleu du vert corps Sassnage.
01:00:54 Donc, c'est un bleu au lait de vache.
01:00:57 C'est un bleu qui est, vous pouvez le voir, crémeux et assez doux.
01:01:00 Il passe très bien en cuisine ou comme ça, froid.
01:01:03 Et c'est un bleu qui a 21 jours.
01:01:05 C'est l'affinage minimum.
01:01:07 C'est l'affinage des bleus du vert corps pour qu'il reste doux.
01:01:10 C'est entre 21 et 70 jours.
01:01:12 Alors, ce bleu, il est produit dans la ferme familiale.
01:01:15 Et il est vendu à qui ?
01:01:18 Il est vendu à une coopérative, à des fromagers, à...
01:01:22 Qui sont vos clients ?
01:01:24 Nous, on vend 95% de notre production directement à la ferme,
01:01:29 aux différents consommateurs locaux, à quelques restaurateurs.
01:01:33 Mais on ne fait aucune livraison.
01:01:35 On ne travaille avec aucun gros industriel.
01:01:37 Non, mais ça, c'est l'aristocratie du métier.
01:01:39 Franchement, quand on a...
01:01:40 Non, là, je suis sérieux.
01:01:42 Quand on a la chance de vendre 95% de sa production directement à la ferme,
01:01:47 vous enlevez pas mal d'intermédiaires.
01:01:49 C'est quand même une chance incroyable.
01:01:51 Donc, vos clients, ce sont des gens des alentours,
01:01:54 des vacanciers, puisque vous êtes dans une zone assez touristique.
01:01:57 Il y a peut-être des gens qui disent
01:01:58 "Dis donc, je connais un producteur qui est pas mal.
01:02:00 Si tu restes plus de 2-3 jours, essaie d'aller le voir."
01:02:03 Et ça, c'est de l'or pour un producteur.
01:02:06 Mais pour nous, c'est le rêve.
01:02:08 On a nos clients qui viennent directement à nous.
01:02:10 On gagne du temps.
01:02:11 On a des échanges très intéressants avec nos clients.
01:02:14 On a un retour direct sur ce qui va, ce qui va pas.
01:02:16 Et on ouvre notre ferme à la visite au public.
01:02:18 Donc, c'est aussi, je pense, très important
01:02:20 pour pouvoir montrer ce qu'on fait,
01:02:22 parce qu'on est fiers de ce qu'on fait et on n'a rien à cacher.
01:02:24 Merci, Pauline.
01:02:26 Je me réjouis que la filière Blood Vercors
01:02:29 ait une jeune exploitante comme vous
01:02:32 qui arrive dans le game pour parler en jeunes,
01:02:35 parce que c'est formidable.
01:02:37 C'est formidable.
01:02:38 Votre enthousiasme est tout à fait communicatif.
01:02:40 J'aimerais vous présenter Elodie Knopp.
01:02:42 Bonjour, Elodie.
01:02:43 Bonjour à tous.
01:02:44 Vous êtes donc présidente de la confrérie
01:02:46 des goûteurs de pêche de Wouzak
01:02:48 dans le département de la Corrèze.
01:02:51 Et donc, c'est une...
01:02:52 Je vois votre tenue que je moquais tout à l'heure
01:02:55 sur un ton badin.
01:02:57 Gentiment.
01:02:58 Gentiment.
01:02:59 Verte et rouge.
01:03:00 Alors, c'est une secte.
01:03:01 Nous pourrions rentrer tous les deux
01:03:03 avec Lisa Marie dans la secte ?
01:03:05 Alors, à une condition.
01:03:07 Il faut passer le test.
01:03:10 Donc, il faut boire du vin de pêche,
01:03:13 manger de la pêche
01:03:15 et s'engager à faire les confitures de pêche.
01:03:18 Alors, la pêche, elle exclut le brugnon ?
01:03:21 Quand on dit la pêche, c'est la pêche ?
01:03:23 Il n'y a pas de...
01:03:24 Non, alors pas du tout.
01:03:25 D'ailleurs, je vous ai emmené ces trois produits
01:03:28 que nous faisons, nous, de la confrérie.
01:03:30 Il y a la pêche jaune, la pêche blanche
01:03:33 et ce que l'on appelle la nectarine.
01:03:35 La nectarine, d'accord.
01:03:36 Voilà, tout à fait.
01:03:37 Ce qu'on appelle vulgairement le brugnon.
01:03:39 Le brugnon, c'est quoi ?
01:03:40 C'est un croisement ?
01:03:44 C'est une variété un peu spéciale, déjà,
01:03:46 qui n'a pas la peau de la pêche.
01:03:48 Vous avez la peau douce.
01:03:49 Un peu velouteuse.
01:03:51 Mais après, au niveau du goût,
01:03:54 c'est vrai que c'est un petit peu comme un mélange.
01:03:55 Un brugnon juteux avec la chair jaune.
01:03:57 Vous êtes plutôt pêche jaune ou pêche blanche, vous ?
01:04:00 Personnellement, je préfère la jaune.
01:04:02 Vous, Elisa-Marie ?
01:04:04 La jaune aussi.
01:04:05 La jaune aussi ?
01:04:06 C'est un vrai débat, hein ?
01:04:07 Plutôt pêche jaune.
01:04:08 C'est vrai.
01:04:09 Qu'est-ce que vous diriez de ce débat, vous, Michel Baudouin ?
01:04:12 Je dirais que la pêche, elle va bien aussi avec le gigot.
01:04:14 Parce que le salé sucré, ça s'opère très très bien.
01:04:17 Et puis, je voudrais revenir...
01:04:18 C'est l'éleveuse de moutons qui parle, là.
01:04:20 Elle nous mettrait du gigot...
01:04:23 À toutes les fesses.
01:04:24 C'est même de la pêche au gigot, là, que vous nous feriez.
01:04:27 Je voulais revenir sur l'installation et la passion.
01:04:30 Moi, je ne suis pas issue du milieu agricole.
01:04:32 J'ai fait un autre métier.
01:04:33 J'ai même été fonctionnaire, vous voyez.
01:04:35 Et ce qui m'a animée, c'était vraiment, justement, cette passion.
01:04:40 Cette passion...
01:04:41 Par exemple, la filière Ovin, c'est une famille.
01:04:44 Et on a parlé des accords du libre-change et de toutes les difficultés,
01:04:46 mais je voudrais repositiver.
01:04:48 Aujourd'hui, on fournit 47% de la consommation française.
01:04:52 Sur un peu un produit aussi, comme on les a vus,
01:04:55 des bons produits avec une qualité exceptionnelle,
01:04:57 des normes de sécurité sanitaire.
01:04:59 Et on a aussi un très bon aura auprès de nos consommateurs.
01:05:03 Quand on veut faire la fête, on cherche quand même le gigot français.
01:05:07 Et derrière, on a des jeunes générations qui s'installent.
01:05:11 Parce que même si on a le plus petit revenu,
01:05:13 94% de taux de renouvellement des générations depuis deux ans.
01:05:18 Pourquoi ?
01:05:19 Parce que le Covid a fait renaître une prédisposition de recherche.
01:05:25 Qu'est-ce que je veux faire de ma vie ?
01:05:27 - C'est vrai que vous le disiez. - Oui, donner du sens à son existence.
01:05:29 - Du sens à son existence.
01:05:31 - C'est vrai que quand vous vous balayez, vous me le disiez en offre.
01:05:33 - J'ai entendu parler d'histoires de types, de femmes ou d'hommes
01:05:37 qui ont fait HEC, par exemple.
01:05:39 Des grandes écoles parisiennes, très élitistes,
01:05:41 et qui sortent et qui disent, après le Covid,
01:05:43 on va faire des vérines, on va faire des petits bocaux.
01:05:46 C'était bien la peine de faire HEC.
01:05:49 - Oui, c'est ça.
01:05:50 Mais enfin, en même temps, pour être agriculteur et faire ce que dit Pauline,
01:05:53 elle l'a dit, elle fait des études.
01:05:55 - Oui, mais pas HEC, j'entends bien.
01:05:58 - Pas HEC, mais des écoles d'agronomie et d'agriculture.
01:06:01 C'est important, puisqu'on est quand même des entreprises,
01:06:04 d'avoir suffisamment de bagages pour savoir investir,
01:06:06 pour toucher le moment où on doit investir.
01:06:08 Et ce que je voulais dire sur la filière Auvin,
01:06:10 c'est que malgré les contraintes,
01:06:12 malgré tout ce que je vous ai dit au départ,
01:06:14 avec le jeu des interprofessions,
01:06:16 on a quand même réussi à faire un mouvement d'installation.
01:06:20 - Bravo.
01:06:21 - Parce qu'il y a de la passion, et de la passion aussi sur...
01:06:23 - Ça fait un peu banal de dire ça.
01:06:25 "Quand il y a la passion", on dirait un discours convenu
01:06:28 de président de centre technique interprofessionnel.
01:06:31 "Quand il y a la passion, tout va bien."
01:06:34 Mais pardon, il y a quelque temps, je me serais moqué de vous
01:06:37 si vous aviez dit une banalité pareille.
01:06:39 - C'est vrai ?
01:06:40 - Mais au fond, oui. Mais au fond, c'est vrai.
01:06:42 Cette banalité, elle est tellement vraie.
01:06:44 Tant que quand on a un jeune,
01:06:46 comme Pauline, 23 ans, qui est avec nous,
01:06:49 qui est passionnée, qui a la passion chevillée au ventre,
01:06:52 mais on se dit...
01:06:54 - Vous savez, Eric...
01:06:55 - Il n'y a plus besoin. Le reste ne compte pas.
01:06:57 - Quand vous allez sur les installations,
01:06:59 quand vous allez visiter, quand vous voyez ces jeunes
01:07:01 qui sont installés, regardez-les dans les yeux.
01:07:03 Regardez le pétillement qu'ils ont dans les yeux.
01:07:05 Et c'est ça qui est important. Cet amour.
01:07:07 Alors, c'est vrai que vous dites que ça fait bateau.
01:07:09 - C'est vrai.
01:07:10 - Mais c'est un vrai bateau.
01:07:11 - Parfois, il y a des vrais bateaux.
01:07:12 - Mais c'est des vrais bateaux.
01:07:13 - Bon, Philippe a fait le 32-10, mesdames, messieurs.
01:07:15 Les auditeurs ont la parole, quoique vous êtes des auditeurs.
01:07:17 Ce sont des agriculteurs qui sont ici au salon,
01:07:19 mais qui sont des auditeurs.
01:07:20 Philippe, bonjour, Philippe.
01:07:22 - Bonjour, Eric. Bonne dégustation.
01:07:24 - Qui est Philippe ? Oh non, ça va mal.
01:07:26 Je suis entre la carambole, les acras,
01:07:28 la saucisse de Montbéliard, les fruits français,
01:07:30 le bleu du vercore.
01:07:32 Je suis au plus mal.
01:07:34 - La confiture aussi, qu'on a pendant la route.
01:07:36 - La confiture de pêche que je garde pour la fin.
01:07:38 Je suis au plus mal, Philippe. Au secours.
01:07:40 - Eric, c'est ça, la vraie vie.
01:07:42 Avec des bons produits français comme ça, la vie est belle.
01:07:44 - N'est-ce pas ?
01:07:45 - C'est des agriculteurs français, Eric.
01:07:47 - Qu'est-ce que vous faites, vous ?
01:07:49 - Ils produisent des produits de qualité.
01:07:51 - Vous faites quoi, Philippe ?
01:07:53 - Tout près de chez moi, j'ai deux agriculteurs
01:07:55 qui se sont associés,
01:07:57 qui ont ouvert une boucherie, qui ouvrent tous les vendredis.
01:07:59 Ils élèvent du porc.
01:08:01 Mais c'est un plaisir de manger du porc.
01:08:03 Ils transforment le porc sur place.
01:08:05 Vous avez du rôti de porc,
01:08:07 vous avez du filet mignon,
01:08:09 vous avez des rillettes, vous avez du pâté,
01:08:11 vous avez des côtelettes de porc.
01:08:13 C'est un produit, vous le faites en cocotte, à la poêle.
01:08:15 Le porc ne bouge pas, il ne réduit pas.
01:08:17 Vous prenez une côtelette d'une grande surface,
01:08:19 vous la mettez dans la poêle,
01:08:21 il n'en reste rien, elle est à peine aussi grosse
01:08:23 qu'une côtelette d'agneau.
01:08:25 Soutenez les agriculteurs français, bon sang !
01:08:27 - Alors je crois qu'on en tient un.
01:08:29 On tient un consommateur citoyen.
01:08:31 Non mais c'est pas rien qui,
01:08:33 à travers son pontre-feu,
01:08:35 veut soutenir les filières françaises.
01:08:37 C'est ça, Philippe ?
01:08:39 - Voilà. Arrêtez de manger de l'agneau de Nouvelle-Zélande,
01:08:41 mangez de l'agneau français.
01:08:43 Je pense à Jean-Pierre Coffre,
01:08:45 tous les jours, il serait là et il dirait
01:08:47 "arrêtez de manger de la merde".
01:08:49 - Oui, oui, le regret de la vie, c'est clair.
01:08:51 - C'est ça, c'est ça.
01:08:53 Le produit français n'est pas plus cher
01:08:55 que les produits d'importation.
01:08:57 Et en plus, c'est les soutenir.
01:08:59 Ça crée de la valeur, de la richesse,
01:09:01 de l'emploi, ça produit.
01:09:03 - Tout à l'heure, dans RTL Midi,
01:09:05 on parlait des labels, vous savez,
01:09:07 parce que maintenant, très bien, c'est gentil de dire aux Français,
01:09:09 maintenant, il faut acheter français.
01:09:11 Moi, je connais des gens qui sont dans des activités
01:09:13 qui ne sont pas liées à l'agriculture,
01:09:15 des activités de type industriel,
01:09:17 qui me disent "mes concurrents font tout faire en Chine,
01:09:19 ils arrivent à poser
01:09:21 un drapeau bleu, blanc, rouge sur leurs produits manufacturés
01:09:23 parce qu'ils font 3% du boulot
01:09:25 en France à la fin".
01:09:27 Donc ça, c'est un vrai sujet.
01:09:29 Moi, je pense qu'il y a des gens de bonne foi
01:09:31 qui pensent acheter de la nourriture française
01:09:33 et qui achètent de la nourriture
01:09:35 qui n'est pas française parce qu'il y a des labels
01:09:37 foireux. Il y a des vrais labels, attention,
01:09:39 solides, mais il y a des petits labels
01:09:41 un peu moins exigeants qui permettent
01:09:43 de laisser une ambiguïté.
01:09:45 On en parle dans un instant, à tout de suite.
01:09:47 Les auditeurs
01:09:49 ont la parole en direct du Salon
01:09:51 de l'Agriculture.
01:09:53 Les auditeurs
01:09:55 ont la parole sur RTL
01:09:57 en direct du Salon de l'Agriculture.
01:09:59 Éric Brunet. Je vis les heures
01:10:01 les plus douloureuses, difficiles,
01:10:03 on vit des heures difficiles de notre vie professionnelle.
01:10:05 - Ah oui, vous dégustez tout.
01:10:07 - On a de la saucisse de mortaux, de la Montbéliard,
01:10:09 des bons fruits, un excellent raisin, il est bon ce raisin.
01:10:11 Alors là, vous avez amené, Jacques,
01:10:13 un très bon raisin, des acras de morue,
01:10:15 des caramboles,
01:10:17 des boissons, des tas de choses,
01:10:19 et bien évidemment, du bleu,
01:10:21 du vercor, délicieux produit
01:10:23 et vendu à la ferme
01:10:25 par Pauline Gilot
01:10:27 qui est avec nous.
01:10:29 On était avec Philippe, il y a un instant,
01:10:31 je ne suis pas très loin de la...
01:10:33 Je dois être à 1,5 g,
01:10:35 sans exagérant à peine.
01:10:37 Philippe, il est toujours là ?
01:10:39 - Il n'y a pas de problème. - Non, il est parti.
01:10:41 Oui, il est là, mon Philippe.
01:10:43 C'est très intéressant ce que vous disiez,
01:10:45 sérieusement, je ne suis pas 1,5 g du tout,
01:10:47 j'ai juste bu un petit verre de vin.
01:10:49 C'est très intéressant ce que vous disiez,
01:10:51 à savoir que le consommateur a un rôle
01:10:53 très important, un rôle d'acheteur
01:10:55 militant, et vous, vous disiez
01:10:57 "je soutiens
01:10:59 ces agriculteurs qui, dans mon coin,
01:11:01 ce sont des producteurs
01:11:03 de porc, se sont mis ensemble pour
01:11:05 vendre
01:11:07 une fois par semaine
01:11:09 les produits de leur ferme".
01:11:11 Tout à fait, mais tout est fait pour
01:11:13 tromper le consommateur aujourd'hui, c'est pas le consommateur
01:11:15 qu'il faut accuser.
01:11:17 Vous regardez voir tous les prospectus que vous avez toutes les
01:11:19 semaines, dans les grandes surfaces, en vous vendant
01:11:21 des produits d'importation.
01:11:23 On a des élus.
01:11:25 Chaque département est doté de députés,
01:11:27 de sénateurs. Il y a la crise agricole
01:11:29 qui arrive, et aujourd'hui, tout le monde
01:11:31 s'empare du sujet, mais ça fait des années,
01:11:33 des années, des années, que c'est comme ça.
01:11:35 Tous les deux jours, il y a un suicide d'agriculteurs.
01:11:37 Arrêtez d'acheter de la merde,
01:11:39 d'acheter français, vous avez des bons petits éleveurs
01:11:41 locaux, vous avez des producteurs
01:11:43 de fraises,
01:11:45 de fruits, je
01:11:47 comprends pas les...
01:11:49 - Moi je suis tout à fait d'accord avec Philippe.
01:11:51 Michel Baudouin, éleveuse de moutons
01:11:53 du côté de Clermont-Ferrand, vous êtes dans le studio d'RTL,
01:11:55 dans le rôle 2-2 du salon d'agriculture
01:11:57 avec nous depuis le début de l'émission.
01:11:59 Michel, je suis désolé, je suis
01:12:01 convaincu qu'il y a des gens sincères
01:12:03 qui veulent et qui pensent
01:12:05 acheter des produits agricoles
01:12:07 d'élevage français, et qui se font
01:12:09 abuser par des stickers,
01:12:11 des petits trucs "la belle bidule", des trucs
01:12:13 à trois sous, qui sont
01:12:15 pas sérieux. - Eh bien on va refaire de la politique.
01:12:17 Je pense que, là,
01:12:19 aujourd'hui, la balle est dans le camp des pouvoirs
01:12:21 publics. Le ministre
01:12:23 de BRCI,
01:12:25 M. Bonneau-Lemaire, a dit... - Regardez dans l'industrie,
01:12:27 entre
01:12:29 l'origine France garantie,
01:12:31 OFG,
01:12:33 et le "Made in France",
01:12:35 par exemple, vous voyez deux petits drapeaux français,
01:12:37 mais il y a un monde qui sépare
01:12:39 quand vous achetez, encore une fois,
01:12:41 n'importe quel objet, une table, une chaise,
01:12:43 entre l'origine France garantie,
01:12:45 très sérieux, très solide, et puis
01:12:47 le "Made in France" moins regardant,
01:12:49 eh bien vous pouvez... il y a un monde.
01:12:51 - Les consommateurs
01:12:53 se font avoir. On a fait souvent des actions
01:12:55 dans les grandes surfaces, nous, à l'approche de Pâques,
01:12:57 les éleveurs de moutons, et on a trouvé
01:12:59 aussi des choses tout à fait bizarres.
01:13:01 Le gigot né en
01:13:03 France, abattu en
01:13:05 Angleterre, et venant
01:13:07 du nord
01:13:09 du Pays-Bas, et en interpellant
01:13:11 la grande surface, on disait "Ah mais non,
01:13:13 c'est l'histoire des étiquettes", et puis
01:13:15 le gars qui mettait l'étiquette, il s'est
01:13:17 trompé. Enfin bon, je veux dire...
01:13:19 - Non, vous répondez à ça ? - Oui, mais
01:13:21 bien sûr. Et je pense que
01:13:23 là, avec les actions qui sont menées
01:13:25 aujourd'hui, sincèrement,
01:13:27 je pense que la DGCCRF
01:13:29 doit faire son travail.
01:13:31 Et ce travail-là, ça doit surveiller
01:13:33 la traçabilité des prix,
01:13:35 des produits, et aussi
01:13:37 des origines. Et
01:13:39 s'il y a fraude,
01:13:41 il faut absolument
01:13:43 sanctionner.
01:13:45 Ce que le consommateur sait,
01:13:47 c'est que l'agneau frais à Pâques,
01:13:49 qui a fait 22 000 km dans l'azote liquide,
01:13:51 la date d'abattage étant au mois de décembre,
01:13:53 est-ce qu'il a l'information ?
01:13:55 - Non, il ne l'a pas. - Mais non !
01:13:57 - Donc c'est vrai qu'aujourd'hui,
01:13:59 on a un défaut de
01:14:01 traçabilité, et de plus en plus
01:14:03 on a des normes françaises
01:14:05 qui pèsent sur le dos et les épaules
01:14:07 des éleveurs, et des agriculteurs,
01:14:09 et de l'autre côté, pas assez de sérieux
01:14:11 dans la grande distribution, et surtout
01:14:13 pas assez de sanctions. - Élodie Knopp,
01:14:15 présidente de la confrérie des goutteurs
01:14:17 de pêche de Voutezac,
01:14:19 en Corrèze, j'ai Marie-Claire qui me dit,
01:14:21 qui me laisse un message, et qui me dit
01:14:23 "Vous l'avez coupé trop tôt", donc je ne vous interromps plus
01:14:25 trop tôt, je me fais engueuler par Marie-Claire,
01:14:27 mais elle a bien raison, et elle me demande
01:14:29 "Avec quoi mange-t-on les confitures de pêche ?"
01:14:31 C'est une vraie question ça,
01:14:33 on les accommode,
01:14:35 on les utilise dans quel type de plat ?
01:14:37 - Alors les pêches, ça se mange avec tout,
01:14:39 ça peut se manger tel quel,
01:14:41 cueillie au pied de l'arbre,
01:14:43 il n'y a pas de soucis, fraîche,
01:14:45 c'est une pâte cuite, avec de l'agneau,
01:14:47 c'est excellent, avec un bon magret également,
01:14:49 - Ah oui, magret bien sûr !
01:14:51 - Toutes les viandes, voilà,
01:14:53 et la confiture, celle-ci,
01:14:55 vous la trouverez nulle part ailleurs qu'en Corrèze.
01:14:57 - Comment ne pas la rater sa confiture de pêche ?
01:14:59 - Surtout respecter le fruit,
01:15:01 c'est important,
01:15:03 les agriculteurs donnent tout pour avoir de bons fruits,
01:15:05 et malgré les intempéries,
01:15:07 ils arrivent à avoir des bons produits,
01:15:09 et il faut juste mettre ce qu'il faut de sucre,
01:15:11 très peu, et vraiment surveiller.
01:15:13 - La France est aujourd'hui un peu moins sucrée,
01:15:15 ses confitures.
01:15:17 - Tout à fait, et nous on a la chance quand même sur Wuzak,
01:15:19 d'avoir un fruit qui est déjà naturellement sucré,
01:15:21 vraiment très sucré,
01:15:23 en abondance, donc on en met très peu.
01:15:25 Nous c'est 40 grammes maximum de sucre,
01:15:27 pour 100 grammes de fruit.
01:15:29 - Mesdames, Messieurs,
01:15:31 la confiture de pêche, ça vous laisse...
01:15:33 - Pour moi la confiture de pêche,
01:15:35 ça va, ça rentre dans les fruits et légumes,
01:15:37 donc il n'y a pas de soucis.
01:15:39 - Pauline, vous en mangez au petit déjeuner,
01:15:41 la confiture de pêche ?
01:15:43 - Oui, oui. - Vous dites ça pour me faire plaisir.
01:15:45 - Non, j'aime vraiment beaucoup
01:15:47 la confiture de fruit. - Et avec le foie gras aussi.
01:15:49 - Vous en mangez avec le foie gras ?
01:15:51 - Oui. - C'est très bon aussi.
01:15:53 - Moi j'en mets vraiment avec
01:15:55 le canard, le canard c'est sublime.
01:15:57 - Ah, excellent. - Moi je pense qu'il faut être flexitarien,
01:15:59 il faut manger ce qu'on a envie de manger,
01:16:01 dans la sobriété peut-être,
01:16:03 surtout sur l'équilibre.
01:16:05 - Vous dites ça pour moi quand vous parlez de sobriété ?
01:16:07 - Je parle pour vous même, pour moi.
01:16:09 - Vous n'aurez pas une hémidémission, s'il vous plaît.
01:16:11 - Non, ce que je pense aussi, c'est qu'il faut manger avec plaisir.
01:16:13 - Bon, merci,
01:16:15 c'était un vrai bonheur de vous offrir, mesdames, messieurs,
01:16:17 cette photographie du Salon de l'Agriculture,
01:16:19 avec ces petites baisses de morale
01:16:21 pour certains, avec d'autres
01:16:23 qui au contraire ont un grand moral,
01:16:25 et surtout avec un public absolument incroyable
01:16:27 qui n'a pas fait d'éfection,
01:16:29 qui est là, très très présent
01:16:31 dans ce pavillon des fruits et légumes,
01:16:33 qui nous fait des grands signes,
01:16:35 ils sont très nombreux devant notre studio d'RTL,
01:16:37 et dans un instant, nous allons rejoindre
01:16:39 Jean-Alphonse Richard
01:16:41 pour l'heure du crime, mesdames, messieurs.
01:16:43 Je vous rappelle que demain à 7h35
01:16:45 sur RTL et Migros
01:16:47 d'Amandine Bégaud,
01:16:49 il y aura
01:16:51 Gabriel Attal. Bonjour Jean-Alphonse Richard !
01:16:53 - Bonjour, nous nous serons là.
01:16:55 - Nous serons là vendredi au Salon de l'Agriculture
01:16:57 avec l'heure du crime.
01:16:59 - Et aujourd'hui, le grellé,
01:17:01 deux ans après son suicide, que dit l'enquête
01:17:03 sur cet homme ? Vous allez voir que c'est stupéfiant
01:17:05 ce que les policiers ont trouvé, à tout de suite.
01:17:07 - Merci, à tout de suite, merci
01:17:09 à vous Lisa-Marie Marques, merci
01:17:11 à Jacques Rouchosset, Michel Baudouin,
01:17:13 Joanne Renaudot, Pauline Gillot,
01:17:15 Élodie Nocq qui sont venues nous voir,
01:17:17 et qu'on rend à la foule
01:17:19 du Salon d'Agriculture. Salut
01:17:21 et bon après-midi sur RTL.
01:17:23 - Merci.
01:17:25 - Bonjour, c'est Ophélie Meunier.
01:17:27 - Le journal inattendu sur RTL.
01:17:29 - Chaque samedi, retrouvons-nous pendant une heure
01:17:31 en direct sur RTL à 12h30
01:17:33 pour le journal inattendu.
01:17:35 Les informations du jour avec les reportages éclairants
01:17:37 de la rédaction et un invité
01:17:39 qui nous livre son regard sur l'actualité.
01:17:41 Le journal inattendu, c'est tous les samedis
01:17:43 en direct à 12h30 sur RTL.
01:17:45 - Vous avez manqué une émission ?
01:17:47 Retrouvez-la sur RTL.fr
01:17:49 et l'application RTL.
01:17:51 et l'application RTL.