La gestion des migrants à Toulouse

  • il y a 7 mois
INVITE - Emilion Esnault, adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité
Transcript
00:00 Nous sommes le mardi 27 février 2024, soyez les bienvenus.
00:03 7h47, c'est le quart d'heure toulousain et dans notre quart d'heure toulousain, je vous le disais,
00:06 on parle aujourd'hui de la gestion des migrants à Toulouse.
00:08 Oui, surtout des jeunes migrants qui se retrouvent à la rue.
00:10 Dernier épisode depuis ce week-end, une centaine de personnes délogées dans un squat
00:14 sur le campus de l'université Paul Sabatier.
00:16 Des personnes qui ont désormais trouvé refuge au gymnase Saint-Cernin en centre-ville,
00:20 un gymnase déjà occupé par des familles en 2018 et en 2021.
00:24 La mairie de Toulouse a porté plainte et notre invité ce matin, c'est l'adjoint au maire en charge de la sécurité.
00:29 Bonjour Emmanuel Snow.
00:30 Bonjour.
00:30 Merci d'être avec nous ce matin. Dites-nous, pourquoi la mairie a porté plainte ?
00:33 Parce que depuis samedi à la mi-journée, on a un équipement public, un gymnase à Saint-Cernin
00:38 qui rend un service public, qui accueille près de 30 structures,
00:43 près de 4000 élèves de 2 lycées, 1 école, qui propose près de 500 créneaux hebdomadaires sportifs tout cumulés.
00:51 Et qu'aujourd'hui, ce service public, il est bloqué, nous ne pouvons plus le rendre,
00:54 et donc nous en demandons la libération.
00:56 Et donc on a engagé une procédure juridique afin d'obtenir une ordonnance d'expulsion
01:01 et de demander au préfet ensuite de faire évacuer ce gymnase afin de rendre à nouveau ce gymnase à ses utilisateurs.
01:07 Est-ce qu'on sait comment ces personnes sont entrées dans ce gymnase ?
01:09 Parce que ce n'est pas la première fois qu'il est occupé ce gymnase.
01:11 En ma connaissance, elles sont entrées par ruse pour utiliser un langage juridique
01:15 et elles sont entrées à un moment où en fait on avait des utilisateurs qui sortaient
01:20 et donc la porte était ouverte parce que le gymnase servait normalement
01:24 et les portes ne sont pas condamnées quand il y a des utilisateurs dedans.
01:27 Et à ma connaissance, elles sont entrées comme ça.
01:29 Comment ça se fait que ce soit ce gymnase en particulier qui soit occupé ?
01:32 Parce qu'on l'a dit, en 2018, en 2021, c'était déjà le cas.
01:35 Pas d'explication particulière, il faut peut-être poser la question aux associations
01:38 qui ont amené ces personnes-là à cet endroit-là.
01:41 Alors pour l'opposition, cette installation à Saint-Cernin,
01:43 c'est le retour de Boomerang de la politique répressive de Jean-Luc Boudin.
01:47 Qu'est-ce que vous répondez ?
01:48 J'ai lu le communiqué de l'opposition, qu'il faut lire entier,
01:52 et qui ramène la situation à l'évacuation il y a quelques mois maintenant
01:57 dans l'ancien EHPAD des tourelles à Lardennes.
01:59 Oui, parce que ce sont les mêmes personnes.
02:01 C'est les personnes de l'EHPAD qui sont à Pôle-Saint-Denis et qui sont là ici.
02:04 Exactement, ou le même profil.
02:06 Et c'est très intéressant de lire ça parce que dans cet EHPAD,
02:12 notre municipalité, la majorité municipale, dans le mandat précédent,
02:16 a fait une expérience unique en France en proposant justement
02:20 de mettre à disposition ce bâtiment, d'héberger, de le proposer aux associations, d'encadrer.
02:25 On a investi de mémoire pour sécuriser les lieux et aussi en médiation,
02:28 en soutien, en action, près d'un million d'euros à l'époque,
02:30 pour accompagner ces jeunes qui sont dans une situation où ils sont migrants,
02:35 ils sont souvent sans papier, ils sont allés voir le conseil départemental,
02:38 ils se disent mineurs, le conseil départemental d'Edaomi dit non,
02:42 ils font appel et ils attendent une décision de justice.
02:44 Très souvent, ça prend des mois, des mois, et pendant ce temps-là,
02:46 effectivement, ils n'ont pas de droit, ils n'ont pas d'hébergement.
02:49 Et donc, on avait mis à disposition ce bâtiment avec un gros investissement
02:53 d'accompagnement, de médiation. Malheureusement, l'expérience a mal tourné.
02:56 Il y a des gens qui sont venus en plus, la violence s'est installée,
02:59 d'autres personnes se sont rajoutées, ça a fini en squat classique
03:03 avec des associations qui instrumentalisaient ces gens qui étaient dedans.
03:07 Donc, l'opposition a raison de rappeler que, effectivement,
03:11 tout cet investissement social, on l'a eu, malheureusement, on sait comment ça a fini.
03:15 Pour autant, là, on ne l'a pas mis à disposition, ce gymnase,
03:18 et donc on en demande la libération parce qu'il y a des usagers qui s'en servent,
03:21 il y a des lycéens qui passent le bac à la fin de l'année
03:23 et qui depuis hier, finalement, ne peuvent plus l'utiliser.
03:26 Donc, on en demande la libération.
03:28 On a l'impression quand même que sur ce genre de dossier
03:30 qui est quand même très sensible, très difficile, les autorités se renvoient la balle.
03:33 Il y a la mairie d'un côté, il y a la préfecture,
03:35 il y a le conseil départemental, vous l'évoquiez aussi.
03:38 On ne peut pas échapper au fait que la loi précise qui fait quoi.
03:41 Alors, qui fait quoi ? Je dois en rappeler, nous ?
03:43 Quand tu es interrogé, d'abord, la première chose,
03:45 c'est de répondre et de rappeler qui doit faire quoi.
03:47 La loi prévoit que pour les mineurs, c'est le conseil départemental
03:50 qui doit d'abord évaluer la minorité,
03:52 dire si oui ou non la personne est mineure,
03:54 et puis, avec l'aide sociale à l'enfance, prendre en charge du coup le mineur.
03:58 - Mais le département dit qu'ils ne sont pas mineurs ?
03:59 - Ils ne sont pas mineurs.
04:01 Dans cette attente-là, la loi propose ou prévoit la possibilité de faire appel.
04:05 Et donc, il y a une procédure juridique qui démarre,
04:08 qui peut durer des mois malheureusement, et c'est tout le problème
04:10 puisque du coup, si la réponse était donnée rapidement,
04:15 comme dans d'autres pays, on ne laisserait pas céciter personne dans cette situation.
04:18 Et ensuite, c'est à l'État d'organiser l'hébergement d'urgence.
04:22 Mais, même si la mairie n'a pas de responsabilité directe dans le sujet,
04:27 - Elle peut prendre la main ?
04:29 - Elle ne peut pas prendre la main, mais je veux rappeler que le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudin,
04:32 en décembre dernier, on n'a pas attendu tout ça,
04:34 a proposé, a prêté, a remis les clés d'un bâtiment municipal à La Roserée,
04:38 sans place d'hébergement, au préfet, de manière à l'accompagner, à le soutenir, à l'épauler
04:43 dans la mise en place de l'hébergement d'urgence, en offrant des places.
04:46 Donc, vous voyez, on agit quand même, même si c'est pas effectivement de la compétence municipale.
04:49 - Dernière question, Emilio Assenault, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
04:51 - Ecoutez, d'abord, on va attendre la décision de justice demain, qui devrait tomber demain,
04:55 et ensuite, on demandera l'application de la décision de justice.
05:02 - C'est-à-dire que les forces de l'ordre pourraient intervenir pour,
05:04 si la décision de justice vous est favorable ?
05:06 - Si la décision de justice est favorable, elle sera notifiée,
05:08 ensuite, on demandera au préfet de bien vouloir faire évacuer,
05:12 en utilisant le concours de la force publique, si besoin,
05:14 à moins que les occupants libèrent le gymnase sans difficulté.
05:18 - Merci Emilio Assenault d'être venu au micro de France Bellevue en France matin.
05:21 Vous êtes adjournement maire de Toulouse, en charge de la sécurité.
05:22 Bonne journée à vous.

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