La consommation de gaz des Français est tombée en 2023 à son plus bas niveau depuis les années 1990, en raison d'un climat plus doux, d'efforts de sobriété et de changements de comportement liés à la transition énergétique, selon le bilan annuel du gestionnaire du réseau de transport de gaz GRTgaz publié mardi.
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00:00 Avec la baisse historique de la consommation de gaz en France, elle a reculé à son niveau de 1996, c'est ce que nous dit le premier gestionnaire du réseau de transport de gaz naturel en France, GRT Gaz.
00:12 Pourquoi une baisse si forte ?
00:14 D'abord il y a trois raisons immédiates, c'est qu'on avait un parc de réacteurs nucléaires qui était un peu à l'arrêt pendant deux ans, ça va beaucoup beaucoup mieux.
00:20 Le nucléaire est revenu en force.
00:22 Deuxième élément, l'activité ralentit, l'activité qui ralentit c'est une demande qui baisse.
00:27 Ce n'est pas évidemment ça une très très bonne nouvelle.
00:30 Troisième élément immédiat, on a une météo plutôt douce.
00:33 Automatiquement le gaz sert à équilibrer le marché de l'électricité, s'il ne fait pas trop froid, il est moins sollicité.
00:38 Donc ça ce sont des raisons conjoncturelles, il y a des raisons plus profondes ?
00:41 Il y a une raison beaucoup plus profonde.
00:43 Cette baisse historique justement, ce n'est pas les trois raisons immédiates qui expliquent que c'est historique.
00:47 C'est parce qu'il y a tous les éléments de transition énergétique qui commencent à se voir concrètement dans nos vraies vies de tous les jours.
00:53 On se rend compte de quoi ? On consomme moins de gaz, moins de GNL, parce qu'on consomme plus de gaz renouvelables, du biogaz et du biomethane.
01:01 On se rend compte aussi qu'il y a toute la filière hydrogène qui est en train de monter en puissance.
01:04 Filière hydrogène où on va produire de l'hydrogène évidemment avec de l'électricité bas carbone, sinon ce n'est pas une énergie décarbonée.
01:11 Et on se rend compte également qu'on a des capacités aujourd'hui en matière notamment de gaz renouvelable
01:17 qui commencent à peser à peu près deux fois l'équivalent de deux réacteurs nucléaires sur un an.
01:23 C'est donc quelque chose de vraiment lourd.
01:25 Après on parlait d'électrification des usages, c'est en cours.
01:28 On a parlé de sobriété au moment de la guerre en Ukraine, c'est quelque chose qui s'est installé dans nos vies durablement pour les ménages,
01:34 mais surtout pour les entreprises et pour l'industrie.
01:36 Et cette énergie qui n'était pas une préoccupation il y a dix ans est devenue un élément stratégique, central.
01:42 C'est là où c'est vraiment quelque chose d'historique.
01:44 Nicolas, si la demande baisse, le prix du gaz va baisser pour ceux qui sont restés au gaz ?
01:48 Ah ça va baisser, ils vont le voir sur leur facture assez vite puisqu'on est déjà à des prix beaucoup plus bas que les sommets de 2022.
01:55 On est à 23 euros le mégawatt-heure, c'est dix fois moins cher qu'au pic des prix.
01:59 Et d'ailleurs l'électricité fait pareil.
02:00 Mais on voit que cette baisse de consommation, c'est lié à un monde qui change et pas simplement à un effet météo.