LA BANDE PREND LE POUVOIR - Isabelle Balkany: 4.000€, "ça ne suffit pas!"

  • il y a 8 mois
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit aux propos de l'ancienne adjointe au maire de Levallois-Perret qui affirme avoir "du mal" à boucler ses fins de mois

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Transcription
00:00 Et on commence par vous, Randalsch Ferdorfer. On va parler d'Isabelle Balkany. Isabelle Balkany qui déplore les effets de l'inflation.
00:09 L'ancienne adjointe au maire de Levallois, Perret, a été interrogée sur C8, sur son budget. Et face aux hausses des prix, elle affirme que ses revenus ne suffisent pas.
00:18 Voilà ce qu'elle dit. "On vit dans une grande maison à laquelle je suis particulièrement attachée. Mais on est comme tous les Français, on a du mal et on tire la langue comme tout le monde.
00:26 Va donc faire tes courses tout seul, toi-même, au supermarché. Tu vas voir, tu as vu les prix ? Les gens n'ont même pas besoin d'avoir des dettes pour avoir du mal.
00:35 Ils sont comme nous, il suffit d'avoir la note d'électricité qui augmente, même si tu étends tout derrière toi." Voilà. Elle n'a pas de quoi vivre face à l'inflation. Elle n'en a pas en tout cas suffisamment.
00:44 Certains agriculteurs ont lancé une cagnotte d'ailleurs, du blé pour Isabelle. Je ne sais pas si ça marche très bien. C'est vrai que ce n'est pas très décent.
00:54 Le niveau de vie des Balkany est quand même, en tout cas, ils sont propriétaires fonciers de plusieurs propriétés.
00:59 Elle a une retraite de 4 000 euros par mois. Elle dit qu'il lui faudrait 5 000.
01:02 4 000 euros, c'est énorme comme retraite. Vous savez, beaucoup de gens en France sont péniblement 1 000, 1 200 euros et des gens qui ont travaillé 40 ans.
01:08 Ce n'est pas très décent. Mais je crois que les Balkany sont très décalés de la réalité des Français. Ils ont vécu dans un monde à part où il y avait énormément d'argent, de facilité,
01:17 alors que pourtant la politique ne doit pas être quelque chose de lucratif. Pour eux, ça l'a été. C'est une autre époque et c'est encore un shot d'une autre époque.
01:24 Parce que ce discours-là, des gens qui ont des retraites de 4 000 euros se comptent sur le bout des doigts.
01:29 Je crois qu'elle n'est pas consciente de la difficulté qu'il y a à vivre pour les Français, à boucler les fins de mois pour des gens qui travaillent.
01:35 Un couple moyen, moi j'ai des salariés dans ma société, c'est 4 000 euros à deux par mois avec deux enfants, les impôts à payer, les voitures.
01:42 Quand il y a en plus des frais dentaires, c'est très difficile. Non, je ne pense pas que les Balkany soient réellement à plaindre et c'est assez indécent en réalité.
01:51 Elle dit Olivier Galles, si on était dans un studio, ça irait, mais pas dans une grande maison. Il y a le chauffage, il y a tout un tas de choses.
01:58 On pourrait s'offrir un 200 mètres carrés.
01:59 Au moins, elle souligne un problème que malgré tout, tous les Français rendent compte, c'est qu'effectivement l'inflation touche tout le monde.
02:05 Même elle, il y avait une phrase, je ne sais plus exactement, quand les gros ont des difficultés, les petits sont en train de mourir,
02:13 elle tire une sonnette d'alarme de façon très maladroite, mais je crois que c'est une sonnette d'alarme moins sur l'inflation.
02:19 Après, effectivement, à 4 000 euros à la retraite, elle fait plutôt partie des privilégiés.
02:24 4 000 pour elle, parce qu'il y a encore M. Balkany.
02:26 Oui, il y a M. Balkany.
02:26 Henri Guaino, ça vous fait sourire ou ça vous exaspère les propos d'Isabelle Balkany ?
02:31 Ni l'un ni l'autre, ça. Non, mais ça m'indiffère.
02:34 Vous savez, chacun regarde, dépendamment du cas d'Isabelle Balkany, peut-être un peu caricatural,
02:40 mais chacun regarde sa situation à l'aune de ses propres critères, de son propre niveau de vie, de ses propres contraintes.
02:49 Chacun. Oui, chacun.
02:51 Encore de là à affirmer en public que 4 000 euros, ce n'est pas suffisant parce qu'elle a une grande maison à faire chauffer.
02:57 C'est-à-dire, oui, ça l'obligerait peut-être à vendre sa maison.
02:59 Disons quand on sait tous les détournements qu'il y a eu.
03:01 Non, mais bien sûr, c'est un mauvais cas.
03:05 Mais, honnêtement, indépendamment de ce cas particulier, je trouve qu'on passe beaucoup de temps à se juger les uns les autres.
03:17 Et que l'état moral de la société, à force de juger le voisin, finit par devenir...
03:24 Parce que pour celui qui gagne SMIC, celui qui gagne 2 000 euros est un privilégié.
03:29 Pour celui qui gagne 2 000 euros, celui qui en gagne 3 000 est un privilégié, etc.
03:32 Et tout le monde finit par devenir le bouc émissaire de l'autre.
03:36 Je trouve que c'est une société qui va en réalité très très mal, indépendamment du cas particulier de Mme Balkany.
03:42 Simplement, M. Guenot, si vous permettez, je crois que quand on gagne, il ne faudrait pas se plaindre.
03:46 C'est ça le problème aussi.
03:47 C'est-à-dire que sa démarche paraît assez incongrue.
03:50 Ici, on ne se plaint pas en français.
03:52 - Mais je comprends ce que vous dites. - Parce que c'est elle.
03:54 - C'est elle qui s'expose en fait.
03:55 - Je vais vous dire, moi, il y a très longtemps, j'ai été commissaire au plan.
03:59 Un jour, on m'a demandé de faire un rapport sur les statistiques du chômage.
04:03 J'ai réuni une commission, comme on faisait au plan.
04:05 Il y avait des gens très bien, qui étaient de très hauts fonctionnaires, des chercheurs plutôt bien payés.
04:11 Et un jour, on parlait des cadres, il y en a un qui m'a dit "mais les cadres, ils n'ont pas à se plaindre quand ils sont au chômage,
04:19 ils ont une allocation importante, etc."
04:21 Or, c'est chez les cadres qu'il y a le plus de phénomènes de rupture quand le chômage arrive.
04:25 Pourquoi ? Parce qu'ils ont en train de vider des dettes, etc.
04:29 Ils perdent souvent tout, c'est-à-dire leur famille, leur statut social, etc.
04:34 Mais évidemment, celui qui est le speaker qui se retrouve au chômage, pour lui, c'est absolument incompréhensible.
04:41 Mais pourtant, c'est une vraie souffrance pour l'un comme pour l'autre.
04:48 Différente, mais une vraie souffrance quand même.
04:50 Donc le problème aujourd'hui, c'est peut-être de se demander comment on aborde le problème de l'inflation,
04:56 comment on aborde le problème du pouvoir d'achat en général, plutôt que de regarder dans l'assiette du voisin
05:02 s'il n'a pas quelque chose de plus que vous n'avez pas.
05:06 - Asile, une réaction là-dessus ?
05:08 (Rires)
05:12 - En régulier, c'est parce qu'il a réussi à greuser le débat sur des notions qui sont,
05:18 en effet, qui posent question sur la société de l'envie en France, etc.
05:22 Moi, Isabelle Balkany, elle attire ma sympathie malgré moi.
05:26 C'est comme ça. Elle est arrivée ce matin, elle a été tout à fait charmante avec son eau papillon et sa veste.
05:32 Donc je l'ai écoutée avec sympathie et presque avec empathie aussi.
05:36 Elle est forte pour cela.
05:38 - Quand elle se plaint de ses 4000 euros de retraite par mois, vous étiez presque dans l'empathie.
05:44 - Laissons-les vieillir dans leur maison.
05:46 je pense que c'est pas une belle fin de vie, donc ne les écapons pas davantage.

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