[#Reportage] Gabon : la gratuité, la fausse bonne idée pour résoudre la problématique du transport en commun

  • il y a 5 mois
[#Reportage] Gabon : la gratuité, la fausse bonne idée pour résoudre la problématique du transport en commun


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00:00 Si elle peut apparaître comme une solution pouvant amener un plus grand nombre de personnes à utiliser les transports collectifs
00:06 et ainsi lutter contre la pollution, comme c'est par exemple le cas en France,
00:11 la gratuité des transports au Gabon apparaît bien plus comme une mesure populiste
00:15 et pour cause censée au moment de sa mise en œuvre atténuer les répercussions du confinement du Grand Libreville.
00:21 Cette mesure qui a depuis coûté une quinzaine de milliards de francs CFA aux contribuables
00:25 sans compter les 3,5 milliards de francs CFA prévus pour cette année 2024
00:30 est loin d'être une solution concrète au sentiternel problème du transport en commun.
00:35 En effet, alors que les arguments présentés par les autorités étaient axés autour de l'optimisation du service de transport
00:41 dans les réseaux de bus, le libre accès de tous aux transports sans discrimination de moyens,
00:46 le renforcement de la mobilité en général et en particulier l'attractivité des centres-villes,
00:52 le NGORI n'a jusque-là pas été en mesure de résoudre cette problématique de mobilité urbaine.
00:57 Puis, confiée à Transurb et à la société gabonaise de transports Socratra,
01:02 dans sa phase opérationnelle, cette mesure a été à l'origine de nombreux dérapages financiers.
01:09 Pas rentable que ce soit d'un point de vue économique ou financier, puisqu'il s'agit d'une mesure sociale,
01:15 peu productive d'un point de vue opérationnel, puisque le problème de la mobilité urbaine
01:20 est loin d'avoir trouvé son épilogue comme en témoignent les attroupements dans les grands centres urbains et périurbains.
01:26 Freinant le développement du secteur privé des transports dont les opérateurs économiques,
01:31 pour compenser le manque, contraignent les usagers à des tarifs de plus en plus onéreux,
01:35 cette mesure semble faire plus de mal que de bien à notre économie,
01:40 et ce en y incluant même pas le fait que ces dizaines de milliards de francs CFA de subvention
01:45 auraient pu servir à financer des chantiers routiers.
01:49 Faisant peser un risque de plus en plus grand de perte de capacité d'investissement et de développement des transports,
01:56 un risque de plus en plus élevé de corruption si l'on se base sur les mouvements d'humeur observés
02:01 au sein des entités en charge de cette mesure, à l'image des deux sociétés de transport public
02:07 dont les chauffeurs réclamaient il y a quelques semaines encore,
02:10 des aérés de salaire, la gratuité des transports fait plus que jamais,
02:13 débat dans un environnement, un écosystème et un contexte économique qui appellent à un changement profond de paradigme
02:20 et à une libéralisation de notre économie.
02:23 Dans un pays qui a accumulé un retard conséquent en termes d'infrastructures routières,
02:28 puisque classé 30e sur le continent en matière de qualité des routes,
02:32 dans un pays qui doit impérativement développer son réseau routier pour impulser une nouvelle dynamique
02:38 et ainsi favoriser le développement de secteurs connexes capables de sortir le pays du tout pétrole,
02:44 dans un pays qui a besoin de relancer son économie en changeant son modèle,
02:49 comme l'évoquait d'ailleurs l'actuel ministre de l'économie il y a quelques mois,
02:53 il serait temps que l'État apprenne à laisser faire et à se concentrer sur ses missions régaliennes,
02:58 car c'est bien là qu'on l'attend.

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