Selon la Haute Autorité de santé (HAS), il n’existe en France que trois méthodes contraceptives officielles pour les hommes.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Pourquoi est-on si en retard en matière de contraception masculine ?
00:03 Aujourd'hui, il existe de nombreux moyens de contraception.
00:06 Mais la très grande majorité de ces contraceptifs sont féminins.
00:10 Selon la Haute Autorité de Santé, il n'y a aujourd'hui que trois méthodes de contraception masculine officielles en France,
00:15 le préservatif, la vasectomie et le retrait.
00:18 Pour comprendre pourquoi il y en a si peu, il faut remonter en arrière.
00:22 La contraception, c'est l'une des plus grandes avancées médicales du XXe siècle.
00:26 Avant ça, les couples qui désiraient limiter les naissances avaient peu de choix.
00:30 Généralement, ils pratiquaient l'abstinence ou le retrait.
00:33 Mais dans les années 50, un scientifique américain, Gregory Pincus, aidé par des militantes féministes,
00:38 va inventer la pilule contraceptive féminine.
00:40 Elle est mise sur le marché aux États-Unis en 1960.
00:43 En France, la contraception est rendue légale par la loi Neuwirth en 1967.
00:48 Cette loi ouvre la voie à deux méthodes de contraception qui se développent rapidement, la pilule et le stérilet.
00:54 C'est une grande avancée pour les droits des femmes.
00:56 Elles disposent davantage de leur corps et peuvent choisir ou non d'être mères.
01:00 Nous avons les enfants que nous voulons !
01:03 Depuis les années 70, la pilule féminine est ainsi, de loin, le moyen de contraception le plus utilisé en France.
01:10 C'est aussi pourquoi la contraception est perçue comme une affaire de femmes.
01:13 Pourtant, quand la pilule féminine est développée, dans les années 50,
01:16 une version du contraceptif est aussi évoquée pour les hommes.
01:19 Mais l'idée d'une pilule masculine est rapidement abandonnée.
01:22 Le plus gros obstacle pour les scientifiques était l'attitude des hommes en général.
01:27 Ils avaient peur qu'une pilule contraceptive interfère avec leur libido, ce qui n'était pas acceptable.
01:33 Dans les années 70, une méthode par injection de testostérone est mise au point,
01:37 mais elle cause des effets secondaires pénibles.
01:39 Prise de poids, baisse de la libido, troubles de l'humeur…
01:42 Les mêmes effets secondaires que la contraception hormonale féminine.
01:45 Une autre méthode d'injection sera abandonnée en 2008 par l'OMS à la suite d'effets secondaires graves.
01:50 Par ailleurs, dans les années 80, une équipe de médecins toulousains travaille sur une méthode thermique.
01:55 Car les recherches montrent qu'augmenter la température des testicules désactive les spermatozoïdes.
02:01 C'est le principe du fameux slip chauffant,
02:03 un sous-vêtement qui remonte les testicules et que l'on porte 15 heures par jour.
02:07 Suivant le même mécanisme, un anneau contraceptif est aussi mis au point.
02:10 Même si la méthode thermique semble faire ses preuves,
02:12 elle n'est reconnue ni par l'OMS ni par les autorités de santé en France.
02:16 Faute d'investissement des laboratoires, la contraception masculine peine à se développer.
02:20 Même si aujourd'hui, une autre méthode par injection a été mise au point pour les hommes,
02:24 elle reste très marginale.
02:26 À cela s'ajoute un tabou tenace.
02:28 Il y a encore de nombreux freins virilistes.
02:30 Pour plein de mecs, porter atteinte à leur fertilité revient à mettre en cause leur masculinité.
02:36 Pourtant, depuis quelques années, la demande pour une contraception masculine accessible semble augmenter.
02:41 Les enquêtes montrent que de plus en plus de couples veulent se répartir la charge contraceptive.
02:45 En France, le nombre de vasectomies, c'est-à-dire l'opération de stérilisation masculine,
02:49 a été multiplié par 15 en 12 ans.
02:52 Par ailleurs, ces dernières années, de nombreuses femmes ont renoncé à la pilule
02:55 après des scandales sanitaires ou des effets secondaires trop envahissants.
02:59 Plusieurs moyens de contraception masculine sont à l'étude.
03:01 Et parmi eux, le NEST, un gel contraceptif à appliquer une fois par jour sur les épaules, semble prometteur.