Retrouvez un point complet sur l'actualité parlementaire et politique de la semaine en présence de Mélanie Vogel, sénatrice des Français de l'étranger, groupe Écologiste - Solidarité et Territoires.
Parlement Hebdo, c´est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Chaque vendredi, Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions - en séance ou en commission - qui ont animé les débats. Une mise en perspective analysée en plateau par une personnalité politique.
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Parlement Hebdo, c´est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Chaque vendredi, Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions - en séance ou en commission - qui ont animé les débats. Une mise en perspective analysée en plateau par une personnalité politique.
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NewsTranscription
00:00 Générique
00:02 ...
00:09 -Bonjour à tous. Ravie de vous retrouver
00:11 pour un nouveau numéro de "Parlement hebdo".
00:14 L'émission qui vous fait revivre les temps forts.
00:17 -Bonjour, Katia. Avec nous, sur ce plateau,
00:19 Mélanie Vogel. Vous êtes sénatrice écologiste.
00:22 Vous représentez les Français établieurs de France.
00:25 On va faire le tour de l'actualité parlementaire de la semaine.
00:29 -On a voté pour la constitutionnalisation
00:31 de l'IVG dans les mêmes termes que l'Assemblée nationale.
00:35 Rendez-vous à Versailles lundi pour que le Parlement,
00:38 réuni en congrès, puisse modifier la Constitution.
00:41 Ces news, dans le viseur de la commission d'enquête
00:44 sur l'attribution et le contrôle des fréquences TNT.
00:47 Auditionnés à l'Assemblée nationale,
00:49 les responsables présentateurs de la chaîne
00:52 ont réfuté toute pression de Vincent Bolloré.
00:54 Et puis, ce témoignage fort de Judith Gaudrech,
00:57 l'actrice française est venue au Sénat
00:59 parler des violences sexuelles dans le cinéma.
01:02 Elle demande la création d'une commission
01:04 d'enquête parlementaire.
01:06 -On commence avec ce vote historique.
01:08 Le Sénat a adopté la modification de la Constitution
01:11 et a voté l'entrée de l'interruption volontaire
01:14 de grossesse dans le texte suprême de nos institutions.
01:17 Un vote conforme avec les mêmes termes
01:19 que ceux adoptés par l'Assemblée nationale
01:22 le 30 janvier dernier.
01:23 Le récit de cette séance, avec Jonathan Duprièze.
01:26 Applaudissements
01:28 -De longs applaudissements pour un vote historique.
01:31 Après 4 heures de débat, le projet de loi
01:33 visant à inscrire l'interruption volontaire de grossesse
01:36 dans la Constitution est donc adopté au Sénat,
01:39 à une très large majorité.
01:41 -Exprimé 317 pour 267,
01:44 contre 50, le Sénat a adopté.
01:47 Applaudissements
01:49 -Dans l'hémicycle, l'émotion est palpable.
01:52 La plupart des sénateurs sont debout.
01:54 -C'est un moment de bonheur, disons-le clairement,
01:57 d'avoir du point de vue de la vie parlementaire
02:00 et de la fonction parlementaire.
02:02 C'est pas toujours évident d'être parlementaire,
02:05 que ce soit sénateur ou député.
02:07 On a parfois l'impression de travailler beaucoup,
02:09 de parler beaucoup et d'avoir assez peu de résultats concrets.
02:13 Là, pour une fois, il y a un résultat concret,
02:15 qui est un beau résultat.
02:17 -L'issue du vote est pourtant restée très incertaine,
02:20 jusqu'au bout.
02:21 La formulation libérale de la loi
02:23 est une formulation liberté garantie,
02:26 ayant suscité les réticences d'une partie des sénateurs de droite
02:29 et du Centre.
02:30 -Cette prudence ne doit pas nous faire céder
02:33 à une forme de juridisme
02:36 qui nous détournerait du principal.
02:39 -Au final, le texte est adopté sans modification,
02:42 dans les mêmes termes que l'Assemblée nationale.
02:45 -Bravo !
02:46 -Avec toutes les voix de la gauche
02:48 et une partie des voix de droite et du Centre
02:50 ayant finalement basculé.
02:52 -On l'accepte !
02:53 -Les choses ont évolué.
02:55 D'abord, la donne n'est pas tout à fait la même aujourd'hui
02:58 qu'elle était il y a un an, voire il y a 16 mois,
03:01 puisqu'on est dans une initiative gouvernementale.
03:04 C'est certain qu'il n'y aurait pas de référendum,
03:07 ce que nous souhaitions pas.
03:09 Quant à la rédaction, la rédaction proposée aujourd'hui
03:12 à l'article 34 de la Constitution
03:13 est tout à fait proche de celle qui avait été adoptée par le Sénat.
03:17 Nous pensons que c'est avant tout symbolique
03:20 et que c'est un moindre mal que de l'inscrire
03:22 dans la Constitution.
03:23 -A l'issue du vote, l'exécutif s'est exprimé.
03:26 Emmanuel Macron salue un pas décisif fait par le Sénat.
03:29 Gabriel Attal évoque, lui,
03:31 une France à l'avant-garde du progrès.
03:33 Dernière étape, la réunion lundi du Congrès à Versailles
03:37 pour enteriner le texte.
03:39 -Mélanie Vogel, on vous a vue dans le reportage.
03:43 Vous étiez émue aux larmes.
03:44 Vous pouvez nous raconter ce que vous avez ressenti ?
03:48 -Alors même, revoir les images, là, maintenant,
03:50 j'en ai encore un peu les larmes aux yeux.
03:53 Ca a été un moment extraordinaire,
03:57 parce qu'il faut se souvenir que c'est un combat de longue date
04:01 qui a débuté il y a très longtemps.
04:03 La revendication d'inscrire l'IBG dans la Constitution,
04:06 elle est bien antérieure aux initiatives parlementaires.
04:09 Et puis, il y a eu la proposition des communistes, en 2017,
04:13 qui n'avait pas été débattue,
04:15 et à ce moment-là, le gouvernement était totalement opposé
04:18 à cette avancée.
04:19 Puis, voilà, les différentes propositions
04:22 qui ont été mises sur la table.
04:24 Et moi, je me souviens, quand je me suis lancée
04:26 dans cette bataille,
04:28 que la plupart, y compris les parlementaires,
04:30 qui étaient favorables à cette avancée,
04:33 me disaient "Tu sais, c'est impossible.
04:35 "On va jamais arriver à faire voter le Sénat.
04:38 "Jamais le Sénat va voter pour l'introduction de l'IBG."
04:41 Et voilà.
04:43 Après deux mois et deux mois de travail acharné,
04:47 on arrive à ce résultat
04:49 qui dépasse largement les derniers calculs qu'on avait,
04:52 267 pour, seulement 50 sénateurs ont voté contre.
04:56 -Oui.
04:57 -On se dit qu'on a réussi à faire rentrer
05:00 toutes les aspirations de la société dans le Parlement
05:03 qui a plié. -Justement,
05:05 vous le dites, Gérard Larcher déclarait il y a à peine deux mois
05:08 que l'IBG n'était pas un droit menacé en France.
05:11 Il y a eu des réticences parmi les députés LR.
05:14 On en a entendu une.
05:15 Qu'est-ce qui a changé pour vous
05:17 pour que, deux mois plus tard, on arrive à un tel consensus
05:21 aussi large que vous n'espériez ?
05:23 -D'abord, je voudrais dire que depuis le départ,
05:26 enfin, depuis le départ pour moi,
05:29 donc depuis la première proposition en octobre 2022,
05:34 je suis convaincue qu'on va y arriver.
05:36 Je l'ai dit à l'occasion de différentes interviews
05:39 des personnes opposées.
05:42 -Mais finalement, seulement 50 votes contre mercredi soir.
05:46 -Je voulais juste dire que c'est vrai,
05:48 Gérard Larcher a dit qu'il était opposé.
05:50 Il l'avait dit la dernière fois.
05:52 -On disait ce projet de loi constitutionnel quasiment enterré.
05:56 -Oui, bien sûr, mais c'est là où je voulais en venir.
05:59 Je pense que...
06:01 Moi, je suis très heureuse qu'on ait fait la démonstration
06:04 que Gérard Larcher ne décide pas.
06:07 Il y était personnellement opposé.
06:11 Bruno Rotailleau, le président du groupe Les Républicains,
06:14 y était farouchement opposé.
06:16 Hervé Marseille y était aussi opposé.
06:18 -Président du groupe centriste. -Il était fort opposé.
06:21 -Les trois hommes qui dirigent le Sénat,
06:23 le président du Sénat et les deux présidents du groupe,
06:27 étaient contre. On est plus forts qu'eux.
06:29 Je crois que c'est une magnifique démonstration.
06:32 -Parce qu'on le rappelle, sur ces sujets,
06:34 il n'y a pas de consigne de vote.
06:36 Les parlementaires votent en conscience.
06:38 C'est aussi ça qui a fait qu'on a pu avoir des sénateurs LR
06:41 ou centristes qui ont voté pour,
06:43 le mercredi soir.
06:45 -Absolument non. C'est vrai que depuis toujours,
06:48 il y a cette tradition de...
06:49 Le groupe centriste, en général, ne donne pas de consigne de vote,
06:54 mais Les Républicains, évidemment, avaient la liberté de vote,
06:58 mais ça a quand même largement progressé
07:00 depuis octobre 2022 jusqu'à février 2023.
07:03 Voilà, on a fait un énorme pas.
07:06 -Ce n'est pas fini, puisque le pas final sera fait lundi,
07:09 puisque le Parlement se réunit en congrès,
07:12 au grand complet, à Versailles, pour voter
07:15 ce qui va inscrire l'IVG dans la Constitution.
07:17 Il faut la majorité des 3/5e ?
07:19 Vous êtes sûre de l'avoir, cette majorité ?
07:21 -On l'a déjà. On a déjà à peu près 90 % en faveur.
07:27 Et je pense, d'ailleurs,
07:29 entre mercredi matin et mercredi soir,
07:33 on a encore des voix qui ont bougé.
07:35 -Tout a bougé à la dernière minute, finalement.
07:38 -Oui, mais en positif. Je pense qu'il y a encore des...
07:41 Vous verrez qu'il y a des sénateurs et des sénatrices de droite
07:44 qui ont voté contre ou qui se sont abstenus mercredi
07:47 et qui voteront pour lundi.
07:49 -Un dernier mot sur le Congrès.
07:51 Ça va être un moment historique.
07:52 Vous ne l'avez pas encore fait, vous la ferez lundi soir.
07:56 -Absolument. Oui, parce que...
07:58 On sait que c'est fait maintenant.
08:01 Le verrou, le verrou...
08:02 -Le suspect s'est passé.
08:04 -C'était le vote du Sénat.
08:05 Ça ne fait pas de surprise,
08:07 mais lundi, ce sera définitif.
08:10 Il ne sera plus jamais possible de revenir sur le droit à l'IVG en France.
08:14 On va faire la fête.
08:16 -Emmanuel Macron s'est engagé à rendre l'IVG irréversible.
08:19 Il a dit que si le Parlement inscrit le droit à l'IVG
08:23 dans la Constitution à l'issue de ce Congrès,
08:26 ce ne sera pas une victoire politique d'Emmanuel Macron ?
08:29 Il ferait de l'ombre au combat porté ?
08:33 -D'abord, je voudrais dire que moi, je me fiche un peu
08:36 de comment on va considérer le rôle d'Emmanuel Macron
08:40 dans cette histoire.
08:41 Les historiennes et les historiens feront ce travail-là.
08:44 -C'est le résultat pour vous ?
08:46 -Depuis le départ.
08:48 Nous nous sommes engagés, les parlementaires,
08:50 la société civile, dans cette affaire,
08:53 pour que ça marche, pas pour tirer la couverture à l'une ou à l'autre.
08:57 On est arrivé, et c'est une grande leçon de politique
09:00 et de démocratie, avec plusieurs sénatrices et députés,
09:03 à montrer que nous étions capables,
09:06 par-delà nos familles politiques,
09:08 par-delà nos opinions sur d'autres sujets,
09:11 à nous mettre d'accord à travailler ensemble
09:14 pour l'intérêt général.
09:15 Je sais que le rôle d'Emmanuel Macron...
09:18 Je sais ce qu'il a été,
09:20 mais depuis le départ, notre idée,
09:22 c'était pas d'en tirer un profit politique,
09:26 mais de montrer que ça marche.
09:27 Et là, on y est arrivé.
09:29 C'est l'histoire qui décidera.
09:31 -Faire rentrer dans la Constitution l'IVG,
09:33 ça ne règle pas le problème de manque de médecins
09:36 pour pratiquer ces interventions dans certains territoires.
09:40 Selon le planning familial,
09:41 en 15 ans, 130 centres IVG ont fermé en France.
09:44 C'était pas ça, la priorité ?
09:46 -Alors, d'abord, il n'y a aucune opposition
09:49 entre inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution
09:52 pour éviter qu'on l'attaque demain,
09:54 et réouvrir des centres.
09:55 Moi, je suis très heureuse que, soudainement,
09:58 la droite se soit tellement intéressée
10:00 à la question de l'accès à l'IVG.
10:03 Nous déposons, tous les ans,
10:04 au moment de l'adoption du budget,
10:06 des amendements pour pouvoir financer les centres,
10:09 pour améliorer l'accès, que la droite ne vote jamais.
10:12 Donc, j'espère très sincèrement
10:14 que les prochains amendements qu'ils devront voter,
10:17 ils les voteront, puisque, finalement,
10:19 ils ont apparemment compris que c'était la priorité.
10:22 -L'entrée de l'IVG dans la Constitution
10:24 ne mettra pas en cause la liberté de conscience des médecins.
10:28 Est-ce que, pour vous, c'est un frein supplémentaire
10:31 dans l'accès à l'IVG ?
10:32 -Alors...
10:33 -C'était à des équipes de la loi Veil, on le rappelle.
10:36 -C'est vrai qu'il y a...
10:39 Alors, moi, je pense pas qu'on puisse dire,
10:42 aujourd'hui, que c'est le problème principal de l'accès.
10:46 Le problème principal de l'accès, c'est les budgets,
10:49 c'est la fermeture des centres,
10:51 c'est le fait que j'entendais, hier soir,
10:53 qu'il y avait une femme sur quatre
10:55 qui devait changer de département
10:57 pour avoir accès à l'IVG,
10:59 parce qu'il n'y avait pas, de manière,
11:01 dans les délais...
11:03 -Et qui, parfois, se retrouvait hors délai,
11:05 parce qu'elle n'avait pas le temps d'aller si loin.
11:08 -C'est une des raisons pour lesquelles
11:10 on a étendu les délais l'année dernière.
11:12 Pour moi, le frein principal, c'est les conditions d'accès
11:16 et notamment le financement de nos services publics
11:18 et de santé, plus, à mon avis,
11:20 même si, en fait, on n'a pas de données publiques exactes
11:23 sur le nombre de médecins
11:25 qui utilisent la cause de conscience
11:28 et sur à quel point ça impacte négativement,
11:31 ce qui est un fait, mais je ne sais pas le mesurer, aujourd'hui.
11:34 -Et rendez-vous lundi au congrès de Versailles
11:37 pour inscrire l'IVG dans la Constitution.
11:39 On va parler d'autre chose. Cette semaine,
11:42 C News était sur le grid des députés.
11:44 Les responsables et présentateurs de la chaîne du groupe Canal+,
11:48 auditionnés par la commission d'enquête parlementaire
11:51 de l'Assemblée nationale,
11:52 qui fait la lumière sur l'attribution
11:54 et le contrôle des fréquences TNT,
11:56 morceau choisi de ces trois heures d'audition sous tension
12:00 avec Elsa Mondingava.
12:01 -Une audition très attendue.
12:03 Les dirigeants de C News ont tout d'abord été sommés
12:06 de s'expliquer. Dans une récente émission,
12:08 l'avortement a été considéré comme une cause de mortalité,
12:12 au même titre que le cancer.
12:13 -C'est une émission qui est enregistrée le vendredi.
12:16 Entre le vendredi et le samedi,
12:18 ça passe par une commission de visualisation.
12:21 Bien évidemment, nous avons constaté
12:23 ce que vous venez d'énoncer, que nous avons corrigé.
12:26 Un problème technique a fait que cette V2
12:28 n'est pas rentrée dans les tuyaux,
12:30 mais les personnes concernées ont rentré la version V1,
12:33 celle que nous voulions bannir.
12:35 Sur une émission enregistrée, c'est intolérable.
12:38 -La direction regrette, mais plaide donc l'erreur technique.
12:41 Autre sujet abordé par les députés,
12:44 le manque de diversité de certains plateaux.
12:46 L'état-major de CNews riposte.
12:49 -Pour composer un plateau,
12:51 on ne peut pas inviter les gens qui boycottent CNews.
12:54 Alors, on ne peut pas inviter les écologistes
12:58 qui boycottent CNews,
13:00 qui, eux, ont l'honnêteté de le dire et de le faire savoir.
13:04 On ne peut pas inviter les gens qui,
13:06 soit officiellement, nous répondent "je boycotte CNews",
13:10 comme M. le député Caron,
13:12 ou d'autres qui ne répondent pas à nos invitations.
13:14 -Les journalistes, figure de la chaîne d'information,
13:17 se défendent, eux, de faire de l'opinion,
13:20 mais bien de l'information.
13:22 -Laurence, qui a la même formation que moi,
13:24 Sonia, qui est passée par Europe,
13:27 on est pareils.
13:29 C'est-à-dire que nous sommes d'abord des journalistes,
13:33 des témoins de notre temps.
13:34 Et c'est ça que je revendique,
13:36 l'exactitude des faits,
13:38 notre religion, bien sûr,
13:40 le décryptage, l'analyse, une deuxième partie.
13:43 -Les auditions de la commission d'enquête se poursuivent,
13:47 avec notamment Vincent Bolloré et Cyril Hanouna,
13:50 annoncés pour les 13 et 14 mars prochains.
13:53 -Peut-être d'abord une question sur ce droit de réponse
13:56 à Thomas Bauder, le directeur de la rédaction de CNews,
13:59 qui dit qu'on ne peut pas inviter les écologistes
14:02 qui ont l'honnêteté de le dire.
14:03 CNews essaie de faire des plateaux équilibrés,
14:06 mais ils ont plein de refus.
14:08 Pourquoi ne pas vouloir débattre, vous, écologiste, sur CNews ?
14:11 -Parce qu'on n'est plus dans un moment
14:14 où il est possible de débattre normalement,
14:17 comme sur les autres chaînes d'information,
14:20 sur CNews.
14:21 En réalité, on voit très bien la manière dont se passent les débats.
14:25 Il n'y a pas d'espace, aujourd'hui,
14:27 pour avoir un vrai pluralisme d'idées.
14:30 Et donc, voilà, c'est juste pas possible, en fait.
14:33 Ce n'est pas possible.
14:35 -Vous voyez des invités qui vont sur CNews,
14:37 qui ne sont pas les relais d'opinion...
14:42 -On dit qu'il vaut mieux être dedans que dehors,
14:45 d'affronter ce qu'on combat.
14:46 -Laienne M'Intendu, vous la saisissez pas.
14:49 -En théorie, on peut dire ça.
14:51 C'est une question assez récurrente, quand on fait de la politique.
14:55 Parfois, est-ce qu'on va sur cette émission
14:58 ou est-ce qu'on n'y va pas ?
14:59 Mais en théorie, on peut défendre ce que vous dites,
15:02 mais en pratique, aujourd'hui,
15:04 je crois que ce n'est plus possible sur CNews.
15:07 Peut-être que ça le sera un jour,
15:09 mais là, aujourd'hui, il n'y a pas de capacité
15:11 à réellement avoir des débats dignes de ce nom
15:14 sur cette chaîne qui n'est pas une chaîne d'information.
15:17 -On l'a entendu dans le reportage d'Elsa Mondingava.
15:20 Cette infographie a été diffusée à l'antenne de CNews
15:23 faisant de l'avortement une des causes de la mortalité,
15:27 au même titre que le cancer.
15:28 On a entendu les dirigeants de CNews présenter leur excuse
15:32 en évoquant une erreur technique.
15:34 Qu'en pensez-vous de cette séquence ?
15:36 C'était une erreur technique ?
15:38 -Vous voyez bien que, d'abord,
15:40 quelqu'un a produit cette infographie.
15:42 D'ailleurs, plusieurs personnes sont impliquées
15:45 pour produire une infographie comme ça.
15:47 Quelqu'un est allé chercher le nombre d'IVG par an
15:50 pour le mettre à côté de taux de mortalité.
15:53 -C'est pas une erreur technique.
15:55 -C'est pas possible. Un humain a fait ça.
15:57 Cette infographie a été transmise.
15:59 Et puis, le script de l'émission correspondait,
16:02 le chiffre correspondait à ce qu'il y avait sur l'infographie.
16:06 Vous êtes journaliste, vous faites des émissions,
16:09 vous savez que si c'était une erreur technique,
16:12 le script n'aurait pas correspondu.
16:14 C'est pas une erreur technique,
16:16 c'est plusieurs personnes qui ont volontairement voulu mettre
16:20 au même niveau le nombre d'IVG et le nombre de morts.
16:23 -L'infographie a été transmise dimanche dernier.
16:26 On a eu un grand rendissement sur les réseaux sociaux.
16:29 Ca a pu jouer, vous croyez ?
16:31 -Influencer certains sénateurs à se rendre compte
16:34 que l'IVG était menacée à l'issue de cette séquence.
16:37 -Sans doute que ça a été une confirmation,
16:39 si c'était nécessaire, du fait que, oui,
16:42 il y a encore des gens en France,
16:44 et pas des personnes dans leur maison
16:47 qui ne parlent à personne,
16:48 mais des gens qui ont accès à des médias
16:51 qui sont largement regardés,
16:53 qui sont capables de nous expliquer
16:55 que les IVG, ce sont des meurtres,
16:58 puisque c'est ça que disent les médias.
17:00 C'est ça que dit cette infographie.
17:03 Ca a été, quelque part, un des éléments
17:05 qui a convaincu qu'en fait, c'était le moment.
17:08 -Les cadres et présentateurs de la chaîne ont redit
17:11 que CNews était une chaîne d'info.
17:13 Ils ont dit que c'est ce que dit le Conseil d'Etat.
17:16 Ils ont produit 300 à 400 éléments d'informations par jour.
17:20 Qu'est-ce que vous reprochez ?
17:21 Pour vous, c'est pas une chaîne d'info ?
17:24 -Non, c'est pas une chaîne d'information
17:26 dans le sens où ce n'est pas une chaîne
17:29 où, citoyenne ou citoyen, vous allez regarder cette chaîne,
17:32 vous allez pouvoir avoir un éclairage sur le monde,
17:35 des débats d'idées, une présentation pluraliste
17:38 de ce qu'est l'état de l'opinion.
17:40 Non, vous allez être influencés de manière extrêmement forte
17:44 vers des idées qui sont des idées d'extrême droite.
17:48 Donc, non, c'est pas une chaîne d'information.
17:51 Vous vous informez pas. -C'est une chaîne d'opinion ?
17:54 -C'est une chaîne d'influence et d'opinion
17:56 et d'opinion réactionnaire conservatrice.
17:59 Si vous regardez ces news,
18:01 comme téléspectateurs ou téléspectatrices,
18:03 vous vous êtes pas informés.
18:05 -On termine comme troisième thème dans cette émission
18:08 avec l'audition de Judith Gaudrech
18:10 devant la délégation aux droits des femmes du Sénat.
18:13 Les sénatrices et sénateurs ont souhaité entendre l'actrice
18:16 face au retentissement de son témoignage.
18:19 L'actrice dénonce des viols et violences
18:21 alors qu'elle était encore mineure.
18:24 Parlons de réformer le cinéma et faire avancer
18:27 les résultats de la cause des enfants victimes d'inceste
18:30 ou d'agression. On écoute Judith Gaudrech.
18:32 -Achida Dati m'a fait signe.
18:34 Elle m'a parlé du président de la République
18:37 et je lui ai demandé s'il voulait me recevoir
18:39 pour faire une photo ou pour vraiment discuter
18:43 et prendre des décisions
18:48 ou avoir une vraie conversation
18:50 qui résulterait...
18:52 qui ferait que nous passerions à l'acte
18:55 ou qu'en tout cas nous pourrions faire évoluer les choses.
18:58 Voilà, pour l'instant, je n'ai été contactée
19:04 ni pour la photo ni pour la discussion,
19:07 mais il est possible,
19:09 puisque Mme Rachida Dati a évoqué cette invitation,
19:14 que je la suscite moi-même, après tout,
19:17 comme vous pouvez le voir, je n'ai pas grand-chose à perdre.
19:20 -Judith Gaudrech qui a porté plainte
19:22 contre Jacques Doyon et Benoît Jacot.
19:25 Elle a demandé l'ouverture d'une commission d'enquête
19:28 sur les violences sexistes et sexuelles
19:30 dans le milieu du cinéma.
19:32 Est-ce qu'elle a une chance d'aboutir, Mélanie Vogel ?
19:35 -Je ne sais pas si elle a une chance d'aboutir au Sénat,
19:38 mais personnellement, je l'espère.
19:40 C'est une demande légitime.
19:43 Il faut aller regarder comment ça se passe.
19:45 Une commission d'enquête, c'est un organe qui a des pouvoirs
19:50 et devant lequel on est obligé de venir témoigner sous serment.
19:55 C'est un outil qui peut parfaitement correspondre
19:58 à ce qu'il faut regarder ici.
19:59 -Elle pourrait décider de convoquer certains cinéastes
20:03 qui, ensuite, témoignent sous serment
20:06 et, en fait, mentir...
20:08 -Qui jurent de dire la vérité.
20:10 -Et qui risquent des sanctions pénales s'ils mentent.
20:14 C'est l'intérêt d'une commission d'enquête,
20:17 vous êtes sous serment.
20:18 -Vous avez pensé à cette audition ?
20:20 Elle était émouvante, elle a duré deux heures.
20:24 Quel regard vous portez sur les propos de Judith Godrech ?
20:27 -D'abord, au moment de ce qu'on a appelé
20:30 le début du mouvement #MeToo,
20:33 les féministes l'avaient dit, c'est partout dans la société.
20:36 Il y aura un #MeToo du cinéma, du théâtre, du sport,
20:40 un #MeToo de l'université, voilà,
20:43 parce que c'est notre société aujourd'hui.
20:46 Le cinéma, comme la politique,
20:49 comme la musique, comme d'autres secteurs
20:53 où il y a des relations de pouvoir très fortes,
20:57 est un milieu qui concentre les risques.
21:01 Et donc, c'est pas du tout étonnant
21:04 que ça sorte et que ça existe.
21:06 Je pense que si on a une commission d'enquête,
21:09 on verra que c'est très, très large.
21:12 -Il y a la question des violences faites aux femmes
21:15 et de l'inceste qui s'ajoute à cette libération de la parole.
21:18 C'est encore un étage supérieur dans ce mouvement ?
21:21 -Ou un étage supérieur, je sais pas,
21:25 c'est un système, c'est un système
21:27 qui répond à des logiques un peu différentes.
21:31 Le système de l'inceste
21:33 et le système des violences sexistes et sexuelles,
21:37 c'est pas forcément toujours la même chose, mais passons.
21:40 C'est un système.
21:42 Et pour l'instant, on vit encore dans ce système.
21:44 Et donc, et encore une fois,
21:47 tous les milieux où il y a beaucoup d'hommes
21:50 et où il y a beaucoup d'égos, du pouvoir,
21:52 où il y a des jeunes femmes
21:54 qui sont dans un état d'admiration, d'emprise,
21:59 ce sont des mondes où il y a de grands risques.
22:01 Et ça ne rate jamais.
22:03 Ce sont des mondes où il y a beaucoup de violences sexuelles.
22:06 -Ecrivez un monde très fermé, un peu refermé sur lui-même.
22:10 On voit que le Parlement, on a un peu cherché,
22:12 ne s'est pas vraiment penché sur ce milieu du cinéma.
22:15 Est-ce que la libération de la parole dans le milieu du cinéma,
22:19 c'est un tabou ?
22:20 Le Parlement ne s'est pas attaqué à ce milieu.
22:23 -Non, mais c'est un monde...
22:27 Comme d'autres espaces,
22:29 ce sont aussi des mondes "fermés",
22:32 c'est-à-dire qu'il y a une forme d'omerta.
22:34 C'est la même chose en politique.
22:36 Et puis, on a toujours cette peur,
22:38 qui existe aussi dans les partis politiques.
22:41 C'est la raison pour laquelle moins de scandales sortent
22:44 dans les partis politiques de droite.
22:46 -Judith Gaudrèche. -Mais la difficulté
22:49 pour les femmes de parler comme Judith Gaudrèche
22:53 ou pour des femmes en politique qui sont victimes,
22:56 c'est le conflit de loyauté, la peur de ce que ça va produire
23:00 comme image sur un monde dont vous faites partie.
23:04 -Elle dit qu'elle n'a plus rien à perdre.
23:06 Elle pense peut-être même s'être...
23:08 -S'être grillée. Exactement.
23:10 Mais c'est pour ça que, si je le retranscris en politique,
23:15 qui est un monde que je connais mieux que le cinéma,
23:18 les scandales sont davantage sortis
23:20 chez les écologistes et à gauche,
23:22 parce que ce sont des partis qui portent,
23:25 et on n'est pas parfait,
23:26 mais qui portent la lutte contre les violences sexuelles.
23:30 Donc, on a l'impression qu'on risque moins,
23:32 parce que les valeurs de notre parti vont dans ce sens.
23:35 Mais quand on est une femme de droite,
23:38 je pense que c'est beaucoup plus difficile de parler.
23:41 C'est pour ça qu'il y a moins de scandales.
23:43 -La commission d'enquête parlementaire
23:45 sur les violences sexuelles et sexistes dans le cinéma existe.
23:49 Vous souhaiteriez en faire partie ?
23:51 -Peut-être, je sais pas, mais oui, on verra.
23:53 Il y a d'autres collègues qui sont intéressés.
23:56 Je voulais juste dire que, grâce au groupe écologiste,
23:59 nous avons adopté un amendement au Sénat
24:01 pour retirer les financements du CNC aux productions...
24:05 Vous vouliez en parler ? Voilà.
24:07 Voilà, de ma collègue Monique Demarco et Mathilde Olivier,
24:11 pour retirer les subventions aux sociétés de production
24:14 dans lesquelles il y a des tournages
24:16 où il y a des violences sexistes et sexuelles.
24:19 C'est un pas important, qui était une demande de longue date.
24:22 Je suis pas la seule à m'intéresser à être engagée sur ce sujet.
24:26 -Le CNC a été pointé du doigt
24:27 comme étant une institution problématique,
24:30 selon Julie de Gaudrech,
24:32 puisqu'elle a demandé le retrait, je cite,
24:34 de ses fonctions à la présidence du Centre national
24:37 de la cinématographie de Dominique Boutonnat,
24:40 qui est en affaire, pas encore jugée,
24:42 d'agression sexuelle sur son fiole de 21 ans,
24:44 des accusations qu'il conteste.
24:46 Vous relayez cette demande de Julie de Gaudrech ?
24:49 -Alors...
24:52 -Ca fait doucement sourire les producteurs
24:54 lorsqu'ils se rendent au CNC, de voir cette institution...
24:58 Qu'est-ce que dit Julie de Gaudrech ?
25:00 -Oui, en fait, j'étais pas au courant de ces accusations.
25:03 Et évidemment qu'on ne peut pas penser
25:06 que cette personne peut diriger cette institution
25:10 d'une manière qui permet de lutter contre les violences sexuelles.
25:13 -C'est mal fait. -Ah oui, c'est évident.
25:16 Donc je pense qu'elle a raison, effectivement.
25:19 Oui, parce que comment vous pouvez avoir confiance ?
25:22 De toute façon, on voit bien ce qu'a fait le CNC depuis...
25:25 Il y a une personne en charge de la lutte
25:28 contre les violences sexuelles,
25:29 responsable pour tous les tournages en France.
25:32 Voilà. Donc c'est assez clair.
25:34 Et si la personne qui préside cet organe
25:37 est accusée de violence sur son fiole,
25:40 je pense qu'on comprend un peu
25:41 pourquoi c'est peut-être pas sa préoccupation numéro un.
25:44 Donc elle a raison de demander son retrait.
25:47 -Merci, Mélanie Bogel, d'avoir été l'invité de Parlement Hebdo.
25:50 -Merci à vous.
25:51 -On se retrouve la semaine prochaine,
25:54 pour ne rien rater des incontournables du Parlement.
25:57 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
26:00 ...