Alenka Doulain, conseillère municipale d'opposition à Montpellier

  • il y a 6 mois
Les récentes tensions au sein de la majorité à Montpellier autour de la future unité d'incinération de déchets plastiques vont-elles bouleverser les équilibres politiques ?
L'opposition municipal s'empare de cette question pour proposer de nouvelles alliances...

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Transcript
00:00 On a une question ce matin comme chaque matin d'ailleurs, mais cette fois-ci sur les écolos.
00:03 Est-ce qu'ils doivent continuer à siéger au sein de la majorité à Montpellier ?
00:06 C'est notre question du jour, Guillaume.
00:07 Désormais, vous êtes plus de 300 à avoir voté, 327 très exactement, oui c'est pas mal.
00:12 Et vous répondez non, les écolos ne doivent plus continuer à siéger au sein de la majorité
00:17 qu'ils ont constituée en 2020 avec le socialiste Mickaël De La Fosse.
00:21 Vous êtes 71% à le dire contre 29% à considérer qu'ils doivent continuer à le faire.
00:27 Alors puisque vous êtes nombreux à vous exprimer sur la page Facebook et sur l'appli France Bleu ici,
00:32 vous serez sûrement nombreux, je l'espère, aux 0467 58 6000 pour prendre la parole,
00:37 donner votre avis, vous exprimer puisqu'on vous donne la parole.
00:40 Ce serait quand même dommage de ne pas la prendre.
00:42 Alain Cadoulin, conseillère municipale de position à Montpellier,
00:44 est notre invité ce matin, Guillaume.
00:45 Et conseillère métropolitaine également.
00:47 Bonjour Alain Cadoulin.
00:48 Bonjour.
00:49 Merci d'être venu nous rejoindre.
00:51 Vous avez diffusé sur votre compte X, X Twitter, jeudi dernier,
00:55 une vidéo dans laquelle vous réagissez au fait qu'effectivement,
00:59 Mickaël De La Fosse est démis de sa délégation de ses fonctions.
01:03 François Vasquez, qui était jusqu'à présent vice-président délégué au traitement et à la valorisation des déchets,
01:09 ça ne vous a pas laissé indifférent de cette histoire-là ?
01:12 Oui, tout à fait.
01:13 Je crois que c'est une preuve supplémentaire que Mickaël De La Fosse n'est pas un maire écologiste.
01:19 L'écologie, ce n'est pas planter huit arbres sur la comédie,
01:21 c'est protéger les habitants de ce territoire, anticiper, planifier.
01:25 Et malheureusement, comme c'est le cas aujourd'hui sur les déchets,
01:28 mais c'est le cas sur plein d'autres sujets,
01:29 sur la bétonisation à outrance, sur les nouveaux projets inutiles, sur les projets autoroutiers,
01:34 et bien c'est une preuve supplémentaire que Mickaël De La Fosse n'a rien d'un écologiste.
01:38 Vous allez très loin dans vos propos, et même dans une vidéo,
01:40 puisque vous avez même publié une vidéo sur votre compte X,
01:43 vous parlez d'une triple trahison.
01:45 Oui, tout à fait.
01:45 Il y a la trahison de la promesse zéro déchet.
01:48 Je rappelle que François Vasquez, aujourd'hui, il est exclu de cette majorité
01:51 parce qu'il a rappelé à Mickaël De La Fosse une de ses promesses.
01:54 Ça, c'est la première trahison, et puis la deuxième, c'est sur l'augmentation des impôts.
01:58 Mickaël De La Fosse était engagé à ne pas augmenter les impôts,
02:00 sauf que du fait de la gestion désastreuse des déchets depuis 40 ans par les socialistes dans cette ville,
02:05 on se retrouve à nouveau à augmenter cette taxe,
02:07 et c'est les métropolitains qui vont casquer pour une gestion hasardeuse, désastreuse des déchets.
02:12 Amateurs, j'ai envie de dire.
02:13 Aujourd'hui, on a des responsables politiques qui sont irresponsables,
02:16 et on va tous casquer pour ces erreurs de gestion.
02:19 Alors, cela dit, il y a quand même un vrai problème par rapport à la production de déchets dans cette métropole.
02:24 François Vasquez l'avait expliqué à ce micro, ici même dans ce studio, à l'NK Doula,
02:28 il disait "bon, le problème, c'est que les déchets, il faut bien en faire quelque chose,
02:31 on continue à en produire, et ce sont jusqu'à présent beaucoup de camions sur les routes",
02:35 et c'est ce que dit aussi d'ailleurs la municipalité de Montpellier,
02:39 il faut bien en faire quelque chose avec cette unité CSR,
02:42 je rappelle que CSR, ça veut dire "combustible solide par récupération",
02:46 ce sont essentiellement des déchets plastiques,
02:47 on ne met plus de camions sur les routes, on les traite localement,
02:50 il faut bien trouver une solution en même temps.
02:52 Alors moi, 100%, il faut trouver une solution locale,
02:54 qu'il ne soit pas de l'enfouissement pour ces déchets qui restent,
02:57 sauf que déjà, il faut surtout mettre le paquet sur la réduction de nos déchets.
03:00 En gros, aujourd'hui, il y a une partie qui n'est pas recyclée, pas compostée,
03:03 et c'est ça qui est dramatique, donc ça, il faut absolument mettre des moyens,
03:06 et nous, on l'a dit depuis 2022, aujourd'hui, sur le zéro déchet,
03:10 en fait, c'est un plan sans planification,
03:12 on n'a pas mis les moyens en main, on n'a pas mis les moyens financiers,
03:14 et donc aujourd'hui, effectivement, l'export des déchets, c'est une aberration,
03:18 il faut absolument trouver une solution locale,
03:20 sauf qu'une fois qu'on a dit ça, en fait, il y a plusieurs solutions possibles,
03:23 et moi, je peux vous dire une chose,
03:25 c'est que la solution qui est de donner les clés du camion au lobby de l'industrie des déchets,
03:30 ce n'est pas la solution pour notre territoire.
03:31 Ce qu'il faut, c'est trouver des partenariats,
03:35 notamment avec les collectivités attenantes,
03:37 pour pouvoir, effectivement, traiter ces refus localement.
03:40 - Ce lobby propose aussi de produire du chauffage,
03:42 puisque c'était aussi un petit peu la vocation,
03:44 c'est la vocation de cette unité CSR,
03:47 c'est de produire du chauffage grâce à l'incinération de ces déchets.
03:50 - Le problème de ce type de solution,
03:52 c'est qu'elle induise qu'on soit obligé, ensuite,
03:54 de produire toujours plus de déchets, entre guillemets, nourrir le monstre,
03:57 et c'est ça qui est problématique aujourd'hui.
03:59 Moi, je crois que ce qu'il faut bien avoir en tête,
04:00 c'est qu'aujourd'hui, ceux qui veulent nous vendre des solutions,
04:03 ce sont ceux qui ont créé les problèmes sur ce territoire.
04:05 Aujourd'hui, on hérite de 40 ans d'un fiasco sur les déchets à Montpellier,
04:09 et donc, il faut absolument aussi que ceux qui sont responsables de la situation
04:13 balaient un peu devant leurs portes.
04:14 Et aujourd'hui, Montpellier, malheureusement, est connu pour être globalement sale,
04:19 la collecte ne fonctionne pas,
04:20 et je tiens à rappeler aussi que les Montpelléens n'ont pas de solution,
04:22 parfois même pour trier les emballages, mais surtout pour les biodéchets,
04:26 alors que ça pourrait représenter 40% de nos poubelles.
04:28 Donc, je crois qu'aujourd'hui, ce qu'il faut,
04:29 c'est que la collectivité, elle soit exemplaire,
04:32 il faut absolument proposer une solution à tous les habitants de ce territoire
04:36 pour qu'ils puissent bien trier, et aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
04:38 Donc, commençons par l'essentiel,
04:40 et que ceux qui ont créé le problème ne nous viennent pas donner des leçons.
04:42 Les écolos doivent-ils continuer à siéger au sein de la majorité à Montpellier ?
04:46 Je rappelle la question du jour.
04:47 Vous pouvez vous exprimer, bien sûr,
04:49 vous pouvez nous appeler tout de suite au 04 67 58 6000,
04:52 on vous écoute avec plaisir ce matin.
04:53 - Le fait d'avoir des mythes de ces fonctions, François Vasquez,
04:55 provoque, on le sent bien, un certain malaise au sein de la majorité.
04:59 Avec un autre événement très récent,
05:02 mardi dernier, Catherine Ribault,
05:04 qui bénéficiait de la délégation à la Ville et à la Métropole
05:07 concernant l'éco-responsabilité de la commande publique
05:10 et l'éco-responsabilité des politiques publiques,
05:12 a, quant à elle, démissionné de ses fonctions
05:17 pour faire valoir sa protestation par rapport à la décision
05:20 qu'avait prise Mickaël De La Fausse.
05:21 Aujourd'hui, très clairement, Alain Cadoulin, vous faites quoi ?
05:25 Vous lancez un appel du pied,
05:26 un message en direction des écologistes en leur disant
05:29 "Venez nous rejoindre et construisons ensemble une nouvelle alternance",
05:32 c'est ça votre positionnement aujourd'hui par rapport à cette affaire ?
05:36 - Moi, je l'ai toujours dit, on l'a toujours dit avec le groupe Muppé,
05:39 c'est qu'aujourd'hui, Mickaël De La Fausse n'est pas écologiste,
05:41 et ceux qui restent dans cette majorité,
05:43 qui ont peut-être cru au début qu'il pouvait peser de l'intérieur,
05:46 en fait, ils vont se retrouver comptables du bilan catastrophique
05:49 en termes d'écologie de Mickaël De La Fausse.
05:51 Donc oui, moi je salue cette démission de Madame Ribault
05:55 et je dis qu'il y en aura sûrement d'autres,
05:56 puisqu'aujourd'hui, je sais que certains, évidemment,
05:58 ne veulent pas être complices de ce bilan désastreux,
06:01 et je crois qu'aujourd'hui, ce qu'il faut absolument, c'est se dire
06:03 "Il nous reste deux ans, ça va être deux ans un peu long pour les Montpellierains,
06:06 mais il faut construire l'alternative à la gouvernance de La Fausse".
06:11 Je le répète aussi, aujourd'hui, on a un maire-président
06:14 qui a manœuvré dans le dos de son vice-président pour imposer des solutions.
06:18 Quelle gouvernance ? Est-ce que c'est la gouvernance apaisée ?
06:20 Je crois que le bilan aujourd'hui, il est clair,
06:22 il faut absolument mettre de côté ces personnes qui n'anticipent pas les problèmes,
06:25 ne protègent pas les habitants de ce territoire.
06:27 Il faut construire la suite, et nous, évidemment, on pesera de tout notre poids,
06:31 on mettra toutes nos forces pour proposer une alternance crédible en 2026.
06:34 - Vous lancez donc un appel aux écologistes, mais en même temps,
06:37 on a un peu le sentiment que les écologistes,
06:39 c'est d'ailleurs pas la première fois qu'ils donnent cette impression,
06:41 c'est un peu le bazar aussi chez eux, parce que d'un côté,
06:44 on a les élus qui siègent à la ville, à la métropole, qui restent solidaires,
06:48 en tout cas, qui n'ont pas désavoué,
06:49 qui n'ont pas protesté contre la décision de Michel de La Fausse.
06:53 De l'autre, on a le comité montpellierain d'Europe Écologie-Les Verts,
06:57 qui lui apporte son total soutien à François Vasquez et à Catherine Ribot.
07:01 C'est un peu la cacophonie chez Les Verts.
07:02 On peut construire une alternance avec un mouvement
07:05 où on sent qu'il y a quand même des distinctions en interne ?
07:07 - Moi, je ne vais pas commenter la cacophonie chez Les Verts.
07:09 J'en suis partie il y a 10 ans, ce n'est pas pour rien.
07:11 Par contre, ce que je veux dire, c'est que je crois qu'aujourd'hui...
07:12 - Parce que c'était déjà le cas il y a 10 ans ?
07:14 - Oui, c'était déjà le cas il y a 10 ans,
07:15 mais je crois que c'est un moment de clarification.
07:17 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a ceux qui vont rester en cette majorité
07:19 et qui vont donner peut-être l'impression de rester
07:21 pour les 3 000 euros qu'on touche chaque mois quand on est vice-président,
07:23 et il y a ceux qui vont avoir le courage de dire
07:25 "Aujourd'hui, on est trahi sur les sujets écologistes".
07:27 Et non seulement Mickaël Delafosse s'en moque de l'écologie,
07:30 mais il s'en moque des écologistes.
07:31 Je crois que là, c'est encore plus grave.
07:33 Et donc moi, je pense qu'aujourd'hui, dans les semaines, les mois qui viennent,
07:35 il faut absolument que les élus aujourd'hui en place choisissent finalement.
07:39 Mais il faut choisir.
07:40 C'est un moment de clarification important pour eux,
07:42 et nous, on sera là, bras ouverts,
07:44 pour ceux et celles qui veulent construire l'alternative pour 2026.
07:46 - Alors, Europe Écologie, Les Verts, les écologistes...
07:49 Attention, parce qu'il y a l'impression qu'il y a plusieurs mouvements chez les écolos.
07:53 Parfois, on n'y voit plus très clair.
07:54 Organise une série de réunions publiques, là, dès cette semaine.
07:58 Ça commence mercredi au Carousel à Montpellier,
08:00 jeudi, ensuite à Clapier,
08:02 et je crois qu'il y en a une samedi à Lunel,
08:04 autour de ce projet précisément d'incinérateur.
08:07 Vous aussi, Alain Cadoulin, dans votre vidéo,
08:10 vous dites "On a un mois pour s'immobiliser,
08:11 parce que début avril, il y aura une délibération".
08:13 Donc très concrètement, qu'est-ce que vous comptez faire par rapport à ça ?
08:16 - Effectivement, il y a un vote qui est prévu le 2 avril au Conseil Métropolitain.
08:20 Je crois que chaque élu métropolitain fera face à sa conscience.
08:24 Ce jour-là, pour ce vote qui est très important pour l'avenir de notre territoire,
08:26 je le redis, c'est un sujet écologique majeur,
08:28 c'est un sujet aussi économique majeur,
08:29 puisque nos impôts vont continuer à augmenter
08:31 si on donne toujours la gestion des déchets à ces personnes irresponsables.
08:35 Et donc, aujourd'hui, il faut se mobiliser.
08:37 Il faut, je crois que celles et ceux qui nous écoutent,
08:41 éventuellement, solliciter leurs élus métropolitains.
08:43 Puis, il faut une lame de fonds citoyenne
08:44 qui rappelle à Mickaël Delafosse sa promesse,
08:46 qui était celle de mettre en place une vraie stratégie zéro déchet.
08:49 Je le rappelle aujourd'hui, la métropole ne respecte pas la loi.
08:51 La loi dit qu'il faut proposer à tous les habitants en France
08:54 une solution de compostage.
08:56 Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
08:57 Et donc, je crois qu'il faut absolument se mobiliser dans les semaines qui viennent.
09:00 On pesera évidemment de tout notre poids pour...
09:02 C'est pour ça que je suis venue ce matin,
09:04 pour que les habitants de ce territoire soient au courant
09:06 de ce qui se joue en coulisses, finalement, sur ce choix.
09:09 Et on se mobilisera dans les semaines qui viennent
09:11 pour peser, pour espérer que ce choix ne se fasse pas.
09:14 Après, on se le dise,
09:16 on se doute bien que Mickaël Delafosse a prévu de passer en force,
09:18 a prévu de mettre la pression sur les autres vice-présidents
09:21 pour pouvoir passer en catimini ce projet.
09:23 C'est ce qui est prévu, on le voit bien.
09:25 Mais moi, je pense qu'aujourd'hui, il faut mettre toutes nos forces dans la bataille
09:27 pour éviter ce scénario et pour qu'il y ait un vrai débat démocratique.
09:30 Parce que je le rappelle, le problème aujourd'hui,
09:32 c'est qu'on n'a pas eu de scénario chiffré, clarifié,
09:35 aujourd'hui, pour pouvoir comparer les options
09:37 qui s'offrent à notre territoire face à cette équation.
09:39 - L'appel que vous avez lancé aux écologistes de la ville de Montpellier
09:42 date de 4 jours maintenant.
09:43 Vous avez eu des réponses en 4 jours ?
09:45 - Non, mais c'est-à-dire que cet appel,
09:47 vous savez, je l'ai fait plusieurs fois, à vrai dire,
09:49 depuis le début du mandat,
09:49 puisque pour moi, aujourd'hui, sur les projets autorités,
09:52 sur la ZF antisociale,
09:54 sur un certain nombre de sujets écologistes,
09:56 mais pas que.
09:57 Aujourd'hui, pour moi, ça ne fonctionne pas avec Mickaël Delafosse.
09:59 Donc, ce n'est pas la première fois que je leur tends la main.
10:01 Je continuerai à le faire,
10:02 parce que je crois qu'on a besoin de tout le monde
10:04 pour gagner la mairie en 2026
10:05 et pour proposer une alternance à Mickaël Delafosse.
10:07 - Merci Alain Cadoulin,
10:09 conseillère municipale d'opposition,
10:11 conseillère métropolitaine,
10:12 et chef de file du mouvement.
10:14 Nous sommes à Montpellier.
10:16 Voilà, on peut le dire aussi en ces termes-là.
10:17 Merci d'être venu dans ce studio aujourd'hui.
10:19 - Vous pouvez réécouter cette interview
10:21 en allant, comme toujours, sur la page Facebook
10:24 ou sur directement le site francebleu.fr.
10:27 On va écouter Siyad.

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