L'embellie lyonnaise a pris fin. Pierre Sage et ses hommes ont été corrigés par des Lensois sûrs de leur force en clôture de la 24e journée de Ligue 1 (0-3). Désormais à cinq petits points du barragiste, les Gones doivent assurer leurs arrières pour passer une fin de saison tranquille. Pour ce qui est de leur objectif européen, la Coupe de France pourrait leur servir de tremplin. Hervé Penot, journaliste à L'Equipe, décrypte les enjeux des prochaines semaines pour l'OL.
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00:00 Bonjour à tout le monde !
00:03 Allez, on va débriefer la 24ème Journée de Ligue 1.
00:06 On va se régaler, il y a des choses à dire.
00:08 Eh bien, on a vu un Noël vraiment très loin de ce qu'on pouvait espérer
00:16 et imaginer ces dernières journées.
00:18 Enfin, quoi que, parce qu'on pouvait regarder les résultats,
00:21 évidemment des victoires, mais parfois des victoires en trompe l'œil.
00:24 On se souvient de Metz, on se souvient même de la Coupe de France contre Strasbourg.
00:27 Et je ne parlerai même pas de la victoire à Montpellier, acquise plus que dans la souffrance
00:31 et surtout grâce à l'inefficacité des montpellierens qui s'étaient créés beaucoup d'occasions
00:35 et qui auraient pu remporter ce match.
00:37 Donc, du côté Pierre Sage, on l'avait toujours dit, attention,
00:39 on lance une pièce, des fois elle retombe du bon ou du mauvais côté
00:41 et là, elle retombait souvent du bon côté.
00:43 Puis à un moment, vous êtes rattrapés par vos "démons",
00:47 c'est-à-dire une certaine faiblesse collective,
00:49 des qualités qu'on voit un petit peu moins, une efficacité en berne,
00:54 et puis en face, un adversaire qui est supérieur, tout simplement.
00:57 Alors, après une première mi-temps un peu incipite, pas simple,
01:00 où finalement le plan lyonnais aurait peut-être pu fonctionner
01:02 avec cette volonté d'avoir des transitions rapides,
01:04 mais en fait, on s'est aperçus petit à petit, une fois mené,
01:07 que Lyon n'avait pas grand-chose finalement à opposer à cette équipe de lance
01:10 et on a senti une équipe un peu perdue, en difficulté,
01:13 sachant pas évidemment sur qui se reposer, puisqu'il manquait un homme-clé.
01:18 Et l'homme-clé, c'est Alexandre Lacazette.
01:20 Un seul être vous manque, mais qu'est-ce qui se passe ?
01:22 Tout est dépeuplé, absolument tout est dépeuplé, imaginez.
01:25 Vous vous rendez compte ? Alexandre Lacazette.
01:27 9 buts sur les 15 derniers buts marqués par l'Olympique de Lyon.
01:32 En gros, 5 chez les autres.
01:34 Alors, ils se partagent un petit peu les miettes, mais ça veut dire quoi ?
01:36 Ça veut dire qu'à un moment, vous pouvez être le meilleur entraîneur du monde,
01:38 évidemment, Pierre Sage peut avoir fait le meilleur boulot du monde
01:41 avec cette équipe lyonnaise pour tenter de les relancer.
01:43 À un moment, quand il vous manque celui qui va mettre la balle au fond
01:45 et qui va un petit peu changer le cours des événements,
01:47 comme il l'avait fait à Montpellier,
01:49 comme il l'avait fait contre Metz, en égalisant,
01:51 et bien chaque fois, s'il vous manque cet homme-là,
01:53 cet homme, entre guillemets, qu'on appelle providentiel,
01:56 et bien ça devient d'un seul coup beaucoup, beaucoup plus compliqué.
01:59 Givetor Gabà, Orban, évidemment pas les qualités d'Alexandre Lacazette.
02:02 N'ouama, c'est quelqu'un qui perce, qui a du rythme, qui va très vite,
02:05 mais qui est encore un peu brouillon, évidemment.
02:07 Et puis Benrama n'est pas encore complètement dans le rythme lyonnais,
02:09 donc tout ça fait qu'il vous manque l'homme qui doit faire la différence.
02:13 Et sur ce même match, vous auriez pu peut-être avec Alexandre Lacazette
02:16 pouvoir gratter ce but qui vous manquait et surtout prendre de l'avance,
02:19 voire égaliser, comme il l'avait fait à Montpellier et contre Metz.
02:23 Mais non, Lacazette n'est pas là, une petite douleur, une petite blessure,
02:26 et jusqu'au dernier moment, en plus, Pierre Sage comptait sur lui,
02:29 puis finalement, un dernier test le matin du match,
02:31 ce n'était pas possible, il n'a pas pu être là,
02:32 et puis il fallait le garder en magasin,
02:33 parce que derrière, il reste des matchs très, très importants,
02:36 des matchs clés, des matchs décisifs, parce que mine de rien,
02:40 le maintien, il n'est pas encore assuré.
02:42 Et oui, on parle de maintien, alors qu'il y a quelques jours,
02:44 certains parlaient d'Europe, c'est vrai que ça paraît incroyable,
02:47 ce football, ça vous passe du tout au rien, du noir au blanc,
02:50 enfin de la lumière à l'ombre, enfin tout ce que vous voulez.
02:52 Évidemment que du côté de Lyon, Pierre Sage, depuis le début,
02:56 a toujours dit "attention, assurons le maintien, puis après, on verra plus tard".
03:00 Alors, les deux dernières places, ça paraîtra compliqué quand même de la rattraper,
03:02 même si Metz a gagné ce week-end,
03:04 mais du côté d'une place de barreugiste, tout est encore possible,
03:07 cinq points d'avance avec des matchs compliqués qui arrivent,
03:10 parce que l'Orient, c'est une équipe qui est en pleine forme,
03:12 qui vient juste de s'imposer à Rennes,
03:14 dans un match contre un adversaire qui était en pleine bourre en Ligue 1 depuis quelques temps.
03:18 Donc, ça veut dire qu'il y a du travail, ça ne va pas être simple,
03:21 il va falloir encore cravacher des matchs qui suivent,
03:24 contre des adversaires quasi directs.
03:25 Alors, j'imagine qu'on aurait imaginé une certaine époque quasi directe,
03:28 c'est-à-dire Paris Saint-Germain, c'est-à-dire Marseille, non, non, non.
03:31 C'est-à-dire l'Orient, c'est-à-dire Loulou Toulouse,
03:32 enfin toutes ces équipes qui sont en bas de classement,
03:35 et qui, elles aussi, tentent de survivre dans ce championnat très très dur.
03:40 Et Lyon, de son côté, va falloir maintenant donner le dernier coup de cravache
03:44 pour arriver à justement sortir un peu l'équipe de l'ornière.
03:48 Et pour l'instant, rien n'est assuré.
03:50 Et surtout, c'est maintenant une équipe qui va retrouver un peu cette notion de peur,
03:53 de trouille qui commençait un petit peu à s'emparer de l'effectif depuis quelques temps.
03:58 Elle croyait avoir, elle s'est soulagée après une série de résultats intéressants,
04:01 mais manque de bol du côté lyonnais, c'est que derrière, ça allait quand même à un bon rythme aussi.
04:05 Et ça fait qu'aujourd'hui, maintenant, il faut repenser absolument à se sauver en Ligue 1,
04:10 et surtout éviter cette place de barragiste.
04:12 Maintenant, il y a aussi le petit espoir, parce que vous savez, je vous dis,
04:15 on brille lumière, on brille lumière.
04:17 Et la lumière, c'est quoi ? C'est qu'il y a la Coupe de France.
04:19 Et quand vous recevez Valenciennes en demi-finale de la Coupe de France,
04:21 je ne dis pas que vous assurez une place en finale, loin de là,
04:23 parce qu'on sait que Valenciennes, ils sont capables, comme ils l'ont fait ce week-end,
04:26 en allant faire match-nul contre Auxerre, le premier de la Ligue 2,
04:29 ce qui prouve qu'ils sont capables aussi de résister aux assauts adverses.
04:31 Ils l'ont fait aussi à Rouen.
04:33 Mais bon, logiquement, vous êtes quand même favoris.
04:35 Il n'y a rien à dire de ce côté-là.
04:37 Ça veut dire une place en finale. Et une place en finale, c'est un match de la Coupe d'Europe.
04:40 Donc, assurez le maintien au championnat et grattez l'Europe 1 de la Coupe de France.
04:45 [Musique]