• il y a 9 mois
Si vous avez aimé le film « Le cercle des poètes disparus », vous allez adorer la pièce qui se joue en ce moment au théâtre Antoine à Paris, avec, entre autres, Stéphane Freiss, l'invité du jour de Télématin. 

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Transcription
00:00 Une salle aussi pleine.
00:02 On vous dérange pas Philippe Coignon ?
00:04 Remarquez que vous me faites la meilleure place décisive possible.
00:06 Si vous avez aimé "Le cercle des poètes disparus", vous allez adorer la pièce qui se joue en ce moment au Théâtre Antoine à Paris avec entre autres Stéphane Fraisse.
00:14 Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:16 Alors ça c'est la musique du film.
00:18 Bienvenue.
00:20 Vous avez quand même...
00:22 Cette pièce est fantastique.
00:24 Vous avez réussi cet exploit de faire oublier Robin Williams.
00:26 Quand même, bravo.
00:28 Merci.
00:30 La performance dans le film de Robin Williams...
00:32 L'idée c'était pas de le faire oublier, l'idée c'était de jouer un rôle.
00:34 Eh bien justement, ça vous a pas fait peur avec cette icône là qui avait...
00:36 Pas du tout parce que j'avais pas vu le film.
00:38 C'est vrai ?
00:40 Oui, donc j'avais pas la pression moi.
00:42 Alors vous l'avez vu depuis ou pas ?
00:44 Oui, je l'ai vu une fois pour m'assurer qu'on jouait bien la même chose.
00:46 Enfin, on a adapté évidemment le film, c'est-à-dire que l'arc du film, la structure du film se retrouve et les gens qui ont aimé le film retrouvent dans la pièce qu'ils ont aimé.
00:54 Et puis après, on a dans le texte, dans la philosophie de ce personnage, amené quelque chose qui est plus moderne, plus d'aujourd'hui, même si les valeurs sont toujours les mêmes, c'est-à-dire la remise en question, le doute, le...
01:07 Philippe, vous l'avez vu hier soir la pièce, c'est ça dont vous parliez, vous avez complètement flashé.
01:11 Non mais, s'il y a une pièce à voir cette année, c'est celle-là.
01:14 C'est-à-dire que c'est une pièce qui vous bouleverse, qui fait un grand vide des émotions.
01:17 Ça me réveille.
01:18 Horrible.
01:19 Moi j'ai pleuré, d'accord, parce qu'il y a des choses fortes dans cette pièce.
01:22 On oublie complètement le film et c'est une vraie partition musicale, il n'y a aucune fausse note.
01:27 Tout à l'heure, Sylvie parlera du décor, le décor est sans... enfin, il n'y a rien à dire.
01:32 Je n'ai jamais vu une pièce aussi pleine.
01:34 Tous les stradepontins sont pleins, les pigeonniers, les poulaillers, etc. c'est plein aussi.
01:38 Pigeonniers, j'aime bien, c'est épilogé.
01:39 Au capitaine, mon capitaine, bravo.
01:41 Je prends tout ça, merci beaucoup.
01:43 Après toutes ces saleries, monseigneur, on va regarder quand même un petit extrait du cercle des poètes disparus.
01:49 Les Israëls libres ! Libres !
01:52 Heureux sont les hommes libres !
01:57 Libres sont les hommes, froids et chauds, qui a dit ça ?
02:00 Qui dit ?
02:01 Je suis bien anglais, ça me dit Sylvie.
02:03 Qui dit ? Qui dit ? Qui dit ? Qui dit ?
02:08 C'est Sylvie !
02:10 Les comédiens sont absolument fantastiques.
02:15 Comment vous expliquez ce succès sur un thème, l'éducation, qui est un thème qui est tellement crispant aujourd'hui dans notre époque ?
02:21 Justement, parce que je pense que beaucoup vont chercher là, je ne dis pas une réponse, mais en tout cas une manière de voir l'enseignement, l'éducation, le rapport à la jeunesse un peu autrement.
02:31 Moi, ce qui me fascine, et je pense que vous l'avez vu hier dans la salle, c'est que le Théâtre Antoine, comme tous les théâtres parisiens, ne sont pas réputés déjà par le prix des billets,
02:40 et puis parce que le théâtre n'est pas le premier lieu où les jeunes se précipitent, on a des salles avec un tiers, voire plus de jeunes, de jeunes qui s'enthousiasment,
02:48 et de jeunes qui n'ont pas toujours vu le film d'ailleurs. Alors certains viennent avec leurs parents ou leurs grands-parents, mais reviennent ensuite.
02:54 Il y avait un jeune de 20 ans qui est revenu avec sa copine, il l'avait vu avec ses parents.
03:00 Il l'avait vu avec son autre copine.
03:02 Il l'avait vu avec sa maîtresse.
03:04 Oui, peut-être, oui.
03:06 Il a aimé sa mère, mais c'est leur problème.
03:10 Qu'est-ce qu'ils vous disent après la représentation, ces jeunes-là ?
03:13 Mais en fait, je pense que ça leur donne envie d'avoir un kitting.
03:19 Je pense que c'est ça, pour moi, ce qui est important, parce que je ne sais pas, on peut en parler, on n'a peut-être pas tous eu un kitting.
03:26 Je pense qu'ils sont à la recherche de quelque chose qui les fait vibrer, et d'arrêter de penser que l'enseignement est juste une plaie, un truc qu'on nous afflige,
03:35 un lever le matin à 6h30, 7h00 pour aller se taper des matières qui ne nous amusent pas tout le temps,
03:40 et se dire qu'on va croiser sur notre route des gens qui vont nous donner envie, soit par la folie et le jeu comme il l'amène lui,
03:48 soit par une manière d'enseigner ou de regarder le monde qui est un peu singulière ou différente.
03:54 Et même peut-être, ça va bien au-delà de l'enseignement, de regarder la vie avec des yeux un peu différents,
04:02 en pensant que là, tout près de nous, il y a des gens qui sont des kittings, qui sont des gens qui sont des...
04:08 Est-ce que vous en avez eu un, justement, un kitting ?
04:10 Moi, j'ai eu un kitting, alors moi j'étais...
04:12 John Kitting, c'est mon personnage, c'est le propre, c'est ce que je voyais dans le film Robin Williams.
04:18 Oui, alors moi, il faut dire que je n'étais pas le meilleur élève de mon BAU, et par définition,
04:24 généralement un élève qui n'a pas trop confiance en lui recule dans le fond de la classe, donc j'étais souvent très très au fond.
04:30 Et au début de première, j'ai eu un professeur de physique chimique qui est rentré,
04:35 qui est rentré avec un costume qu'il a porté toute l'année, je me souviens, les revers de son pantalon étaient agrafés,
04:42 il avait des binocles comme ça, ses yeux étaient petits comme des têtes d'épingle,
04:46 il est rentré, il a pris sa sacoche, je pense qu'il a dû vouloir faire un truc,
04:49 il s'est étalé sur l'estrade, il est tombé sur le premier rang, il s'est adressé, il a fait "acétylène C2H2".
04:55 Je me suis dit "ce mec-là m'intéresse", et du fond, je me suis approché lentement vers les premiers rangs de la classe.
05:03 Ça ne tient pas à grand-chose.
05:04 Non, ça tient à la magie, la passion. La passion, c'est fantastique, cet homme...
05:09 Vous auriez été un super prof, vous me dites.
05:11 Moi aussi, je pense.
05:12 Mais mon métier, c'est un peu ça, c'est de donner envie avec les paroles des autres,
05:17 et avec les personnages qu'ont écrit d'autres. C'est fantastique d'être un autre tout le temps,
05:21 parce que quand on est un autre et qu'on accepte de l'être pour une pièce ou pour un film,
05:26 on y met toute sa conviction, toute sa joie.
05:29 Donc c'est cette conviction qui fait qu'on devient un peu kitting.
05:33 La conviction qu'on est à sa place à ce moment-là, et ça, on le transmet.
05:36 Moi, j'aurais bien aimé vous avoir comme prof de philo.
05:38 De philo ?
05:39 Oui, je ne sais pas pourquoi, je suis sûre que vous parlez bien de philosophie.
05:41 Je parle très bien de philosophie.
05:42 J'en étais sûre.
05:43 Ils vont arrêter de se chauffer ces deux-là, c'est pas possible ?
05:46 J'ai aussi 11... Non, pardon.
05:48 J'ai un prof qui s'appelait Monsieur Cougar, il commençait, il disait "Bonjour, je m'appelle Monsieur Cougar,
05:51 vous avez deux minutes pour rigoler". Après, c'est fini pour l'année.
05:53 Génial.
05:54 Je vous jure, c'est très efficace.
05:55 Monsieur Cougar, oui, c'est compliqué.
05:56 Je n'ai pas gardé un super souvenir.
05:57 On marque une courte pause, on se quitte en musique.
05:59 Avec "Toutes les eaux du monde", c'est signé d'une jeune fille que vous connaissez bien,
06:02 qui s'appelle Liv Delestal, qui est votre fille.
06:04 Et c'est un titre que vous aimez particulièrement. On se retrouve juste après.
06:07 J'ai pleuré, océan pacifique, j'ai pleuré.

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