"On nous prend pour des cons": Richard Ramos réagit à l'importation et transformation de certains produits en France et qui bénéficient de l'appellation "Origine France"
Certains produits agricoles sont importés de l'étranger et subissent une transformation en France et bénéficient donc de l'appellation "Origine France".
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 - Je vais donner quelques exemples, Richard Ramos.
00:02 On a donc des melons d'Espagne qui sont devenus français
00:05 une fois passés par les entrepôts en France.
00:07 Des cèpes roumains, devenus français là aussi
00:10 par la magie d'un producteur du Périgord,
00:11 qui les a achetés en Roumanie et qui les a transformés ici en France
00:13 en disant que c'était des cèpes français.
00:15 Des vins espagnols qu'on a rendus effervescents ici en France
00:19 et qu'on a dit ensuite "bah écoutez, ce sont des vins français".
00:21 On se paie la tête des consommateurs.
00:24 - Mais oui ! On se moque du monde !
00:25 Je veux dire, on nous prend pour des cons !
00:27 Moi, pardon, ça fait 6 ans dans l'hémicycle
00:30 que je n'arrête pas de dire ça.
00:32 Et maintenant, on se réveille.
00:33 Le miel !
00:35 Nos producteurs de miel français,
00:37 ils voient arriver du miel à 2 euros le kilo
00:40 qui est remélangé avec du miel français
00:42 et qui devient français.
00:43 On devient dingo !
00:45 On a dépouillé la DGCCRF !
00:47 - La répression des fraudes.
00:49 - La répression des fraudes.
00:50 Il faut arrêter.
00:51 Il faut bien qu'on comprenne.
00:52 Il y a à la fois des produits, les melons d'Espagne.
00:55 On n'est même pas sûr qu'ils viennent d'Espagne.
00:57 Il y en a certains qui viennent du Brésil.
00:59 Ils retrouvent leur étiquette en Espagne
01:00 et de l'Espagne, ils reviennent français.
01:02 - La triple nationalité du melon.
01:04 - Non mais, on marche sur la tête.
01:06 Il y a 2 choses qui font que les gens qui nous regardent,
01:08 ils achètent un produit.
01:10 Ils regardent le prix et ils regardent l'origine.
01:13 Et on a des industriels,
01:16 souvent des gros industriels,
01:17 qui trompent le consommateur
01:18 pour faire du fric sur le dos du consommateur.
01:21 Il y a un truc dans le code.
01:22 Allez-y.
01:23 - Oui, il y a juste une chose.
01:24 Il ne faut pas non plus oublier
01:25 que la transformation en France
01:27 fait vivre aussi des salariés français.
01:29 Donc, effectivement, il faut différencier
01:31 l'origine du produit.
01:32 Mais quand c'est transformé en France,
01:34 là aussi, on peut l'indiquer
01:35 parce que, encore une fois,
01:36 ça fait travailler des salariés français.
01:38 - Mais moi, je sais très très rais.
01:40 Vous voyez, vous prenez...
01:42 J'ai le droit, moi.
01:43 Un truc "Père Dodu".
01:45 Vous avez "Père Dodu", le truc,
01:46 le pané avec le jambon,
01:48 qui ressemble...
01:48 - Le cordon bleu.
01:49 - On croit que c'est un cordon bleu,
01:50 mais je ne l'appelle pas cordon bleu.
01:51 Puisqu'il n'y a que de la merde dedans.
01:53 Ils mettent le logo bleu, blanc, rouge
01:55 comme "Père Dodu",
01:56 et derrière, vous regardez,
01:57 vous y allez dans le supermarché,
01:58 vous regardez,
01:59 la viande vient de l'étranger.
02:00 Ça a beau avoir fait travailler des gens,
02:02 on ne doit pas mettre le logo français.
02:04 Quand on met le logo français...
02:05 Moi, ça fait 6 ans que je suis dans l'hémicycle.
02:07 Quand est-ce que Macron et ses acolytes
02:09 vont écouter les députés ?
02:10 Quand on met le logo français,
02:11 c'est que 80% du produit,
02:13 il doit être d'abord de l'agriculture française
02:16 et ensuite transformé en France.
02:17 Mais on ne peut pas mettre le logo français
02:19 avec, en gros, "fabriqué en France"
02:21 et que ça vienne de l'étranger.
02:22 Vous allez chez Leclerc,
02:23 vous prenez une tablette de beurre,
02:24 vous avez les deux mêmes beurres,
02:26 les deux mêmes beurres,
02:27 chez Leclerc, marque Repair,
02:28 et vous en avez un qui est doux
02:30 et l'autre qui est tendre.
02:31 La consommatrice ou le consommateur,
02:33 ils ne voient pas la différence.
02:34 Il y en a un, le Léviat d'Irlande.
02:36 C'est écrit en tout petit.
02:37 Quand on met le logo français,
02:39 80% des produits de ce produit-là
02:41 doivent venir de l'agriculture française
02:43 et transformer en France.
02:44 - Richard Ramos, pourquoi est-ce que,
02:46 dans ces niveaux-là,
02:47 cette ampleur-là,
02:48 ils se permettent ça,
02:49 notamment des industriels
02:50 ou des commerçants ?
02:52 Parce que les contrôles
02:53 ne sont pas assez récurrents ?
02:54 Parce que les sanctions
02:55 ne sont pas assez lourdes ?
02:56 - Parce que Bercy les laisse faire.
02:58 Parce que M. le ministre,
02:59 le maire les laisse faire.
03:01 Parce qu'ils disent que c'est de l'emploi.
03:02 Donc, M. Ramos,
03:03 calmez-vous dans l'hémicycle.
03:04 - On vous dit ça.
03:05 - Mais bien sûr, calmez-vous.
03:07 Vous savez, c'est des emplois français,
03:08 quand même.
03:09 On ne peut pas faire...
03:10 Et puis, vous comprenez,
03:11 comme nous, on a besoin
03:12 que l'inflation soit la plus basse,
03:13 donc on a besoin
03:14 qu'ils fassent des prix bas,
03:15 donc on ferme les yeux
03:16 sur d'où ça vient.
03:17 C'est ça, la réalité.
03:18 C'est que Bercy permet,
03:19 au nom de la déflation,
03:20 de fermer les yeux
03:21 sur des magouilles industrielles.
03:23 - Mais donc, le risque,
03:24 c'est qu'on renforce
03:25 les contrôles aujourd'hui
03:26 comme ça a été promis
03:27 et qu'on laisse couler derrière ?
03:28 - Mais exactement.
03:29 Mais exactement.
03:30 - Il va y avoir un travail
03:31 qui va être fait sur les tictages.
03:32 Olivier Grégoire
03:33 vraiment porte la mesure
03:34 pour qu'on change d'habitude,
03:37 que les distributeurs,
03:38 que les industriels
03:39 soient plus, comment dire,
03:42 francs, enfin, en tout cas,
03:44 soient plus honnêtes
03:45 avec le consommateur
03:46 pour leur dire
03:47 d'où vient le produit
03:48 et effectivement...
03:49 - Dans le Code de la consommation,
03:50 un produit doit être loyal.
03:52 C'est ça, le terme.
03:53 Et Olivia Grégoire,
03:54 qui est une grande ministre,
03:55 grande ministre,
03:56 qui se bat d'arrache-pied,
03:57 d'arrache-pied,
03:58 Olivia Grégoire,
03:59 pour la transparence,
04:01 est en train de reprendre
04:02 deux éléments,
04:03 dans tous nos restaurants.
04:04 Quand ce ne sera pas fait maison
04:05 dans quelques jours,
04:07 il faudra le marquer
04:08 et elle veut que,
04:09 quand un produit est fabriqué
04:10 en France,
04:11 il soit fabriqué
04:12 en France,
04:13 il soit fabriqué
04:14 en France,
04:15 il est des produits
04:16 d'origine française.
04:17 Elle reprend ce que moi,
04:18 j'avais depuis six ans
04:19 déposé comme proposition de loi
04:20 et je trouve qu'on a la chance
04:21 de l'avoir parce qu'elle a envie
04:22 de défendre l'industrie française
04:23 au-delà des quelques financiers.
04:24 - Oui, mais je reviens
04:25 à ma question, Richard Ramos.
04:26 On parlait des contrôles
04:27 avec Gaëtan Mélin.
04:28 Est-ce qu'on a les moyens
04:29 de maintenir cette pression-là ?
04:30 Là, il y a eu la crise agricole,
04:31 donc on met tous les moyens
04:32 et on renforce les contrôles,
04:33 on va en faire 10 000,
04:34 là, on en est à 2 000.
04:35 Est-ce qu'on a les moyens
04:36 de faire durer ça dans le temps
04:37 ou est-ce que, là aussi,
04:38 l'État s'est un peu déplumé,
04:39 dépoilé
04:40 et qu'on ne saura pas faire ?
04:41 - Alors, les deux.
04:42 L'État s'est un peu dépoilé
04:43 parce qu'au lieu de mettre
04:44 la DGCCRF
04:45 qui dépendait de Bercy,
04:46 on a mis les contrôleurs
04:47 de l'État
04:48 au ministère de l'Agriculture
04:49 et de l'alimentation
04:50 donc de l'industrie.
04:51 Donc là, on a créé un problème
04:52 mais on a une autre possibilité,
04:53 c'est de rendre
04:54 la grande distribution responsable
04:55 de ce qu'elle met dans le rayon.
04:56 Et là, pour le coup,
04:57 c'est la grande distribution
04:58 qui serait obligée
04:59 de faire le contrôle.
05:00 Et moi, je propose
05:01 qu'on puisse dire
05:02 à la grande distribution
05:03 c'est vous qui vendez
05:04 le produit final
05:05 donc c'est vous
05:06 qui rédigez les cahiers des charges
05:07 avec vos fournisseurs
05:08 et bien, on va mettre
05:09 la responsabilité
05:10 sur la grande distribution.
05:12 - Merci beaucoup, Olivier.
05:13 - Merci à vous,
05:14 merci à la DGCCRF.
05:15 - Merci à vous.
05:16 - Merci à vous.
05:17 - Merci à vous.