Rénové pendant 8 mois à Toulon (Var), le Charles-de-Gaulle a recommencé à mener des exercices en mer depuis le début de l’année. Les Rafale et leurs pilotes ont notamment pu reprendre du service sur le porte-avions. Tirs à vide, « cueillette », catapultages et appontages… Le pont d’envol, qui est la raison d’être du Charles-de-Gaulle, fait évidemment l’objet de toutes les attentions du personnel.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Bruit de moteur]
00:04 Nous sommes en mode 1, le PCL à la cabine, sommes prêts pour catapultage.
00:07 - Enchaînement ! - Enchaînement !
00:09 [Bruit de moteur]
00:15 Après 8 mois de rénovation et avant de partir en mission, a priori au printemps,
00:19 le Charles de Gaulle refait ses gammes en Méditerranée depuis le début de l'année.
00:22 Le porte-avions s'est rafale et son pont d'envol retrouve peu à peu leurs habitudes.
00:26 Tous les matins, on fait ce qu'on appelle des tirs à vide, c'est-à-dire qu'on vérifie le bon fonctionnement des catapultes
00:32 qui servent à mettre en œuvre les aéronaves depuis le pont d'envol.
00:35 Donc en fait, on fait la même procédure que s'il y avait un avion, mais sans sa présence.
00:40 - Et la fumée qu'on voit là, alors c'est quoi ? - C'est de la vapeur, c'est juste de la vapeur d'eau.
00:45 [Bruit de moteur]
00:49 La première activité du matin, là, c'est la cueillette.
00:51 [Bruit de moteur]
00:53 Elle consiste à retirer du pont tous les objets qui peuvent être dangereux pour le personnel, ou les avions, ou les hélicoptères.
00:58 Je crois que la poubelle était quasiment vide.
01:00 C'est qu'on fait bien notre boulot.
01:01 C'est la première condition du matin pour bien commencer les catapultages.
01:05 [Bruit de moteur]
01:12 On se prend une accélération dans l'ordre des 4G,
01:16 et donc on est propulsé et maintenu par les bretelles de notre avion.
01:21 Donc là, c'est vraiment un gros coup de pied aux fesses pour accélérer et faire voler notre avion en quelques secondes.
01:28 Mais le plus difficile reste l'appontage, c'est-à-dire l'atterrissage.
01:32 Apponter sur le Charles de Gaulle nécessite d'ailleurs une qualification particulière,
01:36 et chaque année, de jeunes pilotes viennent pour obtenir cet agrément.
01:39 [Bruit de moteur]
01:42 C'est la première fois qu'ils vont apponter sur le porte-avion Charles de Gaulle.
01:45 On est en QJ1, personne derrière l'îlot.
01:48 On sera tous triple-îlot tout à l'heure.
01:50 On est tous triple-îlot au pied, en attente au poste d'appontage.
01:53 C'est pas en salle de repos en train de se glander.
01:55 [Bruit de moteur]
02:00 Il n'y a qu'un pilote de chasse embarqué qui peut former un autre pilote de chasse embarqué.
02:05 Superviser cette partie très spécifique, qui est la qualité de l'appontage des plus jeunes,
02:10 oui, ça fait partie vraiment du travail de base.
02:13 Pour apponter, le pilote doit arriver bien dans l'axe de la piste,
02:16 s'aider par le miroir d'appontage, qui lui permet d'ajuster sa trajectoire,
02:20 et accrocher la crosse de l'avion à l'un de ces trois câbles appelés des brins.
02:26 Ils sont disposés sur la piste pour que l'appareil soit freiné au moment où il touche le sol.
02:31 [Bruit de moteur]
02:35 Tout à l'heure, on a eu un avion, la crosse tape entre les brins,
02:38 elle rebondit et elle passe derrière les brins.
02:41 Le pilote ne peut pas savoir visuellement s'il a attrapé,
02:43 même s'il a volé, il se dit "j'ai volé tout parfaitement",
02:46 bam, plein gaz, il ne réfléchit pas, et là, soit ça s'arrête,
02:50 là on est dans les ceintures, dans les bretelles,
02:53 c'est un crash contrôlé d'une certaine manière.
02:55 On passe effectivement de 200 km/h à 0 sur 70 mètres,
02:58 donc c'est un bon manège, mais si ça ne l'attrape pas et qu'on est reparti,
03:02 il faut tout de suite se remobiliser, il faut revoler ses instruments
03:05 pour s'extraire du sol et repartir.
03:08 [Bruit de moteur]
03:11 En gros, vous devez, avec un avion qui se présente à 200 km/h,
03:15 sur un bateau qui est à une piste qui est à 20 mètres de haut,
03:19 qui avance à peu près à 50 km/h,
03:22 vous devez vous poser sur l'équivalent d'un terrain de tennis.
03:26 Un jeune qui va être qualifié là, il sera confirmé,
03:29 c'est 25 à 40 à pontage plus tard.
03:31 Tant qu'ils ne sont pas confirmés, ils ne peuvent pas aller faire
03:33 des missions opérationnelles à partir du portail.
03:35 [Bruit de moteur]
03:37 Je trouve que le pilote s'adapte aussi à plein de choses.
03:40 Ça s'apprend avec le temps.
03:42 Personne n'est né pilote de porte-avions.
03:44 Il faut de l'expérience, il faut vieillir.
03:47 Moi, ça faisait 4 ans que je n'avais pas ponté sur le porte-avions.
03:50 [Bruit de moteur]
03:53 Je peux vous dire que j'étais extrêmement concentré sur mon premier vol
03:59 pour pouvoir faire les choses les mieux possibles dans toutes les phases du vol.
04:03 Déjà parce que, un, ce n'est pas facile,
04:05 et puis deux, on a tous la volonté de bien faire
04:08 pour ne jamais être le maillon faible au sein du gai
04:11 et au sein du, en meilleur général, à bord du porte-avions.
04:14 [Bruit de moteur]
04:17 La nuit, on pilote vraiment une petite lumière
04:21 qui va nous donner notre position par rapport à une pente
04:24 et l'axe de la piste, et on pilote uniquement ça.
04:28 Et en descente, on a vraiment cette sensation de descendre dans le noir.
04:32 Enfin, ce n'est pas une sensation, c'est une réalité.
04:34 On descend dans le noir et la difficulté, c'est qu'on n'a pas de repères.
04:38 Les seuls repères, c'est quelques lumières sur le bateau.
04:41 Il y a toute cette ambiance un peu particulière de descendre dans le noir,
04:45 ce qui est un peu contre nature.
04:47 [Bruit de moteur]
04:50 [Bruit de la mer]