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La Classe Américaine est un film français réalisé par Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette, sorti en 1993.

Il s'agit d'un détournement de plusieurs films américains des années 1950 et 1960, dont les dialogues ont été réenregistrés pour créer une nouvelle histoire.

Voici quelques éléments à retenir :

Le concept : Le film est un patchwork de scènes de films américains, montées et doublées de manière à créer une nouvelle histoire comique et absurde.
L'humour : L'humour du film est basé sur le décalage entre les images et les dialogues, ainsi que sur les références culturelles françaises.
Le succès : La Classe Américaine a été un grand succès en France, devenant un film culte pour toute une génération.

Voici quelques-uns des films détournés dans La Classe Américaine :

Le Convoi des Braves (1951)
L'Homme des vallées perdues (1952)
Feu sur la colline (1956)
Les Sept Mercenaires (1960)
La Grande Évasion (1963)

Le film est un véritable hommage au cinéma américain et à la culture française.
Transcription
00:00:00 "Attention, ce flim n'est pas un flim sur le cyclisme. Merci de votre compréhension."
00:00:20 Entre l'Australia et la South-América, dans l'océan South-Pacifique, l'atoll de Pom-Pom-Galley.
00:00:27 "V12, appelle le capitaine George Abitbol. Quelqu'un me vous demande sur le pont..."
00:00:42 Qui ? Ok j'arrive V12.
00:00:47 "Ah voilà enfin le roi de la classe, l'homme trop bien sapé, Abitbol. Alors comme ça t'as été élu l'homme le plus classe du monde. Laisse-moi rire, style le grand playboy des fonds marins, genre qui fait rêver les ménagères. Sauf que moi je les baisse moi les ménagères, non ? C'est pas vrai ?"
00:01:05 "Écoute-moi bien mon petit José, tu baises les ménagères bien, tu dois avoir le cul qui brille, mais c'est pas ça qu'on appelle la classe. Je te dis ça en qualité d'homme le plus classe du monde."
00:01:14 "Je t'arrête tout de suite. La classe c'est d'être chic dans sa manière de s'habiller. Rien de tel que d'aller chez Azzedine à l'Aïa ou même de s'acheter des soupules chez Yoji Yamamoto."
00:01:25 "Excuse-moi de te dire ça mon pauvre José, mais tu confonds un peu tout. Tu fais un amalgame entre la coquetterie et la classe. Tu es fou, tu dépenses tout ton argent dans les habits et accessoires de mode, mais tu es ridicule. Enfin si ça te plaît, c'est toi qui les portes, mais moi si tu veux mon opinion ça fait un peu Azzedine."
00:01:44 "La vache. Moi j'ai l'air Azzedine, j'en ai pour plus d'une barre de fingue sur moi. Alors va te faire mettre."
00:01:52 "Tu n'es vraiment pas très sympa, mais le train de tes injures roule sur le rail de mon indifférence. Je préfère partir plutôt que d'entendre ça, plutôt que d'être sourd."
00:02:01 "Bien, considère qu'on n'est plus amis, habit-bol."
00:02:04 "Tiens regarde, les anglais ont débarqué. On va être obligés de passer par derrière. Tu sais par ce tunnel tout sombre qui sent pas très bon."
00:02:21 "Oh, Georges, quel poète, vous me surprenez. On ne m'a jamais parlé comme ça. J'ai connu des hommes, mais jamais des comme vous."
00:02:31 "Eh, tu sais à qui tu parles là?"
00:02:32 "Oui."
00:02:33 "Abrite-en nous, ça va pas te faire bien péter."
00:02:36 "Ah bon, c'est encore ces riens?"
00:02:38 "Blas, bravo. Bon, pousse-toi, laisse-moi passer."
00:02:40 "Bon, Védou, c'est quoi ce bordel alors?"
00:02:44 "Ce bordel, c'est qu'il pleut comme une vache qui pisse."
00:02:46 "Ah, bravo, merci du renseignement. Heureusement que tu es là."
00:02:50 "Mais patron."
00:02:51 "Quoi patron? Tu veux que je le dise à tout le monde que ton vrai nom c'est pas Védou, c'est Travers de Porc, c'est le poivre. Bon, vais chercher des serviettes éponge, je vais te les imprimer dessus."
00:02:57 "Ah, celle-là. Non, celle-là. Ah, celle-là, ça va."
00:03:04 "Ça c'est bon, c'est épongé. Ça c'est bon, c'est réparé. Ça, ça roule. Putain, il faut pas laisser ça comme ça, les enfants."
00:03:16 "George, George. Oh, mon petit George."
00:03:29 "Ah, monde de merde."
00:03:35 "Oh, George."
00:03:39 "Et puis je vous rappelle la principale information de cette édition, la disparition subite de George Habitball qui depuis plus de 15 ans portait officiellement le titre de l'homme le plus classe du monde."
00:03:48 "L'Amérique vient de perdre un de ses plus prestigieux ambassadeurs. Et maintenant, un petit peu de musique avec Alain Souchon."
00:03:55 "Oh non, pas lui."
00:03:57 "Ah."
00:04:12 "George !"
00:04:32 "Salope."
00:04:56 "Bonjour, patron. Je peux entrer ?"
00:04:58 "Avec tout ton méhantre, on prépare un dossier sur George Habitball. Tu vas te mettre sur le coup, mais tu seras pas tout seul, tu seras avec Peter et Steven."
00:05:06 "Peter et Steven, je les aime bien. Mais pourquoi je peux pas travailler seul ?"
00:05:09 "Parce que t'es trop mauvais."
00:05:11 "Ah, bah là, patron, vous m'avez convaincu. C'est une bonne raison. Je vais travailler avec Peter et Steven."
00:05:16 "Bah alors."
00:05:19 "Bah OK, j'y vais."
00:05:22 "Ce charlot, je savais pas qu'il existait encore."
00:05:25 "Il va devoir vous y habituer parce qu'il va travailler avec vous sur ce dossier. C'est une idée de notre ami Callaghan, une idée lumineuse."
00:05:32 "Arrêtez vos conneries, patron. C'est mon fils, mon fiston. Je sais pas pourquoi il s'est attaché à moi, alors je l'aide."
00:05:39 "Peut-être qu'il n'avait personne d'autre à qui s'attacher, mais de quoi on parle ?"
00:05:42 "Je vais te dire de quoi on parle. Où vous en êtes avec la nécro de George Habitball ? Vous bossez un peu ?"
00:05:48 "On vient de s'y mettre, mais on a déjà quelques petites idées. On va interroger des tas de gens, tous ceux qui l'ont aimé, qui l'ont haï, bref, tous ceux qui l'ont approché, qui l'ont connu. Ça fait déjà du boulot."
00:05:57 "Quoi d'autre ?"
00:05:58 "Ah, et puis c'est pas tout. On a pensé qu'on devrait expliquer ces dernières paroles."
00:06:02 "Monde de merde. Vous avez raison."
00:06:04 "Oui, on en a chié pour trouver cette idée. On était charrettes."
00:06:06 "L'homme le plus classe du monde meurt et ses dernières paroles, c'est monde de merde. Pourquoi il a dit ça ? C'est ce que je veux savoir."
00:06:12 "Merci, c'est pas facile à trouver."
00:06:14 "C'est sûrement un nom. Si c'est une femme, je veux savoir quelle femme. Si c'est un cheval, je veux savoir dans quel cours."
00:06:19 "Nous, on pensait que ça pouvait être un traînant."
00:06:22 "Bonjour. C'est moi, Orson Welles. Ceci est ma maison que vous voyez derrière là. Pas mal, non ? C'est français."
00:06:33 "Je me permets d'interrompre ce film parce qu'on se fout un peu de ma gueule. C'est du vol et du plagiat."
00:06:39 "J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute. Dans ce film, le héros meurt au début et des journalistes décident d'enquêter sur ses dernières paroles."
00:06:47 "Comme dans Citizen Kane. J'appelle ça du plagiat."
00:06:51 "Les journalistes vont interviewer des gens sur le héros. Vous allez voir que les témoignages, ça va être des flashbacks."
00:06:59 "Je vois trop arriver."
00:07:02 "Oh, Rosemead !"
00:07:04 "Bon, et à part ça ?"
00:07:08 "On est un peu coincé. On a pas l'ombre d'une piste."
00:07:10 "Vous savez qu'il a vécu au Texas la moitié de sa vie. Faut chercher par là."
00:07:14 "Faut chercher par là, faut chercher par là. Vous êtes gonflé, vous. Faut chercher par là."
00:07:18 "Bravo, quel enthousiasme."
00:07:20 "Mais au fait, j'y pense qu'Alagany devrait pouvoir vous aider depuis le temps qu'il est là, payé à rien foutre, autant qu'il serve à quelque chose."
00:07:26 "Ce gros porc !"
00:07:28 "Je suis peut-être payé à rien foutre, mais mes tuyaux, je les garde pour mon fils."
00:07:31 "Oh, là, là."
00:07:32 "Comprenez-moi, mes amis, c'est mon fils, ma bataille, c'est le fruit de mes entrailles, quoi."
00:07:36 "J'avais un nom, une adresse, ben je lui ai donné."
00:07:38 "Oh, là, là, on dirait que ça vous emmerde, je me trompe."
00:07:40 "Connasse."
00:07:44 "C'est vous qui m'avez traité de connasse ?"
00:07:47 "Mais non."
00:07:48 "Vous savez, c'est pas très agréable."
00:07:50 "Bonjour, je viens voir un certain monsieur."
00:07:56 "C'est quoi, ça ?"
00:07:57 "Oh, va te faire foutre."
00:07:58 "Vous dites que j'aime me faire foutre ou que j'y vais ?"
00:08:01 "Quel con."
00:08:02 "Bonjour, monsieur, vous cherchez quelque chose ?"
00:08:04 "Oh, vous devez sans doute être monsieur Hugues, j'ai une lettre à vous montrer."
00:08:08 "Avant de me la montrer, je voudrais bien vous poser une question."
00:08:12 "À qui ai-je l'honneur ?"
00:08:13 "Dave, je suis le fils de monsieur Callaghan."
00:08:15 "Faites-moi voir votre papier, faites une enquête sur George Abitbol, l'homme le plus classe du monde."
00:08:19 "Oh oui, vous l'avez connu, vous, hein ?"
00:08:21 "Vous savez, George, je l'ai connu au temps du Texas, il était encore cow-boy."
00:08:28 "À l'époque, j'étais moi-même cow-boy, je vivais avec Jacques, un bon copain."
00:08:32 "Il n'y avait rien de sexuel entre nous."
00:08:34 "Je vous dis ça parce que je me suis souvent fait traiter de pédale, de salope."
00:08:38 "Et c'est facile de traiter les gens de pédés, tout ça parce que deux garçons vivent ensemble dans un ranch et portent des pantalons en cuir."
00:08:46 "Bref, un jour, un cavalier est arrivé à fond les ballons avec une lettre."
00:08:49 "Pédé, il y a une lettre pour vous ! Tenez, bonne bourre."
00:08:52 "Pauvre con, hein."
00:08:53 [Bruit de bébé qui pleure]
00:09:03 "Bon, il y avait quoi dans cette lettre ?"
00:09:05 "On sait rien, c'est pas moi qui l'ai lu, c'est Jacques."
00:09:07 "Bon, bah racontez-moi des choses que vous savez, pas du rien."
00:09:10 "OK, OK, du calme. Je sais pas ce qu'il y avait dans la lettre, mais après, on est partis à cheval vers la ville de George."
00:09:15 "Oh, j'en ai marre. Je te jure, les voyages à choix, ça me fatigue."
00:09:22 "Qu'est-ce que t'as ?"
00:09:24 "J'ai que... je commence à en avoir vraiment marre des voyages. Je rêve d'un bon bain dans une bonne auberge."
00:09:30 "Ah, je te jure, j'ai les pastèques."
00:09:35 "Yep."
00:09:42 "Yep."
00:09:43 "Yep."
00:09:44 "Yep."
00:09:45 "Yep."
00:09:46 "Yep."
00:09:47 "Qu'est-ce qui te prend à dire yep comme ça ?"
00:09:49 "Bah, c'est pour dire yep."
00:09:51 "Ah, c'est pas banal, ça."
00:09:53 "Chaud devant ! Et voilà la spécialité du chef."
00:09:57 "Parfait, ça a l'air super bon."
00:09:59 "Bon, maintenant qu'on est là, tu vas peut-être me dire pourquoi on est venus."
00:10:03 "Tu reçois une lettre mystérieuse et on arrive en courant. J'aimerais bien savoir ce qu'il y avait dedans."
00:10:08 "C'est une longue lettre épistolaire de mon ami Dino qui m'appelle à la rescousse pour me demander de l'aide pour George qui va mal."
00:10:15 "Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Qu'il aille bien ou mal, ce tâche horreur. De toute façon, j'ai jamais pu l'encadrer."
00:10:20 "Merci de m'appeler Tosseron. Ça fait toujours plaisir à entendre, surtout de la part de deux pédés."
00:10:27 "Vous savez ce que vous mangez, là ?"
00:10:29 "C'est du steak avec des boulettes entre les doigts de pied. Ça a bon goût ?"
00:10:33 "C'est très agréable, monsieur, je vous remercie."
00:10:35 "Et la sauce, c'est de la morve séchée."
00:10:37 "Et toi, tu fais chier. Tu vas finir par les dégoûter."
00:10:41 "Mets le toit de tes affaires, toi. Tu sais bien que Mme Philippe et la patronne se coupent des morceaux de nichons pour en faire des ravioles."
00:10:47 "C'est dégueulasse, merde."
00:10:48 "Attends, c'est censé être l'homme le plus classe. Il va sans doute nous présenter ses excuses."
00:10:52 "Tu sais, tes excuses, tu peux te les culer au cul, tout comme ton beefsteak."
00:10:56 "Sauf que le beefsteak, ça sert à rien. Le patronne a déjà fait de la crachée dessus."
00:10:59 "Ah non, pas craché, le patronne, il crache pas dans les plats."
00:11:02 "Allons, vieux, même dans les grands restaurants, on crache dans les plats, alors dans ce tournil, je vois pas pourquoi il se ferait chier."
00:11:08 "Je vous laisse manger. Bon appétit."
00:11:10 "Ouais, bah, j'ai connu un mec de droite une fois, il avait dix fois plus de classe."
00:11:15 "Ah, encore une chose, je vous conseille d'éviter la mousse au chocolat du patron."
00:11:25 "Et qu'est-ce qui s'est passé après ? Respirez bien."
00:11:31 "Vrai, tout ce que je sais, c'est que j'ai eu un accident, j'ai été blessé."
00:11:36 "Alors, je me suis réveillé amnésique et j'arrivais plus à me souvenir de rien."
00:11:40 "Vous avez d'autres choses à me raconter, sur Georges."
00:11:42 "Je refuse de manger des ravioles, mais par contre, je peux vous parler de Madame Philippe."
00:11:48 "Elle s'est fait refaire les nichons, elle, et je sais de quoi je parle."
00:11:52 "Et Georges, en tout ça ?"
00:11:54 "Bah justement, une fois, j'étais chez les Indiens à Bilag."
00:11:57 "Salut, Hugues."
00:11:58 "Allons."
00:12:00 "Salut, Hugues, salut."
00:12:05 "Salut, les gars, je suis content de vous voir. Comme je passais par ici, je pensais m'arrêter un peu, à moins que vous vouliez que..."
00:12:12 "Je pars."
00:12:13 "Tu peux rester, pas de problème."
00:12:17 "Je suis même content que tu sois venu chez nous."
00:12:20 "J'aimerais bien que tu restes."
00:12:22 "On va manger des chips."
00:12:25 "T'entends ? Des chips !"
00:12:27 "C'est tout ce que ça te fait quand je te dis qu'on va manger des chips ?"
00:12:30 "Mais qu'est-ce qui t'arrive ?"
00:12:33 "Pourquoi tu dis rien ? Tu fais la tronche ou quoi ?"
00:12:36 "Tu me rappelles Georges, politiquement."
00:12:38 "Georges !"
00:12:40 "Qu'est-ce que j'ai à voir avec Georges ? Rien, en fait."
00:12:42 "Parce que si on réfléchit bien, moi je suis un vrai démocrate."
00:12:46 "Georges est un fasciste de merde ! Un fasciste de merde !"
00:12:50 "C'est exact."
00:12:52 "Autant pour moi."
00:12:56 "Oh, et qu'est-ce qui lui est arrivé à ce chef indien ?"
00:12:59 "Après, il a fait justicier dans la ville, mais aujourd'hui, il a fini de frimer."
00:13:04 "On l'a retrouvé assassiné un jour. Il en est mort."
00:13:09 "Dites-moi, le numéro de votre ami Jacques, c'est bien celui qui est noté là ?"
00:13:12 "Oui."
00:13:13 "Je vais le donner à mes collègues. Il faut qu'on l'interroge."
00:13:15 "Allô, Peter, prends un papier, je vais te donner le numéro d'un certain Jacques, il faudrait l'interroger."
00:13:22 "Alors, c'est le 19 94 0 18 13 24 32 49 26 24 44 16 70 933 16 moins 4..."
00:13:39 "16 moins 4, ça fait 12. Bon, merci, on l'appelle. Ciao."
00:13:42 "Bon, on se rappelle plus tard."
00:13:44 "Bonjour, vous êtes bien chez Steven, mais je ne suis pas là. Vous pouvez me laisser un message après le bip sonore. Merci, au revoir."
00:13:58 "Je viens de recevoir un coup de téléphone de Dave. Tiens, c'est le numéro de Jacques."
00:14:05 "Tiens, regarde, ça, c'est le numéro de Jacques. Je l'ai trouvé aux archives. Le numéro qu'il t'a filé, Dave, c'est de la connerie."
00:14:09 "Il commence vraiment à me faire chier, Dave."
00:14:12 "Moi, ce qui me fait chier, c'est les effets spéciaux minables, je ne supporte plus."
00:14:15 "Ah ben là, je te trouve un peu dur, on pourrait entendre un pro des effets spéciaux."
00:14:18 "Ah ben moi, quand tu veux, tiens, tu connais les effets spéciaux de la sonnette ? Dring, tiens, dring, dring, dring, tiens, et dring, dring."
00:14:22 "C'est bien impressionnant, ça, tu le fais bien."
00:14:23 "Et après, je te fais dring, et puis dring, et puis même encore, dring..."
00:14:25 "Oh putain, je suis frappé."
00:14:27 "Allez, un dernier, dring, maintenant, t'appelles Jacques, hein."
00:14:29 "Allô, Monsieur Jacques ?"
00:14:34 "Absolument."
00:14:35 "Bonjour, je vous appelle parce que j'enquête sur George Abitbol et j'aimerais beaucoup recueillir votre témoignage."
00:14:40 "C'est bon."
00:14:41 "Écoutez, n'y voyez aucune mauvaise volonté de ma part, mais je tiens à vous dire que je n'ai pas beaucoup de temps."
00:14:48 "Alors, pour George Abitbol, je veux bien faire un effort, mais il ne faut pas me prendre par la bonne poire."
00:14:54 "Je vous remercie, vous êtes très gentil."
00:14:56 "Attention, j'ai bien dit gentil, j'ai pas dit homosexuel, hein."
00:14:59 "J'ai dit gentil parce que dans le témoignage de Hugues, il est noté que vous êtes parti dans la ville de George en ayant reçu juste une simple lettre."
00:15:05 "Qu'en est-il exactement ?"
00:15:06 "Absolument."
00:15:07 "Je pense que vous faites allusion à cette missive que nous reçûmes un jour, Hugues et moi."
00:15:12 "Cela avait l'air urgent à croire, la hâte du cavalier du Poney Express."
00:15:16 "En effet, l'expéditeur avait pris soin d'écrire au dos de l'enveloppe..."
00:15:19 "Presse le pas facteur, car l'amitié n'attend pas."
00:15:22 "La lettre provenait d'un ami, Dino, qui me demandait de lui venir en aide."
00:15:26 "Bref, en un mot commençons, nous nous mîmes en route promptement."
00:15:30 "Ah, j'en ai marre."
00:15:32 "Tu nous fatigues ? Qu'est-ce qu'il y a encore ? Tu n'arrêtes pas de te plaindre."
00:15:36 "J'ai faim."
00:15:37 "Écoute-moi bien, Hugues, mon ami, plus que quelques kilomètres et bientôt nous serons dans une bonne auberge."
00:15:43 "Ah, quel trouble fait."
00:15:49 "Hm, yep, yep."
00:15:52 "Je vous interromps, excusez-moi, mais cet épisode nous a déjà été raconté par Hugues."
00:15:57 "Peut-être pourriez-vous nous parler de ce qui vous est arrivé après ce repas dans la bonne auberge, hein ?"
00:16:03 "Absolument."
00:16:04 "Après déjeuner, il était temps que je me misse à l'ouvrage, j'allâme voir mon ami Dino."
00:16:10 "Oh..."
00:16:15 "Bah, Dino, mon pauvre ami, ça n'a pas l'air d'aller bien fort."
00:16:20 "Pourquoi vous vous êtes mis dans cet état déplorable, vous qui écrivez de si belles lettres ?"
00:16:29 "Ça va plus du tout, j'ai plus envie de boire ni de manger."
00:16:34 "J'ai plus envie de me peigner, je suis limite Nervous Breakdown."
00:16:42 "Et puis, merde, j'ai même plus envie de me laver."
00:16:45 "Vous allez pas me dire que c'est à cause de Georges, quand même."
00:16:48 "Georges, vous pouvez pas savoir, il est devenu insupportable."
00:16:54 "Mais c'est pas une raison pour plus que vous lavez les joues, vous êtes malade ou quoi, il faut arrêter."
00:16:58 "Ce que j'arrête, c'est les pins, vieux, ça me fait plus marrer."
00:17:02 "Mais dites-moi, vous savez que vous avez l'air pitoyable, hein."
00:17:06 "Parce que, pour arrêter votre collec... ça vous embête si je regarde votre pins, ça ?"
00:17:12 "Sheraf, connaît pas."
00:17:14 "Parce que moi aussi, je peux me vanter de ma collec, moi, ça fait un moment que je l'ai et c'est pas une collec de pédés."
00:17:21 "Sauf que celui-là, je le connais pas, Sheraf, inconnu au bataillon."
00:17:25 "Sheraf, tu connais pas Sheraf."
00:17:28 "C'est un groupe, ils étaient number one."
00:17:31 "C'est pas une raison pour vous laisser aller et ressembler à une larve."
00:17:35 "Regarde mes mains, saloperie."
00:17:38 "Regarde, je me suis niqué les mains, moi, avec cette saloperie de collec de pins à la con."
00:17:42 "Bon, moi j'y vais, merci pour les pins et vous inquiétez pas, tout va s'arranger."
00:17:45 "Et comme on dit chez nous, les rheims."
00:17:48 "Les rheims."
00:17:50 "Bonsoir."
00:17:55 "Pédé."
00:17:57 "C'est pas banal."
00:18:07 "Ça commence à être pesant, cette histoire de pédés."
00:18:09 "Tout le monde se charme sur nous alors qu'on est même pas pédés."
00:18:11 "Ouais, oui, je sais."
00:18:13 "T'inquiète pas, je vais aller le voir dès demain, Georges."
00:18:18 "Allez, bonne nuit."
00:18:23 "Ouais."
00:18:24 "Dors bien."
00:18:25 "Georges, il faut que je vous parle."
00:18:34 "Je sais très bien que sous prétexte que je suis gentil, les gens me prennent souvent pour un truc fou."
00:18:38 "Soit que j'en prends mon parti, n'empêche, je crois qu'on a à parler."
00:18:41 "Visiblement, vous n'allez pas bien, laissez-moi vous aider."
00:18:44 "Casse-toi, Jacques."
00:18:45 "Oh, ça met vous refuser le dialogue."
00:18:47 "Exactement, je veux pas qu'on parle, je veux que tu quittes la ville."
00:18:50 "Et t'as intérêt à te casser avant 9h."
00:18:53 "Mais Georges, rassurez-moi, vous seriez pas un peu en train de me prendre pour un con, des fois ?"
00:18:57 "Si, complètement même."
00:18:58 "Hein ?"
00:18:59 "Et casse-toi, maintenant."
00:19:01 "Georges, vous me décevez, je m'attendais à plus d'ouverture d'esprit de votre part."
00:19:06 "Je vous aiderai, malgré vous."
00:19:08 "Rester en ville malgré les menaces de Georges, je trouve ça drôlement courageux de la part d'un PD comme vous."
00:19:15 "Eh bon, c'est fini, oui, ça c'est une rumeur."
00:19:17 "J'ai jamais été homosexuel et encore moins pédéraste."
00:19:20 "C'est fou que vous ayez tant de complexe."
00:19:22 "Allez, dites-le que vous êtes PD."
00:19:30 "Avouez, vous êtes en train de choper la honte."
00:19:32 "Et quand bien même je serai homo, je vois pas ce que ça change."
00:19:35 "En string, vous devez être bonne."
00:19:37 "Soyez prêts, c'est bientôt l'heure."
00:19:46 "Cigarette."
00:19:58 "Très bien, je vais tout vous dire, puisque..."
00:20:00 "Il est 9h."
00:20:03 "Il est déjà 9h, là ?"
00:20:24 "Ce m'enfont y a pas marqué, il a du réveil."
00:20:28 "A part ça, vous avez la classe."
00:20:30 "Tu vas voir la classe."
00:20:33 "Putain, vous êtes... madines."
00:20:36 "Où ça nous mène, la folie des hommes, on court tout droit à notre perte."
00:20:43 "Eh patron, j'ai trouvé de la dynamite."
00:20:45 "Ça me donne une idée."
00:20:47 "Eh, les minables, y a pas que moi qui suis PD, y en a un autre, il s'appelle Georges."
00:20:52 "C'est ça, cause, cause."
00:20:54 "C'est ça, cause, cause."
00:20:55 "C'est ça, cause, cause."
00:20:57 "Salaud."
00:20:59 "Et toi, sale parasite, casse-toi, c'est verbique."
00:21:02 "Il devait être nerveux de Georges pour s'énerver comme ça."
00:21:12 "Vous voulez que je vous raconte la fin de l'histoire ?"
00:21:14 "Oui, s'il vous plaît, monsieur."
00:21:16 "J'imagine que vous avez dû appeler la police, vous étiez dans votre droit, après tout."
00:21:19 "Pas du tout, nous avons réglé cette histoire entre hommes."
00:21:22 "Ah bon ?"
00:21:23 "Absolument."
00:21:24 "Voyez-vous, Hugues fut gravement blessé."
00:21:27 "Georges est venu s'excuser immédiatement."
00:21:29 "Georges s'excuser immédiatement ?"
00:21:31 "Absolument."
00:21:32 "Quelle classe."
00:21:33 "Absolument."
00:21:34 "Hugues, j'ai su que t'étais blessé, je suis venu m'excuser."
00:21:41 "Il fallait y penser avant, au lieu de venir pleurer dans ma chambre."
00:21:45 "Ouais, c'est vrai, c'est minable, c'est tout moi ça."
00:21:51 "Mais j'espérais tout de même te faire plaisir."
00:21:54 "Mon plus grand plaisir serait que tu te calmes, gros de blaireau."
00:21:58 "Eh oui, je m'énerve."
00:22:04 "Ah pardon, si je résume votre histoire, Georges n'a eu qu'à vous faire un méa culpa, dites."
00:22:10 "Vous êtes drôlement gentil."
00:22:11 "Arrêtez de dire ça, je ne suis pas gentil, c'est pas vrai."
00:22:14 "Quand je m'énerve, je me mets dans des états dingues, je suis méconnaissable."
00:22:17 "Ok, excusez-moi, je peux vous poser une dernière question ?"
00:22:19 "Absolument."
00:22:20 "Voilà, à quoi vous pensez si je vous dis monde de merde ?"
00:22:23 "Au revoir."
00:22:24 "Pourquoi tu as choisi de faire ce boulot-là, toi ?"
00:22:27 "Si je fais journaliste, c'est évidemment pour être célèbre."
00:22:29 "Moi, je veux être connu, tu sais pourquoi ?"
00:22:31 "Pour niquer les gonzesses."
00:22:33 "Quand tu es célèbre, tu niques plein de gonzesses."
00:22:35 "Et puis aussi, tu bouffes des trucs bien meilleurs qu'ici."
00:22:37 "Et moi, pour les gonzesses, je suis super d'accord avec toi."
00:22:41 "Mais pour la bouffe, je vois pas ce que tu veux dire."
00:22:43 "T'aurais envie de manger quoi exactement ?"
00:22:48 "Bah, je sais pas, par exemple, une quiche Lorraine ?"
00:22:50 "Une ouiche."
00:22:51 "Une quoi ?"
00:22:52 "On dit une ouiche Lorraine."
00:22:53 "T'es sûr ?"
00:22:54 "Ça fait bizarre, ouiche Lorraine."
00:22:57 "Bon, on va où, là ?"
00:23:05 "On va voir Dino, le mec qui a écrit la lettre à Jacques."
00:23:08 "Attention, quel connard, ces piétons."
00:23:10 "Ouais."
00:23:11 "Qu'est-ce que tu disais, là ?"
00:23:12 "Hein ? Oh, rien, rien, du connerie, laisse tomber."
00:23:14 "Je sais pas toi, mais moi, le mystère, c'est pécif."
00:23:17 "Messieurs, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue."
00:23:19 "D'ailleurs, il faut pas rester debout, asseyez-vous, mettez-vous à l'aise."
00:23:23 "Merci, monsieur, c'est très gentil."
00:23:25 "C'est une leçon de savoir vivre."
00:23:27 "C'est naturel."
00:23:29 "Mais dites-moi plutôt ce que je peux faire."
00:23:31 "Oui, alors voilà, nous sommes journalistes et nous voudrions savoir où vous avez connu Georges Abitbol."
00:23:35 "Georges Abitbol."
00:23:36 "Ah oui, Georges Abitbol."
00:23:38 "Où j'ai connu Georges, c'est une excellente question."
00:23:41 "À la ferme."
00:23:43 "La ferme ? Quelle ferme ?"
00:23:45 "À la ferme, ta gueule, toi, du con, espèce de crétin."
00:23:47 "Qu'est-ce que tu veux, nous prendre la tête, là, pauvre con ?"
00:23:50 "Oui, je l'ai connu à la ferme, on était des cow-boys, on vivait à la ferme, c'est rien d'étonnant."
00:23:54 "Merci, c'est très agréable."
00:23:56 "Non, mais c'est vrai, je me fais engueuler devant des journalistes qu'on connaît même pas."
00:24:01 "C'est classe, bravo."
00:24:02 "Bon, ça va, on vous fait pas chier, là."
00:24:04 "Non, c'est sûr que je rêve."
00:24:05 "Dites-moi, vous avez envoyé une lettre à Jacques, il me semble."
00:24:08 "C'était quoi, cette lettre ?"
00:24:10 "Eh bien, cette lettre, c'est vraiment très simple."
00:24:13 "J'avais un problème avec Georges, j'ai écrit à mon vieil ami Jacques."
00:24:17 "Mais si vous le voulez bien, je vais tout vous raconter depuis le début."
00:24:20 "Vous savez, j'arrivais d'Italie, de Turin."
00:24:23 "À l'époque, j'étais supporter de la Juventus."
00:24:25 "OK, j'arrive, mais arrête de tirer sur Wham !"
00:24:37 "Ah ouais, je vais aller chier."
00:24:40 "Qu'est-ce que tu fous avec les bras en l'air ? Je t'ai dit de les lever."
00:24:45 "Baisse tes bras, c'est moi qui les lève."
00:24:47 "Ah non, c'est à moi de les lever."
00:24:48 "Non, c'est à moi de les lever, c'est moi qui les chie."
00:24:51 "Et puis d'ailleurs, arrête de faire tout comme moi."
00:24:53 "Baisse les bras et prends ton flingue au lieu d'être l'âme copiée."
00:24:56 "Mon flingue, avec plaisir."
00:24:58 "Tout compte fait, je préfère garder mon flingue, désolé."
00:25:02 "Je vais partir avec mon cheval."
00:25:06 "Vieux."
00:25:07 "Y a pas de problème, comme tu veux, je vais juste le préparer pour toi."
00:25:10 "Non, j'ai changé d'habitude, prends le cheval et tu tasses."
00:25:15 "OK."
00:25:16 "Putain, je me suis mal démerdé, pourtant j'ai pas fait une concession."
00:25:23 "Le temps a passé, je pensais ne plus jamais revoir ce type, mais un an après, nos chemins se sont croisés une nouvelle fois."
00:25:30 "Je fréquentais alors un bar que le patron à un certain bazunga avait intelligemment baptisé le Orlando's."
00:25:35 "Mais je te reconnais, toi, je t'ai déjà vu quelque part, je suis sûr que je te reconnais."
00:25:39 "Désolé, mais c'est moi qui te reconnais, je t'ai vu le premier, toi tu m'as vu en deuxième."
00:25:43 "Ben, je t'ai vu le deuxième alors, voilà."
00:25:46 "Perdu, c'est aussi moi qui t'ai vu le deuxième."
00:25:50 "Oh, dis donc, t'es super fort."
00:25:52 "Mais je suis pas super fort, je suis mieux que ça même, je suis surpuissant."
00:25:55 "Bon, ben lui va me prendre la tête."
00:26:01 "Ça fait plusieurs fois que je te croise, t'es toujours sur mon chemin, tu veux quoi?"
00:26:05 "Mais c'est peut-être toi qui est sur mon chemin, pas moi."
00:26:08 "C'est pas mal ça, le pince sur la cravate."
00:26:10 "C'est la classe."
00:26:12 "Mais au fait, toi, d'où tu viens?"
00:26:14 "Moi, je suis juif."
00:26:17 "T'es juif, toi?"
00:26:18 "Oh oui, je suis juif, et si tu veux tout savoir, je suis même juif arabe."
00:26:23 "Juif arabe, hmm, je préfère les séfarades, tu sais."
00:26:30 "À mon avis, juif et arabe, c'est bizarre."
00:26:32 "Moi, j'aime pas les gens bizarres."
00:26:36 "Oh, merde, je peux pas encadrer les nazis, mais laisse tomber."
00:26:40 "Précis ta pensée."
00:26:42 "Pour être tout à fait exact, je pense que t'es un ouf, toi, un ouf malade."
00:26:47 "En plus, c'est du racisme."
00:26:51 "Ah, c'est ton opinion personnelle que je suis raciste."
00:26:54 "Si tu veux, mon ami, c'est un raciste ici, c'est what."
00:26:59 "De toute façon, ça sert à rien de discuter avec toi, t'as toujours raison."
00:27:01 "Si, ça sert de discuter, c'est toi qui as toujours raison."
00:27:04 "Qu'est-ce que j'apprends, Fonky, espèce de malhonnête?"
00:27:08 "Il paraît que t'as des propos intolérables, ou il y a pas de tolérance."
00:27:13 "Tu sais donc pas que c'est pas bien d'être raciste, que c'est mal?"
00:27:17 "On ne doit pas faire de discrimination raciale, c'est mal."
00:27:20 "Juger les gens sur leur religion, c'est mal."
00:27:23 "Sur leur couleur de leur peau, sur leurs origines sociales ou sur leur nationalité, c'est mal."
00:27:27 "Ok, puisque je vois qu'on peut pas discuter, on va faire un duel."
00:27:32 "Enculé de ta race!"
00:27:43 "J'adore les duels inoffensifs."
00:27:46 "Et maintenant, casse-toi."
00:27:50 "La prochaine fois, je m'occuperai de toi avec de vrais balles."
00:27:56 "Et ça chauffera pour ton cul, sale Français."
00:27:59 "Bah, je suis même pas Français, je suis Américain."
00:28:02 "Non, t'es Français, moi je suis Américain."
00:28:05 "Et voilà, c'est pour ça que je l'ai appelé mon vieil ami Jacques."
00:28:08 "Je veux pas dire, mais c'est un mec qui a vraiment plein de qualités."
00:28:11 "Moi je me demande quand même s'il était pas un peu con."
00:28:15 "Parlez-nous du contenu de cette lettre."
00:28:19 "Ah oui, s'il vous plaît, à moins que ce soit privé et que vous ayez des principes."
00:28:22 "Mais c'est privé et j'ai des principes."
00:28:25 "Mais comme vous m'êtes sympathique, je vais vous raconter ce qu'il y avait dans la lettre."
00:28:28 "Merci, c'est gentil à vous."
00:28:30 "Y'a pas de mal, vous m'êtes sympathique."
00:28:32 "C'était un soir, j'avais le spleen, le blues."
00:28:35 "Mon cher Jacques, je vous écris parce que j'ai besoin de vous."
00:28:39 "C'est Georges qui a besoin d'aide."
00:28:42 "Il ne supporte plus la vie au Texas."
00:28:44 "Pas de clim, quand il fait chaud, pas de téléphone, pas de télé, pas de chauffage."
00:28:47 "Bref, il supporte mal de ne pas avoir une vie moderne."
00:28:51 "Ça le rend irritable."
00:28:52 "Hier..."
00:28:53 "Bonsoir Georges, j'aimerais beaucoup vous parler."
00:28:56 "Si tu veux me parler, revois-moi un fax."
00:29:01 "Un fax, non mais des fois, faut vraiment qu'il aille mal."
00:29:05 "Et en plus, avant, c'était pas comme ça."
00:29:08 "Avec Georges, je me souviens, on passait des après-midi entiers à rester dans notre chambre."
00:29:13 "A se chamailler gentiment, à se raconter des souvenirs."
00:29:16 "Tu veux que je te raconte un souvenir ?"
00:29:18 "Un souvenir, oh oui."
00:29:20 "Oh, laisse tomber, tu te fous de ma gueule ?"
00:29:22 "Oh non, je me fous pas de votre gueule, j'aime être lavé."
00:29:25 "Eh ben, je vais te raconter l'histoire de ce malade qui s'est pointé un soir dans ma chambre d'hôtel."
00:29:30 "Un putain d'énergumène."
00:29:32 "Bonsoir."
00:29:34 "Qu'est-ce que vous faites dans ma chambre ?"
00:29:36 "Vous avez un truc à me demander ?"
00:29:39 "Aime-moi tendre."
00:29:41 "Aime-moi vrai."
00:29:43 "Ça veut dire quoi ces conneries ?"
00:29:44 "Ça veut dire aime-moi tendre, et aime-moi vrai."
00:29:48 "Moi, ce que je vois, c'est que dans deux secondes, je vais te botter le cul."
00:29:51 "Tu peux faire tout ce que tu veux, mais évite de marcher sur mes chaussures en suédine bleue."
00:29:55 "C'est quoi, ça ?"
00:29:59 "Ne sois pas cruel."
00:30:01 "Un pour l'argent."
00:30:03 "Deux pour le spectacle."
00:30:07 "Et trois pour le caillou."
00:30:09 "Et voilà, c'était mon souvenir."
00:30:11 "En tout cas, s'il cherchait pour du trouble, il est venu à la bonne place."
00:30:15 "Voilà."
00:30:16 "Malheureusement, aujourd'hui, c'est bien fini, Georges n'est plus le même homme."
00:30:20 "C'est pourquoi vous devez venir, mon cher Jacques."
00:30:23 "Et voilà, je pense que maintenant, vous voyez mieux le type de problème que j'avais avec Georges et pourquoi j'ai écrit cette lettre."
00:30:31 "Tu peux me dire ce qu'on fait dans ce flim, Bob ?"
00:30:35 "Oui, je pourrais, mais d'abord, faut sucer."
00:30:38 "Ah, ça va, je plaisantais, détends-toi."
00:30:42 "On n'a rien à faire là."
00:30:44 "Ça doit être une erreur dans l'enchaînement des flashbacks."
00:30:47 "Ça devrait pas trop durer."
00:30:50 "Ça m'a l'air d'un bordel."
00:30:52 "Attention, on tourne à droite. 1, 2, 3."
00:30:56 "Restabilisation."
00:30:59 "Attention, on va plonger."
00:31:04 "Immersion de l'astroneuf."
00:31:10 "J'ai assez mal des billets de moi."
00:31:14 "Ça, c'est le hamburger, ça."
00:31:16 "J'arrive pas à le digérer."
00:31:17 "Vous avez raison, on aurait dû prendre une Wheat Florent."
00:31:19 "Moi, je suis sûr qu'on dit quiche."
00:31:21 "Bon, m'emmerde pas avec tes histoires, je te dis que j'ai mal au bide."
00:31:23 "J'ai la méga chiasse, putain, la méga chiasse."
00:31:25 "Excuse-moi."
00:31:26 "Excuse-moi, mal au bide, tu sais ce que c'est ?"
00:31:28 "Faut que j'aille chier, bordel, il faut que j'aille chier, il faut que j'aille chier, rapido."
00:31:31 "Alors, 1, tu poses mon bouquin d'exercice isométrique tout de suite."
00:31:35 "Merci, et 2, on pourrait savoir ce que tu fais dans mon bureau, s'il te plaît."
00:31:41 "Rien, à part que je viens d'avoir une information qui mérite la une."
00:31:45 "La mort de Georges n'était pas accidentelle, il s'est fait assassiner."
00:31:49 "Et on peut savoir comment on tue, c'est ça ?"
00:31:52 "Ah ben, c'est très simple, j'ai eu le tuyau par un dénommé Gorge Profonde."
00:31:55 "Ah ben, merde, alors Gorge Profonde, c'est incroyable, ça."
00:31:58 "Moi, maintenant, de toute façon, j'ai fait avancer l'enquête."
00:32:02 "Et on peut savoir, ça veut dire quoi, ça ?"
00:32:05 "Rien, à part que toi et ton copain Peter, vous êtes un peu à la rue."
00:32:08 "Eh mais, t'es un minable, et tu te crois le meilleur journaliste du monde, mais c'est incroyable, ça."
00:32:12 "Le meilleur journaliste du monde, incroyable, ça."
00:32:15 "Bon, maintenant, t'arrêtes, parce que je te ferais dire que pendant qu'on parle, Peter, il a la méga chiasse."
00:32:19 "Alors, un peu de dignité, s'il te plaît."
00:32:21 "Ah, et puis, je voulais te dire un truc à propos de Gorge Profonde."
00:32:24 "C'est mon indicateur, alors touche à ton cul."
00:32:27 "Excusez-moi, messieurs, Peter, il fait du boucan dans les vataires."
00:32:31 "Waouh !"
00:32:34 "Stéphane !"
00:32:35 "Tu vas pas me croire, j'ai plus ma lobby, je suis héri."
00:32:40 "Par contre, on ne peut plus rentrer dans les chiottes, y en a partout."
00:32:43 "Merde, allez !"
00:32:44 "Patron, patron, on a un problème, il faut qu'on vous parle."
00:32:56 "Du dossier Gorge Habitball ?"
00:32:58 "Non, c'est un dossier de la police."
00:33:00 "C'est un dossier de la police, c'est un dossier de la police."
00:33:02 "Du dossier Gorge Habitball."
00:33:04 "Non, des chiottes, Peter les a bouchées."
00:33:06 "Ce n'est pas de ma faute, patron, j'étais malade."
00:33:09 "Ça doit être les burgers."
00:33:11 "Allô, Peter, c'est Stéphane, alors note bien ce que je vais te dire."
00:33:18 "Tu vas aller interroger un certain José."
00:33:20 "Noter, dire, interroger, José."
00:33:24 "Par contre, il ne supporte pas les journalistes, tu notes, là ?"
00:33:28 "Bah oui, je note."
00:33:29 "Alors ?"
00:33:31 "Donc vu que s'il sait que tu es journaliste, il ne te recevra pas."
00:33:34 "S'il sait journaliste, pas."
00:33:37 "Et ce que tu vas faire, c'est que tu vas te déguiser."
00:33:39 "Ce que je vais faire, déguiser."
00:33:42 "Et tu as tout compris ?"
00:33:43 "Oui, mais mon téléphone, il ne marche pas."
00:33:44 "Et tu vas te déguiser comment ?"
00:33:45 "Ah, je ne sais pas encore."
00:33:46 "Ah bah, tu as intérêt à trouver un truc bien."
00:33:48 "Non, mais je te fais confiance."
00:33:49 "T'inquiète, je vais trouver un truc bien."
00:33:52 "Un restaurant mexican food."
00:33:55 "Zeb, c'est pas vrai."
00:33:57 "Buenas noches."
00:33:59 "Tu parles espagnol ?"
00:34:00 "Un poquito."
00:34:01 "Mais tu crois que tu m'impressionnes, moi, je sais dire."
00:34:04 "Allons à la plage, monsieur Renard."
00:34:05 "Vamos a la playa, señor Zorro."
00:34:07 "Et si tu parles espagnol, je te dis que tu es un idiot."
00:34:10 "Ah, je suis un idiot ?"
00:34:11 "Mais tu ne parles pas espagnol."
00:34:12 "Un poquito."
00:34:13 "Mais tu crois que tu m'impressionnes, moi, je sais dire."
00:34:14 "Allons à la plage, monsieur Renard."
00:34:15 "Vamos a la playa, señor Zorro."
00:34:17 "Et si tu parles espagnol, je te dis que tu es un idiot."
00:34:19 "Vamos a la playa, señor Zorro."
00:34:21 "Est-ce que tu aimerais te baffrer un chili con carne ?"
00:34:24 "Non, merci, je suis un peu balané, là."
00:34:27 "Je ne suis pas trop bien."
00:34:29 "Je suis désolé, hein."
00:34:32 "Il n'y a pas d'offense."
00:34:34 "Par contre, la prochaine fois, avec plaisir."
00:34:37 "Un bon chili con carne, d'habitude, je suis partant."
00:34:41 "Mais là, je fais un régime."
00:34:46 "Un régime à base de... à base de Wichloren."
00:34:49 "Excuse-moi, à base ?"
00:34:53 "À base de Wichloren."
00:34:55 "C'est des petites tartes."
00:34:56 "Non, mais pour qui tu me prends, je rêve."
00:34:59 "La fromagerie en bas de chez moi, elle vendait trois choses."
00:35:02 "Du fromage des Wichloren et de la bouffe chinoise."
00:35:04 "Mais alors, toi, mec, avec ton régime à la con, tu me fais bien marrer."
00:35:08 "T'as devant toi le spécialiste de la Wichloren."
00:35:14 "Le spécialiste de travers de porc et de poivre."
00:35:17 "À 23 ans, j'ai gagné le concours du meilleur cuisinier asiatique en leur préparant un... un méchoui."
00:35:23 "Un méchoui ?"
00:35:24 "Tu pipotes pas un peu, toi."
00:35:26 "Jamais je pipote."
00:35:27 "Eh bien, puisque c'est ça, parle-moi de Georges Abitbol."
00:35:30 "Georges Abitbol, c'était loin d'être impérable."
00:35:33 "Jamais il se serait vanté comme je viens de le faire sur la cuisine."
00:35:36 "Humainement, il avait la classe."
00:35:38 "Moi, je préférerais avoir sa classe plutôt qu'avoir la mienne."
00:35:41 "Moi, je suis un peu just."
00:35:42 "Vous l'aimiez bien."
00:35:43 "Oui."
00:35:44 "Allez, c'est moi."
00:35:46 "Eh, la choucroute, si tu veux une saucisse."
00:35:50 "C'est trop bien de se déguiser."
00:36:02 "Au moins."
00:36:04 "Non, non, je t'assure."
00:36:05 "Abitbol."
00:36:08 "Georges Abitbol."
00:36:13 "Classe, man. Top of the pop."
00:36:15 "A disparu."
00:36:18 "Poil au cul."
00:36:21 "Au large du port de Valparaiso."
00:36:25 "Ah, c'est beau."
00:36:27 "Mais tout ça nous éloigne de Georges."
00:36:32 "Moi, papa, doua."
00:36:34 "Angoisse, fausse angoisse."
00:36:37 "J'ai plus de repère."
00:36:39 "Pour l'instant, oua dou da dou doua."
00:36:43 "Steven, arrête, s'te plaît."
00:36:44 "J'ai jamais pu encadrer Michel Legrand."
00:36:46 "D'accord, d'accord, cha-bou da dou di."
00:36:50 "C'est pas le moment."
00:36:53 "C'est pas le moment."
00:36:54 "C'est pas le moment."
00:36:55 "C'est pas le moment."
00:36:56 "C'est pas le moment."
00:36:57 "C'est pas le moment."
00:36:58 "C'est pas le moment."
00:36:59 "C'est pas le moment."
00:37:00 "C'est pas le moment."
00:37:01 "C'est pas le moment."
00:37:02 "C'est pas le moment."
00:37:03 "C'est pas le moment."
00:37:04 "C'est pas le moment."
00:37:05 "C'est pas le moment."
00:37:06 "C'est pas le moment."
00:37:07 "C'est pas le moment."
00:37:08 "C'est pas le moment."
00:37:09 "C'est pas le moment."
00:37:10 "C'est pas le moment."
00:37:11 "C'est pas le moment."
00:37:12 "C'est pas le moment."
00:37:13 "C'est pas le moment."
00:37:14 "C'est pas le moment."
00:37:15 "C'est pas le moment."
00:37:16 "C'est pas le moment."
00:37:17 "C'est pas le moment."
00:37:18 "C'est pas le moment."
00:37:19 "C'est pas le moment."
00:37:20 "C'est pas le moment."
00:37:21 "C'est pas le moment."
00:37:22 "C'est pas le moment."
00:37:24 "Steven, arrête-toi, c'est insupportable."
00:37:27 "Tu sais, à propos de Steven, c'est encore plus balèze que moi avec mon déguisement."
00:37:41 "Il traverse tout le pays pour une interview."
00:37:44 "Mais lui, il se met vraiment dans la peau du personnage."
00:37:48 "Je trouve ça vraiment courageux de traverser l'Amérique de fond en comble."
00:37:52 "À pied."
00:37:53 "C'est du journalisme total."
00:37:56 "Et il passe par l'Alaska, ce con."
00:37:59 "En plus, monter à pied là-haut, putain, faut être con."
00:38:02 "Ben tu vois, moi, par exemple, autant au début je trouvais ça con de se déguiser,
00:38:08 autant maintenant vous m'avez donné envie."
00:38:10 "Sauf que moi, on va pas me reconnaître."
00:38:12 "C'est comme ça."
00:38:13 "Un vrai petit caméléon, le Dave."
00:38:15 "Tu trouves pas que je me suis musclé ces derniers temps, non?"
00:38:19 "Tu veux voir mon déguisement?"
00:38:21 "Hum?"
00:38:22 "Tu sais, faut le voir porter."
00:38:25 "T'as déjà entendu parler d'Artemis Gordon?"
00:38:28 "Je pense que tu peux faire beaucoup mieux qu'une simple chemise."
00:38:32 "Ah ça, c'est à peine croyable."
00:38:34 "Je me trouve une panoplie super bien."
00:38:37 "Une chemise dont je suis hyper fier."
00:38:41 "Et voilà comment on le félicite, le Dave."
00:38:43 "Excuse-moi, mais là, je pense à Steven."
00:38:46 "Je me dis qu'il a beau être à pied,
00:38:50 et il doit sûrement vivre des moments extraordinaires."
00:38:53 "Mon cher Peter, ça y est, j'y suis."
00:38:55 "Même si mon déguisement n'est pas encore tout à fait fini,
00:38:58 la casquette ainsi que les bottes ne me conviennent qu'à moitié."
00:39:00 "Je sens grandir en moi la flamme
00:39:03 qui a dû animer les grands reporters de ce siècle."
00:39:05 "Je pense à Albert Londres, Gunther Wallraff et autre Robert Namias."
00:39:09 "Entrez."
00:39:11 "Bonjour, monsieur, je suis journaliste
00:39:16 et je fais une enquête sur la mort de George Abitbol."
00:39:18 "Je sais que vous avez vécu au Texas."
00:39:20 "Je voudrais recueillir votre témoignage."
00:39:21 "Je vous arrête tout de suite."
00:39:23 "Il doit y avoir erreur sur la personne."
00:39:25 "Je n'ai jamais mis les pieds au Texas."
00:39:26 "Laissez tomber votre cinéma avec moi."
00:39:28 "Je sais que vous y étiez."
00:39:29 "OK, c'est bon."
00:39:30 "Mais alors, il faut que je vous dise, je ne me souviens plus de grand chose."
00:39:33 "A vrai dire, j'ai quelques souvenirs très confus."
00:39:35 "Des visages comme ça, qui me reviennent de temps en autre."
00:39:38 "Je me souviens surtout d'odeurs."
00:39:40 "De sensations, plus que d'anecdotes précises."
00:39:43 "D'autant plus que je ne suis pas resté longtemps au Texas."
00:39:46 "En fait, je ne vois pas ce que je pourrais vous raconter."
00:39:49 "S'il ne s'en est que deux ou trois vingt choses qui nous ont gardé intérêt pour un journaliste."
00:39:53 "Alors, une, je ne m'en souviens pas."
00:39:57 "Deux, je ne suis pas resté longtemps."
00:39:58 "Et enfin, cinq..."
00:39:59 "Il n'y a pas de cinq."
00:40:00 "Très bien, puisque vous ne voulez pas m'aider, allez vous faire enculer."
00:40:03 "Mon cher Peter, me voici en Alaska, malgré le froid, malgré une mule impotente, malgré ma fausse barbe qui me gratte, je continue à croire en mon aventure."
00:40:12 "J'ai quand même deux ou trois doutes."
00:40:14 "Tu vois David, comment ça ressemble à quelque chose ton déguisement."
00:40:17 "Seulement avec ta tête de français, je ne suis pas sûr."
00:40:20 "Il y a beaucoup de boulot avant de faire comme Steven."
00:40:23 "Lui, c'est le meilleur."
00:40:25 "Je vais la métamorphoser ma tête de français, tu vas voir, tu ne vas pas en croire tes yeux."
00:40:30 "D'ailleurs, moi aussi, je vais au Texas récolter deux ou trois témoignages, sauf que moi, je ne suis pas comme Steven, je prends l'avion."
00:40:35 "Mon cher Peter, j'ai perdu beaucoup de temps avec le blizzard, je crois bien que j'ai pris froid."
00:40:40 "Alors les bouseux, qui va me parler de George ?"
00:40:42 "Qui c'est qui va tout dire à Dave ?"
00:40:44 "Bon, toi tu dis rien, c'est normal, tu es une croix en bois, tu as quatre terres."
00:40:48 "Ah, voilà enfin quelqu'un qui va peut-être me dire quelque chose."
00:40:53 "Ok, tu ne veux pas me parler de George, tu es un fou."
00:41:00 "Mais tu es un fou, tu es un fou."
00:41:02 "Mais tu es un fou, tu es un fou."
00:41:04 "Mais tu es un fou, tu es un fou."
00:41:06 "Mais tu es un fou, tu es un fou."
00:41:08 "Ok, tu ne veux pas me parler, tu veux que je fasse parler la poudre."
00:41:12 "A mon avis, tu me prends pour un con, tu m'as l'air bien jeune pour avoir connu cette époque."
00:41:36 "Une vachette comme toi, ça sent le pipo de ton histoire."
00:41:39 "Le pipo."
00:41:41 "Mon cher Peter, me voilà dans le désert, j'ai un nouvel ami, il me suit partout."
00:41:46 "Mais il est un peu con."
00:41:48 "Tu me diras, il a cinq ans."
00:41:50 "Je me sens seul."
00:41:52 "Écoutez, on me l'a dit que vous étiez fiancé à George."
00:41:55 "Ça, c'est ce qu'il voulait faire croire."
00:41:57 "Et... il y est arrivé."
00:42:00 "Vous êtes en train de me dire qu'il a menti, vous le traitez de menteur."
00:42:03 "Ah oui, un menteur hors pair, mais avec bien d'autres défauts que celui-là."
00:42:08 "Vous savez, il était amoureux de moi."
00:42:10 "Mais vous pouvez pas savoir ce qu'il était lourd et collant."
00:42:13 "Bien sûr, aujourd'hui, j'ai des regrets."
00:42:17 "Avec le recul, je me dis que j'aurais peut-être dû agir autrement, mais c'était impossible."
00:42:22 "Parce qu'il n'y avait aucune femme qui aurait voulu de lui à cette époque-là."
00:42:26 "Il était trop balourd, trop pâteau, il voulait pas me lâcher la touffe."
00:42:30 "Bonjour madame."
00:42:33 "Madame, je voulais vous dire, je vous aime."
00:42:36 "Ben ça, on va le savoir, vous arrêtez pas de me le répéter."
00:42:39 "Vous savez bien que je ne vous aime pas, Georges."
00:42:43 "Oui, je sais bien."
00:42:44 "Et alors, qu'est-ce que vous voulez ?"
00:42:46 "J'aime vous, ça. Vous loge."
00:42:48 "Les bras m'en tombent."
00:42:50 "Vous me trouvez pas désirable."
00:42:52 "C'est pas ça, Georges."
00:42:56 "C'est pas que vous êtes pas désirable."
00:42:59 "Mais avec les femmes, vous manquez de tact, en gros."
00:43:02 "Et dans vos verres, ils sont crados."
00:43:04 "Et alors, je suis pas votre balle ?"
00:43:08 "Ben, n'empêche qu'une fois que je vous aurais..."
00:43:11 "Georges !"
00:43:12 "Je vous ai déjà dit de ne pas parler en buvant, c'est mauvais pour l'estomac."
00:43:21 "Excusez-moi, madame."
00:43:26 "C'est pas ça, Georges."
00:43:28 "Madame."
00:43:29 "Moi, je pense qu'il avait pas plus de classe que de beurre au cul."
00:43:38 "J'ai jamais compris comment il a eu le titre."
00:43:40 "Pourtant, j'aimerais pas que l'homme qui l'a tué vous échappe."
00:43:44 "Eh oh, ça va, hein ?"
00:43:47 "Y a pas le feu, on est pas aux pièces."
00:43:49 "Mon cher Peter, je touche enfin au but."
00:43:53 "Que d'émotion devant cette simple bicoque tant désirée."
00:43:55 "Que d'émotion, mais que de fierté aussi."
00:43:58 "Hervé Claude, Jean-Claude Narcy, faites place, ténors du journalisme."
00:44:01 "J'arrive."
00:44:02 "Entre-fouille, merde."
00:44:08 "Je vais t'enfiler, moi, du biscuit sur Georges pour ta feuille de chou."
00:44:11 "Ça va effuser les potins, les ragots."
00:44:14 "C'est ma profession, moi, de témoigner."
00:44:16 "Mais témoignage, c'est pas de la dôme."
00:44:18 "Mais je suis un peu surpris."
00:44:20 "Quand vous m'avez appelé, vous m'avez dit que vous aviez bien connu Georges."
00:44:23 "Et que vous aviez de vraies informations."
00:44:25 "Mais faut pas de vraies informations pour vendre un journal."
00:44:29 "La vérité, ça n'a jamais intéressé personne."
00:44:32 "Tiens, regarde Georges, par exemple."
00:44:34 "La vérité, c'est que pendant qu'il était peinard à faire du cheval,"
00:44:37 "moi, j'étais super loin sur mon bateau, à la pêche."
00:44:40 "Mais faut savoir la rendre excitante, la vérité."
00:44:43 "Moi, à la pêche, lui sur son cheval."
00:44:45 "Moi, à la pêche, lui le cheval."
00:44:48 "Ah ouais, c'est bon comme ça."
00:44:52 [Bourdonnement]
00:44:54 "Bon, on arrête les déguisements, c'est que des emmerdes."
00:45:11 "Le journalisme total, c'est totalement con."
00:45:13 "Allez."
00:45:14 [Musique]
00:45:16 "Patron, patron, il faut qu'on vous parle, vite."
00:45:25 "Vous voulez me parler des chiottes peut-être ?"
00:45:27 "Non, on veut vous parler de l'affaire Abitbol."
00:45:29 "On veut laisser tomber nos déguisements, on en a marre."
00:45:32 "Comme vous le sentez."
00:45:35 [Sonnerie de téléphone]
00:45:39 [Bourdonnement]
00:45:42 [Bourdonnement]
00:45:44 "Mais c'est le sympathique Zep que voilà."
00:45:49 "Il a remis son ancien chemise."
00:45:51 "Est-ce que vous voulez être ma femme et après en boire un café ?"
00:45:54 "Ça peut marcher."
00:45:56 "En y réfléchissant bien, je pense que notre histoire n'a pas une chance sur 100 de marcher."
00:46:03 "On divorce ?"
00:46:05 [Bourdonnement]
00:46:07 "J'imagine que j'aurai pas de pension, Radin."
00:46:09 "Monsieur, vous savez parler avec l'accent canadien ?"
00:46:12 "Bah évidemment, y'a qu'à demander."
00:46:15 "Mais dites-moi, George Abitbol, vous pouvez m'en parler ?"
00:46:19 "Monsieur Dave..."
00:46:21 "Comment vous connaissez mon nom ?"
00:46:23 "J'ai vu le début du flim."
00:46:25 "Vous savez parler comme ça en pissant le visage ?"
00:46:30 "Ça a l'air facile, en fait c'est pas évident."
00:46:34 "Parlez-moi de George Abitbol au lieu de jouer."
00:46:36 "Et vous pensez qu'à travailler ?"
00:46:39 "J'ai parie que vous êtes même pas capable de parler comme ça."
00:46:42 "Mouais, ça c'est vrai."
00:46:44 "Il faut apprendre, faut pas rester comme ça."
00:46:46 "J'ai envie de très bien s'en savoir."
00:46:48 "Salut, ça va ?"
00:47:02 "Écoute, j'ai un truc à te proposer vachement bien."
00:47:05 "Super balèze, on serait tous les deux complètement irresponsables payés par la CIA avec un hélicoptère."
00:47:11 "Un hélicoptère ?"
00:47:14 "Un super hélicoptère qu'on a intelligemment appelé Supercopter."
00:47:18 "Ouais..."
00:47:20 "Vendu."
00:47:27 "Vendu."
00:47:28 "Ah, les cons !"
00:47:37 "Regarde, c'est lui, il est là."
00:47:39 "Qui, le jus de tomate ?"
00:47:41 "Non, l'acteur."
00:47:43 "Dites-moi, vous pourriez nous parler de George Abitbol ?"
00:47:52 "Hm... Hm... Hm... Hm... Ha..."
00:47:57 "Essayez de trouver un moyen de raconter votre histoire, même sans ouvrir la bouche."
00:48:01 "Ou... Ou... Ou vous pouvez la mimer."
00:48:03 "Vous êtes un grand acteur, vous devriez pouvoir le faire, n'est-ce pas ?"
00:48:07 "Hm... Ok, je vais vous la mimer."
00:48:12 "J'étais à l'accueillite aux champignons..."
00:48:14 "Mais bordel, ça doit pas être la saison, c'est pas possible."
00:48:16 "Ouais, monsieur."
00:48:20 "Ah ouais, quoi ?"
00:48:22 "Vas-y, parle, qu'est-ce que tu veux ?"
00:48:26 "Je vais vous poser une question, si vous répondez bien, je vous laisse le passage."
00:48:29 "Vas-y, dépêche-toi, pose-moi ta question."
00:48:31 "Top, qui suis-je ? Je suis un émulateur de France 3, je suis déguisé en noir."
00:48:34 "Mon émission passe tous les soirs à 18h35, je pose des questions à des champions, je suis... je suis..."
00:48:39 "Tu es... Tu es Julien Lepers, c'est ça ?"
00:48:41 "Oui, c'est ça, je suis Julien Lepers !"
00:48:42 "Bien !"
00:48:43 "Sacré Julien, va."
00:48:45 "Eh, votre encyclopédie Larousse !"
00:48:49 C'est après cet épisode que j'ai croisé très furtivement Georges Abitbol.
00:48:54 "Mon chéri, nous étions séparés, mais quelle importance, nous sommes réunis."
00:49:00 "Tu vois cet homme-là, il est très connu. Par contre, avant ça, c'était un parfait inconnu. C'est fou, non ?"
00:49:10 "Qu'est-ce que tu en penses, hein ?"
00:49:12 "Je pense qu'il est très grand."
00:49:17 "Par contre, avant, il était petit."
00:49:19 "Hop, hop, hop !"
00:49:21 "Et notre répétition de ces musicales ?"
00:49:24 "Excusez-moi, maestro, je saluais des amis philosophes."
00:49:43 "Merci de ce témoignage. Dites, j'ai un trou de mémoire. Vous pouvez me dire le titre de votre plus grand film ?"
00:49:47 "Ou nous le mimer."
00:49:49 "Oui, essayez de nous mimer le titre de votre plus grand film, s'il vous plaît."
00:49:52 "Putain, il est costaud, cet acteur."
00:49:58 "Dis donc, je pense à un truc. Tu l'as acheté où, ta veste ?"
00:50:00 "En même temps que mon suit, j'ai un mec dans les baux qui connaît pas."
00:50:04 "Ah oui, c'est vrai que t'es bourgien, toi."
00:50:11 "Que je vous parle de Georges."
00:50:13 "S'il vous plaît, oui."
00:50:14 "Ce que je peux raconter, c'est que moi, je l'ai jamais rencontré, Georges."
00:50:18 "Je sais que c'était l'homme le plus classe du monde, mais c'est tout."
00:50:21 "Moi, je suis un type qui a fait beaucoup pour l'écologie, je vous assure, c'est vrai."
00:50:27 "Tiens, si je vous disais qu'il y a rien que j'adorais plus que les longues chevauchées solitaires dans les grands espaces verts."
00:50:32 "La communion intime avec la nature, l'extase des sens, un sentiment grisant de liberté, l'osmos, quoi."
00:50:39 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:41 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:43 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:45 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:47 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:49 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:51 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:53 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:55 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:57 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:50:59 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:01 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:03 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:05 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:07 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:09 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:11 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:13 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:15 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:17 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:19 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:21 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:23 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:25 "C'est un sentiment que je n'ai jamais connu."
00:51:27 Un foulard, un pistolet et quatre oreilles.
00:51:33 Mais c'est toi, il tombe bien.
00:51:35 Mais aucun problème, c'est le cow-boy de Tchernobyl.
00:51:41 Bravo, il l'a connaissé.
00:51:43 Au revoir, messieurs-dames.
00:51:45 C'est ça, la puissance intellectuelle.
00:51:47 Bac +2, les enfants.
00:51:56 Oh, ça sent la pluie, ça.
00:51:58 On va rentrer et on va s'inventer une petite charade.
00:52:03 Et là, il sera bien feinté.
00:52:05 J'espère que ce témoignage va vous faire progresser.
00:52:14 Tous les moyens sont bons pour arrêter le meurtrier.
00:52:25 Écoute-moi bien, garçon.
00:52:27 L'affaire Abitbol, c'est pas une affaire pour vous.
00:52:29 Et mon patron n'aime pas trop les fouineurs.
00:52:32 Alors, je vais te dire une chose.
00:52:35 Il y a de la boue qu'il vaut mieux pas la remettre.
00:52:39 Qu'est-ce que tu dis ?
00:52:43 Non, je demandais si on avait pas reçu mes tricots de peau en polystyrène expansé.
00:52:46 Je comprends pas, ils auraient dû être là.
00:52:48 Demande au standard.
00:52:49 Ah, merci, on s'en va moins aider.
00:52:52 Oui, le standard, vous avez rien reçu pour moi ?
00:52:54 Vous commencez à faire chier, professeur, vous savez ça ?
00:52:56 Bon, quittez pas, j'ai un appel pour vous.
00:52:58 Allô, oui, bonjour, professeur Hamon.
00:53:00 Professeur, j'enquête sur George Abitbol et je voudrais vous poser deux ou trois questions sur votre père, Joel Hamon.
00:53:05 Je pourrais avoir votre témoignage.
00:53:07 C'est bien.
00:53:09 Actuellement, j'ai un léger problème de costume. Je crois que mon tailleur se fout de ma gueule.
00:53:13 Je vous en prie, je vais vous en parler.
00:53:15 Je vous en prie, je vous en prie.
00:53:17 Actuellement, j'ai un léger problème de costume. Je crois que mon tailleur se fout de ma gueule.
00:53:21 Mais ça devrait pas tarder à s'arranger, je ne suis pas inquiet.
00:53:24 Voyons-nous chez moi cet après-midi ?
00:53:26 Vers 5h.
00:53:28 Attendez, il faut que je me souvienne de tout.
00:53:32 Chez vous, vers 5h ?
00:53:34 Bon, je vais essayer de m'en rappeler.
00:53:35 J'espère.
00:53:36 Péré !
00:53:45 Ça gêne !
00:53:46 Vous arrivez, vous n'êtes même pas chez vous.
00:53:49 Vous vous pointez avec trois quarts d'heure de retard, pas bonjour, pas merci.
00:53:52 Vous filez tout droit au frigo, vous prenez la dernière bière.
00:53:55 Vous êtes un sacré sans-gêne.
00:53:57 Merci.
00:53:58 Bon, arrêtez, vous me gênez, je vais rougir.
00:54:01 En réalité, j'aimerais que vous me parliez de votre papa, Joel Hamon. C'est possible ?
00:54:07 Bien sûr, c'est possible.
00:54:09 Je vais vous raconter une histoire pas banale.
00:54:12 Une fois, je devais rejoindre mon père, Joel, dans une carrière où il travaillait avec des ouvriers.
00:54:17 Vive la révolution d'octobre !
00:54:21 Il paraît qu'on a repéré des animaux préhistoriques partout sur de droite dans les parages.
00:54:25 Comment peux-tu croire des conneries pareilles ?
00:54:27 Juste avant d'arriver au chantier, je m'étais arrêté quelques instants pour faire voir mon cheval.
00:54:32 Regarde !
00:54:40 Joel n'y va pas, reste ici, Joel.
00:54:42 Je reviens.
00:54:43 Je dois y aller.
00:54:45 C'est bon, c'est bon.
00:54:46 Allez, allez, allez !
00:55:03 Allez, allez, allez !
00:55:06 Non !
00:55:07 Ouais !
00:55:26 Eh bien, on a bien eu.
00:55:31 Je déteste les animaux préhistoriques partout sur de droite, bordel !
00:55:35 Je veux la merde mélangée comme ça partout, c'est politique.
00:55:39 C'est mieux de faire les choses dans l'ordre.
00:55:40 Va te faire branler.
00:55:41 Trop de scars.
00:55:43 Voilà.
00:55:44 Et mon père, vous allez me demander où il était pendant que nous, on se battait.
00:55:48 Non ?
00:55:50 Dites-moi, votre père, où il était pendant que vous vous battiez ?
00:55:57 Joel !
00:56:00 Mais il a fait comme à chaque fois qu'il y avait du grabuge.
00:56:03 Joel !
00:56:04 Aujourd'hui, il est mort.
00:56:05 Dieu est son âme.
00:56:06 Je ne peux pas dire de mal, mais pendant que nous, on risquait notre vie contre les animaux préhistoriques partout sur de droite,
00:56:12 lui, comme à son habitude, il allait s'isoler dans la montagne.
00:56:16 Personne n'a jamais su ce qu'il faisait, d'ailleurs.
00:56:19 Ça tombe ! Ça tombe !
00:56:21 S'il vous plaît, je peux vous parler, madame ?
00:56:29 Appelez-moi Christelle.
00:56:31 Mon mari est absent. Vous voulez parler ?
00:56:34 Oui, madame.
00:56:35 Je suis la femme de l'enfant.
00:56:37 Je suis la femme de l'enfant.
00:56:39 Je suis la femme de l'enfant.
00:56:41 Je suis la femme de l'enfant.
00:56:43 Je suis la femme de l'enfant.
00:56:45 Je suis la femme de l'enfant.
00:56:47 Mon mari est absent. Vous voulez voir mes fesses ?
00:56:49 Et ensuite, je vous roulerai une pelle.
00:56:51 Merci, madame. Ce sera avec plaisir, mais d'abord, je dois vous questionner.
00:56:54 Comme vous voudrez.
00:56:55 Mais après, il faudra être mignon avec moi.
00:56:58 C'est bien. Je sais pourquoi vous êtes là.
00:57:00 Vous cherchez quelqu'un qui aurait pu en vouloir à Georges, c'est ça ?
00:57:03 Georges.
00:57:04 Je faisais l'amour avec lui depuis le samedi après-midi jusqu'au vendredi soir.
00:57:09 À ce moment-là, c'était un bon compagnon.
00:57:12 Vous voulez me voir, chérie ?
00:57:14 Oui, je voulais te voir.
00:57:15 Je voulais absolument que tu sois là. Je tenais à te présenter mon ex.
00:57:19 Oh, t'es lourde, hein ?
00:57:21 J'ai très bien entendu.
00:57:22 Bon, excuse-moi.
00:57:24 T'avise pas de recommencer.
00:57:26 Yves, je te présente Georges, l'homme le plus classe du monde.
00:57:28 Georges, je te présente Yves, mon ex.
00:57:31 C'est lui, Georges ?
00:57:33 Eh bien, bravo.
00:57:36 Permets-moi de te demander ce que tu fais avec un mec pareil.
00:57:40 Ben, ben, ben, ben, ben, c'est les bonbons qui collent au papier.
00:57:45 Mon chér Yves, je vais te dire pourquoi je suis avec Georges.
00:57:48 J'aime les hommes qui ont de la classe.
00:57:50 J'ai envie d'aller au gog.
00:57:51 Encore que parfois, il arrive que les apparences soient trompeuses.
00:57:55 Oh, Christelle, ton mec, je vais lui massacrer la tête.
00:57:58 Mais pas tout de suite, non, pas maintenant, quand il s'y attendra pas.
00:58:02 T'es pas très, très courageux.
00:58:04 On n'a rien à foutre d'être courageux.
00:58:06 Tout ce que je sais, c'est qu'il va payer.
00:58:08 Que ce soit demain ou même dans 20 ans, il va mourir.
00:58:11 Et il mourra pas de sa belle mort, crois-moi.
00:58:13 Tu préfères pas qu'on fasse la paix, plutôt ?
00:58:15 Fais tout ce que t'as à dire, fais quelque chose.
00:58:17 Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
00:58:18 Je sais pas, moi, va te battre, c'est notre honneur qui est en jeu.
00:58:21 Si c'est notre honneur, hésite-toi à te battre.
00:58:24 Georges finit par se lasser de moi, alors il est parti avec une Québécoise.
00:58:28 Une belle petite salope.
00:58:30 À propos de salopes, tout à l'heure avant que vous commenciez votre histoire,
00:58:34 vous m'aviez proposé de... comment dire, de faire le...
00:58:38 J'aimerais bien passer à l'acte sexuel.
00:58:40 Oh, je ne sais pas.
00:58:43 Écoutez...
00:58:45 Oui, oui ?
00:58:46 J'ai plus beaucoup de temps, là.
00:58:48 Moi non plus.
00:58:49 Alors il faut que vous preniez une décision.
00:58:51 Moi, je suis à bloc. Dites-moi si c'est oui ou si c'est non.
00:58:53 C'est non.
00:58:56 [Soupir]
00:58:58 Allô, Steven ?
00:59:13 Bouge pas, Dave. Peter te prend sur l'autre ligne.
00:59:15 C'est bon.
00:59:16 Bien, faisons un point. Je vais voir Yves dans son restaurant, ça se passe plutôt mal.
00:59:19 Quoi ? T'es pas mort ?
00:59:20 Je me suis fait avoiner.
00:59:22 Je me suis fait casser la gueule par un mec, une brute.
00:59:25 Il voulait que je parle, mais j'ai rien dit du tout.
00:59:27 J'ai pas dit où en était l'enquête, malgré la douleur.
00:59:30 Encore heureux que t'as pas dit où en était l'enquête,
00:59:32 parce que vu qu'on est au point zéro, si tu l'avais dit, on passait pour des buzzards.
00:59:36 Pourquoi Yves t'envoie son gorille alors que d'après son témoignage, il est innocent ?
00:59:39 C'est ça ! C'est à ni rien comprendre, même en y réfléchissant bien.
00:59:43 Un mec que rien ne permet de soupçonner m'aiguille sur Joël, le rival de Georges,
00:59:47 puis me fait dérouiller par son homme de main. Pourquoi ?
00:59:49 Oui, pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
00:59:51 Les enfants, écoutez. Je crois que j'ai le fin mot de l'histoire.
00:59:55 Suivez bien.
00:59:57 Georges Abitbol s'est fait assassiner par Yves.
01:00:00 Le mobile, une femme, Christelle.
01:00:04 Sexe plus histoire de cul égale meurtre.
01:00:10 Bien joué, Peter. L'enquête touche à sa fin.
01:00:12 On va devenir célèbres, on va bientôt niquer, on va bientôt niquer !
01:00:15 Mettez des capotes.
01:00:19 Georges Profond ?
01:00:21 Georges Profond ?
01:00:23 Georges Profond, vous avez demandé à me voir ? Vous avez des révélations ?
01:00:30 Oui, des révélations d'une importance extrême.
01:00:34 Georges Abitbol est pas cru.
01:00:38 Il est même vivant, oui.
01:00:41 Mais vous êtes Yves, Georges Profond. Vous empestez, vous ne savez plus ce que vous dites.
01:00:45 Abitbol est mort.
01:00:46 Pas du tout, du tout. Georges est vivant et il est revenu en vie.
01:00:52 C'est moi qui l'ai dit, pis c'est merdeux, va.
01:00:55 Georges, il est bien vivant, merde.
01:00:58 Et il est revenu pour se vendre les voilà.
01:01:01 Et l'assassin de Georges, et ben c'est Yves.
01:01:04 Ça, on le savait.
01:01:06 Monsieur, je sais tout.
01:01:08 Et ben, vu que vous êtes si malin, je vais vous émerder tout seul.
01:01:11 Et moi, ma gorge profonde, m'en vais la remplir de richesses.
01:01:16 Qu'est-ce que c'est, des voitures dans les parkings, maintenant ?
01:01:20 Ouh !
01:01:21 Ouh !
01:01:23 Ouh !
01:01:25 Ouh !
01:01:27 Ouh !
01:01:29 Ouh !
01:01:31 Ouh !
01:01:59 Je connais pas, j'ai rien contre toi, mais il faut que je tape sur quelqu'un.
01:02:03 C'est pas de bon pour toi, sinon je garde tout en dedans, et c'est pas bon, alors...
01:02:07 Tiens !
01:02:08 Ça prend pas mal, mais...
01:02:11 Tiens !
01:02:12 Mais qu'est-ce que c'est que ce refus ?
01:02:15 Alors, on peut plicher tranquille ?
01:02:17 Abitbol, hein, soi-disant, le plus classe du monde.
01:02:25 Fais du calme, gars.
01:02:26 Faut l'indiquer calme.
01:02:27 Mais pourquoi tu dis ça ?
01:02:28 Mais oui, je suis un babe, et alors ? Ça te dévrise, vieux Rérec ?
01:02:31 Parce que j'ai les cheveux longs, tu flippes pour ton confort bourgeois,
01:02:34 t'as un mauvais karma, frère, si tu supportes pas mes cheveux.
01:02:36 Désolé, papy, mais j'ai ma liberté d'expression capillaire.
01:02:40 Ça te fait chier, hein, dis-le, Georges.
01:02:43 Putain !
01:02:45 Continue, hein !
01:02:46 Messieurs, Georges Abitbol.
01:02:50 Georges ?
01:02:51 Mais tu es vivant !
01:02:53 Vivant ?
01:02:54 Oh, mon Dieu !
01:03:00 Un miracle ! Il marche !
01:03:03 Bon, on va pas en faire un fromage, je m'en suis sorti sans problème.
01:03:07 C'est pas vrai, cette affaire.
01:03:09 Qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que c'est, Spatacus ?
01:03:12 Je suis là pour une raison précise, je veux l'adresse de l'homme qui a voulu me tuer.
01:03:16 - Vivre ? - Oui.
01:03:18 OK, j'imagine l'état dans lequel vous devez être.
01:03:21 Mais comportez-vous en bon Américain, Georges. Faites honneur à votre drapeau.
01:03:25 Vous devez laisser la justice faire son boulot.
01:03:28 Croyez-nous, on aimera bien vous aider, seulement on l'a perdu, cette adresse.
01:03:33 Alors même, on voudrait vous la donner et qu'on pourrait pas.
01:03:36 Mais vous me prenez pour une buse ? Je suis l'homme le plus classe du monde, bande de cons.
01:03:41 Le calme, Abitbol.
01:03:43 Vous méritez même pas que je m'énerve, je vais me débrouiller sans vous.
01:03:46 Merci pour votre aide.
01:03:48 Oh non, mais il a vraiment pris la grosse tête.
01:03:50 Je vais lui donner la main.
01:03:52 Alors, Georges, qu'est-ce que tu veux comme tuyau ?
01:04:17 C'est un tuyau qui a voulu m'assassiner. Ça me fera plaisir.
01:04:20 Mais tu sais, je commence à en avoir plein le cul.
01:04:23 Ouais, plein le cul.
01:04:25 Non, mais c'est vrai, c'est pas une raison parce que je donne à tout le monde des bons tuyaux
01:04:28 que je mérite pas un peu d'amour.
01:04:30 T'as raison, Huggy, je t'aime.
01:04:32 Hein ? C'est pas croyable. Il faut que je m'énerve.
01:04:35 Que je te fasse mon numéro pour que tu me le dises ?
01:04:37 Tu nous fais ta crise, ta petite parano.
01:04:42 Et pour le feu, merci, pigeon.
01:04:44 Et toi, ton tuyau, t'as qu'à te le mettre dans le cul.
01:04:46 J'en ai vraiment besoin de toi.
01:04:48 S'il te plaît, donne-moi l'adresse d'Yves.
01:04:51 D'accord, mais seulement pour des frics.
01:04:54 Ça te coûtera 30 francs.
01:04:56 Ouais.
01:04:57 Payable en deux fois.
01:04:59 15 francs avant, 15 francs après.
01:05:01 Allez !
01:05:14 Patron ! Patron ! Il faut qu'on vous parle. Vite !
01:05:17 Vous savez que George sort de mon bureau ?
01:05:19 Rien à foutre de ça, le plus important.
01:05:21 George Abitbol est vivant. Bien vivant.
01:05:24 Bien joué, les gars.
01:05:27 Yves ? C'est moi, George. T'inquiète pas, je ne te ferai rien.
01:05:34 Je suis venu pour faire la paix, pas dans un esprit de vengeance.
01:05:37 Je sais que c'est toi qui a essayé de m'assassiner.
01:05:40 Je sais aussi que tu t'es jamais remis de l'histoire de Christelle.
01:05:43 Mais c'est du passé.
01:05:45 Tournons-nous plutôt vers l'avenir.
01:05:48 Ce que je veux, c'est que tu t'excuses gentiment.
01:05:51 Ouais, je m'excuse.
01:05:53 Excuse-toi mieux que ça.
01:05:55 Pardon, je te prie de m'excuser.
01:05:58 Pardon, mon doux seigneur.
01:06:01 Pardon, mon doux seigneur.
01:06:05 Pardon, mon doux seigneur.
01:06:07 Et t'as ta clope ?
01:06:19 Je vais aller.
01:06:21 Monsieur Peter ?
01:06:46 Quoi ?
01:06:47 Vous avez un message de Dave.
01:06:49 Vous avez une clope ?
01:06:51 Merci.
01:06:52 Il est parti chercher George dans l'hôtel de Yves.
01:06:55 Merci pour la clope, grosse vache.
01:07:00 Bonne journée.
01:07:01 Merci.
01:07:02 Dites-moi, vous pouvez me donner l'heure, si vous voulez ?
01:07:04 Oui, 9h01.
01:07:05 Vous êtes précis, vous.
01:07:06 Vous voulez niquer avec mon ami et moi ?
01:07:08 Oui, pourquoi pas ?
01:07:09 Répétez ce que vous venez de me dire.
01:07:11 Vous avez bien dit "oui, pourquoi pas", c'est bien ça ?
01:07:13 Oui, exactement.
01:07:14 Suivez-moi.
01:07:15 C'est quoi votre prénom ?
01:07:16 Tout le monde m'appelle Soso.
01:07:18 Mais qu'est-ce que j'ai dit ?
01:07:19 Il faut que je vous présente Steven.
01:07:21 Steven, laisse tomber ce connard.
01:07:26 Victoire, vieux, victoire.
01:07:28 Viens voir par ici, viens.
01:07:30 Madame Soso, je vous présente Steven.
01:07:31 Steven, Madame Soso.
01:07:33 Mademoiselle.
01:07:34 Asseyez-vous.
01:07:35 Tiens, prends une chaise.
01:07:37 Dites-lui ce que vous venez de me dire.
01:07:39 Eh bien, je lui ai dit que je voulais bien niquer avec vous.
01:07:43 T'entends ça ?
01:07:44 Qu'est-ce que t'en dis ?
01:07:45 Et en plus, on n'est pas célèbres.
01:07:46 On n'a pas publié encore une seule ligne.
01:07:48 Alors, pourquoi ?
01:07:49 Parce que je m'en fous de ça.
01:07:51 J'ai pas de problème.
01:07:53 Vous avez l'air tous de tomber des nues.
01:07:55 Vous pouvez pas savoir ce que ça représente pour nous.
01:07:57 Je floche.
01:07:59 Si je comprends bien, on s'est tapé une enquête super dure,
01:08:01 alors que si on vous avait rencontré avant,
01:08:03 on aurait pu niquer tout de suite sans même être célèbres.
01:08:06 Alors que moi, pendant ce temps-là, je me la suis donnée grave.
01:08:10 Allez !
01:08:13 Allez !
01:08:14 Patron ! Patron !
01:08:24 Il faut qu'on vous parle, vite !
01:08:26 On veut savoir si on peut prendre notre prémédie.
01:08:29 C'est-à-dire qu'on a un plan, là.
01:08:31 Attendez, les gars, on sait pas encore ce que veut dire "monde de merde".
01:08:33 "Monde de merde", "monde de merde"...
01:08:35 Ah oui, mais Dave est parti chercher George.
01:08:38 Comme ça, dès qu'il revient,
01:08:39 on va se dire que c'est un monde de merde.
01:08:41 OK, les gars.
01:08:42 Ça va bien, M. Abitbol ?
01:08:49 Vous avez passé une bonne nuit,
01:08:51 sans être indiscret ?
01:08:53 Au poil.
01:08:55 Et t'es pas indiscret.
01:08:58 Je suis majeur,
01:08:59 et je fais ce que j'ai envie de faire avec mon petit corps.
01:09:03 Dites-moi, pendant que je vous tiens, là,
01:09:06 ça veut dire quoi, "monde de merde",
01:09:09 sans être indiscret ?
01:09:11 Je travaillais il y a 35 ans pour te demander ce que ça veut dire, "monde de merde".
01:09:15 C'est pas que t'es indiscret,
01:09:17 c'est juste que t'es un con.
01:09:19 En disant "monde de merde", j'ai voulu dire
01:09:22 que le monde allait mal.
01:09:24 C'est un cri de révolte que j'ai lancé à mes amis,
01:09:27 et que j'ai fait un coup de poing.
01:09:29 C'est un cri de révolte que j'ai lancé à mes frères opprimés.
01:09:33 Finissons-en avec la résignation et l'indifférence.
01:09:36 Ouvrons les yeux.
01:09:38 Par tout l'injustice, le nationalisme, l'exclusion,
01:09:41 ça me débête.
01:09:43 T'as déjà entendu parler de l'hégémonie du grand capital ?
01:09:49 Non.
01:09:50 Tu t'intéresses pas à la politique.
01:09:52 Bah, tu devrais.
01:09:54 Il faut se mettre au travail,
01:09:56 afin de vaincre les fanatismes.
01:09:59 C'est un concept à moi.
01:10:01 Ça dénonce les fascistes et les fanatiques.
01:10:04 Merci, M. Abitbol.
01:10:06 Vous m'avez ouvert les yeux.
01:10:08 Regarde plutôt la route.
01:10:10 Oh, monde de merde.
01:10:25 Moi aussi, j'ai bien envie de le dire.
01:10:27 Monde de merde.
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01:11:39 Sous-titrage MFP.
01:11:44 Sous-titrage Société Radio-Canada

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