Pierre Kupferman, éditorialiste BFM Business, décrypte les cours de la Bourse de Paris qui sont au plus haut ce vendredi. La valeur des actions des 40 entreprises cotées au CAC 40 a doublé par rapport à mars 2020.
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00:00 Bonjour Pierre. Bonjour Pauline. Alors l'économie française patine, on en a beaucoup parlé ici, le gouvernement va devoir se serrer la ceinture et
00:06 pendant ce temps la bourse, elle, tout va pour le mieux.
00:09 Effectivement, hier pour la première fois depuis sa création, le principal indice boursier
00:13 français, le CAC 40, a franchi la barre symbolique des 8000 points. Concrètement, ça veut dire que la valeur des actions des 40 plus grandes
00:22 entreprises cotées à Paris a
00:25 doublé, je dis bien doublé, par rapport à mars 2020 quand on était au tout début de la crise Covid. Oui, un rebond
00:32 spectaculaire. Comment on l'explique ? Alors d'abord parce que ces grands groupes ont
00:37 vite relevé le défi, sont vite repartis à la
00:41 chasse aux
00:44 clients, parce que c'est ça leur mode de
00:47 développement et leurs bénéfices en même temps n'ont pas cessé de grossir puisque les investisseurs se sont focalisés sur ce sujet et
00:55 parce qu'il y a deux autres sujets qui intéressent beaucoup les investisseurs,
00:58 en ce moment c'est les banques centrales. Quand est-ce qu'elles vont baisser leur taux ? On sait qu'elles ont arrêté
01:03 de les augmenter mais maintenant on attend qu'elles les baissent pour que ça favorise la croissance. Et enfin il y a les progrès de
01:11 l'intelligence artificielle qui font vraiment saliver les investisseurs. Pourtant la tech c'est pas forcément
01:18 le fort des entreprises du CAC 40. Effectivement, mais en revanche, ces entreprises ce sont des multinationales.
01:24 Ce qui compte pour elles, donc c'est pas vraiment la croissance en France, c'est la bonne santé de l'économie
01:29 mondiale. Et je vous donne quand même quelques exemples. Le groupe du CAC 40 qui est le
01:34 plus dépendant de l'économie française, c'est Carrefour.
01:37 Carrefour,
01:40 la France, pour ce groupe, c'est moins de la moitié de son chiffre d'affaires. Et si on prend un LVMH,
01:47 alors là on est dans des chiffres qui n'ont plus rien à voir puisque le plus gros marché c'est même pas l'Europe, c'est l'Asie.
01:53 Or, quels sont les grands pays qui connaissent les plus fortes croissances en ce moment ? C'est l'Inde,
01:59 c'est le Vietnam et, dans une moindre mesure, mais quand même, toujours la Chine. Et le fait que le CAC 40 soit au plus haut,
02:07 dites-nous Pierre, est-ce que c'est une bonne chose aussi pour les Français ?
02:10 En tout cas, c'est une bonne chose pour les salariés de ces grands groupes qui emploient majoritairement des Français. Et puis c'est évidemment une bonne
02:16 nouvelle pour tous ceux qui ont placé une partie de leurs économies dans ces fleurons de la Bourse de Paris,
02:21 puisque les bénéfices cumulés des 40
02:23 groupes du CAC 40 ont encore augmenté de 7 % en 2023 et que, voyez à l'écran,
02:29 qu'on a passé le cap symbolique des 150 milliards d'euros.
02:34 Et cet argent, il profite à qui ? Aux actionnaires avant tout ?
02:37 Une fois que ces entreprises ont payé leurs salariés, leurs fournisseurs, leurs impôts,
02:41 oui, elles redistribuent une grande partie de leurs bénéfices à leurs actionnaires. Pourquoi ? Pour les remercier d'avoir placé leur argent dans leur capital.
02:48 En 2023, si on additionne les dividendes et les rachats d'actions qui font grimper le cours des titres,
02:54 ces 40 groupes ont consacré près de 100 milliards d'euros à leurs actionnaires.
03:01 Merci beaucoup Pierre, c'était la chronique Éco.