Soutien à l'Ukraine : «Nous n'avons pas besoin d'un George Bush à la française», lance Fabien Roussel

  • il y a 6 mois
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Transcript
00:00 Fabien Roussel, vous avez dit qu'Emmanuel Macron était le parti de la guerre,
00:02 que nous n'avions pas besoin d'un Bush à la française.
00:06 Alors la question vous est directement posée,
00:07 est-ce qu'Emmanuel Macron cherche à instrumentaliser la guerre en Ukraine
00:11 à des fins de politique intérieure ?
00:12 Vous avez dit oui, est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
00:14 C'est-à-dire qu'un président aujourd'hui,
00:16 nous parlons quand même de risques nucléaires majeurs,
00:18 pourrait utiliser cela pour ne pas parler de la situation sociale dans son pays ?
00:23 D'abord, je pense, après je me trompe peut-être,
00:26 je vous livre une analyse comme ça, personnelle.
00:29 Je pense qu'il fait des coups de menton avec un langage guerrier,
00:33 mais que lui-même ne croit pas à une seule,
00:36 un seul instant que la France va s'engager là-dedans, etc.
00:40 En tout cas, j'espère pas.
00:42 Mais surtout, ce qu'il fait, il agite un contre-feu,
00:46 une manière de détourner l'attention des Français sur ce conflit.
00:50 Et pendant ce temps-là, c'est la catastrophe en France.
00:52 La situation sociale est déplorable,
00:55 le pouvoir d'achat des Français fond comme neige au soleil,
00:58 et il n'y a aucune réponse qui est apportée,
01:00 que ce soit pour les agriculteurs, pour les salariés, pour nos services publics.
01:04 Et donc, c'est une manière pour lui d'endosser des habits de chef de guerre militaire,
01:11 tout en menant une guerre sociale qui fait beaucoup de mal à notre pays.
01:15 J'ai entendu, la France est en faillite, sur je ne sais plus sur quelle antenne,
01:19 mais c'est pas la France qui est en faillite, c'est les Français qui sont en faillite.
01:22 On va en parler, mais est-ce que la France est bientôt en guerre ?
01:24 Quand Emmanuel Macron dit "la guerre est revenue sur notre sol",
01:28 est-ce que, Fabien Roussel, vous dites qu'elle est revenue sur notre sol,
01:31 ou est-ce qu'elle est en train de se dérouler géographiquement, en Ukraine,
01:34 au confins de l'Europe ?
01:36 La France, la guerre, elle est aujourd'hui à quelques heures de chez nous.
01:40 Mais les impacts, ils sont énormes et ils pèsent sur les Français,
01:46 sur l'économie française, sur l'économie européenne.
01:49 Et donc, nous avons intérêt à ce qu'elle se termine au plus tôt.
01:53 D'abord pour les Ukrainiens, pour eux, mais je pense aussi aux familles russes
01:57 qui voient leurs enfants tués dans une guerre qui ne devrait pas être la leur.
02:01 Et puis je pense, enfin, aux familles françaises et européennes qui souffrent de ce conflit.
02:06 Donc il y aura une fin à ce conflit, il faut que les Français le comprennent.
02:09 Mais Fabien Roussel...
02:10 Nous, ce qu'il faut, c'est agir, faire pression sur M. Macron, sur M. Attal.
02:14 Il faut agir, faire pression.
02:16 Et ce que vous allez faire, Marc Filly, il y a un débat à l'Assemblée.
02:19 Les parlementaires sont en effet appelés à se prononcer sur le plan de soutien
02:23 de la France à l'Ukraine. Vous allez le voter ?
02:26 Nous allons... Alors moi j'attends de savoir ce sur quoi on va voter.
02:28 Si c'est sur le discours du Premier ministre, et que le discours du Premier ministre
02:32 reprend les éléments qu'il y a dans le traité que M. Macron a signé avec M. Zinenski,
02:35 nous voterons contre. Je le dis, on est en train de faire le tour.
02:37 Ah, vous allez voter contre. Depuis tout à l'heure, vous nous dites qu'il faut aider l'Ukraine,
02:40 et maintenant, vous allez voter contre.
02:42 Non, mais c'est des choses différentes.
02:43 Le traité que nous propose le Président de la République, enfin, qu'il nous propose,
02:47 c'est quand même fort, il l'a signé dans notre dos quand même.
02:51 On peut nous traiter de lâcher de traite, mais enfin, le traité, il l'a signé dans notre dos,
02:54 et aujourd'hui, on a un débat au Parlement sur lequel on va s'exprimer
02:59 sur le discours du Premier ministre.
03:00 Excusez-moi du peu, mais la démocratie est légèrement mise de côté là-dedans.
03:04 Ce discours, ce traité, il dit plusieurs choses.
03:07 Il dit notamment que l'Ukraine doit rentrer dans l'OTAN.
03:10 C'est une provocation, c'est une bêtise.
03:12 Et d'ailleurs, l'Ukraine ne rentrera jamais dans l'OTAN,
03:15 parce que ça fera partie des discussions,
03:18 et c'est un des points durs posés par le dirigeant Poutine.
03:22 L'Ukraine ne rentrera pas dans l'OTAN, c'est une ineptie,
03:25 une provocation de l'esprit à l'état de l'OTAN.
03:26 Là, il y a deux pays qui viennent de rentrer dans l'OTAN,
03:27 vous dites que c'est une provocation de la part des Suédois ?
03:30 C'est autre chose, c'est fait.
03:32 Ça, c'est fait.
03:33 Mais là, on est sur l'Ukraine.
03:35 L'autre chose, c'est qu'il est écrit dedans,
03:38 un soutien militaire sans limite.
03:42 Et là, vous dites non.
03:43 Sans limite, mais bien sûr.
03:44 Nous, nous disons, et nous avons voté, j'ai voté,
03:48 il y a eu une première discussion, une première résolution
03:53 qui a été déposée à l'Assemblée nationale,
03:55 que nous avons votée, parce qu'elle disait cela.
03:58 J'ai été d'ailleurs critiqué à gauche,
04:00 parce que nous avions voté ça,
04:01 mais ça me permet de dire aujourd'hui qu'il n'y a pas d'ambiguïté.
04:04 Nous avions voté cette première résolution.
04:05 Mais aujourd'hui, nous franchissons un cap dangereux.
04:08 Dangereux pour l'avenir de l'Europe et pour la paix en Europe.
04:12 Et nous ne voulons pas franchir ce cap.
04:13 Pour nous, parti de la paix,
04:15 c'est comme si on assassinait une deuxième fois Jean Jaurès.
04:18 Nous sommes à l'aube d'une escalade militaire dangereuse.
04:22 Et nous ne voulons pas assassiner la paix.
04:24 Vous êtes le parti de la paix et Emmanuel Macron est le parti de la guerre.
04:26 Oui, mais la ligne de clivage autour de ça,
04:30 donc il y a le parti de la guerre qui est Emmanuel Macron, je comprends bien.
04:33 Il y a le parti de la paix, donc dans ce parti, il y a vous,
04:35 mais il y a aussi Madame Le Pen, il y a Monsieur Mélenchon.
04:37 C'est un parti de la paix assez hétéroclite.
04:39 Vous vous sentez solidaire de tous les agents du parti de la paix ?
04:42 Ce que j'entends surtout,
04:45 c'est qu'il y a une très grande majorité de Français qui n'en veulent pas,
04:47 représentés par des partis qui peuvent s'opposer.
04:50 Mais écoutez les Français d'abord.
04:52 Vous vous sentez plus près sur cette question-là, par exemple,
04:54 du Rassemblement national que du président de la République ?
04:56 Je me sens très proche des Français.
04:59 Vous êtes quasiment...
05:00 Et qui me disent, eux, je suis rentré à Saint-Amand-les-Eaux
05:02 de mon voyage en Israël-Palestine,
05:05 et quand je rentre chez moi, je suis allé dire bonjour dans un café,
05:09 je vais toujours quand je rentre d'abord.
05:10 Et les gens tout de suite m'ont interpellé.
05:13 Mais ils m'ont attrapé la manche en me disant "mais il est fou là-haut,
05:16 il est fou Macron, il est fou le président,
05:18 qu'est-ce qu'il a bu, qu'est-ce qu'il a fait, qu'est-ce qu'il prend ?"
05:20 Mais j'entends ça.
05:22 Vous mesurez un peu ce qui se dit dans le pays ?
05:25 Ce qu'il a bu, qu'est-ce qu'il prend ?
05:26 Ce qui est dit, c'est-à-dire qu'on pense qu'il est irrationnel sur ce sujet totalement ?
05:29 Mais bien sûr, il a pris une décision seule,
05:32 sans concertation nationale,
05:34 sans même concertation avec les autres chefs d'État.
05:37 Il s'est isolé diplomatiquement,
05:39 alors que la France devrait prendre une place originale,
05:42 regarde son histoire justement,
05:44 et être celle, nous avons le troisième réseau diplomatique mondial.
05:48 187 ambassades et représentations nationales.
05:51 Et je salue nos diplomates à l'étranger.
05:55 Pourquoi ne sont-ils pas mobilisés
05:57 au service d'une grande coalition diplomatique
06:00 pour aboutir à un cessez-le-feu ?
06:02 Pour faire en sorte que l'on arrive à trouver les termes
06:05 de ce qui peut être mis sur la table ?
06:07 Au fond, vous êtes plus du côté de Donald Trump, finalement,
06:09 qui ne veut pas d'aide supplémentaire à l'Ukraine.
06:12 Soyez pas provocateurs, ça n'a rien à voir.
06:14 Donald Trump, et comme beaucoup de partis d'extrême droite,
06:18 y compris...
06:19 Mais tout le monde dit d'extrême droite !
06:21 Non, non, non, non, non !
06:22 C'est la tête à la crème !
06:23 Tout le monde dit d'extrême droite !
06:24 Y compris le parti de Mme Le Pen, ont affiché leur proximité,
06:28 leur proximité idéologique,
06:30 avec des dirigeants nationalistes, y compris M. Poutine.
06:33 Ça n'a rien à voir avec ce que nous disons, nous,
06:36 parti internationaliste, parti fondamentalement pacifique,
06:41 et qui s'est toujours battu pour faire en sorte que les guerres
06:44 accréissent.
06:45 Ne nous poussez pas à rappeler aussi,
06:47 puisqu'on est dans l'histoire,
06:48 les conséquences et les effets du communisme aussi.
06:50 Non mais ne me faites pas ce regard-là !
06:52 Non mais je vous parle de moi,
06:53 je vous parle de nous, du parti communiste français.
06:56 Mais depuis le 31-41, c'est une période complète !
06:58 Vous n'allez pas me parler, quand même,
06:59 de ce qu'ont fait des dirigeants,
07:01 qui n'ont rien à voir avec l'idéologie,
07:04 l'idéal que nous portons.
07:05 Et je vous rappelle que l'idéal communiste,
07:07 c'est celui qui vient de rentrer au Panthéon,
07:09 par la voie de Misak Manouchian,
07:10 et nous sommes un parti pacifiste.
07:13 Mais nous n'avons jamais eu peur, nous,
07:15 de prendre les armes pour combattre les envahisseurs,
07:18 et faire en sorte que nous puissions vivre libre dans notre pays.
07:21 - Samir Moussel, mardi, la majorité va vous dire que si vous votez non,
07:24 vous votez Poutine.
07:25 Qu'est-ce que vous allez répondre à la majorité ?
07:27 - C'est en cela que je regrette le niveau du débat aujourd'hui.
07:31 Au lieu d'avoir un débat sur la manière dont nous pourrions faire atterrir ce conflit,
07:37 pour aboutir à un cessez-le-feu,
07:39 sans permettre à M. Poutine de gagner,
07:41 mais en faisant en sorte que la guerre s'arrête,
07:44 et que les Ukrainiens puissent retrouver tout ou partie de leur territoire,
07:48 débattre de cela.
07:49 Quelles sont les voies pour la paix ?
07:50 Et moi, je ne suis pas devin, et je ne suis pas diplomate,
07:53 je suis inquiet.
07:54 - Mais vous allez être assimilé à l'extrême droite.
07:57 - Mais je souhaite que l'on ait ce débat,
07:59 y compris avec d'autres ministres des Affaires étrangères,
08:02 dans notre pays, qui expriment les mêmes inquiétudes.
08:04 Quand j'en discute avec M. Hubert Védrine,
08:07 quand j'écoute M. Dominique de Villepin,
08:12 que j'ai retrouvé cette citation de Jacques Chirac,
08:14 "La guerre, c'est toujours un ultime recours,
08:16 c'est toujours un constat d'échec, c'est toujours la pire des solutions,
08:19 parce qu'elle amène la misère et la mort."
08:21 Mais je me retrouve mille fois dans ces phrases qui sont fortes,
08:24 et je pense qu'il y a en France un rassemblement,
08:27 il y a un rassemblement républicain à construire
08:30 pour dire à M. Macron "non".
08:33 La France doit être la voix de la paix.
08:35 - Et qui est ce rassemblement ?
08:36 - Certainement que nous prendrons une initiative, je le dis,
08:38 nous, parti communiste français,
08:40 nous nous exprimerons à l'Assemblée nationale,
08:43 mardi, dans ce débat,
08:45 et si le Premier ministre confirme les propos de M. Macron,
08:49 bien sûr que nous voterons compte,
08:50 parce que nous ne voulons pas participer à cette escalade,
08:52 mais certainement que nous appellerons aussi
08:54 l'ensemble de nos concitoyens à se mobiliser,
08:56 et exprimer leur rejet d'aller plus loin dans la guerre,
09:01 et pourquoi pas nous rassembler partout en France,
09:05 devant les monuments aux morts,
09:07 de venir faire une veillée.
09:09 Nous serons ce que nous serons,
09:11 mais nous devons faire briller les bougies de la paix,
09:14 dire "stop" à la guerre,
09:15 et faire en sorte que l'on pousse,
09:17 et que l'on mette la pression sur le président de la République.
09:19 - Les bougies de la paix, c'est ça,
09:20 au velléité de Poutine, c'est son désir d'insister...
09:22 - Mais justement, mais même ça,
09:24 mais même ça, regardez,
09:26 l'éveilléité de Poutine et Trump,
09:28 qui pourraient être élus en novembre,
09:31 et je ne veux pas m'y résoudre,
09:32 ça c'est le pire,
09:34 mais le meilleur aussi peut arriver,
09:36 quoique, enfin bon bref,
09:37 Trump, en novembre,
09:39 mais qu'est-ce qu'on fait d'ici là ?
09:41 On va attendre ces élections qui pourraient être terribles,
09:44 mais c'est aujourd'hui qu'il faut amener Poutine
09:46 autour d'une table, et commencer à discuter,
09:48 et d'ailleurs j'ai pas compris,
09:49 parce que le président de la République
09:50 a même glissé dans la discussion,
09:52 je reprends mes notes, je ne l'ai pas inventé,
09:54 quand il parle de diplomatie,
09:56 je l'ai interrogé sur la diplomatie,
09:58 il dit "L'OTAN aujourd'hui n'est pas à la négociation,
10:01 d'ailleurs la Russie serait demandeur d'un cessez-le-feu",
10:06 je l'ai entendu,
10:07 "la Russie serait demandeur d'un cessez-le-feu,
10:10 mais nous ne voulons pas,
10:11 parce que ce serait le moyen pour elle
10:13 de se réarmer et de geler les positions,
10:15 mais enfin un cessez-le-feu aujourd'hui,
10:18 d'abord ce serait aussi la possibilité pour l'Ukraine
10:20 de retrouver des munitions qu'on a du mal à lui fournir,
10:23 et de faire en sorte effectivement de geler les positions,
10:25 mais pour pouvoir discuter de la fin de cette guerre
10:29 et comment l'Ukraine retrouve son territoire,
10:31 et c'est pour ça que je suis inquiet,
10:34 et qu'il faut faire pression sur le président de la République
10:36 et que nous appellerons les Français
10:37 à prendre des initiatives pour manifester ce stop à la guerre,
10:41 et pourquoi pas se retrouver devant les monuments aux morts
10:45 dans les jours, les semaines qui viennent,
10:46 et faire déveiller...
10:47 - On vous le dirait mardi à l'occasion de ce débat parlementaire.

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