Statuquo entre Liverpool et Manchester City au terme d'un choc qui a tenu toutes ses promesses. Pour la dernière confrontation en Premier League entre Jürgen Klopp et Pep Guardiola, des Reds, fortement remaniés, ont fait trembler les champions en titre jusqu'à la dernière minute. Retrouvez le décryptage de la rencontre avec Arthur Merle et notre spécialiste Philippe Auclair dans Tour d'Europe. Les chaines Eurosport sont disponibles au sein des offres Canal+, Prime Video et Bouygues Telecom
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00:00 On rejoint notre spécialiste du football anglais, Philippe Auclair.
00:04 Salut Philippe, on a vécu dimanche le choc tant attendu de première ligue entre Liverpool et Manchester City, Anfield.
00:13 J'ai envie de dire qu'on n'est pas plus avancé dans la course titre en Angleterre, le suspense est toujours entier, on ne va pas s'en plaindre.
00:20 Alors ce qu'on peut peut-être préciser c'est qu'Aston Villa s'est incliné juste avant, lourdement, à domicile contre Tottenham.
00:26 On savait que c'était un peu une course à trois, mais vraiment cette fois c'est définitivement une course à trois.
00:31 Philippe, ma première question est toute simple et je te refile un peu la patate chaude.
00:36 Qu'est-ce qu'on retient de ce match, qu'est-ce qu'on retire de ce choc dans le cadre de la course au titre ?
00:42 Alors d'abord on retire beaucoup de plaisir, parce que c'était la 30e confrontation entre Pep Guardiola et Jorgen Klopp.
00:51 Et hélas la dernière entre le Liverpool de Klopp et le Manchester City de Guardiola, puisque Klopp s'en ira à la fin de la saison.
00:58 Et quand on voit des spectacles comme celui-là, on ne peut que le regretter.
01:02 Alors il y a en fait beaucoup, beaucoup d'enseignements, parce que c'était un match quand même qui avait une physionomie très bizarre.
01:08 Tu me poses la question au bout de 15 minutes après le coup d'envoi, je te dis que Liverpool a énormément de mal à vivre, à survivre même.
01:16 Ils sont pris à la gorge, asphyxiés au milieu de terrain, Foden fait des misères à Gomez sur le flanc gauche, etc.
01:23 On peut continuer comme ça et en fait très honnêtement, Liverpool peut être mené 2-0 à ce moment-là.
01:28 Il y a deux occasions pour Kevin De Bruyne, la petite louche qui met juste à côté et puis le tir qui apparait par Calera,
01:34 qui au passage a de nouveau fait un super match pour les Reds.
01:37 Et puis à côté de ça, tu peux dire aussi, et c'est peut-être ça l'enseignement principal, tu regardes l'équipe de Liverpool au départ.
01:43 Alors certes, il y a des joueurs qui sont revenus et on a retrouvé Moussala, Dioswalewe en seconde période.
01:50 Mais malgré tout, quand il commence le match, c'est avec le petit braguelais, Kwanzaa, Kehler, Harvey Elliott,
01:57 qui ne sont pas nécessairement des joueurs que tu mettrais dans le 11 de départ si jamais tous les joueurs étaient en bonne forme.
02:02 Mais ça n'a pas eu d'impact. C'est ça qui est extraordinaire.
02:05 C'est que malgré les absences et les absences importantes du côté de Liverpool, on les a retrouvées dès la première période.
02:14 Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui parlent d'une indifférence avec la seconde mi-temps où tout d'un coup tout change, etc.
02:20 Mais en première période également, je vois un Liverpool qui est très, très entreprenant,
02:23 qui se fait prendre de manière très naïve sur ce corner tiré très bien par Kevin De Bruyne, Nathan Ake qui bloque McAllister,
02:32 Darwin qui ne suit pas John Stones et le ballon qui est au premier poteau.
02:36 Bon, une erreur. D'ailleurs, les deux buts, c'est sur des erreurs situées au passage.
02:39 C'est souvent comme ça dans des matchs d'un niveau pareil.
02:42 Mais ensuite, ce que j'ai vu, c'est un Liverpool qui a été franchement fantastique.
02:46 Fantastique dans tous les domaines, sauf celui de la finition.
02:50 Parce que je pense que Jurgen Klopp et Luis Diaz, qui à côté de ça, fait un match admirable.
02:56 Je pense que les deux occasions qu'il loupe en l'espace de 75 secondes en seconde période,
03:02 il s'en souviendra longtemps parce que ça pouvait faire la différence.
03:04 Ça n'a pas fait la différence.
03:05 Et du coup, oui, c'est le statu quo ou plutôt ça aurait été le statu quo si jamais il n'y avait pas une équipe qui s'appelait Arsenal
03:11 qui avait gagné très, très tard dans son match contre Brentford la veille.
03:14 Mais cela dit, ce que ça prouve, c'est qu'on a affaire à deux équipes exceptionnelles.
03:17 C'est la preuve que Liverpool, même quand il y a des joueurs clés qui manquent,
03:20 il y en avait quand même quelques-uns qui n'étaient pas présents sur la feuille de match,
03:23 et qui étaient capables de faire ça. Et que ce Manchester City, qu'on voyait absolument inarrêtable,
03:28 il y a des moments où il a été à la limite de la rupture. Il a été tout près de rompre.
03:33 Ça rejoint une remarque qu'on peut se faire cette saison, Philippe,
03:36 qui est que City, en tout cas personnellement, m'a l'air un petit peu moins dominant dans ses gros chocs,
03:43 dans les hauteurs du tableau en Première Ligue.
03:45 On en est à deux matchs nuls contre Liverpool, une défaite contre Arsenal.
03:49 Et là, je ne parle même pas des deux nuls contre Chelsea, de la défaite contre Tottenham.
03:52 Il y en a d'autres à leur collection cette saison.
03:55 Est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé dans ces confrontations à City, selon toi ?
03:59 Alors, très bonne question. Je n'ai pas véritablement de réponse, dans la mesure où l'opposition,
04:03 l'adversaire, le type d'adversaire est très différent dans tous les cas de figure que tu as mis.
04:07 La chose que je dirais, c'est que c'est une équipe qui est beaucoup plus susceptible d'être mise sous pression
04:14 que c'était peut-être le cas auparavant.
04:16 Pourquoi exactement ? Je crois que Pep Guardiola pourra peut-être nous donner des éléments de réponse.
04:21 Peut-être moins dominante en milieu de terrain, peut-être moins agressive également dans la récupération,
04:25 ou dans la moitié de terrain adverse.
04:28 Et là, on l'a vu face à Liverpool, alors que Liverpool les a pris à la gorge à partir de la quinzième minute,
04:34 on va dire quasiment pendant toute la rencontre et surtout en seconde période.
04:38 Mais ils sont en effet plus susceptibles à des changements de rythme.
04:42 Et auparavant, on avait l'impression que Manchester City, lorsqu'ils étaient soumis à énormément de pression,
04:48 avaient cette capacité de mettre le pied sur le ballon, de récupérer le ballon très rapidement, première chose.
04:53 Deuxième chose, de pouvoir mettre le pied sur le ballon et respirer, retrouver un certain équilibre dans la rencontre.
04:59 Et là, ça a été le chaos.
05:01 Et Liverpool, c'est le chaos organisé, c'est Young Club, c'est son football.
05:05 Et à partir du moment où tu peux imposer ce type de football à très haute densité technique et tactique,
05:11 et physique surtout, à ce moment-là, tu as une chance contre Manchester City,
05:14 alors que tu ne la veux peut-être pas nécessairement les autres saisons.
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