Le directeur Atlantico, Jean-Sébastien Ferjou s'exprime sur l'annonce d'Emmanuel Macron d'un projet de loi pour une «aide à mourir» : «On est sur un débat qui nous détourne de sujets fondamentaux».
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00:00 -Bah oui. -Quasiment.
00:01 De toute façon, il y a toujours une zone grise.
00:03 Quoi qu'il en soit, il y a toujours une zone
00:05 où ça devient très difficile d'apprécier les situations
00:08 et la qualification des faits.
00:10 Mais après, c'est surtout, encore une fois,
00:12 nous sommes sur un débat qui nous détourne de sujets fondamentaux.
00:15 Quand vous voyez qu'il y a des gens qui arrivent aux urgences
00:17 ou qui meurent sur des bancards d'urgence
00:19 parce que ça fait 48 heures qu'ils sont présents...
00:21 Vous le disiez, les soins palliatifs,
00:23 ne mettons pas les moyens qu'il convient
00:25 pour les soins palliatifs. Il y a un grand retard français
00:28 dans le traitement de la souffrance.
00:30 Et au-delà de ça, le fait que ce soit très restrictif,
00:32 dans la définition de ce que semble dire Emmanuel Macron aujourd'hui,
00:35 c'est exactement comme ça que ça a commencé en Belgique.
00:37 C'est exactement comme ça que ça a commencé au Canada.
00:39 C'est exactement comme ça que ça a commencé aux Pays-Bas.
00:42 Vous savez qu'au Canada, maintenant,
00:43 ils ont soin de calculer combien ça leur fait économiser chaque année.
00:46 Parce que forcément, il se trouve que les dernières semaines
00:48 ou les derniers mois de vie,
00:50 quand vous êtes atteint d'une grave maladie,
00:52 c'est très cher. On en est arrivé au point
00:54 où au Canada, notamment, il y a des gens qui ont demandé
00:57 à être euthanasiés parce qu'ils n'avaient pas les moyens de se loger.
01:00 Et on a fini par leur accorder. Donc, regardons...
01:03 Et la jeune Belge, rappelez-vous la jeune Belge.
01:05 Faisons très attention aussi à ce que ce ne soit pas un moyen,
01:09 finalement, parce que l'expression, heureusement,
01:11 n'est pas utilisée, "droit à mourir de la dignité",
01:14 elle sous-entend en creux qu'on vit dans l'indignité
01:16 si on est faible ou si on est tout simplement malade.
01:20 Mais ça n'est pas indigne d'être faible et malade.
01:22 Ça fait partie de la vie.
01:24 Faisons très attention à ce qu'il n'y ait pas une pression
01:26 qui s'exerce, parce que regardez, c'est déjà présent chez certains.
01:29 Il y a certains qui disent, au nom de la planète et de l'environnement,
01:32 "Si on a déjà vécu jusqu'à tel âge,
01:34 il n'y a peut-être plus besoin d'aller plus loin dans les traitements."
01:36 Sous-titrage ST' 501
01:38 [Musique]