Chapeaux de Saponé _ le trésor du Burkina Faso
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00:17 Lundi 18h30, le goudron fond.
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00:23 L'air est si chaud que l'on croit de prime à bord
00:26 recevoir en plein visage les pulsions des réacteurs.
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00:33 J'ai déjà acheté un chapeau.
00:35 Demain je découvre sa pony.
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01:00 L'existence de sa pony est intimement liée au chapeau.
01:03 (Musique)
01:10 Ici, tous les habitants descendent de la lignée des empereurs.
01:13 La légende raconte que le fondateur de sa pony était un prince.
01:18 A la mort de son père, il n'aurait pas accompli tous les rites prescrits par la tradition.
01:23 Il aurait négligé de se raser la tête en signe de deuil.
01:26 (Musique)
01:33 (Musique)
01:40 Les dignitaires de la cour s'est réunis en conseil.
01:43 Puis ils rassemblèrent une petite troupe et en donnèrent
01:46 "Retrouvez-le et quand vous l'aurez attrapé, rasez-lui la tête."
01:51 (Musique)
01:55 Sur le champ, une battue fut organisée.
01:58 C'est à l'emplacement même de ce village où nous sommes que le prince fut attrapé.
02:02 Aussitôt, ses cheveux furent coupés.
02:04 (Musique)
02:10 Mais comme un prince ne doit jamais se découvrir,
02:13 le fils de l'empereur ordonna à sa cour de lui trouver quelque chose pour qu'il puisse se couvrir le chef.
02:18 (Musique)
02:22 C'est ainsi que fut fabriqué le premier chapeau de Saponnet.
02:25 (Musique)
02:48 André Eugène Ilboudot raconte souvent cette légende aux étrangers qui s'intéressent à Saponnet.
02:54 Originaire de la région, il fait tout pour que son département, de plus en plus menacé par la sécheresse,
02:59 ne soit pas oublié, abandonné à la pauvreté qui reste la plaie de l'Afrique de l'Ouest.
03:05 Le Burkina Faso d'abord est un pays enclavé au cœur de l'Afrique de l'Ouest.
03:10 Ouagadougou est au centre du Burkina et Saponnet est à une quarantaine de kilomètres de Ouagadougou
03:17 en allant vers le sud, donc vers le Ghana.
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03:23 On est tout à fait proche et loin de Ouagadougou.
03:27 Le grand projet survol Saponnet pour aller plus loin.
03:30 Par exemple, au Saponnet, il n'y a pas d'électricité, on n'a pas d'eau courante, on n'a pas une bonne route pour RCD.
03:36 Le Burkina est un des sept pays les plus pauvres du monde.
03:40 Le revenu moyen est d'environ 300 francs par mois pour une famille.
03:43 Saponnet dispose d'un atout considérable, son fameux couvre-chef.
03:48 Il se vend directement aux touristes, encore peu nombreux à s'aventurer ici,
03:52 mais il s'expédie aussi dans les grandes villes.
03:55 Avec quelque chose à vendre dans un pays où on ne vit que d'échanges, cela représente une petite richesse,
04:04 même si un chapeau ne coûte que 15 francs français.
04:09 - Tu es venu ? - Oui.
04:11 - Tu as vu ce que j'ai fait ? - Oui.
04:14 A Saponnet, comme partout en Afrique, le contact avec le village débute par la rencontre du chef.
04:29 C'est avec lui que se discute et se négocie tous ses jours.
04:33 - Comment tu t'appelles ? - Saponnet.
04:36 - Et tu es venu ici ? - Oui.
04:39 - Tu es venu ici pour voir le village ? - Oui.
04:42 - Et tu es venu ici pour voir le village ? - Oui.
04:45 - Et tu es venu ici pour voir le village ? - Oui.
04:48 - Et tu es venu ici pour voir le village ? - Oui.
04:51 - Et tu es venu ici pour voir le village ? - Oui.
04:54 - Et tu es venu ici pour voir le village ? - Oui.
04:57 - Et tu es venu ici pour voir le village ? - Oui.
05:00 Si vous rencontrez un de Saponnet, vous ne pouvez pas rentrer chez lui et ne pas trouver un chapeau.
05:05 Par exemple, dans mon bureau, j'ai un chapeau à la maison.
05:11 En tout cas, c'est l'objet qui nous identifie.
05:15 Et donc, chacun, même les jeunes, dès leur bas âge, apprend à confectionner le chapeau.
05:24 C'est un modèle.
05:27 Maintenant, il y a une chaîne.
05:38 Certains vont chercher la paille, d'autres vont faire les fibres,
05:41 certains vont tisser le chapeau, d'autres vont mettre la peau.
05:44 C'est une industrie.
05:47 C'est une industrie.
05:50 C'est une industrie.
05:53 C'est une industrie.
05:57 Voyez-vous, la fabrication du chapeau de Saponnet est la fête de toute la famille.
06:02 Les jeunes sont chargés d'aller recorter la paille, les femmes tissent les fibres,
06:06 les hommes décorent artistiquement l'ouvrage presque achevé avec des pièces de cuir.
06:11 C'est un travail qui s'effectue tranquillement, assis, à l'ombre du mangue.
06:23 Les femmes se rassemblent, les unes travaillent le coton, les autres font des chapeaux.
06:28 Chacun travaille pour son propre compte, mais on en profite pour discuter des problèmes du village
06:32 ou échanger des petits soucis de la vie quotidienne.
06:35 Six petits brins de paille, encore six autres petits brins de paille, une tresse, le chapeau prend forme.
06:49 La paille utilisée est particulière, elle burine les mains qui sont couvertes de cales.
06:54 Mais en trois jours, les femmes montent un chapeau, sans souci des ampoules.
06:58 Même si les fibres sont coupantes, elles ont le grand mérite d'être très malléables.
07:03 C'est presque l'usine, parce que tous les fins de mois sont assurées,
07:08 mais ici ce ne sont pas les fins de mois, mais c'est tous les trois jours que l'on va pour pouvoir acheter le miel.
07:13 Pour ceux qui fabriquent, c'est un travail qui est très difficile.
07:17 Pour ceux qui fabriquent le chapeau, on peut l'estimer entre 15 et 20% des revenus de la famille.
07:24 Dans ce pays où la fortune repose sur un lopin de terre, un petit troupeau collectif,
07:36 une récolte de milles rendue incertaine par le régime capricieux des pluies,
07:40 l'agriculture est d'abord et avant tout vivrière.
07:44 La fabrication des chapeaux fournit le seul revenu monétaire.
07:48 C'est lui qui assure la survie de la famille pendant la période creuse, ce qu'on appelle la soudure,
07:53 quand les fruits de la dernière récolte sont déjà épuisés
07:56 et que ceux de la prochaine ne sont pas encore rentrés dans les greniers.
08:00 Il peut représenter jusqu'à 20% du budget de la famille.
08:04 L'administration fiscale ne s'y trompe pas,
08:07 elle considère les gens de Saponnet comme des privilégiés et les taxes plus que les autres.
08:11 "Les gens de Saponnet payaient 10 francs en plus que les voisins de Saponnet.
08:17 Parce qu'on disait, vous aviez quelque chose à faire pendant la saison,
08:21 notamment la confection des chapeaux, dont on suppose que vous êtes un petit peu plus riches que les autres.
08:26 Et comme vous en avez un petit peu plus, il faut que vous vous donniez un petit peu plus que les autres."
08:30 La récolte permet de vivre, la vente du chapeau d'acheter des biens.
08:34 Résultat, le petit département de Saponnet s'équipe doucement de puits, d'écoles, de routes.
08:39 Les améliorations sont dues à des initiatives, comme celle de l'association locale "Vive le paysan".
08:45 "Vive le paysan" est née de 11 jeunes enfants à l'époque qui jouaient au football.
08:53 Un jour, notre ballon a éclaté et on avait besoin de 30 francs français pour acheter un nouveau ballon.
08:59 Pour trouver ces 30 francs, André Eugène Ilboudo et ses amis ont battu la campagne.
09:05 Depuis, ils n'arrêtent plus.
09:07 Aux petites épargnes familiales dues à la vente des chapeaux,
09:10 ils ajoutent l'argent qu'ils collectent auprès des bailleurs de fonds internationaux.
09:15 Avec cet argent, ils construisent des pompes, ils améliorent la santé des populations et du bétail.
09:20 "Auparavant, quand les jeunes avaient atteint 13, 14 ans, leur rêve c'était d'aller à Ouagadougou.
09:27 Maintenant, il n'y a plus de jeunes qui s'installent au village,
09:30 parce qu'ils savent qu'ils peuvent faire un petit commerce pour avoir un petit peu plus d'argent."
09:34 "On a fait un petit commerce pour avoir un petit peu plus d'argent."
09:38 "On a fait un petit commerce pour avoir un petit peu plus d'argent."
09:42 "On a fait un petit commerce pour avoir un petit peu plus d'argent."
10:10 Il est d'autant plus important de garder les jeunes au village
10:13 que l'ensemble de l'économie du chapeau dépend d'eux.
10:16 En effet, ce sont eux qui aujourd'hui sont chargés de faire la longue route pour aller trouver la paille.
10:38 Savez-vous, il y a quelques années, les choses étaient différentes.
10:42 Les vieux ou les femmes allaient ramasser les palmes autour du village.
10:45 Aujourd'hui, il n'y a plus rien.
10:47 Il faut faire des heures de vélo ou de marche pour trouver un bafon.
10:52 Les bafons sont ces petites cuvettes en zone sahélienne
10:55 qui retiennent l'eau au-delà de la saison des pluies.
10:58 Là pousse le roseau, le khamseh en moraie, de la famille de l'acacia du Gorné.
11:04 Il est très important de garder les jeunes au village
11:08 car il est important de les garder en sécurité.
11:11 Les jeunes sont les plus vulnérables.
11:13 Ils sont les plus vulnérables.
11:15 Ils sont les plus vulnérables.
11:17 Là pousse le roseau, le khamseh en moraie, de la famille de l'acacia du Gorné.
11:21 Matière première idéale pour tous les travaux de vannerie,
11:24 il reste souple en vieillissant et garde sa tenue sous des années et des années de soleil ou de pluie.
11:30 Avec l'avancée de la désertification, les marées s'assèchent.
11:43 L'État réagit et avec l'aide de la communauté internationale,
11:46 ouvre des programmes de gestion des territoires.
11:49 Moussa Ouedraougou est géographe et travaille sur la région de Saponnet.
11:54 Le Burkina Faso est un pays sahélien.
11:56 Depuis pratiquement 1970, on a constaté un net recul pluviométrique.
12:03 Donc la sécheresse a commencé à s'insaler.
12:05 Et la conséquence, on la connaît aujourd'hui, c'est que les ressources naturelles,
12:09 notamment le couvert végétal, sont en train de se dégrader.
12:12 Et comme toute l'activité économique est basée sur la production agricole et la production végétale,
12:18 ça a dû avoir des impacts sur la condition de vie des populations.
12:38 Et donc, ces espèces que les paysans de Saponnet utilisaient pour faire les chapeaux,
12:44 maintenant ils vont de plus en plus loin pour les chercher,
12:47 parce qu'ils vont vers la région de la Sicilie, vers la frontière avec le Ghana,
12:53 qui constitue la zone la plus humide par rapport à leur région.
12:58 (Musique)
13:01 Le climat change.
13:18 Le sable, emporté par les vents, quitte la vallée du Niger et arrive sur l'est du pays,
13:23 produisant dans le ciel un brouillard permanent.
13:26 En 50 ans, les rives du désert se sont déplacées de plusieurs centaines de kilomètres vers le sud.
13:31 Le régime des pluies est complètement bouleversé.
13:34 Maintenant c'est jusqu'à Bouroumo, et les gens y vont pour chercher la paille.
13:40 Et quand ils y vont, ils ont presque tous les problèmes du monde,
13:43 parce qu'ils ont affaire avec, surtout avec les agents des eaux et forêts,
13:47 c'est les agents qui s'occupent de l'environnement.
13:49 Parce qu'il faut payer des taxes, il faut que l'on vous dise là où il faut aller couper.
13:53 Et si vous ne respectez pas les normes de la sauvegarde de l'environnement,
13:58 bon, vous pouvez voir votre paille confisquée.
14:01 Alors, plutôt que de payer les taxes,
14:04 les Burkinabés préfèrent faire trois jours de vélo pour se rendre dans le pays voisin, le Ghana.
14:09 Ils y achèteront la paille, qu'ils écouleront sur les petits marchés du Burkina.
14:14 Tant de jours de voyage pour une botte de paille qu'ils revendent l'équivalent de 50 francs français.
14:20 Il y a donc la rentabilité. Mais ici, on ne paye pas le temps.
14:24 Il est gratuit et les journées se passent souvent à attendre.
14:27 Des petits marchés comme celui-ci, il y en a une trentaine dans la région de Sapone.
14:42 On y échange les quelques produits de première nécessité que fournissent villages et familles.
14:47 Quand on peut gagner quelques espèces sonnantes et trébuchantes, c'est une grande chance.
14:52 On y achète la paille, 7 brins pour 1 franc français, une peau pour 30 francs.
15:00 Le prix du cuir de chèvre, une matière première indispensable à la confection du chapeau de Sapone,
15:05 est en augmentation permanente. Et on y vend aussi des chapeaux.
15:09 Mais savez-vous que si les prix des matières premières continuent d'augmenter,
15:14 le chapeau pourrait bien disparaître. Le roseau que les fabricants de chapeaux utilisent est une espèce protégée.
15:20 Pour éviter qu'on ne le coupe, les autorités ont instauré des taxes, mais cela n'a rien changé.
15:26 Malgré amendes, les procès, partout le baconnat s'est développé.
15:42 Pourtant, le chapeau est indispensable à la survie de la région.
15:45 Alors, le gouvernement doucement change sa politique. Il faut trouver un matériau de substitution.
15:50 Des scientifiques ont bien tenté de domestiquer le roseau sauvage, mais ce fut un échec.
15:55 Ils cherchent aujourd'hui à trouver une plante pour le remplacer.
15:58 Un travail de concertation avec les paysans se développe. Ils passent par l'éducation et l'information.
16:04 Encore une fois, vivre le paysan joue un rôle important.
16:09 C'est vraiment une petite, modeste radio. C'est la radio de proximité.
16:13 Au début, quand nous avions créé cette radio-là, l'idée était très simple.
16:18 C'est-à-dire, nous évoluons dans une zone. Nous avions beaucoup d'animateurs qui travaillent dans les villages,
16:24 qui apportent les messages, l'éducation. On s'est dit, si nous créons une radio, ça va être un outil formidable de communication.
16:31 Et effectivement, nous l'avons expérimenté. C'est un outil formidable de communication.
16:36 On a un message à passer, vous venez à la radio, vous dites.
16:39 La deuxième des choses, c'est de dire, il faut démystifier la radio.
16:42 Nous disons, une femme qui part au marché, qui a oublié par exemple sa tabatière,
16:50 peut passer à la radio et dire, tel voisin, je suis presque à niveau au marché,
16:57 mais je me rends compte que j'ai oublié ma tabatière. Est-ce que vous pouvez demander à mon enfant de vous remettre ça pour moi ?
17:02 Et bon, c'est fait. Il y a des émissions sur les problèmes de comment gérer la terre, la gestion des terroirs villageois,
17:08 comment planter les arbres, comment faire en sorte que la terre ne s'en aille pas,
17:14 comment faire en sorte que les arbres qui nous sont utiles, même si on doit les couper,
17:20 parce qu'on ne peut pas vivre sans les arbres, sans souvent les couper,
17:23 mais comment faire en sorte qu'on ne les tue pas en les coupant.
17:26 Il y a des émissions comme ça d'environnement et nous travaillons avec beaucoup de services,
17:32 notamment sur le plan de la santé, sur le plan de l'agriculture, etc.
17:35 Ce soir-là, pas de conseil pratique. La radio locale annonce un décès.
17:47 Selon la tradition, une longue litanie énumère les noms de tous ceux qui pleurent le disparu.
17:52 Une sorte de long faire-part chanté.
17:55 (Chant)
18:00 Le soir tombe sur sa poney. Déjà les masques sont sortis.
18:05 Les familles Carwen, Sam et Ouidra Ogo ont veillé leur mort.
18:09 Toute la nuit, les tombeaux vont résonner.
18:12 Les bœufs et les poulets sont déjà tués. La bière fermentée coule à fond.
18:23 Le village tient à satirer la bienveillance des esprits.
18:26 Pour veiller le défunt selon la tradition, ils sont venus de plusieurs villages environnants.
18:36 Au rythme des tambours, l'esprit du mort va rejoindre le monde des ancêtres.
18:42 (Tambours)
19:06 Au petit matin, l'émotion, la bière et la musique ont conduit les musiciens à la trance.
19:11 Durant deux jours et deux nuits, la veillée va se poursuivre.
19:14 (Tambours)
19:35 En Afrique, les vivants poussent les morts, la vie continue.
19:38 Comme les chèvres ont été tuées pour nourrir les invités des funérailles,
19:42 elles ont laissé des belles peaux. Alors, il faut les utiliser pour faire des chapeaux.
19:46 (Tambours)
20:10 Sur les peaux disponibles, on gratte les poils, puis on les lave,
20:14 dans des préparations dont chaque famille garde jalousement le secret.
20:18 Les graines d'acacia miliotica aux longues gousses vont leur permettre de perdre leur mauvaise odeur,
20:30 de s'assouplir et de sécher.
20:33 (Bruits de la mer)
20:44 - C'est quoi, ma carotte ? - C'est du jambon.
20:47 (Bruits de la mer)
21:13 (Bruits de la mer)
21:18 Des couleurs, nous ne savons rien. Le secret est jalousement gardé par le village ou les familles.
21:23 Ce que l'on sait, c'est que des plantes et des graines sont à l'origine de la mixture.
21:27 Et que la couleur rouge vient des écorces de tiges ligneuses
21:31 qui sont cultivées pour l'occasion au bord des routes et qui ressemblent aux milles.
21:35 (Bruits de la mer)
21:48 Un peu partout, on a tenté de copier le chapeau des saponets.
21:51 Il existe bien des couvre-chiefs qui lui ressemblent.
21:54 Les chapeaux des peules, par exemple. J'en ai vu également aux Zimbabwe.
21:59 Mais pour un Bukinabe qui a l'œil, les chapeaux des saponets sont uniques.
22:03 (Musique)
22:06 Chacun porte la marque de fabrique, la famille qui l'a façonné.
22:10 Les initiés savent, en regardant la couleur ou les dessins, le nom de celui qui l'a décoré.
22:15 (Musique)
22:40 (Bruits de la mer)
23:05 Je ne sais pas s'il existe un territoire au monde où les chapeaux des saponets ne sont pas allés.
23:13 Que ce soit des gens qui viennent en émissaire dans la Haute-Volta d'antan et le Burkina aujourd'hui,
23:19 ou que ce soit nos officiels qui sont allés dans d'autres territoires, dans d'autres pays,
23:26 ils ont toujours avec eux le chapeau.
23:28 Parce que c'était l'artisanat leader de notre pays
23:33 et on offrait aux visiteurs qui arrivaient ou bien qu'on apportait pour aller offrir chez qui on allait.
23:41 (Bruits de la mer)
24:09 Le chapeau ambassadeur de saponets va prendre le départ pour la capitale.
24:13 C'est à Ouagga qu'on le vend en grand nombre.
24:16 Encore un trajet de quelques heures de route.
24:18 (Bruits de la mer)
24:37 En 1990, l'association Vive le Paysan a voulu encourager ce commerce
24:41 en finançant le développement de l'industrie artisanale.
24:46 Elle a essayé de regrouper les producteurs en coopérative.
24:49 Mais les villageois ont préféré continuer de commercialiser eux-mêmes leurs chapeaux
24:54 et de toucher l'argent liquide, plutôt que de se regrouper et d'obtenir de nouveaux marchés.
24:59 (Musique)
25:07 - Quel est le prix d'un chapeau de saponets ?
25:10 - 15 francs à saponets, 30 francs à Ouagga, 50 francs s'il est superbement décoré.
25:15 Mais combien vaut donc un chapeau ?
25:17 Mon guide m'a répondu, si je le trouve dans n'importe quelle boutique à New York, il vaudra au moins 500 francs.
25:24 - Alors, qu'importe le prix que paiera le touriste en achetant un chapeau,
25:28 il assurera quelques jours de nourriture à une famille de saponets.
25:32 (Musique)
25:38 (Musique)
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