• il y a 9 mois
Depuis 7 ans, Sophie et David accueillent chez eux des réfugiés pour quelques mois dans leur appartement via l'association « J'accueille »
En ce moment, Zaker, un réfugié afghan de 29 ans, partage le quotidien de la famille, et ça se passe trop bien
On est allé leur rendre visite !
Vidéo en partenariat avec Sphera Network

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Transcription
00:00 On a commencé à accueillir et depuis on n'a plus vraiment arrêté.
00:03 Maintenant je suis très contente que j'habite avec vous.
00:06 Parce que tu as des nouvelles de ta famille au téléphone.
00:08 Ah oui ?
00:10 J'ai un grand nez, je dors bien.
00:17 Pour moi ça fait partie de l'éducation que j'ai envie de donner aux enfants,
00:20 ça fait partie des choses qui m'enrichissent personnellement.
00:22 Donc c'est un plaisir quotidien, c'est aussi pour ça qu'on le fait.
00:26 Merci.
00:27 À celle-là.
00:28 J'accueille, c'est une association qui met en lien
00:49 des personnes réfugiées qui souhaitent vivre au sein d'une famille française quelques mois
00:54 et des familles françaises qui ont envie d'ouvrir leurs portes.
00:56 Les différentes étapes d'une cohabitation c'est assez naturel en fait.
01:00 C'est-à-dire que dans un premier temps on fait signe à j'accueille et on dit
01:05 ça y est on est prêt à accueillir ou à réaccueillir.
01:08 Et donc en fonction de ça, ils disent qu'il y a quelqu'un qui soit travaille dans le même milieu que vous,
01:13 soit a exactement les mêmes goûts et du coup peut-être ça pourrait faire une coloc sympa
01:18 où vous avez pas mal de choses à partager.
01:20 Et en gros, là en l'occurrence, Zakar est en formation de cuisine et nous on aime beaucoup la cuisine.
01:27 On s'est un peu trouvé là-dessus.
01:28 Mercredi prochain, il y a le début de Top Chef et nous on adore regarder Top Chef avec les enfants.
01:34 Peut-être mercredi prochain on regardera ensemble.
01:37 Peut-être.
01:38 Peut-être un jour on fera Top Chef.
01:39 Peut-être.
01:41 C'est ça ma chambre.
01:43 Je dors et parfois je lis le livre et je regarde des films.
01:52 Je m'appelle Zakir Ali.
01:54 Zakir Ali Adri.
01:56 J'ai 29 ans et je suis afghan.
02:00 Tout le monde connaît qu'en Afghanistan, il y a un problème parce qu'en Afghanistan, il y a le Taliban.
02:08 Ils sont les nouveaux maîtres de l'Afghanistan. Deux décennies après en avoir été chassés par les Américains,
02:14 les talibans contrôlent à nouveau Kaboul depuis hier.
02:17 Talibans ont des problèmes avec les étudiants, avec les femmes.
02:22 Une manifestation réprimée à coups de fouet.
02:25 Ces afghanes sont descendues une fois de plus dans la rue mercredi pour défendre leurs droits.
02:30 Je suis en France depuis deux ans, presque deux ans.
02:34 Avant j'habitais dans un corridor.
02:37 C'est un centre d'accueil pour les demandeurs d'asile.
02:40 C'est un centre qui est dédié spécifiquement à l'accueil des demandeurs d'asile.
02:44 Ça fait un mois que j'habite avec David et Sophie.
02:48 J'ai fait formation de cuisinier traditionnel français.
02:54 C'est huit mois parce que pendant quatre ans, j'ai fait cuisiner dans mon pays, en Afghanistan.
03:00 Et ça, c'est quoi que tu vas faire ?
03:02 Moi, je vais faire des recettes pour poisson avec de la sauce aïoli.
03:09 Aïoli !
03:10 Aïoli !
03:11 Moi, je n'aime pas trop.
03:15 Franchement, aïoli, ça pourrait être un nom afghan.
03:18 Comme le riz kabouli.
03:20 Ah oui, aïoli.
03:22 Aïoli kabouli.
03:23 Accueillir, c'est quelque chose qui nous apporte à tous quelque chose.
03:27 C'est pour ça qu'on le fait.
03:28 Ça nous apporte de se faire de nouvelles connaissances, d'échanger sur la vie dans plein de pays du monde.
03:35 De comprendre aussi qu'on a de la chance.
03:38 C'est important quand on élève des enfants qu'ils soient au contact aussi des réalités de ce monde.
03:44 Sacha, tu viens mettre la dame ?
03:46 Ça nous fait tous réfléchir.
03:48 Il y a huit ans, j'ai fait une visite dans un musée avec une association.
03:55 Le type qui m'a fait la visite était originaire de Syrie.
03:59 On a discuté, on s'est super mal entendu.
04:01 Il avait plein de trucs chouettes à raconter.
04:03 En repartant, on va boire un coup.
04:05 Je lui ai dit "t'habites où ?"
04:07 Il me dit "ça dépend des soirs".
04:09 Ça m'a complètement choqué.
04:12 C'était pendant les vacances scolaires.
04:14 Les enfants n'étaient pas à la maison.
04:16 J'ai appelé ma femme et je lui ai dit
04:18 "il y a un mec qui est dans la galère et qui est super sympa.
04:21 Je viens de passer deux heures avec lui au musée.
04:23 Ça t'embête pas s'il vient dormir deux ou trois nuits à la maison dans la chambre des enfants ?"
04:27 Depuis, on n'a plus vraiment arrêté.
04:29 On accueille six mois,
04:31 et après on a quelques mois à la chambre d'amis libre pour la famille,
04:33 les autres copains, et puis on recommence.
04:35 C'est comme ça depuis sept ans maintenant.
04:38 Pour moi, ça ne rompt pas l'équilibre familial.
04:41 Ça contribue à sa cohésion.
04:43 La preuve en est qu'à la fin du premier accueil,
04:47 on a voulu garder six mois entre deux accueils
04:50 de manière à prendre le temps aussi que ce ne soit pas à la chaîne.
04:54 Et bien c'est les enfants qui, au bout de quelques mois,
04:56 nous ont dit "bon, quand est-ce qu'on accueille quelqu'un d'autre ?"
04:58 Donc on ne le fait pas pour ça,
05:00 mais n'empêche que c'est quelque chose qui contribue plutôt
05:03 à ce qu'on se sente bien tous ensemble.
05:05 Puis après, la deuxième chose, c'est qu'on aime bien quand c'est encadré.
05:09 La convention de cohabitation, elle dit
05:11 "ça va du 1er janvier au 1er juillet",
05:13 mais le 1er juillet, l'asso trouve une autre famille pour prendre le relais.
05:17 La charte de cohabitation, c'est est-ce qu'on donne les clés,
05:20 à quelle heure on rentre, est-ce qu'il y a un étage dans le frigo,
05:23 ou est-ce qu'on partage, quand est-ce qu'on fait les machines,
05:26 quand est-ce qu'on fait le ménage ?
05:27 Et donc le principe, c'est toutes les questions qui fâchent
05:29 ou juste qui rendent la vie plus facile.
05:31 Et une fois qu'on les aborde, la première ou les deux premières semaines,
05:35 peu importe, après tout est fluide.
05:37 Nous voudrions cohérer un petit peu, des sports.
05:43 Ensemble, ce sera la première fois.
05:45 Oui, la première fois.
05:46 Mais avant, on courait beaucoup.
05:47 Disons qu'on est tous les deux fans de cuisine
05:50 et que ces derniers temps, on a fait un petit peu moins de sport.
05:53 Et donc on s'est retrouvés sur la nécessité de recommencer à courir
05:58 pour perdre 2-3 kilos chacun.
06:02 Et puis c'est aussi des moments où on peut discuter de choses un peu normales.
06:07 Ça, c'est important.
06:08 Tu sais ce qu'ils font, eux ?
06:12 C'est les nageurs.
06:13 Tu sais ?
06:14 C'est les adjabs.
06:15 Ils sont fous.
06:16 Voilà, course numéro 1.
06:19 Zachair David.
06:21 On espère la première d'une longue série.
06:24 Le message plus large autour de l'accueil,
06:33 pour moi, les migrations, elles définissent l'humanité.
06:38 Ouvrir sa porte quand on a la place d'accueillir quelqu'un chez soi quelques mois,
06:43 c'est comme ça que ça devrait marcher, parce que les migrations, il y en a toujours eu.
06:46 Elles augmentent en plus à cause du dérèglement climatique
06:49 et elles vont continuer à augmenter.
06:50 Donc monter des murs et fermer sa porte à clé, ça ne peut pas être la solution.
06:54 Merci.
06:56 Sous-titrage ST' 501
06:58 [SILENCE]

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