Éric Coquerel (député LFI): "Emmanuel Macron nous a hier fait rentrer encore un peu plus dans un rôle de belligérant et nous prépare à la guerre"

  • il y a 6 mois
"Notre sécurité se joue aussi en Ukraine" : C'est ce qu' a dit Emmanuel Macron hier soir à la télévision, le chef de l'état s'est expliqué pendant 40 minutes après ses propos polémiques sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine. Et il a assumé l'ambiguïté stratégique de cette position, tout en ciblant ceux qui posent des limites à leur soutien à l'Ukraine. Une mise au point qui risque d'être fraîchement accueillie à Berlin, où Emmanuel Macron se rend ce vendredi.

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00:00 À côté de ce scénario-là, ce que j'en fais, c'est que je pense que les relations internationales, surtout quand on parle de guerre, doivent être toujours prises avec sérieux et pas avec légèreté.
00:12 Or, hier, je trouve que le discours d'Emmanuel Macron, où il a manié l'Europe en même temps sur un domaine où on ne devrait jamais le manier, est extraordinaire de légèreté.
00:20 Je vous entendais au début faire un peu l'exégète de ses propos, expliquer qu'adversaire, c'est pas ennemi.
00:28 Je souhaite bon courage aux traducteurs pour expliquer à l'international les propos d'Emmanuel Macron.
00:34 Il suffit de regarder les dictionnaires français et regarder ce qui est synonyme d'adversaire réciproquement.
00:39 C'est un exemple, mais ça signifie simplement qu'Emmanuel Macron, hier, est rentré encore un peu plus, nous fait rentrer encore un peu plus dans un rôle de belligérant
00:50 et nous prépare éventuellement à la guerre.
00:53 Et les mots ont un sens. Si on pense qu'on doit rentrer en guerre sur certaines conditions en Ukraine,
01:00 on sait que dans ces cas-là, c'est des puissances nucléaires qui se retrouvent l'une face à l'autre.
01:04 Est-ce que c'est vraiment ce qui est nécessaire aujourd'hui, souhaitable, c'est-à-dire le risque que notre civilisation soit attaquée, mais qu'elle soit détruite ou pas ?
01:17 Donc l'enjeu doit se situer là. Et en plus de ça, il sait très bien qu'il ne le fera pas.
01:21 Parce que pour l'instant, aucun de nos alliés n'est d'accord avec l'envoi éventuel de troupes.
01:25 Aucun de nos alliés, à force théorie, n'est d'accord avec un engagement militaire avec la Russie.
01:30 Et donc, en plus, on renseigne M. Poutine sur nos limites, en réalité, les limites du camp occidental.
01:35 Donc tout ça, hier, à mon avis, n'a aucune efficacité, si ce n'est de nous faire rentrer un peu plus, j'allais dire, comme belligérant d'un conflit,
01:44 donc enlever à la France le rôle qu'elle pourrait par contre avoir, c'est-à-dire à la fois être aux côtés des Ukrainiens pour défendre l'Ukraine,
01:52 mais en même temps être une voie, une issue, parce qu'il faudra quand même essayer, moi, de le faire, une issue pour, à un moment donné, une sortie diplomatique à ce conflit.
02:02 Donc de ce point de vue-là, je trouve que hier, c'était à la fois une insoutenable légèreté et une insoutenable irresponsabilité de la part du chef de l'État.

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