• 7 months ago
Vincent, un graphiste installé à Lyon, est agressé par deux collègues qui, sans raison apparente, tentent de le tuer | dG1fTGk5aTNsTXpnVFk
Transcript
00:00 Vincent doit mourir, le titre n'est vraiment pas engageant, mais le film il est vraiment bien.
00:04 J'étais à mon poste de travail et on m'a agressé.
00:08 Il y a une absence au niveau du regard et ils foncent sur moi.
00:11 J'ai l'impression qu'il y a un délire autour de moi.
00:14 Vous vous êtes senti en colère ces derniers temps ?
00:18 C'est l'histoire de Vincent, un employé de bureau, tout ce qu'il y a de plus normal,
00:25 qui d'un seul coup devient un petit peu le bouc émissaire de tous les gens qui l'entourent.
00:29 Dès qu'il croise quelqu'un, cette personne lui tape dessus.
00:33 Mais quand je lui dis "lui tape dessus", c'est vraiment pour le tuer par tous les moyens du bord.
00:37 Forcément le garçon se dit "mais qu'est-ce qui se passe ?"
00:40 et il se cache.
00:41 On va se rendre compte qu'il y a un espèce de virus qui fait que plein de personnes
00:46 deviennent les victimes potentielles de toutes les personnes qui croisent leur route.
00:50 C'est le début d'un road movie à travers la France pour essayer d'échapper à ses poursuivants.
00:54 C'est vraiment chelou toi.
00:56 Regarde bien, tu regardes ce qui va se passer.
00:58 *musique*
01:03 Vincent est graphiste à Lyon, il va partir à la campagne,
01:06 il va se passer des trucs en région autour de chez lui, sur un parking de supermarché,
01:10 sur un bateau, dans une marina.
01:12 C'est vraiment inscrit dans un paysage français, un paysage mental aussi,
01:16 et un paysage social.
01:18 Je trouve que c'est la grande réussite du film.
01:20 Qu'est-ce que c'est que ce monde, à l'air de nous demander le film,
01:23 où on ne peut pas regarder les gens dans les yeux ?
01:25 Qu'est-ce que c'est que ce monde où on est menacé ou menaçant,
01:31 à tour de rôle, dans une société qui est vraiment en crise,
01:35 où tout est à fleur de peau ?
01:37 Et je dois dire que le film, aussi merveilleusement,
01:41 entre cette dimension fantastique ou de science-fiction, volontairement inexpliquée,
01:48 et une dimension sociale très importante,
01:51 parce qu'il y a un combat épique entre Vincent et un facteur
01:56 qui finissent par tomber dans une fosse sceptique, pleine de merde,
02:00 et qui serait une sorte de représentation de la situation
02:03 dans laquelle se trouve la France, l'Europe, le monde, allez savoir.
02:07 Et vraiment, là, on sent que le film est très fort
02:10 entre ce qu'il nous montre et ce qu'il nous raconte en réalité,
02:12 et les questions qu'il pose.
02:13 Et puis, il y a aussi toute une dimension plus sentimentale du film,
02:17 et toute une autre manière d'appréhender ce qui arrive à Vincent,
02:21 évidemment, quand il fait la rencontre de Margot, alias Vimala Pons.
02:25 Vimala Pons est vraiment une actrice toujours très étonnante,
02:37 et qui est une fois de plus très surprenante dans ce film,
02:40 épatante de bout en bout.
02:42 Et puis Vincent, c'est Karim Leclos, un acteur qu'on suit et qu'on aime beaucoup à Télérama,
02:46 et qui amène encore quelque chose à son talent qui est immense.
02:50 Là, il est vraiment dans un rôle un peu comme on a l'habitude de le voir au début,
02:54 le type un peu sympa, etc., qui n'arrive que des emmerdes.
02:57 Et puis, petit à petit, il devient un vrai héros de film d'action,
03:00 avec une dimension physique très très impressionnante.
03:02 Après, on peut se dire, au fur et à mesure qu'avance le film,
03:05 "Mais bon, comme tout passe les yeux, pourquoi il ne met pas des lunettes de soleil ?"
03:08 Je pense que beaucoup de spectateurs se feront cette réflexion-là,
03:11 et on se dit "Bah oui, mais forcément, s'il met des lunettes noires, il n'y a plus de film."
03:14 On a accepté d'emblée que le scénario repose sur une béquille peut-être un peu forte.
03:18 Une fois qu'on a accepté ça, vraiment, le film vaut la peine par son originalité,
03:23 sa grande maîtrise de mise en scène, on sent vraiment que toutes les scènes d'action
03:26 ont été très très préparées, sont hyper storyboardées.
03:29 C'est le premier long-métrage de Stéphane Castan,
03:31 alors ce n'est pas un perdreau de l'année, il approche de la cinquantaine,
03:34 il a fait quelques courts-métrages très remarqués,
03:36 et il a mis du temps à faire ce film, et il a bien fait,
03:38 parce que c'est vraiment un film hyper original.
03:40 Une tentative de faire du cinéma de genre en France, il n'y en a pas tant que ça,
03:43 et il n'y en a pas tant que ça des réussis.
03:44 Il y a une efficacité, une sécheresse dans les scènes d'action
03:46 qui se rapproche un petit peu de ce que peut faire John Carpenter quand il est très en forme.
03:50 On est quand même dans du très bon niveau en termes de mise en scène,
03:54 et puis il y a cet univers vraiment assez engoutant de bout en bout.
03:57 Même la partie sentimentale où on pouvait craindre un petit peu,
04:00 que ça devienne un peu moins fort, il tient quand même ça très très bien
04:02 grâce à la qualité de ses interprètes.
04:04 Et puis aussi, il y a un chien qui a un rôle très important dans le film,
04:07 et qui est assez formidable.
04:10 *Bruit de chien*
04:13 Vincent doit mourir, c'est très bien.
04:17 On doit voir Vincent doit mourir, parce que c'est très bien.
04:19 *Musique*

Recommended